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Raphaël Lutard : "Cela ne servait à rien de tergiverser car le départ serait donné quoi qu’il arrive"

vendredi 4 octobre 2019Redaction SSS [Source RP]

Initialement prévu le 22 septembre dernier, le départ de la Mini Transat - La Boulangère a été plusieurs fois reporté au regard des conditions météorologiques compliquées mettant en péril la sécurité des concurrents. Après trois reports successifs et 15 jours d’attente, le grand départ vers cette transatlantique en solitaire se profile enfin pour le jeune skipper de 23 ans Raphaël Lutard et son innovant prototype, le Mini 6.50 Arkema 3. Samedi 5 octobre à 10h30, ils s’élanceront à l’assaut de la 1e étape : un parcours de 1400 milles nautiques entre La Rochelle et Las Palmas de Gran Canaria.


Raphaël Lutard se confie à quelques heures du coup d’envoi libérateur.

Comment as-tu vécu ces différents reports du départ ?

« Cela ne m’a pas particulièrement affecté. Je comprends la décision de la Direction de course car les dépressions se sont succédées depuis 10 jours, sans parler de l’ouragan Lorenzo ! Cela ne servait à rien de tergiverser car le départ serait donné quoi qu’il arrive. Il fallait juste être patient ! Après avoir attendu à La Rochelle et en profiter pour optimiser encore la préparation du bateau, je suis retourné quelques jours sur le bassin d’Arcachon pour me reposer. Je suis revenu jeudi et prépare désormais le départ de samedi : le carénage du bateau, l’avitaillement du frais et bien-sûr la météo… »

Quelle est la météo prévue sur cette première étape ?

« Nous aurons du petit temps la première journée puis un front à négocier la première nuit. Après une petite zone anticyclonique en approche du Cap Finisterre, nous devrions faire la deuxième partie du parcours vent arrière, au portant. Avec des vents prévus pour l’instant à 30 nœuds sur les fichiers et 35 nœuds dans les rafales, la descente entre le Cap Finisterre et Las Palmas pourrait être très rapide ! »

Quelle est ta stratégie sur cette étape ?

« La première partie de l’étape se fera au près dans les petits airs, ce qui n’est pas idéal pour mon bateau. Mon objectif est de ne pas être trop distancé de la tête de flotte à la sortie du Golfe de Gascogne car je sais qu’Arkema 3 peut afficher de belles vitesses par la suite, au portant. »

Peux-tu nous détailler une journée type à bord d’Arkema 3 ?

« La journée commence par un petit déjeuner au lever du jour. Je fais le tour du bateau pour vérifier que tout va bien et je passe ensuite la matinée sur les réglages, à la barre ou à travailler sur la navigation. Je fais en général une petite sieste de 20 minutes après le déjeuner avant d’avoir la vacation BLU à 15h TU. C’est un moment important de la journée qui dure une heure. Nous avons les nouvelles quotidiennes de la flotte ou des informations nationales et internationales importantes ; suivies de la météo en français et en anglais, puis enfin les classements Série et Proto en distance au but. Afin de savoir comment ils sont positionnés, il faut sortir le compas et la carte et les repérer sur un cercle assez large ! Après cette vacation, je travaille la stratégie des prochaines 24 heures et vérifie le positionnement de certains concurrents. Je note tout dans un petit cahier pour suivre les vitesses et progressions jour après jour. Après un nouveau temps de repos de 20 minutes et le repas de soir, je repars pour une nuit classique rythmée de temps de sommeil courts et de périodes dédiées aux réglages et aux manœuvres ! »


 Communiqué Marie-Astrid Parendeau

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