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TROPHEE JULES VERNE

Orange lève le pied à une journée de mer du cap Horn

vendredi 12 avril 2002

Le Cap Horn se mérite... En effet, le maxi-catamaran Orange a été obligé de lever le pied en fin de journée hier à cause de cette fichue dépression tropicale qui, en générant un vent de Nord, " faisait sauter le bateau de vague en vague et risquait de casser quelque chose " dixit Bruno Peyron. grand voile affalée, gennaker enroulé et rangé, tourmentin hissé et... mal pris en patience par l’ensemble de l’équipage qui a dû courber l’échine dans cette dépression en signe d’au revoir. Car la sortie des mers du Sud est toujours prévue pour demain et " les petits nouveaux devraient même pouvoir voir le rocher mythique de jour " lâche Bruno à la vacation.

Plus que 592 milles à 8 heures ce matin avant de tourner à gauche et d’entamer la dernière ligne droite Atlantique... Le Cap Horn est bien au bout des étraves et le maxi-catamaran Orange a repris de la vitesse Vitesse #speedsailing il y a quelques heures en renvoyant progressivement de la toile. " La petite dépression tropicale que l’on voyait sur les cartes météo est arrivée à l’endroit où l’on s’y attendait, déclare Bruno Peyron à la vacation du jour. Mais on a préféré lever le pied car on sautait de vagues en vagues et ce n’était pas la peine de forcer, on pouvait casser quelque chose ! ". Il poursuit : " c’est un peu dommage que notre version Pacifique Express s’arrête comme cela...Mais nous ne sommes pas là pour ça, nous sommes là pour ramener le Trophée Jules Verne et rien d’autre ! ".

Et si le vent de Nord levait une petite mer de face et obligeait le bateau à naviguer vent de travers voire au près bon plein de temps en temps, Bruno et ses hommes ont " laissé passer l’orage " et ont retrouvé un flux de Nord-Ouest dans le courant de la nuit qui les pousse maintenant dans la bonne direction. " Hier, avec ce flux de Nord nous allions passer à 60 milles dans le Sud du Horn, maintenant ce n’est plus le cas ! ".

Et si le passage du Horn n’est qu’une " formalité " pour Hervé Jan qui a déjà doublé le rocher mythique sept fois, Bruno est assez satisfait de penser que son équipage et " les petits nouveaux " verront le bout de terre, de jour. " C’est vrai que certains sont impatients de découvrir quelque chose de mythique ! " déclare Bruno tandis qu’Hervé, de son côté, lâche : " Le Horn pour moi ? C’est un mythe qui appartient à une autre génération ? C’est un point de passage obligé, c’est tout ! ". Mais si chacun appréciera la journée de demain à sa manière, le maxi-catamaran Orange en passant le Cap Horn demain midi bouclera la distance Ouessant-" bout du bout du monde " en 42 jours et quelques heures (42e jour de course demain à 8h TU). Il passerait alors ce dernier cap à laisser à bâbord avec quatre jours d’avance sur Olivier de Kersauson sachant que ce dernier, en 1997, avait parcouru la même distance en 46 jours 16 heures et 57 minutes. Par la même occasion, le maxi-catamaran Orange établirait un nouveau temps de référence sur cette distance après ceux d’Ouessant-Cap de Bonne Espérance et d’Ouessant-Cap Leeuwin.

Ils ont dit :

Bruno Peyron : " C’est vrai que je pense à 1993 lorsque nous avons essuyé ici une dépression tropicale que ni les Américains, ni les Chiliens, ni les Australiens n’avaient repérée. Cela avait commencé à 40 noeuds pour terminer à 70 noeuds constants avec des rafales à 82 noeuds !".

Hervé Jan : " A priori nous devrions avoir un début de remontée favorable. Mais il est impossible de se baser de manière certaine sur les modèles que nous recevons à plus de deux jours ".

Pierrick Garenne / Mer & Média



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