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Vendée Globe • S9

Nouvelle distribution de cartes au Cap Horn

Le Cam rentre en Atlantique en tête sous la menace de Riou et Golding

dimanche 9 janvier 2005Christophe Guigueno, Information Vendée Globe

Quelle neuvième semaine de course ! Les premiers des solitaires encore engagés sur ce Vendée Globe en ont terminé avec le Grand Sud. Le Cam, Riou, Golding puis Josse et Wavre, ont contourné la pointe Sud de l’Amérique et ont retrouvé le chemin des Sables d’Olonne. Le premier au portillon s’appelle donc Jean Le Cam. Le skipper de Bonduelle passe le cap Horn avec près de cinq jours d’avance sur le temps de référence étable quatre ans plus tôt par Michel Desjoyeaux. Mais à peine passé le grand cap, il est loin d’être délivré. Pire, il perd toute son avance dans les milles qui suivent. Et re-voilà Vincent Le-Terrible Riou à ses trousses. Et surtout, l’Anglais Mike Golding apparaît comme un sérieux prétentand au titre final. C’est effectivement lui qui vient d’effectuer le meilleur temps du Cap de Bonne Espérance au Cap Horn ! Retour sur cette neuvième semaine du Vendée Globe qui marque un grand tournant... dans bien des sens.

Mike Golding sable le champagne au Horn
Photo : M.Golding / Ecover

Dimanche 2 janvier : Patrice Carpentier casse sa bôme une deuxième fois • Raphaël Dinelli à deux doigts d’abandonner également

Jean Le Cam (Bonduelle), Vincent Riou (PRB) et Mike Golding (Ecover), les trois premiers actuellement, sont au moins unanimes sur une chose : ils ont hâte de quitter les mers du sud et de retrouver l’Océan Atlantique. Tourner la page. Oublier le stress des glaces. Le froid. Les heures passées à l’intérieur à surveiller les instruments. Mettre le clignotant à gauche et entamer la dernière partie du Vendée Globe. La nuit prochaine, Jean Le Cam sera le premier de cordée au rocher légendaire, suivi en fin de journée par Vincent Riou. Mike Golding attendra pas loin de 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures de plus que Jean pour connaître également cette délivrance. Après 56 jours et demi de course, un nouveau record Record #sailingrecord va donc tomber. En 2001, Michel Desjoyeaux avait mis plus de 62 jours. Jean Le Cam devrait avoir 5 jours et demi d’avance sur le dernier vainqueur au passage du Cap Horn. A 11 nœuds de moyenne, le trio de tête pourrait rejoindre les Sables d’Olonne vers le 29 janvier...

VMI dans les vagues du Sud
Photos : Seb Josse / VMI

Carpentier sur le point d’abandonner Reparti vendredi 31 au matin de Tasmanie, où il avait passé près de trois jours à réparer sa bôme, Patrice Carpentier (VM Matériaux) doit se résoudre à l’évidence. Il n’a plus les moyens de réparer sa bôme dont la réparation n’a pas tenu. Au beau milieu de la mer de Tasmanie, Patrice a donc décidé de se dérouter vers la Nouvelle-Zélande pour réparer définitivement son espar, ce qui suppose une intervention extérieure. Comme Marc Thiercelin (ProForm) vendredi dernier, Patrice va donc se retrouver hors course, mais terminera lui aussi son tour du monde une fois la réparation effectuée. Pour l’instant, Patrice n’a pas encore envoyé de déclaration officielle d’abandon. Il reste donc classé jusqu’à nouvel ordre. Cinq skippers ont déjà abandonné : Alex Thomson (Hugo Boss), Norbert Sedlacek (Brother), Hervé Laurent (UUDS), Roland Jourdain (Sill et Veolia) et Marc Thiercelin (ProForm).

Coup de chaud pour Dinelli Raphaël Dinelli (Akena Vérandas) a bien cru qu’il allait abandonner à son tour. Après plusieurs jours de coups de vent fort, Raphaël se retrouve aujourd’hui fortement ralenti au cœur d’une dorsale anticyclonique sans vent. Au cours d’une inspection, Raphaël s’est rendu compte que son vit-de-mulet était sur le point de casser. Réagissant promptement, le skipper vendéen a pu réparer à temps. Parallèlement, Raphaël souffre d’une lombalgie et doit commencer à se rationner pour avoir assez de nourritures jusqu’aux Sables d’Olonne.

- Patrice Carpentier (VM Matériaux) : « Il était 3 heures du matin en France. Il y avait peu de vent et un peu de clapot. Les voiles battaient un peu. Et la bôme s’est pliée en deux. Le manchon que j’avais installé s’est cassé et les lattes sensées renforcer le tout ont glissé. En quittant la Tasmanie, j’avais tiré un peu dessus pour la tester. Elle se vrillait un peu mais j’étais persuadé qu’elle allait tenir. Je dois faire une intervention sérieuse maintenant pour pouvoir ramener le bateau. Mais cette intervention nécessitera forcément une assistance extérieure car j’ai épuisé toutes les ressources du bord. Je serai donc hors course. C’est une immense déception et une terrible frustration de quitter le Vendée Globe, mais je ne peux pas traverser le Pacifique sans bôme. Je fais route vers l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, je ne sais pas exactement où. Je ne suis pas le premier à quitter la course, j’espère être le dernier. »

- Mike Golding (Ecover) : « Quatre années de travail pour parvenir ici et trois semaines pour en sortir à toute vitesse Vitesse #speedsailing  ! Etrange dilemme ! Je ne reste pas souvent dehors cependant car il fait gris et il pleut. La visibilité est mauvaise et je préfère veiller au radar pour les icebergs dont on pressent la proximité. Je pense m’en être pas mal approché la nuit dernière mais mon radar n’a rien signalé. C’est drôle comme il y a une accoutumance au vent et à la vitesse Vitesse #speedsailing  ; Je suis sorti sur le pont avec l’idée de renvoyer de la toile et j’ai vu que l’on était déjà à 19 nœuds. En tout cas, je serai heureux de sortir d’ici. De toutes mes courses dans ces parages, ce Vendée Globe est bien le plus stressant. »

- Vincent Riou (PRB) : « Second au cap Horn ? Je crois qu’au départ, j’aurai signé tout de suite. Mais rien n’est joué et une super régate s’annonce en Atlantique. Ce devrait être sympa de passerle Cap Horn de jour, pas trop loin du caillou. Le vent est portant pour l’instant, de l’ordre de 25 nœuds, ce qui est parfait. Je pense qu’il accélèrera lorsque nous approcherons de la Cordillère des Andes. C’est drôle comment on s’habitue à tout ; 30 nœuds de vent ne me font ni chaud ni froid après un mois dans le Sud. Le Horn, c’est un passage, une porte, une libération. Ce sera la première terre en vue depuis les Canaries. »

• CLASSEMENT DU 02/01/05 15:00 GMT (16H00 PARIS)

Rg Nom Skipper Dist Arr Ecart Vmg Vit moy Cap moy
- 1 BONDUELLE JEAN LE CAM 7221,1 0,0 15,1 15,2 98
- 2 PRB VINCENT RIOU 7453,3 232,2 16,2 16,2 95
- 3 ECOVER MIKE GOLDING 7515,9 294,8 17,3 17,4 89
- 4 VMI SEBASTIEN JOSSE 8393,1 1172,0 10,9 11 116
- 5 TEMENOS DOMINIQUE WAVRE 8794,7 1573,6 13,0 15,8 82
- 6 VIRBAC-PAPREC JEAN-PIERRE DICK 9321,6 2100,5 8,3 11,1 63
- 7 SKANDIA NICK MOLONEY 10119,8 2898,7 13,2 15,7 88
- 8 ARCELOR DUNKERQUE JOE SEETEN 10796,9 3575,7 11,1 11,2 115
- 9 OCEAN PLANET BRUCE SCHWAB 11154,0 3932,9 8,5 8,9 102
- 10 HELLOMOTO CONRAD HUMPHREYS 11182,6 3961,5 9,4 10,4 87
- 11 MAX HAVELAAR BEST WESTERN BENOIT PARNAUDEAU 11408,6 4187,5 8,8 8,8 111
- 12 VM MATERIAUX PATRICE CARPENTIER 11822,3 4601,2 4,3 4,4 120
- 13 ROXY ANNE LIARDET 11831,5 4610,4 6,2 7,7 85
- 14 AKENA VERANDAS RAPHAEL DINELLI 12464,6 5243,4 5,8 5,9 115
- 15 BENEFIC KAREN LEIBOVICI 12633,2 5412,1 9,5 10,5 104


Lundi 3 janvier : Le Cam au cap Horn avec 5 jours 9 heures d’avance sur Desjoyeaux

En franchissant le Cap Horn ce matin à 6h15, Jean Le Cam (Bonduelle) a établi un nouveau record Record #sailingrecord entre Les Sables d’Olonne et le rocher qui marque la fin des mers du sud. Jean n’a mis que 56 jours 17h 13min et bat le précédent record de Michel Desjoyeaux, lors de l’édition 2001, de 5 jours 9 heures. Contourné de nuit, à environ 6 milles dans le sud du rocher, Jean Le Cam n’a fait qu’entrapercevoir l’ombre de l’île du Horn. A peine avait-il passé le rocher que le leader s’est retrouvé dans une zone sans vent. Une situation qui profite actuellement à ses deux poursuivants.

Bonduelle et Jean Le Cam survollés 30 milles avant le Horn
Photo : B.Stichelbault/SAEM Vendée/DPPI

Jean Le Cam ne s’attendait pas à une telle transition météo. D’autant que ses adversaires directs, Vincent Riou (PRB) et Mike Golding (Ecover), filent toujours à vive allure et réduisent rapidement leur retard. En 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , Mike a repris 172 milles et Vincent 153 milles. Au pointage de 16h00, Le Cam se traînait toujours à 5,7 nœuds tandis que Riou et Golding déboulaient respectivement à 11,3 et 14,5 nœuds. Jamais dans l’histoire Histoire #histoire du Vendée Globe les trois premiers n’ont été aussi proches les uns des autres. Un deuxième départ est en train d’être donné après le Cap Horn pour le trio de tête, avec un petit avantage en distance pour Jean Le Cam, et un petit avantage psychologique pour Mike Golding qui revient de très loin. Le Britannique possédait près de 800 milles de retard à l’entrée de l’Océan Indien !

Lors des quatre premières éditions, le premier au Cap Horn a toujours remporté la course. Cette année, difficile d’affirmer que Jean Le Cam arrivera en tête aux Sables d’Olonne. Leader depuis maintenant deux semaines, Jean Le Cam est sous la menace directe de Vincent Riou et Mike Golding. La remontée de l’Atlantique Sud, longue de 7000 milles et semée d’embûches météorologiques, nous réserve encore beaucoup de surprises et d’intensité.

Le Cap Horn au sud de l’Amérique : prochain objectif de Jean Le Cam
Image ESRI

- Sébastien Josse (VMI) : « Je navigue sous un ciel de traîne, avec pas mal de grains. Le vent oscille entre 15 et 30 nœuds et tourne de 30 degrés d’un bord sur l’autre. Il est difficile dans ces conditions de faire une route à peu près rectiligne. Je fais un peu la chasse aux grains. J’ai pu me restaurer comme il faut et me reposer. La dépression s’écrase devant nous et je pense que le passage du Horn, le 7 ou le 8 janvier sera un peu compliqué. Il va y avoir une belle bagarre en tête de la course. Je vois bien Vincent Riou à l’attaque. En ce qui me concerne, je vais me bagarrer avec Dominique Wavre, même si je suis un peu pénalisé dans les phases de transition. »

- Vincent Riou (PRB) : « Il se passe un petit coup d’accordéon en arrivant sur la terre de feu. Nous arrivons par derrière avec de l’air. Il y aura un nouveau départ au cap Horn car Mike arrive aussi très vite. Bonduelle repartira avant nous. Reste à savoir quand et combien de milles nous lui aurons alors repris. Je pense être ce soir au Horn, vers 18h (heure française). Je vois déjà la terre à mon vent. J’aimerais bien passer assez près du « gros caillou », pour au moins le voir. Cela fait plaisir de voir la terre que je n’avais pas revue depuis les îles du Cap Vert. Il se passe toujours de drôle de choses météo dans ce coin du monde. Il y aura des coups à jouer. Le sud a été très dur ; L’océan Indien est difficile, et le Pacifique a été très stressant, avec cette vigilance constante aux icebergs. Je suis très content d’en sortir et j’y retournerais sans doute avec plus d’expérience. La régate Atlantique s’annonce passionnante. Je n’ai peut-être pas la meilleure machine mais je n’ai pas de pression. Je pourrai prendre des risques et jouer tous les coups à fond. Je suis content de mon bilan au deux tiers de la course. Je me découvre sur ce genre de parcours et à part les communications avec les terriens qui me manquent, je suis très à l’aise. »

- Dominique Wavre (Temenos) : « Le vent est plus erratique et adonne pas mal. Il y a encore beaucoup de mer et comme je manœuvre pas mal, c’est un peu la guerre. L’air et l’eau sont glacés et c’est un peu ambiance « retour au chalet après le ski. » J’espère que l’Atlantique va bloquer les premiers et me permettre de recoller un peu. Et maintenant que les premiers sont passés, chaque heure paraît plus longue. Je ne fais pas de pronostics. J’aime bien la façon de naviguer de Vincent Riou. Ecover est un très bon bateau de près, phénoménalement puissant comme j’ai pu m’en rendre compte dans la transat anglaise. »


Mardi 4 janvier : Vincent Riou au Cap Horn 15h30 après le leader Jean Le Cam suivi 4h30 plus tard par l’anglais Mike Golding

C’est à 21h45, heure française, que Vincent Riou (PRB) a franchi hier soir le Cap Horn, soit à 17h45 en heure locale. Il faisait grand beau, comme le témoigne les images prises depuis un hélicoptère. Ce passage, survenu 15h30 après celui de Jean Le Cam, n’avait cependant rien eu de facile malgré les apparences. Lors de la vacation, « Vincent le Terrible » était tout simplement crevé. « Toute la nuit, le vent est passé de 0 à 35 nœuds. La garde robe a été envoyée dans tous les sens. Avec les dernières 24 heures où nous sommes arrivés sur le cap vachement vite, ce cap Horn, il se mérite ». Alors, le stress et la fatigue sont tombés d’un coup sur le trio de tête qui bénissait presque les petits airs qui sévissent actuellement sur leur route. Mike Golding (Ecover), passé 4h30 derrière Vincent Riou (PRB), confirme avant de repartir de plus belle à l’attaque. « Les distances entre nous sont très faibles. Nous sommes trois à pouvoir gagner ». La veille, le leader Jean Le Cam (Bonduelle) avait subi cette même phase de décompression. Aujourd’hui, Jean est à nouveau content, même si son avance a fondu des deux tiers en moins de 24 heures, passant de 190 milles à 55 milles. « Ils auraient très bien pu passer à la côte...Moi, si j’arrive aux Sables d’Olonne avec 10 minutes d’avance, cela me suffit. La météo devant est compliquée, mais elle est compliquée pour tout le monde. Il y a une dépression, un anticyclone, on est coincé entre les deux avec des bulles sans vent ». En un mot « la routine » d’une navigation Atlantique que tous trois retrouvent avec bonheur...

PRB passe une deuxième fois le Cap Horn, cette fois-ci, deuxième du Vendée Globe
Photo : B.Stichelbaut / Effets Mer

La mésaventure survenue à Sébastien Josse (VMI) le 23 décembre dernier est encore dans toutes les mémoires. Cet abordage contre nature avec un growler long de 15 mètres et haut de 1,50 mètres restera comme un des moments « fous » de ce Vendée Globe. Ce moment qui peut faire basculer inexorablement un destin, Benoît Parnaudeau (Max Havelaar Best Western) n’arrive pas à l’évacuer de sa tête, lui qui navigue par 55° sud. Seul Jean Le Cam avant lui était passé sur une route aussi basse en latitude. « Je n’avais pas trop le choix mais je suis assez content car j’ai réussi à éviter la pétole au-dessus. Actuellement, j’ai 25 nœuds de vent et je navigue sous grand-voile à deux ris et Solent. J’avance à 11/12 nœuds. Ce serait de belles conditions pour faire de la voile mais je flippe... Je n’arrive pas à me dé stresser. J’essaye de faire un peu de sophrologie mais rien n’y fait...Je sors toutes les vingt minutes pour faire un tour d’horizon. Mon radar marche bien ». Dans 48 heures, sur une latitude cependant plus nord, Anne Liardet (Roxy) abordera à son tour cette zone de tous les dangers. « Bien sûr, j’y pense... » confie la navigatrice qui, pour évacuer la pression, parle de son radar en parfaite état de marche...

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « C’est le début de la lumière. Le soleil existe enfin. J’ai même vu des dauphins, des petits nerveux, eux aussi existent encore. Cela fait du bien. Tu n’es pas en permanence sur un train de dépression qui te tombe dessus. C’est lassant, usant pour le bonhomme et le bateau en raison de la vitesse. On est à 90, 95% du potentiel de nos bateaux. Maintenant, ce n’est plus la même péloche, ce n’est plus du tout le même débat ».
- Mike Golding (Ecover) : « Je crois avoir passé 7 ou 8 fois le Cap Horn. A chaque fois, il a été gentilavec moi, sauf une. On était en équipage, avec 55/65 nœuds de vent d’est dans la gueule. Là, l’approche s’est effectuée par une superbe journée et une jolie brise de mer et j’ai passé le Horn à 3 milles en début de nuit. J’ai ouvert une bouteille de champagne. C’est un soulagement de quitter le sud et les icebergs ».
- Nick Moloney (Skandia) : « Le Horn est encore loin pour moi...(2 700 milles NDLR). Je suis déjà nerveux à l’idée de savoir quelle météo je vais rencontrer dans ses parages. Cela peut être mauvais, même si les premiers sont apparemment passés avec de bonnes conditions. Là, une nouvelle fois, la météo n’est pas très sympa avec moi. Je risque de faire encore du près dans les prochaines heures ». Vincent Riou (PRB) : « L’Indien, c’est pourri. Le Pacifique a été cool, sauf au début avec le louvoyage sous la Nouvelle-Zélande. Faudra revenir voir. J’espère juste que la présence des icebergs (situés très nord NDLR) était cette année exceptionnelle... »


Mercredi 5 janvier : Le trio de tête se tient en moins de 100 milles à l’approche de l’archipel des Falkland

Dès cette nuit, le trio de tête va passer au large des l’îles Falkland, cap sur l’équateur à 3 500 milles. Un peu plus loin, bien calé en quatrième position, Sébastien Josse (VMI) prévoit de passer le Cap Horn dans la journée de demain jeudi. Beaucoup plus loin, au sud de la Tasmanie, Karen Leibovici (Benefic) et Raphaël Dinelli (Akena Verandas) ont enfin retrouvé, après deux longs jours sans, du vent dans leur voiles. Patrice Carpentier (VM Matériaux) confirme son arrêt à Christchurch (Nouvelle-Zélande) où il retrouvera son compagnon d’infortune Marc Thiercelin (Pro-Form). Quant à Benoît Parnaudeau (Max Havelaar / Best Western), il a bel et bien vu les premiers icebergs de sa vie de marin. Et ce n’était pas en photo, même si, lui aussi, a souvent le nez dans les étoiles.

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « Depuis une dizaine d’heures, on fait quasiment la route après une nuit difficile avec la mer de face. On peut enfin mettre le nez au dessus de la casquette et quand on ne met pas les gants, on n’attrape pas l’onglée. On sent que les possibilités vont aller crescendo ».

- Mike Golding (Ecover) : « Je suis beaucoup plus relax qu’il y a 24 heures. Les conditions météo sont assez simples pour le futur proche, cela ne devrait pas être très compliqué dans les prochains jours. Le bateau est OK, les voiles sont intactes. Je suis sûr que l’on va passer sous la barre des 90 jours ».

- Sébastien Josse (VMI) : « Cela avance gentiment sous les grains. J’ai 20 à 25 nœuds, une petite houle de sud-ouest, un ciel bleu gris et le soleil sur l’horizon. Le bateau, c’est un peu comme le vélo, il y a les montées et les descentes. Là, cela fait deux jours que je suis en descente. Je suis donc bien reposé... Dans une journée je devrais passer le Cap Horn et je vais être content d’en sortir. Le Sud, cela use. ».

- Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) : « Je suis plutôt en grande forme même si je trouve que je ne vais pas assez vite. Avant la tombée de la nuit, j’ai bricolé sur le pont, re-fait une épissure, vérifier ma ferrure d’étrave. Il faut bien se couvrir, bien protéger les extrémités pour éviter les engelures ».

- Raphaël Dinelli (Akena Verandas) : « Depuis ce matin, le moral est remonté avec la vitesse du bateau. Je suis au près serré, je marche à 10 nœuds et cela me réconforte de faire enfin plus de 200 milles par jour. Dès que je le pourrai, je vais virer de bord pour remonter vers le nord. Les glaces approchent et je ne veux pas être trop sud ».

- Karen Leibovici (Benefic) : « Mes petites vitesses sont dues à un manque de vent... Je n’ai pas de vent du tout même...! Cela se relève un peu et cela tombe ensuite. Par contre j’ai beaucoup de pluie, je suis au cœur de la dépression et le vent est très changeant. La mer est relativement formée, avec pas mal de clapot. J’ai affalé et renvoyé trois fois la grand-voile tellement elle battait, avec le risque de casser les lattes... Ce n’est vraiment pas drôle ! C’est vrai que depuis hier, je n’ai pas eu de repos. Je me suis rendue compte aussi que cela ne sert à rien d’être au taquet... mais psychologiquement ce n’est vraiment pas facile de se reposer dans ces conditions ».

- Patrice Carpentier (VM Matériaux) : « Je ne suis pas très loin de Christchurch en distance, mais en temps, c’est autre chose. J’essaye de serrer le vent au mieux, ce qui n’est pas simple avec une grand-voile à 2 ris sans bôme. Je pense pouvoir arriver samedi ou au mieux vendredi soir. Je vais retrouver au chantier Marc Thiercelin et je pense rester une dizaine de jours avant de repartir. Je suis incapable de dire quand j’arriverai aux Sables d’Olonne. »

• CLASSEMENT DU 05/01/05 15:00 GMT (16H00 PARIS)

Rg Nom Skipper Dist Arr Ecart
- 1 BONDUELLE JEAN LE CAM 6608,4 0,0
- 2 PRB VINCENT RIOU 6661,7 53,2
- 3 ECOVER MIKE GOLDING 6701,1 92,7
- 4 VMI SEBASTIEN JOSSE 7442,3 833,9
- 5 TEMENOS DOMINIQUE WAVRE 7748,3 1139,8
- 6 VIRBAC-PAPREC JEAN-PIERRE DICK 8468,9 1860,5
- 7 SKANDIA NICK MOLONEY 9491,5 2883,1
- 8 ARCELOR DUNKERQUE JOE SEETEN 10025,2 3416,7
- 9 OCEAN PLANET BRUCE SCHWAB 10378,3 3769,9
- 10 HELLOMOTO CONRAD HUMPHREYS 10398,7 3790,2
- 11 MAX HAVELAAR BEST WESTERN BENOIT PARNAUDEAU 10650,8 4042,3
- 12 VM MATERIAUX PATRICE CARPENTIER 11385,2 4776,8
- 13 ROXY ANNE LIARDET 11500,8 4892,3
- 14 AKENA VERANDAS RAPHAEL DINELLI 11908,0 5299,6
- 15 BENEFIC KAREN LEIBOVICI 12171,0 5562,6


Jeudi 6 janvier : Le Cam à l’est, Riou à l’ouest, Golding au centre, le trio de tête s’observe...

Les îles Falkand ont été parées avec difficulté cette nuit par le trio de tête. Après une dizaine d’heures à batailler pour perdre le moins de milles possibles dans des tourbillons de vent engendrés par la cordillère des Andes, Jean Le Cam (Bonduelle), Vincent Riou (PRB) et Mike Golding (Ecover) évoluent à nouveau dans un flux établi d’ouest-nord-ouest de 15 à 20 nœuds. Derrière, le Cap Horn n’est pas une obsession, mais presque. Sébastien Josse (VMI) va le doubler cette nuit, suivi 24 heures plus tard par Dominique Wavre (Temenos). Cette délivrance n’est pas encore pour tout de suite pour Nick Moloney (Skandia) qui va, avec Joe Seeten (Arcelor Dunkerque), subir une nouvelle très forte dépression. Elle pourrait être, avec des rafales annoncées à 80 nœuds, la plus forte de toutes. Heureusement, le skipper australien est situé assez nord, le plus gros de la tempête devant passer sous lui. Benoît Parnaudeau (Max Havelaar / Best Western) est sorti la tête haute des glaces. Il a maintenant, à 300 milles de son étrave, l’américain Bruce Schwab (Ocean Planet) qu’il se promet de doubler d’ici l’arrivée. Après 60 jours de mer, la régate et l’aventure Aventure continuent de plus belle sur le Vendée Globe, à l’image de l’ascension dantesque de Conrad Humphreys (Hellomoto), suspendu un temps au dessus de l’eau, à plus de 25 mètres de hauteur.

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « J’ai du me coucher vers deux heures du matin. Avant, c’était sur le pont. C’était du louvoyage, dans la pétole, et on a été pris dans un véritable tourbillon. On se seraitcru dans le Raz de Sein, avec de la brume, et du courant... Pour le moment, cela va mieux, au reaching dans un bon flux d’ouest-nord-ouest. On va pouvoir souffler avant le prochain passage merdique. Cela devrait être dans deux jours ».

- Vincent Riou (PRB) : « Je suis le premier à être sorti du front. Il y avait plein de grains, fallait virer à la bascule, tricoter à l’endroit. Je m’en suis pas mal sorti. J’ai du virer de bord 4 à 5 fois, plus quelques petits bidets très courts. A chaque fois, c’est une demie-heure de boulot. Il faut transporter d’un côté à l’autre du bateau une petite tonne de matériel. Si je ne « matosse » pas, je perds tout de suite un demi nœud. Vu les écarts, la question ne se pose pas... Maintenant, on a 17 à 18 nœuds et on navigue à 60/70° du vent. Je souffre, à cette allure, je manque de chevaux par rapport aux deux autres ».

- Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) : « J’ai 3 polaires, un blouson plus le ciré. La nuit, la température doit avoisiner les 0°C. Je barre par tranche de une heure quand mes batteries sont trop faibles, ce qui arrive surtout au lever du jour. Ce n’est pas facile de naviguer avec ce problème de manque d’énergie. Il faut être vraiment minimaliste et je suis forcément moins performant, surtout au portant comme en ce moment. Là, j’ai entre 15 et 20 d’ouest et je tire des bords de largue. J’attends un coup de vent dès ce soir qui devrait me pousser jusqu’au Horn ».

- Bruce Schwab (Ocean Planet) : « Je suis bien placé par rapport à la dépression qui nous tombe dessus. Je suis en arrière du front mais je pense à Nick (Moloney Skandia NDLR) qui va être une nouvelle fois drôlement secoué le pauvre. Je ne devrais pas penser au Horn, mais j’y pense. Ici, au milieu du Pacifique, tu peux aller au nord ou au sud pour bien te placer face aux dépressions. Au Cap Horn, c’est comme quand tu entres sur une autoroute. Tu ne peux plus échapper au trafic ».


Vendredi 7 janvier : A 6 000 milles de l’arrivée ; le trio de tête évolue à 800 milles dans le sud-est de Buenos Aires • Bôme cassée pour JP Dick

Jean le Cam (Bonduelle), leader depuis maintenant 17 jours, est le premier à l’affirmer. Il se passe toujours quelque chose sur le Vendée Globe. Des orages et autres grains se sont ainsi invités sur la tête de course, provoquant une belle culbute de PRB. Vincent Riou a vu l’avant de son bateau s’enfoncer et l’arrière se soulever d’une bonne dizaine de mètres. Dans le même temps, par une météo, là non plus pas facile, Sébastien Josse (VMI) s’offre son deuxième Cap Horn, mais le premier en solitaire. A 1 100 milles de là, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) casse sa bôme en deux et déclare dans la foulée vouloir réparer en pleine mer. Pareil mésaventure est arrivée à Patrice Carpentier (VM Matériaux) qui va toucher terre dès cette nuit. Ils ne seront alors plus que 14 bateaux officiellement en course sur les 20 au départ voilà plus de 61 jours. Il ne reste plus que 6 000 milles pour atteindre les Sables d’Olonne, soit un quart du parcours total (23 680 milles).

Le Cap Horn est désormais dans le sillage de VMI
Photo : Seb Josse / VMI

« Je ne suis pas du tout dans le même système météo que les 3 premiers. Je suis spectateur/chasseur. L’idéal. Je n’ai pas de pression et dès qu’il y aura une opportunité... ». Ce ne sont pas ses 3 jours, 18 heures et 9 minutes de retard sur Jean Le Cam (Bonduelle) au passage du mythique cap qui réfréneront les ardeurs du benjamin de la course Sébastien Josse (VMI). Cette remontée de l’Atlantique Sud, puis Nord offre de réelle possibilité d’attaque. Sébastien le sait, tout comme Mike Golding (Ecover) sait également que la météo, dans les parages, est tout sauf une science exacte. « A chaque fois les modèles météo bougent et offrent de nouvelles solutions. Là, je suis content de mon placement, cela ne sera peut-être plus le cas dans quelques heures ». Mike, après avoir joué les centristes, joue la gauche du « plan d’eau », soit l’ouest. Jean Le Cam (Bonduelle) est, quant à lui, sur la droite. Cette fois, c’est Vincent Riou (PRB) qui joue les centristes. « De toutes les façons, nous avons une bulle anticyclonique à traverser. Impossible de la contourner, nous sommes trop près d’elle. Les petits airs sont devant ». Et peut être aussi d’autres orages, de ceux qui ont obligé Jean Le Cam à couper tout son appareillage électrique ou encore d’autres grains, comme celui qui a propulsé PRB presque cul par-dessus tête en raison d’une claque à 75 nœuds...Car comme le dit le Roi Jean un « truc comme cela, tu ne peux pas le prévoir, impossible à imaginer. Trop prévoir, y a plus d’espoir ».

Pour l’instant, la palme des diverses avaries mécaniques revient incontestablement au skipper de Virbac-Paprec. Sans aucun doute, Jean-Pierre Dick se serait bien passé de toute cette « publicité », lui qui rêvait d’en découdre à la régulière. Mais voilà, très rapidement, la belle mécanique imaginée s’est grippée. Un vit de mulet (liaison bôme/mât) qui explose au large du Portugal, un moteur qui rend l’âme quelques jours plus tard, le générateur de secours qui lâche à l’entrée de l’Indien, puis à nouveau un vit de mulet brisé et un problème de liaison barre/pilote automatique à résoudre tout aussi impérativement, sans parler de l’antenne de standard F hors d’usage qui le prive de communication Communication #Communication rapide et efficace avec la terre, tout cela commence à faire beaucoup. Mais ce n’était pas fini, avec, cette nuit, la bôme qui se casse en deux. Cette suite presque ininterrompue d’incidents n’a cependant pas entamé le moral de Jean-Pierre. Une nouvelle fois, malgré le froid et la fatigue, il s’apprête à faire face comme il l’a expliqué lors de la vacation du jour. « Coup de Trafalgar hier soir. Comme prévu, le vent est rentré fort de sud-ouest 30 à 35 nœuds. Pour empanner, j’ai pris un troisième ris, comme d’habitude. Mais là, dans la manœuvre, la bôme s’est pliée en deux. Je l’ai déjà désolidarisée de la grand-voile qui porte avec 4 ris. Il faut maintenant que je la mette sur le pont pour la réparer. J’ai un manchon prévu pour cela. Il va falloir cependant que je l’ajuste. Je vais essayer de faire tout cela avant le Horn si possible (encore distant de 1 100 milles NDLR). Cela me fait un peu peur d’aller vers la terre et de mouiller dans un endroit que je ne connais pas sans l’aide de ma grand-voile. J’ai encore 30 à 35 nœuds, cela va se calmer normalement dès ce soir ».

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « Incroyable, il se passe toujours quelque chose à bord de Bonduelle. Dans la nuit, j’ai eu un coup de Pampéro, même si on est un peu loin de la côte pour cela. Un orage avec des éclairs. J’ai coupé le maximum de trucs électriques. Il y avait de l’air, la drisse de GV était prête à filer ».

- Vincent Riou (PRB) : « Hier soir, j’ai fait mon premier vrac depuis le départ. Une belle pirouette. J’étais sous une ligne de grains, et quand c’est arrivé, j’étais en train de rouler mon solent (la voile d’avant NDLR). Le nez du bateau a planté, le cul est monté à au moins dix mètres de hauteur, j’ai pu voir l’anémomètre qui affichait 75 nœuds ! Je me suis accroché à ma colonne de winch. Heureusement, le bateau est retombé du bon côté. Je n’ai cassé qu’une latte dans l’histoire Histoire #histoire . Je m’en sors bien ».

- Mike Golding (Ecover) : « J’ai eu des éclairs, de la grosse pluie. La réalité est bien différente de celle prévue. Le vent bouge beaucoup. Dès que je le pourrai, il faudra que je monte dans le mât pour replacer une drisse de trinquette. Il n’y a pas d’urgence, j’ai une solution de secours qui fonctionne ».

- Sébastien Josse (VMI) : « Enfin on change d’atmosphère. On va pouvoir à nouveau régater normalement, sans jouer à la roulette russe. Le Horn, je l’ai vu avec le soleil, mais aussi avec des grains bien noirs et puis tout blancs avec de la grêle. Le vent allait de 15 à 45 nœuds. Il est fidèle à sa légende ».


Samedi 8 janvier : Abandon de Carpentier • Wavre au Cap Horn • Deux mois de course • 42 milles entre les 3 premiers

Un Cap Horn d’anthologie pour Dominique Wavre (Temenos), une tempête qui dure pour Nick Moloney (Skandia) et des conditions de mer et de vent le plus souvent difficiles pour les autres concurrents encore dans le grand sud, telle est aujourd’hui la carte postale du Vendée Globe. Avec bien sûr, dans les eaux de l’Atlantique Sud, un trio de tête plus que jamais à la bagarre. Sur sa route plus à l’est, Jean Le Cam (Bonduelle) est en passe de perdre une nouvelle fois son leadership. Au classement de 16 heures, il ne possède plus que 14 milles d’avance sur Vincent Riou (PRB) et seulement 42 milles sur l’anglais Mike Golding (Ecover) qui, pour la première fois depuis le départ, va peut être monter sur la deuxième marche du podium d’ici demain dimanche, jour où le Vendée Globe va boucler son deuxième mois de course ! Tout simplement incroyable et c’est loin, très loin d’être fini.

Un sixième Cap Horn dans le sillage de Dominique Wavre
Photo : Dom Wavre / Temenos

En inclinant volontairement sa route vers l’est pour traverser au mieux une bulle anticyclonique en forme d’haricot sec, Jean Le Cam (Bonduelle) savait parfaitement qu’il allait concéder du terrain sur ses adversaires directs. « Cela fait quelques jours que cela me chatouillait. Là, je me suis écarté des autres. La route pour les Sables, c’est de passer entre l’Amérique et l’Afrique ». En un mot, c’est dans le futur que Jean espère récolter les fruits de cette option. Une option qui ne le favorise pas au classement puisqu’il s’éloigne de la route directe, avec du coup, une vitesse de rapprochement vers les Sables d’Olonne beaucoup plus faible que celle de ses adversaires. D’ici ce soir 20 heures, Jean pourrait même laisser sa première place si les conditions météo ne changent pas. Ce pari tenté et voulu par Jean ne manque pas de panache, mais laissait dubitatifs ses deux poursuivants qui n’en demandaient peut être pas tant. « La route de Jean, je n’en pense pas grand-chose. Il ne faut pas trop se prendre la tête. La cellule anticyclonique semble devoir se dégager devant nous. Là, on bute dedans, mais dans une quinzaine d’heures, on devrait en sortir », lâche Vincent Riou (PRB). Plus flegmatique que jamais Mike Golding (Ecover) n’avait lui, aucun doute. « Je pense que les prochaines 24 heures vont être difficiles pour Jean. Avec Vincent, on devrait continuer à avancer vers le nord en bâbord amures ». Quelque soit le résultat prochain de cette nouvelle passe d’arme, il ne sera en aucun cas déterminant. La route est encore longue et les vrais choix stratégiques encore à venir. Mais que la régate est belle. Merci Messieurs les skippers. Un merci qui ne s’adresse pas uniquement aux trois premiers, mais bien aux 14 encore en mer !

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « Les températures ont vachement remonté, cette nuit, il y avait plein d’étoiles. C’est vraiment sympa de retrouver tout çà. Je dors toujours par séquence d’une heure trente. Mais je dors surtout beaucoup mieux... »
- Vincent Riou (PRB) : « De toutes les façons, c’est étonnant, les fichiers météo évoluent très vite. Je suis dans le brouillard, avec au dessus de ma tête du ciel bleu. J’espère qu’il va se lever vite parce il fait froid et que je sens que le soleil n’est pas loin. C’est agréable de pouvoir sortir, de revivre à l’extérieur ».
- Mike Golding (Ecover) : « C’est une super journée, avec du soleil, une mer plate et on avance au près. Je ne suis pas encore monté dans mon mât. Rien ne presse. J’attends d’avoir des conditions parfaites pour le faire ».
- Nick Moloney (Skandia) : « J’ai 38 nœuds de vent et je suis sous deux ris trinquette. Au passage du front qui va me passer dessus, j’attends au moins 45 à 55 nœuds et une mer encore plus grosse que celle de maintenant. Vivement le Cap Horn... Pour me changer les idées, j’avoue passer pas mal de temps au téléphone. Cela fait du bien de ne plus être seul ».
- Anne Liardet (Roxy) : « La journée a été bleu et il commence à faire froid. Je suis au près dans 10 nœuds de vent, la mer est plate et j’ai pu faire un bon check du bateau. J’ai juste du boulot sur la drisse de trinquette. J’ai branché le radar. Je commence à faire sérieusement attention même si je suis au assez nord par rapport à zone des icebergs ».


Dimanche 9 janvier : Vincent Riou a pris la tête de la course, 2,8 et 5,4 milles devant Jean Le Cam et Mike Golding

Vincent Riou (PRB), qui fête son anniversaire aujourd’hui, a repris la tête de la course dans la nuit et possède au petit matin une courte paille d’avance sur Jean Le Cam (Bonduelle). 6,4 milles de retard hier soir à 20 heures qui se sont métamorphosés en 2,8 milles d’avance à 5 heures ce matin. L’option est de Jean le pénalise sévèrement, lui qui tenait la tête du classement depuis le 20 décembre 11 heures et qui possédait 190 milles d’avance sur Vincent au passage du Cap Horn le 3 janvier dernier. Chapeau encore plus bas à Mike Golding (Ecover) qui a repris 250 milles sur le leader depuis le Cap de la délivrance et qui est, ce matin, à un jet de pierre de Jean puisqu’à... 2,6 milles.

• CLASSEMENT DU 09/01/05 04:00 GMT (05H00 PARIS)

Rg Nom Skipper Dist Arr Ecart
- 1 PRB VINCENT RIOU 5777,2 0,0
- 2 BONDUELLE JEAN LE CAM 5780,0 2,8
- 3 ECOVER MIKE GOLDING 5782,7 5,4
- 4 VMI SEBASTIEN JOSSE 6426,1 648,9
- 5 TEMENOS DOMINIQUE WAVRE 6760,4 983,2
- 6 VIRBAC-PAPREC JEAN-PIERRE DICK 7706,4 1929,2
- 7 SKANDIA NICK MOLONEY 8563,9 2786,7
- 8 ARCELOR DUNKERQUE JOE SEETEN 9166,4 3389,2
- 9 HELLOMOTO CONRAD HUMPHREYS 9518,6 3741,4
- 10 OCEAN PLANET BRUCE SCHWAB 9665,1 3887,9
- 11 MAX HAVELAAR BEST WESTERN BENOIT PARNAUDEAU 9825,2 4048,0
- 12 ROXY ANNE LIARDET 10852,2 5075,0
- 13 AKENA VERANDAS RAPHAEL DINELLI 11300,2 5523,0
- 14 BENEFIC KAREN LEIBOVICI 11648,9 5871,7


• Temps de passage au Cap Horn

- 1. Jean Le Cam - Bonduelle - 56 jours 17 heures et 13 minutes
- 2. Vincent Riou - PRB - 57 jours 8 heures et 43 minutes
- 3. Mike Golding - Ecover - 57 jours 13 heures et 13 minutes
- 4. Sébastien Josse - VMI - 60 jours 11 heures et 22 minutes
- 5. Dominique Wavre - Temenos - 61 j et 18h



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