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Vendée Globe • S7

Le Cam pique au Sud lors d’une septième semaine de glace

Le Cam prend des risques et creuse • Seb Josse touche un growler et perd

dimanche 26 décembre 2004Christophe Guigueno, Information Vendée Globe

Cette septième semaine de course autour du monde restera sous le signe des glaces du Pacifique. Après une approche au près face à des vents contraires, les skippers ont rencontré leurs premières glaces. Roland Jourdain hors course depuis la semaine précédente, la victime de la semaine est le benjamin de la course. Sébastien Josse heurte un growler, un petit iceberg, sur lequel il perd son bout-dehors et dérègle ses safrans. Heureusement VMI peut continuer sa course. Mais la victoire s’éloigne. L’autre "jeune" de la course, Vincent Riou, agit alors comme Seb Josse et garde une trajectoire assez nord. Pendant ce temps, Jean Le Cam prend un maximum de risque. Ca passe est ça ne casse pas pour Bonduelle qui creuse par la même occasion le plus grand écart jamais vu depuis le départ du Vendée Globe...

Dimanche 19 décembre : Roland Jourdain doit arriver demain à Hobart, en Tasmanie • Humphreys a doublé Karen Leibovici

Aux antipodes de la France, têtes en bas sous la Nouvelle-Zélande, les deux leaders n’en reviennent pas de l’accueil que leur réserve le Pacifique. Après un Océan Indien agité et chaotique, Vincent Riou (PRB) et Jean Le Cam (Bonduelle) s’attendaient à une entrée dans l’Océan Pacifique tout en douceur. Ils se voyaient déjà allonger la foulée dans des grands surfs au portant et affoler les compteurs avec des moyennes de plus de 400 milles par jour. Tout au contraire, ils « plantent des pieux » au près dans 35 à 40 nœuds de vent, comme l’a déclaré Vincent Riou à la vacation du jour, le moral légèrement en berne. La faute à une dépression mal placée, au nord de la route des concurrents alors qu’elles sont d’habitudes au sud, du côté de l’Antarctique. Le temps gris, les températures basses et l’inconfort de l’allure n’enchantent guère les premiers qui, depuis hier, ont franchi la mi-parcours et se rapprochent désormais des Sables-d’Olonne au lieu de s’en éloigner.

Humphreys revient. Le Britannique Conrad Humphreys (Hellomoto), qui s’était arrêté dans une baie d’Afrique du Sud pour réparer lui-même son safran cassé, a doublé ce matin Karen Leibovici (Benefic). Il cède donc la 17e et dernière place au classement à l’une des deux femmes engagées. La grande remontée continue pour Conrad avec désormais dans le viseur Raphaël Dinelli (Akena Vérandas) pointé à 45 milles devant lui.

- Vincent Riou (PRB) : « L’ambiance n’est pas terrible par ici. Il pleut, il fait gris, la visibilité est nulle... et on marche au près dans 35 nœuds de vent... Cela fait 6 jours que je n’ai pas vu le soleil, et je suis depuis 4 jours dans le brouillard. Je ne reviendrai pas ici pour mes vacances. Cela me rappelle la Transat anglaise par 55 degrés de latitude Nord, alors que je suis par 55° Sud. Le pire, c’est que cela risque de durer... Jean (Le Cam) est revenu cette nuit à la faveur d’un bon bord rapprochant. Ceci dit, son bateau est plus rapide que le mien au près. Mais je ne me focalise pas sur le classement. Ce n’est pas avec ces conditions que l’on fait des écarts. Cela ne sert à rien d’attaquer ici. J’ai allumé le radar car Jean est très proche et avec ce brouillard... »
- Jean Le Cam (Bonduelle) : « J’aimerais bien que cela se calme un peu le vent. Il va y avoir du près pendant encore plusieurs jours. Finies les glissades gentilles et mignonnes... Voilà le près ! Dans un sens, on n’en a pas fait beaucoup depuis le départ. »
- Sébastien Josse (VMI) : « La météo est compliquée et les fichiers ne semblent pas très sûrs. J’essaie de comprendre ce qui se passe et surtout de ne pas rater le bon wagon. L’élastique fonctionne à plein en ce moment. On est revenu avec le front, qui nous dépasse maintenant et nous ralentit. Il y a une zone de transition à gérer avec une rotation du vent à 180 degrés assez incroyable. Je n’ai pas l’impression d’avoir passé 40 jours en mer. Je ne trouve pas le temps long. On a eu deux ou trois dépressions fortes à gérer, mais jamais avec plus de 70 nœuds. J’ai le moral au beau fixe. Tout reste possible dans cette course. »
- Bruce Schwab (Ocean Planet) : « L’intérêt de ma position Nord est double ; j’ai du soleil, et la mer est plus praticable. J’ai décidé de rester dans le nord de la dépression. Je l’accompagne doucement et en fonction de la mer, je pousse plus ou moins la machine. En fait, je fais selon mon humeur. La course est longue et mon objectif est de terminer. Ce n’est pas en attaquant dans l’Océan Indien que je préserverai le bateau. Il y aura des opportunités plus tard pour rattraper des concurrents. Je n’ai pas trop confiance en mon pilote automatique. J’ai peur de coucher le bateau et qu’il empanne tout seul dans la brise. La vie est paisible à bord. J’attaque un nouveau bouquin et entre deux empannages, je travaille un nouveau morceau à la guitare. Petits soucis cependant ; je n’ai plus de chocolat depuis quelques jours... »

• CLASSEMENT DU 19/12/04 15:00 GMT (16H00 PARIS)

Rg Nom Skipper Dist Arr Ecart Vmg Vit moy Cap moy
- 1 PRB VINCENT RIOU 11405,5 0,0 12,8 13 102
- 2 BONDUELLE JEAN LE CAM 11411,6 6,1 11,7 11,7 104
- 3 VMI SEBASTIEN JOSSE 11694,9 289,5 14,3 14,8 101
- 4 ECOVER MIKE GOLDING 11789,2 383,8 16,1 16,7 103
- 5 SILL ET VEOLIA ROLAND JOURDAIN 12205,8 800,4 -4,5 12,2 15
- 6 TEMENOS DOMINIQUE WAVRE 12620,7 1215,2 12,6 12,7 97
- 7 VIRBAC-PAPREC JEAN-PIERRE DICK 13206,3 1800,8 7,4 10,4 159
- 8 SKANDIA NICK MOLONEY 13437,6 2032,1 8,5 12,7 77
- 9 PRO-FORM MARC THIERCELIN 13629,5 2224,1 8,8 12,5 78
- 10 VM MATERIAUX PATRICE CARPENTIER 13947,5 2542,0 9,4 12,7 67
- 11 ARCELOR DUNKERQUE JOE SEETEN 14040,3 2634,8 10,5 12,5 64
- 12 OCEAN PLANET BRUCE SCHWAB 14407,0 3001,5 12,1 12,1 114
- 13 MAX HAVELAAR BEST WESTERN BENOIT PARNAUDEAU 14755,6 3350,2 10,8 12,2 76
- 14 ROXY ANNE LIARDET 14862,2 3456,7 11,2 12,7 76
- 15 AKENA VERANDAS RAPHAEL DINELLI 15140,2 3734,7 9,7 9,7 102
- 16 HELLOMOTO CONRAD HUMPHREYS 15185,2 3779,7 14,4 14,6 100
- 17 BENEFIC KAREN LEIBOVICI 15213,3 3807,8 10,8 10,9 102
- ABD HUGO BOSS ALEX THOMSON
- ABD UUDS HERVE LAURENT
- ABD BROTHER NORBERT SEDLACEK


Lundi 20 décembre : Jean Le Cam a repris la tête de la course • 15 icebergs repérés

L’histoire Histoire #histoire se répète éternellement entre Jean Le Cam (Bonduelle) et Vincent Riou (PRB). Pour la cinquième fois depuis le départ, le “roi Jean“ a repris les rênes de la course devant son grand rival “Vincent le Terrible“. En dehors d’un passage éclair de Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) aux avant-postes à la première bouée du parcours côtier et le lendemain matin au premier classement de 5h00, Jean et Vincent ont toujours occupé alternativement la première place de cette régate planétaire. Souvent bord à bord, les deux marins n’ont été séparés qu’une seule fois de plus de 100 milles depuis le départ, le 15 décembre au matin (103,7 milles d’avance pour PRB). En terme de leadership, l’avantage revient à Vincent Riou qui a ouvert la voie pendant plus de 25 jours cumulés, contre 18 jours pour le nouveau leader. Jamais dans l’histoire Histoire #histoire du Vendée Globe deux concurrents se sont autant disputé la première place. Et ils n’ont franchi la mi-parcours que samedi dernier...

Lundi matin, le centre de sauvetage en mer néo-zélandais (MRCC New Zealand) a indiqué à la Direction de Course la présence extrêmement rare de quinze gros icebergs à 300 milles dans l’est de l’île Campbell (NZ), par 52°S, c’est-à-dire à moins de 400 milles dans le nord-est des deux concurrents de tête - qui naviguent actuellement par 55°S et 56°S. Jean Le Cam et Vincent Riou vont donc passer au sud de cette zone de glace et vont devoir redoubler de vigilance dans les jours qui viennent. D’habitude, de tels icebergs flottent non seulement plus au sud mais aussi plus au large de la mer de Ross qui forme une immense baie dans le continent Antarctique.

Sill et Véolia à son arrivée à Hobart
Photo : André Cerny / Vendée Globe 2004

Bilou à bon port

Roland Jourdain (Sill et Veolia) a amarré son monocoque rouge et bleu au quai du port d’Hobart en Tasmanie lundi matin peu avant 10h00 (HF). Un représentant australien de la Direction de Course a accueilli le skipper qui a donc officiellement abandonné aujourd’hui. Bilou sera au PC Course à Paris, gare Montparnasse, vendredi 24 décembre pour la vacation de Noël.

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « C’est pas très agréable d’apprendre ce genre de nouvelles (les icebergs, ndlr). Par 52°S, il est hors de question d’essayer de passer par le nord. Pour moi, à ces latitudes-là, ce sont des icebergs isolés. »

- Vincent Riou (PRB) : « Un peu de soleil aujourd’hui. Cela fait du bien. Je suis très étonné de cette alerte aux icebergs. Ce qui n’a que partiellement motivé mon virement de bord. Cette navigation au près n’était pas prévue au programme. Ca nous promet une drôle de semaine de Noël. On va ralentir et les perspectives de doubler le Cap Horn le 1er janvier s’éloignent. »

- Mike Golding (Ecover) : « Je viens de vivre 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures très difficiles. J’ai multiplié les changements de voiles pour garder du vent de l’autre côté de la dépression. Je ne me souviens pas avoir été aussi fatigué lors de mes précédentes courses. Le vent est au nord-est. Le ciel est clair et il ne pleut plus. Je suis au près et je vais essayer de dormir un peu en profitant des conditions stables. Je me prépare à une dure semaine de Noël. Des icebergs ont été repérés. Ce n’est pas une bonne nouvelle à cette latitude. Je suis vigilant, mais je n’ai plus d’indication de température de l’eau. Mon radar est branché en permanence. L’océan est vaste. »

- Nick Moloney (Skandia) : « Au moment où je passais la longitude du cap Leeuwin, le soleil est apparu ! Incroyable ! La mer est encore grosse et j’ai du vent. Les choses s’améliorent dans la cabine. Mon chavirage a vraiment tout foutu en l’air. Je passe beaucoup de temps à tout remettre en ordre. Je retrouve des objets à des endroits invraisemblables. J’ai perdu pas mal de nourriture dans l’aventure Aventure . Ce n’est pas très grave, je serai plus mince à l’arrivée. L’installation vidéo est hors d’usage...J’ai aussi consommé beaucoup de carburant. Le plus important est de réinstaller mes systèmes de navigation. Il faudra sûrement pour cela grimper en tête de mât pour remettre une girouette. Mentalement, je suis vraiment de retour dans cette course. Je me bagarre avec les autres éclopés de la flotte, Jean-Pierre Dick et Marc Thiercelin. J’étais content de voir le soleil car j’ai pensé que c’était bien pour Jean-Pierre qui allait pouvoir charger ses batteries. Mon objectif est de fêter Noël à la longitude de Sydney, “près“ des miens. »


Mardi 21 décembre : Les quatre premiers tirent des bords sous la Nouvelle-Zélande

« Il fait gris et il pleut, pour changer ! » plaisante pince-sans-rire Vincent Riou (PRB) à la vacation radio. « Si il y a bien un truc auquel je ne m’attendais pas, c’est bien ça (être au près dans le Pacifique) » ajoute-t-il. Avec un brin d’ironie, Jean Le Cam (Bonduelle), le leader de la flotte déclare : « J’ai pu aller dans le cockpit aujourd’hui... pendant dix minutes ! Les prochains jours ? Du près, du près, du près... » Pour le quatuor de tête, le Pacifique n’est pas très clément et le moral fluctue avec la météo. « J’ai un peu les boules » avoue Sébastien Josse (VMI). « Face à un Mike Golding affûté, je perds 10° bord sur bord. Au bout de 100 milles, cela fait 25 milles de perdus en cap, plus 25 milles de perdus en vitesse Vitesse #speedsailing . Ça fait mal ! » Pourtant, Sébastien Josse, avec son vieux monocoque à quille fixe, résiste admirablement aux attaques du Britannique et de son monocoque de dernière génération. A trois milles l’un de l’autre, les deux solitaires se sont croisés aux antipodes sur des amures opposées. La troisième place du podium vaut chère en ce moment...

En franchissant demain l’antéméridien (le méridien opposé à celui de Greenwich), Jean Le Cam et Vincent Riou vont vivre deux fois la journée du 22 décembre. En effet, cette ligne imaginaire entre les deux pôles marque le changement de date. S’ils la franchissent à midi (heure locale) le 22 décembre, ils se retrouveront immédiatement à midi (heure locale toujours) le 21 décembre ! Cette ligne, à la fois 180° Est et 180° Ouest, marque également le retour des concurrents dans les longitudes ouest.

- Vincent Riou (PRB) : « Je suis encore à 150 milles de la zone des glaces. Je pense qu’on est assez tranquille car il y a pas mal de signes pour nous prévenir : la température de l’eau, le radar. Cela n’empêche pas d’avoir un minimum de prudence. Les nuits sont claires et ne durent que 5-6 heures. »

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « La mer, elle n’a pas de mémoire ! Quand tu as 35 nœuds de vent et qu’ensuite il mollit, elle, elle n’écoute rien et continue d’être comme avant... La visibilité ? J’ai deux milles de visibilité, le soleil faut l’oublier. En fait avec ces conditions, je ne sors pas beaucoup, je suis plus à l’intérieur qu’à l’extérieur. Je ne pensais pas que l’on serait réellement là. On est plutôt emmerdé : on fait route actuellement sur l’endroit présumé où les 15 icebergs ont été vus. La situation est délicate ! »

- Sébastien Josse (VMI) : « Je ronge mon frein. Le bateau est à 100% de son potentiel. A part lui mettre un bras avec un flotteur de l’autre côté, je ne vois pas quoi faire d’autre ! Dans 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , ce sera la fin du louvoyage, et ça ira mieux. »

- Karen Leibovici (Benefic) : « Je suis au portant dans un vent de sud-sud-ouest de 12/20 nœuds. La mer est un peu formée mais c’est vraiment très gentil comme conditions. Il y a même un peu de soleil qui pointe de temps en temps... Hier, j’étais dans la pétole. Je me suis fait une petite grimpette au mât et ensuite un peu d’écope à l’avant du bateau. En fait, il faut rester souple et croustillante... Il faut rester calme et souriante à la fois si vous voulez ! Hier, j’ai papoté avec les gens qui sont sur les Kerguelen, c’était sympa. »


Mercredi 22 décembre : nombreux icebergs autour de Le Cam et Riou

Jean Le Cam (Bonduelle) et Vincent Riou (PRB) ont tous les deux alerté la Direction de Course sur la présence de nombreux icebergs dans la zone où ils naviguent, au sud de la Nouvelle-Zélande. Jean a signalé en avoir aperçu une dizaine, dont un mesurait le quart de l’île de Groix. Mike Golding (Ecover) conforte sa troisième place et se détache de Sébastien Josse (VMI) avec qui il régatait bord à bord la nuit dernière. Patrice Carpentier (VM Matériaux) va tout tenter pour réparer tout seul sa bôme cassée et continuer sa course.

« J’ai deux nouvelles. Une bonne et une mauvaise... La mauvaise, c’est qu’il y en a partout. La bonne, c’est que la visibilité est bonne... » Avec calme et sérénité, Jean Le Cam (Bonduelle) a décrit à la vacation du jour la dizaine d’icebergs aperçus sur son radar ou à l’œil nu. L’un d’entre eux faisait le quart de l’île de Groix ! Tout de suite alerté, Vincent Riou (PRB) a immédiatement viré de bord pour éviter cette zone. Mais à son tour, il a fait état de deux icebergs repérés sur son radar, à une quarantaine de milles dans le nord de Jean. Entre la quinzaine signalée par les services néo-zélandais et ceux rencontrés par les deux leaders, cela fait au moins une trentaine d’icebergs étalés sur une zone de près de 300 milles, le long d’un axe nord-sud. Le problème aujourd’hui est de savoir la dimension réelle de cette zone d’icebergs. Pendant combien de jour vont-ils traverser cette zone ? Obligés de slalomer au milieu des glaces, Jean Le Cam et Vincent Riou s’apprêtaient à passer une première nuit blanche, à veiller sur le pont. « Heureusement, les conditions sont idéales pour gérer ce genre de situation. Il y a une belle lune, une bonne visibilité et moins de 20 nœuds de vent » concluait Vincent.

- Jean Le Cam (Bonduelle), à propos des icebergs : « J’ai vu un truc là... Tu crois rêver ! Le radar a l’air de les détecter mais le problème c’est que tu ne peux aller ni à droite ni à gauche. A gauche, j’ai eu un défilé tout à l’heure et maintenant j’en ai un à 4 milles sous le vent. J’ai eu un gros iceberg tabulaire qui faisait au moins un quart de l’île de Groix avec deux petits autour ! Je n’ai pas vu de growlers... Les organisateurs ont vraiment bien fait le truc puisqu’ils ont même mis une énorme baleine sur le terrain de jeu Jeu #jeu  ! Il y avait la totale... Là, je rigole mais je ne fais pas le malin. La nuit va durer encore cinq ou six heures et je vais terminer la nuit sur le pont. »
- Patrice Carpentier (VM Matériaux) : « Ce qu’il y a de surprenant, c’est qu’il n’y avait pas tellement de vent, et j’avais trois ris dans la grand-voile. La bôme a cassé en deux en son milieu lors d’un empannage accidentel. Je ne sais pas encore quelle méthode je vais utiliser pour remettre cette bôme en état de fonctionner. Des grand-voiles énormes et lattées comme ça ne peuvent pas être utilisées sans bôme. Une solution pourrait être de prendre un bout de bôme, de le transformer en insert pour faire un renfort intérieur et joindre ensuite les deux parties de la bôme, et enfin de faire une attelle avec des lattes. »
- Mike Golding (Ecover) : « C’est très tactique en ce moment. J’ai un peu de pluie et un vent léger de nord-est. Ce n’est pas facile de remonter au vent. A force de zigzaguer, j’ai aperçu VMI hier, ce qui était sympa après 45 jours sans voir personne. Pour l’instant, je ne prends pas mes choix en fonction des icebergs qui sont encore à 270 milles devant, mais en fonction de la météo du moment. Nous sommes bien revenus sur les premiers. J’espère jouer avec eux d’ici le Cap Horn... »
- Marc Thiercelin (Pro-Form) : « C’était bien aujourd’hui. Il y avait un beau ciel de traîne. Côté gaz ? Il y en a de moins en moins. J’en ai encore pour huit jours à manger chaud. Je n’ai pris que deux cafés et trois thés depuis le 1er décembre ! Je fais très attention à ma consommation. Je vais réfléchir à une solution avec le moteur... Côté mât, ça n’a pas bougé. Il y a toujours une sorte de déformation en tête de mât. J’ai navigué un peu sous-toilé ces derniers jours. J’envisage tout. Je cherche la meilleure des solutions, et ce n’est pas simple. Je vous tiendrai au courant le moment venu. »

• CLASSEMENT DU 22/12/04 15:00 GMT (16H00 PARIS)

Rg Nom Skipper Dist Arr Ecart Vmg Vit moy Cap moy
- 1 BONDUELLE JEAN LE CAM 10832,5 0,0 8,3 9,3 123
- 2 PRB VINCENT RIOU 10880,2 47,7 5,3 9 48
- 3 ECOVER MIKE GOLDING 11157,0 324,5 5,6 6,7 141
- 4 VMI SEBASTIEN JOSSE 11176,9 344,4 7,5 10,6 61
- 5 TEMENOS DOMINIQUE WAVRE 11951,2 1118,8 8,7 9 102
- 6 VIRBAC-PAPREC JEAN-PIERRE DICK 12301,4 1469,0 15,2 15,8 107
- 7 SKANDIA NICK MOLONEY 12688,8 1856,3 4,5 12,9 60
- 8 PRO-FORM MARC THIERCELIN 12840,0 2007,6 13,2 13,6 116
- 9 ARCELOR DUNKERQUE JOE SEETEN 13143,2 2310,8 13,4 13,6 106
- 10 VM MATERIAUX PATRICE CARPENTIER 13244,3 2411,9 9,4 9,9 104
- 11 OCEAN PLANET BRUCE SCHWAB 13560,2 2727,7 11,8 12,2 107
- 12 MAX HAVELAAR BEST WESTERN BENOIT PARNAUDEAU 13999,1 3166,7 11,1 11,1 101
- 13 ROXY ANNE LIARDET 14197,6 3365,1 10,2 10,3 110
- 14 HELLOMOTO CONRAD HUMPHREYS 14382,2 3549,8 3,7 8,9 36
- 15 AKENA VERANDAS RAPHAEL DINELLI 14510,7 3678,3 4,0 5,7 54
- 16 BENEFIC KAREN LEIBOVICI 14654,8 3822,3 4,9 5,3 78
- ABD SILL ET VEOLIA ROLAND JOURDAIN
- ABD HUGO BOSS ALEX THOMSON
- ABD UUDS HERVE LAURENT
- ABD BROTHER NORBERT SEDLACEK


Jeudi 23 décembre : Sébastien Josse a heurté un growler sans voie d’eau pour le moment

Sébastien Josse (VMI), actuellement 4e du Vendée Globe, a contacté à 16h30 son équipe à terre pour signaler qu’il venait de taper dans un growler par 53°46’S/176°52’E. A première vue, la structure du bateau ne semble pas endommagée et le monocoque ne fait pas d’eau. En revanche, le balcon avant et le bout-dehors sont cassés.

Depuis les barres de flèche de Benefic
Photo : Karen Leibovici / Benefic

Le jour se lève aux antipodes. Sébastien Josse (VMI) n’a pas repéré d’icebergs sur son radar. Pourtant, il en a vu un premier à l’œil nu de 50 mètres de long et 3 mètres de haut, de forme arrondie et visiblement en train de fondre. Il a ensuite touché un petit growler (ou petit iceberg) sous l’eau qui aurait relevé le safran juste avant l’impact violent dans un autre growler de 15 mètres de long et 1,5 mètres de hauteur. Heurté à 12-13 nœuds, le growler n’a pas bougé, ce qui fait penser à Sébastien qu’il doit peser entre 20 et 30 tonnes. Heureusement, le jeune skipper n’a pas été blessé au moment du choc. Le benjamin de la course a aussitôt affalé sa grand-voile et pris des photos pour étudier les dégâts avec son équipe à terre, eux-mêmes en contact immédiat avec Pascal Conq, l’architecte du bateau, et Hubert Desjoyeaux, responsable du chantier où VMI a été optimisé ces dernières années.

Sébastien Josse navigue actuellement à 7 nœuds, cap au 50°, avec 20 nœuds de vent et 3-4 mètres de houle. Il n’a pas encore vérifié les dégâts au niveau de la crash-box, mais a pu vérifier que la structure et la coque du bateau n’avait pas été endommagée.

- Jean Le Cam (Bonduelle), leader : « J’ai vu deux icebergs : un gros et un petit... C’est vrai que le premier que tu vois, cela fait un gros effet. Après, cela devient un peu une habitude... Ces deux-là, le radar ne les avait pas repérés. J’ai vu un growler aussi... Un growler à deux têtes qui ressemblait plus à un petit iceberg en fait. La situation n’est pas très reposante. On est un peu fatigué et ce près commence à me courir sur le haricot. C’est la mer qui est cassante. »
- Vincent Riou (PRB), 2e : « Je pense qu’à terme, il va falloir aller encore plus nord que ça pour être tranquille (par rapport aux icebergs, ndlr). Même si les portes sont par 55°S, si la mer de Ross crache des icebergs tout du long, plus je suis loin mieux je me porte, même si je dois faire des milles en plus ! La nuit dernière, je l’ai passée sur le pont. Mais je faisais des allers-retours car je me suis vite rendu compte que les icebergs se repéraient plus vite au radar qu’à l’œil nu. S’il y avait moyen de vivre dans les dix prochains jours sans ce stress, ça serait pas mal ! Sinon, j’ai rencontré toute la journée une mer terrible à cause de la dépression devant nous. Je n’avais jamais fait des bonds pareils avec PRB ! Il y avait 5 à 6 mètres de creux très courts dans l’axe du bateau. »
- Sébastien Josse (VMI), 4e : « J’ai limité les dégâts avec Mike et 27 milles de retard, ce n’est pas grand-chose. Je ne me suis pas laissé faire aussi ! C’est vrai que c’est plutôt favorable pour nous, on est mieux là que devant ! On va encore grignoter quelques dizaines de milles et ensuite on repartira dans le même wagon qu’eux. Ce soir, j’ai allumé mon radar pour la première fois depuis le départ. Cette nuit, je veille (à cause des glaces, ndlr). Inconsciemment, je ne sais pas pourquoi mais je n’ai pas envie de dormir... J’ai la patate, cela fait deux jours que je dors pour préparer cette nuit-là ! »


Vendredi 24 décembre : Réveillon de Noël en tête pour Jean Le Cam • coup de frayeur pour Sébastien Josse !

LE bout dehors dont l’extrémité est cassée
Photo : Seb Josse / VMI

« J’en ai vu cinq autres glaçons... et des gros. Mais c’était vraiment des gros avec deux ou trois petits growlers autour, comme la maman avec ses petits. C’est une situation moyennement drôle même si elle est un peu sensationnelle ». La phrase est de Jean Le Cam (Bonduelle) à la vacation du jour. Aussi de nouveaux icebergs pour Jean qui croise par 55°59 Sud et 170°56 Ouest, un choc avec un growler pour Sébastien Josse par 53°46 Sud et 176°52 Est, autant dire que la zone de glaces est très étendue tant en hauteur qu’en largeur puisque entre ces deux positions, ce ne sont pas moins de 400 milles soit 740 kilomètres de latéral en latitude. Aussi, c’est un véritable champ de glaces qui se présente face aux concurrents dès l’approche de l’antémédirien. Le problème reste entier car l’on ne sait toujours pas sur combien de milles s’étend cette zone de glaces dont les quatre premiers sont en ce moment les terribles éclaireurs.

« C’est un peu de la roulette russe » lâche de son côté Sébastien Josse (VMI) qui revient sur sa collision avec un morceau d’iceberg hier en fin d’après-midi. « La nuit se terminait, le jour se levait. Une demi-heure avant, j’avais fait un tour d’horizon et je n’avais rien vu. Je suis passé de 12 nœuds à 0. J’ai tapé dans un growler qui faisait 1,50 à 2 mètres pour 20 à 30 mètres de long. J’ai tapé en fait le growler de l’iceberg que j’ai vu... C’était violent. Rien ne laissait présager qu’il y avait un glaçon devant, il aurait fallu que je sois sur le pont pour le voir ! ». Choqué et secoué, Sébastien poursuit : « C’est vrai que sur le moment, c’est un peu l’angoisse. Cela crépitait sur toute la coque... Je vais me caler au nord et je ne suis pas prêt d’aller en revoir un, cela traumatise. Tu te demandes vraiment ce qu’il se passe. Après, on en rigolera... mais pour le moment, non ! ».

Les growlers dans le sillage de VMI. Seb Josse a heurté celui de droite
Photo : Josse / VMI

- Sébastien Josse (VMI) : « Cela a abîmé le bout-dehors et un bout du safran. J’ai choqué la grand-voile, affalé et j’ai inspecté les dégâts. J’ai ensuite passé la journée à regarder la tête des vagues pour voir si c’était des growlers. J’avais également un peu de jeu Jeu #jeu dans mon safran que j’ai réparé avec une boite de cachou. Je m’en suis servi pour faire deux entretoises de chaque côté de la barre et du coup, je n’ai plus de jeu mécanique dans le safran. C’est le bout-dehors qui a tout amorti. La cadène de solent n’a pas bougé, l’étrave a un tout petit truc mais rien d’important. Je ne sais pas que ce que Jean va chercher là-bas ? S’il veut voir le plus grand nombre d’icebergs, il va être champion du monde ! »

- Vincent Riou (PRB) : « On va voir ce que la météo nous prépare mais je pense que d’éviter les glaces, cela avait l’air d’être pas mal ! Je ne prends pas beaucoup de risques pour moi. Cela peut être une bonne option, je n’aimerai pas être à la place de ceux qui sont dans le sud. La météo que l’on a est un peu compliquée et on peut avoir de grandes surprises. On navigue dans des vents faibles et cela permet de naviguer tranquillement. Cela fait longtemps que l’on est sous pression. Aujourd’hui est une petite navigation sans soucis. Le casse-croûte du 24 au soir n’était pas mal, cela aide à dormir. J’ai même fait la déco intérieure, j’ai un sapin... »

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « Il y a des hauts et il y a des bas... Dans l’ensemble, on ne dort pas beaucoup. Cela fait trois jours que j’investis. Il y a 170 milles de décalage entre Vincent et moi. J’espère que mon investissement va payer. Il y a deux ou trois coups où Vincent le Terrible s’en ait sorti. Je me vois logiquement devant d’ici deux jours et je vois Ecover très proche de PRB. Mais à chaque fois que je vois un truc, cela ne marche pas. On y va, on investit... Et il avance toujours, c’est pas possible que cela ne passe pas ! »

- Mike Golding (Ecover) : « J’étais assez inquiet en apprenant que Sébastien avait heurté un growler hier. C’est assez effrayant d’avoir de la glace autour, surtout lorsqu’il y en a autant. Evidemment, maintenant, à chaque choc dans une vague, j’ai l’impression de taper quelque chose, ce qui n’est pas très reposant. Je n’ai encore rien vu jusqu’à présent, ni à l’œil nu ni au radar. A chaque fois qu’un iceberg est relevé, je le positionne systématiquement sur ma carte. Le rythme depuis le départ est plus fort que ce que j’aurais souhaité, mais il m’est dicté par ma position dans la course. Le plus important est désormais de ne pas casser. »


Samedi 25 décembre : Jean Le Cam s’échappe par le sud et passe son avance sur le deuxième de 2,2 à 130,7 milles

En passant par le sud, au risque de croiser plus d’icebergs, Jean Le Cam (Bonduelle) a réalisé un bon coup stratégique. Talonné hier par Vincent Riou (PRB), décalé à plus de 100 milles dans son nord, Jean a littéralement largué ses adversaires. Jamais, depuis le départ, l’écart entre les deux premiers n’avait excédé 103 milles (le 15 décembre en faveur de Riou). Il atteint 130 milles samedi à 16h00 et ne fait qu’augmenter. Une prise de risque qui rapporte gros pour l’instant au leader.

Jean Le Cam tient la tête de la course...
Photo : Le Cam / Bonduelle

La peur au ventre, le Britannique Mike Golding (Ecover) n’a pas non plus hésité à suivre une trajectoire tendue dans le sillage de Bonduelle. Résultat : Mike a repris pas loin de 100 milles en 24 h à Vincent Riou et menace de lui subtiliser la deuxième place. Une prise de risque qui n’est pas du goût de Vincent Riou. « C’est super frustrant. Je n’ai pas fini de perdre des milles si je reste là. Ils ont pris énormément de risques et moi je ne suis pas prêt à en prendre autant. Je ne suis même pas sûr d’être assez nord par rapport aux risques de glace. S’ils arrivent devant moi aux Sables d’Olonne, c’est qu’ils auront eu raison ! J’ai les boules car je ne suis pas venu pour faire une course comme cela... La route est plus favorable dans le sud. Je laisse partir Jean et vais laisser passer Mike. Je pourrais lofer et me recaler devant, mais non... » Comme lui, Sébastien Josse (VMI) se refuse à descendre au sud. Il connaît désormais la désagréable sensation de heurter un growler et ne souhaite surtout pas recommencer. « Pour moi c’est simple, je vais encore monter (au nord), car ça va, j’ai donné... Le vent vient de rentrer et même sous-toilé je suis à 15 noeuds. Je devrais m’en réjouir et j’en viens à le regretter... »

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « Je n’ai pas beaucoup dormi parce qu’hier on a fait la fête. On s’est couché tard ! J’ai ouvert les cadeaux hier soir, c’était émouvant. Tu es tout seul sur ton bateau, tu as l’air un peu couillon au début. J’ai même décoré la salle et mis des guirlandes. Hier soir, c’était festin, j’ai eu des cailles au miel avec de la mousseline de pommes de terre aux cèpes, un petit pot de caviar, du fondant au chocolat ; le tout accompagné d’un Château Leyrac. C’était sympa... En fait tu te prends au jeu, cela te fait faire autre chose. Tu installes une nappe sur la table à cartes, moi c’était une serviette, et tu te prends à jouer à la dînette ! Je me suis fait par contre une réflexion, j’ai vu le soleil se coucher... Il n’y avait pas de visibilité avant, c’était la purée de pois et cela faisait sacrément longtemps que je ne l’avais pas vu se coucher. J’ai même vu des étoiles ! Hier c’était des conditions de rêve avec une mer vachement bien, de la visibilité. J’ai même eu 24 heures sans un iceberg, cela ne m’était pas arrivé depuis une semaine ! ».
- Vincent Riou (PRB) : « C’est les fêtes mais ici c’est calme. C’est un peu un jour comme les autres. Je n’ai même pas fait encore mon repas de Noël. Je le ferai en fin de journée aujourd’hui. C’est vrai, j’ai appelé un peu plus que la normale. Aussi, j’ai appelé mon fils au moment des cadeaux. Moi, les cadeaux, je ne sais plus où les mettre... J’ai de la lectureDominique Wavre (Temenos) : « J’avais un sapin et Michèle (ndlr, sa femme) m’avait même mis une petite fiole avec de l’odeur de sapin ! C’est vrai que c’est un moment délicat. Un sentiment humain plus fort envahit le bord... Cela amène de la chaleur humaine à bord. Pendant une heure, il y a un peu de laisser-aller. Cela permet de s’évader de notre univers où le bateau vous prend la tête tout le temps ! »
- Patrice Carpentier (VM Matériaux) : « Je ne me plains pas des coups de vent de nord-ouest, car je ne peux porter que trois ris dans ma grand-voile (à cause de la bôme cassée, ndlr). Mais, ils annoncent un coup de vent à 60 nœuds, là c’est un peu gênant. Je ne sais pas ce que je vais faire de ma grand-voile. Je l’ai baptisée ma grand-voile romanichelle ! L’intérieur du bateau est devenu un vrai atelier. Entre les fuites d’huile du moteur et les morceaux de carbone, j’ai un peu les mains qui me piquent ».


Dimanche 26 décembre : Jean Le Cam est ce matin à 9 898 milles des Sables-d’Olonne et à 2 720 milles du Cap Horn

Cap moyen au 90° soit plein est, la flotte de tête glisse vers la deuxième porte située à 930 milles dans l’étrave de Jean Le Cam (Bonduelle), solidement accroché en tête de ce Vendée Globe. Jean possède 146 milles d’avance ce matin. Rien de vraiment significatif comparé à hier soir où Vincent Riou (PRB) comptait 144,7 milles de retard. L’hémorragie semble être stoppée mais l’option sud, via un potentiel de rencontre avec les glaces plus élevé, a bien rapporté ses fruits hier. Joli coup Monsieur Le Cam ! Mike Golding (Ecover) de son côté fait sa course et a repris 10 milles sur les deux leaders. Il affiche les meilleures vitesses dans tous les compartiments du classement avec 16,1 nœuds de vitesse Vitesse #speedsailing instantanée, 16,8 nœuds de vitesse moyenne sur une demi-heure, 17,2 nœuds sur quatre heures et 15,3 nœuds sur 24 heures avec 366 milles parcourus. L’anglais est tout simplement le meilleur du moment traçant la trajectoire la plus rectiligne de la flotte de tête.

• CLASSEMENT DU 26/12/04 04:00 GMT (05H00 PARIS)

Rg Nom Skipper Dist Arr Ecart Vmg Vit moy Cap moy
- 1 BONDUELLE JEAN LE CAM 9898,4 0,0 13,7 14,1 90
- 2 PRB VINCENT RIOU 10045,1 146,7 15,3 15,9 93
- 3 ECOVER MIKE GOLDING 10113,9 215,5 16,7 16,8 88
- 4 VMI SEBASTIEN JOSSE 10306,6 408,3 10,9 11,7 85
- 5 TEMENOS DOMINIQUE WAVRE 10972,5 1074,1 10,4 11,8 79
- 6 VIRBAC-PAPREC JEAN-PIERRE DICK 11283,2 1384,9 10,6 12 83
- 7 SKANDIA NICK MOLONEY 11956,6 2058,2 12,4 13,9 96
- 8 PRO-FORM MARC THIERCELIN 12023,3 2125,0 9,9 13,7 80
- 9 ARCELOR DUNKERQUE JOE SEETEN 12243,8 2345,4 10,6 10,6 120
- 10 VM MATERIAUX PATRICE CARPENTIER 12369,1 2470,8 7,6 11,8 76
- 11 OCEAN PLANET BRUCE SCHWAB 12752,7 2854,3 12,0 12,1 119
- 12 MAX HAVELAAR BEST WESTERN BENOIT PARNAUDEAU 13144,5 3246,1 12,0 12,4 95
- 13 ROXY ANNE LIARDET 13360,9 3462,5 11,5 12 99
- 14 HELLOMOTO CONRAD HUMPHREYS 13432,8 3534,5 13,2 13,3 106
- 15 AKENA VERANDAS RAPHAEL DINELLI 13838,4 3940,0 5,7 6,9 73
- 16 BENEFIC KAREN LEIBOVICI 14002,7 4104,3 4,7 6,3 67
- ABD SILL ET VEOLIA ROLAND JOURDAIN
- ABD HUGO BOSS ALEX THOMSON
- ABD UUDS HERVE LAURENT
- ABD BROTHER NORBERT SEDLACEK



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