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Transat Jacques Vabre

Jean-Pierre Dick : « Notre atout, c’est d’apporter des idées nouvelles dans ce milieu ! »

La « méthode Dick » impressionne à Bahia

mardi 18 novembre 2003Redaction SSS [Source RP]

« Notre atout, c’est d’apporter des idées nouvelles dans ce milieu ! »… La phrase va d’autant plus résonner qu’elle prend une saveur particulière en ce mardi 18 novembre 2003. Le trio Jean-Pierre Dick, Nicolas Abiven et Virbac viennent de gagner la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 2003 en coupant la ligne d’arrivée à 05 heures 18 minutes et 05 secondes TU soit à 06 heures 18 minutes et 05 secondes heures françaises.

Le nouveau plan Farr construit en Nouvelle Zélande s’impose dès sa première course
Photo I Wilkins / www.jpdick.com

Une journée bénie par la déesse Orisha Yemanja, la déesse de la mer au Brésil, qui célèbre à sa manière la première participation de Virbac à un grand rendez-vous océanique. Le temps de course pour parcourir les 4 340 milles (8 038 Km) est de 16 jours 15 heures 18 minutes et 05 secondes soit une vitesse Vitesse #speedsailing moyenne théorique sur le parcours de 10,87 nœuds (20,13 km/h). « Je ne réalise pas vraiment. C’est vrai que c’est une réussite totale… » lâche Jean-Pierre Dick face aux photographes, cameramen et autres journalistes venus l’accueillir sur le ponton du Centro Nautico de Bahia. Une fin de nuit particulière pour un moment qui n’est qu’un nouvel échelon gravit dans le projet Vendée Globe 2004.

Feux d’artifice, danseuses brésiliennes, musique rythmée, champagne, caipirinha, joie, congratulations, déclarations… Jean-Pierre Dick et Nicolas Abiven ont connu les premières joies d’une victoire transocéanique entre Le Havre (France) et Salvador de Bahia (Brésil). Parti le samedi 1er novembre du Havre, Virbac va prendre la tête de la course dans la nuit du 7 au 8 novembre au large des Canaries. Ensuite, les jours se ressembleront et tel un métronome, Virbac creusera l’écart pour le maintenir ensuite à un 130 milles d’une précision chirurgicale. « Nous avons eu un peu peur en voyant les pointages d’hier. Nous étions dans la pétole et nous avons perdu 29 milles en deux heures… » souffle Jean-Pierre. Concentration et motivation seront les deux atouts du duo marins-amis et ce, tout au long des deux semaines de navigation. « Il va falloir que j’aille me plaindre sur le rythme et les cadences infernales » lâche Nicolas en souriant… Décontractés, les deux hommes sont visiblement soulagés d’avoir réussi une nouvelle phase du projet Virbac entrepris depuis deux ans. Comme le rappelle Jean-Pierre : « Il y avait quatre phases dans notre plan d’action. Nous en avons passé trois et réussi une bonne partie. La première était d’apprendre et de découvrir à bord du PRB de Michel Desjoyeaux, la deuxième de concevoir et de suivre la construction de Virbac en Nouvelle-Zélande, la troisième de faire des courses et de se perfectionner et la quatrième sera ma participation au Vendée Globe ».

La « méthode Dick » comme on commence à entendre de-ci de-là s’appuie avant tout sur une équipe d’hommes passionnés qui ne se cachent pas derrière un homme ou un projet. Bien au contraire, Jean-Pierre les associe tous à cette victoire et leur professionnalisme est même salué par Gérard Petipas, Organisateur et Directeur de Course de la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 , un signe…

Et demain alors ? 

« Ce sera la Transat retour en solitaire qui partira de Salvador de Bahia le 30 novembre prochain. Ce sera un nouvel exercice car il me faudra plus réfléchir en matière de stratégie pour gagner cette course. Il n’y aura pas d’aide en météo extérieure et là, je devrais tout faire seul. Mais cela fait partie de mon projet d’entraînement et de mise au point du bateau. Maintenant, nous en parlons constamment avec Nicolas : comment faire pour optimiser cette manœuvre ? Comment se sortir de telle situation ? »… Nouvel objectif, nouvel échelon à gravir et si aujourd’hui il faut savourer la victoire, soyons sûr que demain l’équipe toute entière se mobilisera pour ce nouvel objectif.


• Jean-Pierrre Dick : "Je savais que l’on avait les moyens de gagner cette course

Joie… « Je ne réalise pas vraiment. C’est vrai que c’est une réussite totale. C’est, jour pour jour, juste après notre victoire dans le Tour de France à la Voile il y a deux ans, que nous avons lancé ce projet. Et, c’est à force de travail et avec un certain nombre d’idées nouvelles, sans oublier notre passé de régatier, que nous en sommes arrivés là. C’est vrai que nous avons moins de milles que d’autres en course océanique mais on a apporté autre chose ».

Formule 1… « C’est un bateau rapide à toutes les allures. Maintenant vous pouvez mettre une formule 1 dans les mains de quelqu’un, ce n’est pas pour autant qu’il gagnera une course... Il y a encore beaucoup de choses à peaufiner mais il commence à y avoir une super symbiose entre moi et le bateau. Nous avons fait quand même 18 000 milles ensemble, ce n’est pas rien. C’est un peu, je pense, la symbiose qu’il y avait entre Ellen et son Kingfisher. J’espère qu’il y aura maintenant celle de Virbac avec Jean-Pierre Dick… ».

Motivation… « Tout au long de la course, nous sommes montés en puissance. Et une fois que nous sommes passés en tête, au fond de nous-même, on ne voulait plus la lâcher cette première place. Nous avons tout mis en œuvre pour la garder et pour aller jusqu’à la victoire. Je savais que l’on avait les moyens de gagner cette course ».

• Nicolas Abiven : "Le seul truc qui m’anime sur l’eau, c’est de gagner

Tempête… « Nous n’avions aucune appréhension d’affronter le mauvais temps.. Nous en avons pris tellement lors du convoyage retour de Nouvelle-Zélande que l’on sait comment le bateau se comporte. Et si l’on sait que la route est mauvaise, on sait aussi que le camping car tient bon ! ».

Significatif… « L’attitude de Farr Yacht Design est très agréable et très scientifique. L’exemple parfait est la fois où ils voulaient installer une antenne satellite sur l’avant du bateau. Nous leur avons dit que ce n’était pas possible avec les paquets de mer qui balayent le pont et qu’on pouvait l’arracher avec une écoute. Nous, on voulait qu’ils la mettent derrière. Il faut savoir qu’ils ont l’obsession du centrage des poids. Ils sont alors venus nous voir et nous ont dit : si vous faites cela, vous allez perdre 18 minutes sur la durée totale d’un Vendée Globe ! ».

La gagne…  « Le seul truc qui m’anime sur l’eau, c’est de gagner. On sait faire aller vite un bateau et on est arrivé sans complexe. L’idée est que tout peut s’apprendre, tout se travaille et c’est ce que l’on a fait et démontré ».


• Palmarès de Jean-Pierre Dick
- 2 fois vainqueur du Tour de France à la Voile (1992 et 2001)
- 6 succès au Spi Ouest Spi Ouest #SpiOuest France (1989, 92, 94, 95, 2001, 2002)
- 8 titres nationaux sur First class 8, JOD 35, J24, Melges 24 et Mumm 30
- Vice-Champion d’Europe J24 / 1998
- Champion d’Europe First Class 8 / 1993
- 1re sélection française pour l’Admiral’s Cup / 1987

• Palmarès de Nicolas Abiven
- Triple vainqueur du Spi Ouest Spi Ouest #SpiOuest France (1990, 2001 et 2003)
- Vainqueur du Tour de France à la Voile sur Virbac (2001)
- Vice-Champion d’Europe de Mumm 36 / 1996
- Champion du Monde de Mumm 36 / 1996
- Vice Champion du Monde de Match Racing / 1995
- Vainqueur de l’Admiral’s Cup / 1991
- Vainqueur du Fasnet / 1991

  Info Laurent Simon / Windward



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