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Transat Jacques Vabre

Monocoques : c’est parti pour 4 340 milles de course !

Richards & Sanderson prennent le meilleur départ • Les multicoques partiront mardi

samedi 1er novembre 2003Information Transat Jacques Vabre

Bon départ ce samedi 1er novembre 2003 pour les 17 monocoques 60 pieds, les 5 monocoques 50 pieds et les 2 multicoques 50 pieds. Le vent soufflait de 18 à 20 nœuds de Nord-Ouest et mer agitée au moment du départ. Meilleur départ d’ailleurs pris par Pindar mené par Emma Richards et Mike Sanderson. ensuite, Ecover est le premier au pointage de 16 heures suivi de Cheminées Poujoulat/Armor Lux et Team Cowes.

Pindar a pris le meilleur départ, bâbord amurre, devant les autres Open 60.
Photo : C.Borlenghi / Sea&See.it

La flotte des 17 monocoques de 60 pieds, des 5 monocoques de 50 pieds et des 2 multicoques de 50 pieds a bien pris le large vers Salvador de Bahia (Brésil) à 15h00 précises ce samedi 1er novembre 2003. Le soleil était haut dans le ciel et les trains de cumulus circulaient rapidement prouvant l’instabilité météorologique ambiante. Vent de Nord-Ouest de 18 à 20 noeuds, clapot agité dû aux forts courants de Baie de Seine générant des creux de 1 à 1,5 mètres : la quasi-totalité de la flotte naviguait sous grand voile un ris et trinquette mis à part le 50 pieds Défi Vendéen qui est parti sous grand voile à deux ris/trinquette. Aucune bouée de dégagement n’était à virer et l’ensemble de la flotte prenait aussitôt la direction du large. Seules marques à respecter : les bouées de chenal qui interdisaient la flotte d’aller naviguer dans ce dernier obligeant celle-ci à enchaîner les virements de bord pour sortir du plan d’eau havrais.

C’est Pindar skippé par Emma Richards et Mike Sanderson qui sera la grande vedette de ce départ. Pindar prendra le meilleur départ, mais surtout s’offrira le luxe de partir en bout de ligne bâbord amure (vent venant de la gauche) alors que le gros de la flotte préférait partir côté tribord. Un départ risqué, car non prioritaire par rapport à la meute, mais qui permettra au bateau britannique de couvrir les autres. Sublime ! Deux bateaux se feront rappeler à l’ordre, 60e Sud et Loire-Atlantique, pour avoir coupé la ligne de départ avant le coup de canon libérateur. Loire-Atlantique refranchira quatre minutes après et 60e Sud, quinze minutes plus tard. Mais, rapidement, plusieurs bateaux sortent du lot et, les très attendus, Virbac (Jean-Pierre Dick/Nicolas Abiven) et Ecover (Mike Golding/Brian Thompson), derniers nouveaux-nés de la classe, montrent tout de suite de réelles capacités de vitesse Vitesse #speedsailing et de puissance.

Ecover en tête… Au premier classement officiel de cette sixième Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 , c’est le britannique Ecover qui prend la tête de la course devant PRB (Vincent Riou/Jérémie Beyou) et Pindar (Emma Richards/Mike Sanderson). Côté monocoques 50 pieds, c’est Hellomoto (Conrad Humphreys-Paul Larsen) qui est en tête suivi de Défi Vendéen (Jean-François Durand/Stéphane Chemin) et StorageTek (Régis Guillemot/Olivier Salnelle). On retrouve d’ores et déjà les ténors de la classe monocoques 60 pieds dans les dix premiers du classement mais la flotte va devoir tirer des bords pour atteindre et contourner la presqu’île du Cotentin d’autant que le vent va progressivement passé du Nord-Ouest à l’Ouest puis au Sud-Ouest en se renforçant dans la journée de demain.

A quoi peuvent-t-ils s’attendre ? La nuit va être particulièrement agitée avec le passage au large de la presqu’île du Cotentin qui compliquera d’autant plus la chose avec ses courants et autres accélérations de vent. Il faut savoir qu’au large du Cap de la Hague, lorsque les courants décident de contrer le vent, la mer devient particulièrement forte pour ne pas dire démontée. Une zone que tous les marins connaissent et ont pratiqué maintes et maintes fois. Mais quoiqu’il en soit, c’est dans le courant de la journée de demain avec la rotation des vents au Sud-Ouest que ceux-ci vont prendre du coffre pour monter progressivement à 40 voir 45 nœuds. Il faudra alors courber l’échine et faire le dos rond d’autant que la flotte devrait entrer dans l’Atlantique, demain en milieu d’après-midi, avec une mer forte et des creux de six mètres et plus. Ambiance…

Pierrick Garenne

  • Prévisions météo pour la nuit prochaine et dimanche

Le vent de nord-ouest va progressivement faiblir tout en tournant vers le secteur Ouest puis Sud-Ouest en seconde partie de nuit. Cette rotation se fera probablement rapidement après une courte période d’hésitation. Ce vent de Sud-Ouest ne fera ensuite que se renforcer pour atteindre vingt à trente nœuds en début de matinée puis trente à quarante nœuds en cours d’après midi. En milieu d’après-midi, ce vent de Sud-Ouest tournera au secteur Ouest à Sud-Ouest. Il deviendra plus instable après le passage d’un front froid avec des rafales atteignant 45 nœuds. En fin de journée la mer deviendra forte avec des creux atteignant 6 à 8 mètres à l’entrée de l’Atlantique.

Pour lundi : Le vent continuera à tourner vers le secteur Ouest avec encore 30 à 40 nœuds et une mer forte de secteur Ouest. En fin de journée, ce vent faiblira nettement tout en commençant à tourner vers le Sud-Ouest.     • Classement au pointage de 16 heures

Monocoques 60 pieds :
- 1. Ecover
- 2. Cheminées Poujoulat/Armor Lux
- 3. Team Cowes

Monocoques 50 pieds :
- 1. Hellomoto
- 2. Défi Vendéen
- 3. StorageTek


• Départ reporté pour les multicoques

Le départ des multicoques initialement demain est reporté à au moins jusqu’à mardi. Une décision sera prise dimanche à 11 heures en fonction des conditions météorologiques à venir.

- Stève Ravussin (Banque Covéfi) : « c’est une décision sage que nous avons prise à l’unanimité. Les conditions que nous aurions rencontrées en partant dimanche étaient vraiment difficiles. On aurait évidemment pu prendre le risque de partir mais dans 40 nœuds de vent au près et dans une mer hachée avec 6 m de creux, il y aurait eu de la casse… on ne va pas nous reprocher maintenant d’être trop raisonnable ! on sait que nos bateaux ne sont pas faits pour naviguer dans ces conditions c’est d’ailleurs pour ça que le circuit est ce qu’il est aujourd’hui, c’est à dire un circuit de grands prix et de Transats. Si on pouvait affronter toutes les mers alors on pourrait même envisager de faire le Tour du monde avec nos trimarans, ce n’est pas le cas aujourd’hui et la classe Orma n’a pas été développée en ce sens. En ce qui concerne la possibilité d’ouvrir la ligne à ceux qui auraient malgré tout souhaité prendre le départ, elle revient à ne pas prendre de décision… si un ou deux bateaux partent, le reste suit, on ne peut pas se permettre de laisser les autres partir devant. Nous avons tous contribué au développement de ce circuit, l’idée est quand même de faire des courses, de pouvoir offrir au grand public un vrai spectacle avec un départ à armes égales. On part pas en croisière loin de là, sur deux semaines de traversée, on sait que l’on peut aussi s’attendre au pire alors si on peut l’éviter au moins au départ… »

- Alain Gautier (Foncia) : « C’est la bonne décision, surtout au vu des conditions de mer. On annonce un vent de 45 noeuds et des creux de 8 mètres en sortie de Manche avec une mer très courte. Personne ne souhaite prendre de risques inutiles."

- Ellen MacArthur (Foncia) : « C’est une sage décision pour la flotte. Le vent va souffler en rafales pouvant atteindre les 55 noeud et même la sortie du port du Havre sera problématique demain. Meeno Schrader, notre routeur, est formel : en mer d’Iroise il va y avoir des creux de 6 à 8 mètres, ce qui n’est pas rigolo et risqué pour le bateau d’autant que la course est longue. »



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