Hexis Cup - Le Grand 8

Fermin ouvre la route depuis Port Camargue

En route pour 495 milles d’une navigation complexe

vendredi 11 juin 2010Redaction SSS [Source RP]

Au terme d’un report de plus de 24 heures, les dix concurrents de la seconde édition de l’Hexis Cup - Le Grand 8 se sont élancés à midi très précis pour une double boucle en direction des Baléares, via les îles Mèdes.


Le vent toujours fort de secteur Sud Est en voie d’affaiblissement soufflait alors à un peu plus de 15 noeuds, et la mer très hachée portait encore les stigmates du coup de vent du début de semaine. Un petit bord de dégagement a conduit les Ministes devant Port Camargue, avant de laisser les solitaires mettre cap au large. Les dix concurrents dont deux femmes, avec quatre Italiens, un Espagnol et cinq Français, vont progresser toute la journée aux allures proches du vent dans un flux allant mollissant, et sur une mer en voie d’aplanissement. Dès l’entame de la nuit, le fléchissement du vent se fera franchement sentir et une petite rotation au nord est même envisagée à l’aube, permettant aux Minis de jouir momentanément des plaisirs de la glisse. Cette Hexis Cup - Le Grand 8 version 2010 semble bien placée sous le signe du près, allure peu agréable qui va fortement solliciter les organismes.

Concentré et déjà la tête toute à sa course, Renaud Chavarria n’a pas manqué son entrée dans sa première épreuve en solitaire d’importance. Parfaitement réglé avec un ris dans sa grand voile, il franchissait le premier à 12 heures très précises et sous un timide soleil la ligne de départ mouillée devant l’entrée du Port de La Grande Motte. Son Tip Top Manuard fendait avec aisance le mauvais clapot et devançait de plusieurs longueurs l’un des favoris de l’épreuve, l’Italien Andrea Pendibene et son Ginto signé Magnen lui aussi à la grand voile arisée. Rémi Fermin à bord du seul Proto de l’épreuve, dessiné et construit par ses soins, était naturellement dans le coup, virant prestement de bord dès le passage de ligne pour glisser au vent de ses prédécesseurs vers Port Camargue.

Le ton était donné et les trois favoris de l’épreuve indiquaient d’emblée leurs intentions. Le vent soutenu doit leur permettre de rejoindre rapidement la prochaine marque de passage préfiguré par les îles Mèdes. Les analyses météo incitent à faire diligence, un petit centre dépressionnaire en vadrouille sur le Roussillon pouvant favoriser l’établissement d’une zone déventée sous les Pyrénées. Les prochaines heures seront donc exclusivement consacrées à la vitesse afin de franchir ce premier "passage à niveau". Les solitaires entrent sans transition dans la réalité de l’exercice, avec l’impérieuse nécessité de trouver d’emblée le bon compromis entre les exigences de la machine et le repos du skipper.

Le point à 15 heures

Trois heures après le départ, une seule option semble se dégager d’une flotte qui navigue de manière compacte à la latitude du cap d’Agde, celle de Marc Dubos (Tip Top N° 571) parti au ras de la côte, anticipant sans doute cette fameuse rotation au Nord attendue en fin de nuit prochaine. Rémi Fermin tient sans surprise le leadership avec un mille et demi d’avance sur son dauphin provisoire, le surprenant Espagnol Didac Castro parti pourtant très prudemment avec deux ris dans la grand voile. Marie Duvignac et son plan Manuard occupent en ce début d’après-midi la troisième place. Sergio Frattaruolo fermait la marche à 3,5 milles du leader. Le peloton fait actuellement route directe vers les îles Mèdes, au près et sous une pluie battante.

Ils ont dit :

 Rémi Fermin : "Un report et une source d’énervement car on est prêt et les heures d’attente supplémentaires paraissent inutiles. Nous partons avec plaisir, sachant que les conditions, difficiles au départ, vont permettre d’aller relativement vite vers les Mèdes. La petite modification de parcours qui nous fait éviter Gruissan ouvre le jeu en travers du golfe du Lion vers la frontière espagnole. Le vent va tourner durant la nuit et il va falloir être bon tactiquement dans l’appréciation du bon moment pour virer de bord.

 Andrea Pendibene (Intermatica) : "Comme me le répètent Nicolas Bérenger et Guillaume Rottée depuis que j’ai intégré le Centre d’Entraînement de la Méditerranée, l’important, c’est l’harmonie entre le bateau et le skipper. Et cette harmonie repose sur la fraîcheur du coureur. Je vais donc profiter de cette Hexis Cup - Le Grand 8 pour bien me gérer sur le plan du sommeil, afin d’avoir en permanence la bonne lucidité pour prendre au bon moment les bonnes décisions. La petite modification de parcours qui nous envoie directement vers les Mèdes est une bonne chose en ce sens qu’elle va permettre d’optionner de manière un peu plus extrême. En ce qui me concerne, et en bon italien, je préfère le petit temps et les premières heures de course promettent d’être musclées. Mais j’ambitionne de participer l’an prochain à la Transat 6,50 Charente-Maritime - Bahia et je s uis précisément venu ici pour m’aguerrir et "performer" dans toutes les conditions."

 Suzanne Beyer : "Hâte d’en découdre ! Nous partons dans des conditions "un peu tordues", avec des fichiers météo qui ne cessent de changer. Je dispose d’un bateau un peu lourd qui est à l’aise au près et dans la mer. Il me faudra être tout de suite dans le rythme afin d’être la mieux placée quand le vent va tomber en approche des Baléares. Je connais bien Minorque et les parages des Mèdes. Je suis moins familière avec la côte entre La Grande Motte et Gruissan. Ne plus devoir y virer une marque fait donc mes affaires... (rires)".

 Nicolas Bérenger, parrain de l’épreuve : "C’est une course très tactique qui s’annonce, avec une descente au près vers les Mèdes et déjà, un premier "passage à niveau" à négocier au niveau du cap Béar. Une petite cellule dépressionnaire se forme sur le Roussillon, qui va avoir une incidence lorsque les solitaires vont négocier le franchissement de ce cap en tirant des bords. La petite zone de "molle" associée pourrait en effet emprisonner quelques coureurs, pendant que le reste de la flotte s’échappera vers Minorque. Il va falloir bien gérer demain matin une petite rotation du vent au Nord. Les coureurs vont profiter d’un bref épisode de vent portant. L’examen des fichiers à plus long terme confirme que cette Hexis Cup - Le Grand 8 est décidément placée sous le sceau de la difficulté et des grandes variations des conditions météorologiques."

 Info presse Agence Mer et Media


Classement provisoire du 11 juin, 15 heures

 1- Rémi Fermin - N°741
 2- Didac Costa N°519
 3- Marie Duvignac -660
 4- Andrea Pendibene - 520
 5- Pierre Loulier - 676
 6- Fancisco Renella - 136
 7- Renaud Chavarria -N° 596
 8- Suzanne Beyer N°745
 9- Sergio Frattaruolo N° 769
 10- Marc Dubos N° 571 Non Localisé

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