Solitaire du Figaro

Armel Tripon : "tellement magique..."

"A deux milles de la ligne, j’y ai cru, oui !"

vendredi 14 août 2009Redaction SSS [Source RP]

Les cœurs des supporters d’Armel Tripon ont beaucoup vibré pendant cette troisième étape de folie entre Saint-Gilles Croix de Vie et Dingle, laquelle s’est achevée la nuit dernière sur un final incroyable en Irlande, avec 47 bateaux quasi à égalité dans la baie ! Et absolument tout est possible sur la dernière manche vers Dieppe. Gedimat est arrivé 13e peu avant minuit à Dingle, à 6’45’’ de Jérémie Beyou, vainqueur de l’étape. Après une courte nuit de sommeil, c’est un Armel Tripon transformé qui revient sur cette étape où Gedimat a pointé en tête à de nombreuses reprises.


Armel, le coup est passé tout près cette fois. Tu as bien failli remporter cette étape ?

 (il rit). « Ah ça ! A deux milles de la ligne, j’y ai cru, oui ! Franck Le Gal m’a même appelé à la VHF pour me dire ‘elle est pour nous celle-là, Mémel !’ Et c’est vrai que je la sentais bien : j’étais au bon cap, sous spi, je faisais la ligne…. Après, comme pour les 30 premiers d’ailleurs, cela aurait été un véritable hold-up : il faut de la réussite jusqu’au bout pour finir et… le vent est tombé. Ce n’est pas grave, il y aura d’autres occasions. Ce que je veux retenir surtout c’est d’avoir bien navigué, au contact avec les cadors. C’est ma plus belle étape depuis que je fais du Figaro, clairement et j’étais en tête le jour de mon anniversaire. Bref, il y a eu beaucoup, beaucoup de plaisir. Et beaucoup d’enseignements à en tirer. Je n’ai plus peur des meilleurs, ma vitesse est bonne voire excellente dans le petit temps, ça va bien finir par sourire ! »

Tu as été dans le coup en quasi permanence sur cette 3e étape. Motivant ?

 « C’est ce qui me fait plaisir oui. J’étais bien en phase dès le début et je jouais dans le groupe de tête pour passer la première marque de Cap Caval à la pointe de Penmarc’h. Dans toute la montée de Manche, j’étais dans le bon paquet et surtout à l’aise, sans stress de voir les autres revenir, ce qui est nouveau pour moi. Et être en tête d’une étape de la Solitaire, c’est quand même une sensation extraordinaire, quand il y a cinquante bateaux derrière, ça fait forcément plaisir et c’est excitant, oui, je confirme ! »

Ensuite, il y a cet incroyable renversement météo au sud du Fastnet et là on a eu peur pour toi…

 « Je suis certain qu’absolument personne n’a réellement compris ce qui s’est passé. Enfin si, on a compris mais a posteriori, le lendemain matin ! La météo n’est pas une science exacte, ça se confirme. Moi je joue bien mon coup stratégique en virant avant tout le monde, après là haut ils touchent ce vent d’Est que personne n’attendait, qui n’était prévu nulle part et forcément c’est mauvais pour moi qui suis allé chercher la bascule dans l’ouest… cela fait partie de la voile. J’ai beaucoup perdu et en même temps je ne me suis pas affolé. Comme tout le monde, je savais que tout était possible dans la baie de Dingle. »

Et puis, il y a cette remontée incroyable sur la fin, où tu gagnes quand même 14 milles sur tout le monde, où tu passes de la 22e à la première place…

 « Ah ça… Quand je suis arrivé et que j’ai vu que les petits copains étaient tous là, j’ai tenté le tour par l’extérieur… et ça a bien failli marcher ! Mais ce n’était pas simple, j’ai dû changer trois fois de voile entre le spi et le génois, le vent partait, revenait, tombait à nouveau et rentrait encore. C’était aussi incroyable qu’il y a trois ans, tous en arc de cercle à égalité. Mais je suis content que Jérémie (Beyou) ait gagné, lui qui n’a jamais de chance d’habitude, là il en a eu enfin, quelque part il y a une justice et c’est très bien comme ça, je suis sincèrement content pour lui. Moi, j’aurai d’autres occasions… »

Tu termines 13e à 6 minutes, tu es à 1h21 au général (19e), tout est possible sur la dernière étape ?

 « Déjà la dernière… Cette course est tellement magique, que je voudrais qu’elle ne s’arrête pas, dire qu’il faudra attendre un an pour une nouvelle Solitaire ! Je n’ai pas encore regardé la météo mais oui, bien sûr, tout va se jouer sur la dernière étape vers Dieppe. Et nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle situation « à la Dingle » ! Cette dernière manche est longue, il y aura des effets de site, du courant, des falaises à l’arrivée… Il peut absolument tout arriver et il y a longtemps que nous n’avions pas vu des écarts aussi faibles au classement général avant la dernière manche. Moi je vais essayer de continuer sur ma lancée, naviguer le mieux possible et on verra bien… »

 Info Presse RP carrées Sport / Gedimat
 www.armeltripon.com

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