TROPHEE JULES VERNE
Orange se presse au large du Portugal
Bruno Peyron : "Toute notre attention va à la bonne marche du bateau"
dimanche 3 mars 2002 –
Oubliées les hautes pressions du Golfe de Gascogne, le maxi catamaran « Orange » joue depuis l’aube avec la puissance d’une dépression centrée au sud ouest du Portugal. Le vent est fort, 35, 40 noeuds, plus sous rafales, et la mer bien formée. En s’évacuant doucement vers Gibraltar, cette zone de basses pressions offre aux hommes de Peyron des angles de vent de plus en plus favorable au catamaran géant. Les vitesses grimpent et les milles s’additionnent sur les répétiteurs du bord ; 50O milles en 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , près de 21 noeuds de moyenne horaire depuis le départ samedi matin ! Point d’euphorie pourtant dans la voix de Bruno : « Toute notre attention va à la bonne marche du bateau » explique le skipper d’Orange, « comme prévu, le passage du cap Finisterre a été musclé, mer mauvaise et 40 noeuds de vent, beaucoup d’empannages pour gagner dans l’ouest cette nuit. Nous essayons malgré cela de ne pas faire souffrir le bateau et nous surveillons de près l’usure du matériel ».
Un ris dans la grand voile et spi de brise à l’avant, Orange oriente insensiblement sa route au sud ouest afin de glisser sur la bordure Ouest du centre dépressionnaire. 22 noeuds à la relance, 30 noeuds au faîte des vagues, le cap Saint Vincent sera doublé ce soir. Gilles Chiorri, navigateur du bord, lorgne déjà sur Madeire et les Canaries. « Nous sommes encore un peu Est à mon goût, » reconnaît-il, « mais nos fichiers météos ne montrent aucune rupture dans la ligne d’alizés de Nord Ouest que nous visons dans l’ouest des Canaries » 7 jours, 4 heures et 11 minutes pour rallier Ouessant à l’équateur, le record Record #sailingrecord de Peter Blake établi sur Enza en 1994 est plus que jamais dans les esprits des marins d’Orange. Entrés de plain pied dans le rythme du grand large, les hommes s’installent dans la vie de leurs quarts respectifs. Et la réactivité est au rendez-vous ; quand une lame arrache le sac de trinquette arrimée sur le filet, les quatre hommes de veille allient immédiatement leurs forces aux marins de quart pour sauver la précieuse voile.
Le premier lever de soleil en course ce matin était somptueux et a fait le bonheur de Peyron ; un bonheur à peine troublé par l’impressionnant vacarme du catamaran Orange lancé à grande vitesse Vitesse #speedsailing à l’assaut des océans.
Ils ont dit :
Bruno Peyron : « Beaucoup d’empannages et peu de route directe cette nuit. Nous avons bien géré une première nuit difficile où il a fallu trouver les bons compromis entre choix de voile et angles de vent. Le lever du soleil était magique. Beaucoup d’oiseaux, peu de mammifères marins, ce qui n’est pas un regret car je n’aime pas les savoir deant mes étraves... »
Gilles Chiorri (navigateur) : « L’équipage est bien en phase avec le bateau, j’en veux pour preuve l’appétit avec lequel chacun dévore ses repas . Tout le monde a bien dormi. Le bateau est confortable et sa vitesse Vitesse #speedsailing pour sortir du Golfe de Gascogne a laissé les « figaristes » du bord (Yan Eliès, Sébastien Josse et moi-même) absolument rêveur... »
Denis van den Brink/ Mer&Media / Orange
Voir la carte du tour du monde : Geronimo vs Orange
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