Route du Rhum
Roland Jourdain : « Cette victoire : c’est libérateur ! »
JEan Le Cam : "27 petites minutes nous ont séparé sur la ligne d’arrivée, bravo à Bilou !"
samedi 11 novembre 2006 –
« Je suis vraiment content ! Les 36 dernières heures ont été dures. Jean a surgit de nulle part, Il a touché du vent à la côte, là où moi j’ai galéré toute la journée pour exploiter le moindre souffle… On n’est jamais assez prudent, mais tout est rentré dans l’ordre ! » Dans l’ordre pour Jourdain qui remporte ainsi la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum . Dans le désordre pour Le Cam qui aura pu y croire jusqu’au bout : « C’est incroyable, j’ai eu jusqu’à 150 milles de retard sur Bilou. Il y a 48 heures, j’étais encore à 100 milles dernière lui, puis 50 milles hier, puis 5 milles ce matin… Lors du contournement de Basse Terre, j’ai même navigué à vue avec lui. Bilou à quelques milles devant moi. J’osais pas y croire. Hélas 27 petites minutes nous ont séparé sur la ligne d’arrivée, c’est la course, bravo à Bilou »
Roland Jourdain, vainqueur de sa première grande course en solitaire est ainsi revenu sur une transat douloureuse : « J’ai une expérience malheureuse des casses mécaniques. En 2002 les lattes de ma grand-voile se sont cassées alors que j’étais en tête… Là, lorsque j’ai cassé ma bôme, j’aurais pu m’arrêter : j’étais à quelques milles d’Horta, mais cela signifiait que je faisais une croix sur la victoire et ça, ce n’était pas possible ! Je me suis dit que ce n’était qu’un bout de carbone, ce n’est rien à côté d’une quille… alors j’ai immédiatement attaqué la réparation. Ce ne fut pas aussi simple que je l’avais imaginé au départ. L’avarie a eu lieu à 16h, et ce n’est qu’à 4h le lendemain matin que je terminais ma première réparation, faite à base de lattes de carbone, calées par des entretoises – la scie à métaux a chauffé ! – le tout résiné sur les deux morceaux de l’espar. Le lendemain, avec l’annonce du front dépressionnaire que nous allions traverser, j’ai su qu’il fallait absolument renforcer tout ça. J’étais vraiment stressé à l’idée que ça ne tienne pas le coup. Le dimanche matin, j’ai commencé à démonter tout ce qui pouvait l’être à bord (table à carte, bannette, cuisine…) pour fabriquer de nouvelles atèles. La deuxième réparation a été terminée dans la nuit… J’étais rincé. Sur le moment, je n’ai pas eu d’état d’âmes : il y avait du boulot à faire, je l’ai fait. Point. Après coup, j’étais vraiment plombé, fatigué… mais en même temps, ça a été sacrément galvanisateur ! »
Puis il a vécu le supplice de la dernière journée que Jean Le Cam considère comme « un non sens et un non respect pour les coureurs de nous faire faire ce tour de l’île sous le vent après une transat ! » Roland Jourdain : « C’est la journée la plus dure et la plus ridicule que j’ai jamais vécue ! Comme prévu, le vent était complètement tordu sous le vent de l’île, c’était la loterie. J’ai pris toutes les transitions thermiques au mauvais moment : une question de timing, tu ne choisi pas… Jean a eu du vent le long de la côte, moi pas. Et puis, Jean a extrêmement bien navigué. »
Reste que le match n’aurait pas été aussi beau sans un adversaire comme son ami Jean Le Cam : « Jean est un excellent coureur au large. Il est très fort. C’est un copain. C’est bien d’être devant lui, mais ce qui compte pour moi, pour mon bateau, pour mes partenaires, pour mon équipe, c’est cette victoire : c’est libérateur ! » Un Jean Le Cam qui a franchi la ligne d’arrivée 27 minutes derrière Roland Jourdain.
Infos presse Voyez Large et Mer & Media
Classement général IMOCA
1 | Sill et Veolia | Roland Jourdain | 11/11/2006 à 01:00:58 | 12 jours, 11 heures, 58 minutes et 58 secondes | 11.81 noeuds |
2 | VM Matériaux | Jean Le Cam | 11/11/2006 à 01:28:58 | 12 jours, 12 heures, 26 minutes et 58 secondes | 11.79 noeuds |
3 | Virbac-Paprec | Jean-Pierre Dick | 11/11/2006 à 09:29:58 | 12 jours, 20 heures, 27 minutes et 58 secondes | 11.48 noeuds |
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