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America’s Cup

Tous les bateaux noirs montrent leurs dessous... tous !

Team New Zealand presente le "Hula"...

mardi 7 janvier 2003Information Louis Vuitton Cup

Aujourd’hui mardi 7 janvier 2003 a eu lieu l’« unveiling day : les deux survivants de la Louis Vuitton Cup, Alinghi et Oracle, ainsi que le Defender Team New Zealand ont procédé au dévoilement de leurs bateaux. Les appendices dévoilés au grand jour représentent pour ces trois équipes le fruit de trois années de travail intense.

Les Suisses ont mis une vache sur leur bulbe...
Photo : Th.Martinez / Alinghi

La cérémonie a débuté à la base Alinghi avec une conférence des designers du bateau suisse, Grant Simmer et Rolf Vrolik. Puis à 9heures (heures locales), le Class America SUI-64 a été dévêtu de sa jupe. On pouvait distinguer une quille très large par rapport aux autres bateaux dévoilés aujourd’hui, un bulbe semblable à celui utilisé par Team New Zealand en 2000 et des ailettes fixées au tiers arrière du bulbe. Le syndicat helvétique avait réservé une autre surprise pour présenter son bateau : une vache dessinée à l’envers décorait le bulbe et la quille.

« Cacher les appendices des bateaux a son importance, a expliqué Rolf Vrolijk, l’architecte principal d’Alinghi. Cela permet à l’équipe de tester des concepts et des configurations qui permettront à votre bateau d’aller plus vite sans que vos compétiteurs puissent prendre connaissance de ce que vous essayez. Ce n’est pas tant le fait que l’on veuille cacher le bateau mais plutôt la manière de penser du Design Team et les orientations qu’il a pris pour optimiser le bateau. Lors de l’ « Unveiling », les gens voient la configuration finale, celle que toute l’équipe a élu comme la meilleure pour la prochaine série de courses et non pas tout le travail qui a été effectué pendant les deux dernières années, sans compter toutes les heures sur l’eau (près de 1100 heures) à tester le bateau. »

« SUI-64 est très étroit, en forme de U comparé aux autres générations, poursuit Rolf Vrolijk. La forme du bateau va de paire avec les voiles et le programme de développement du mât. Les appendices ne sont pas très différents de ceux que l’on pouvait observer en 2000. Mais nous avons travaillé durement et nous avons effectué de nombreuses modifications très subtiles. Nous avons également développé le haut plat des voiles que vous pouvez voir maintenant sur tous les bateaux. Je pense que nous avons poussé le bateau au maximum de ses performances et les autres équipes tentent de nous rattraper. »

Comparatif des bulbes d’Oracle et TNZL
Photo : F.Socha

A la différence d’Alinghi, le bateau américain USA-76 possède un safran large, une quille et des ailettes positionnés à l’arrière du bulbe. Le voile de quille est plus étroit dans son prolongement.

« Nous avons beaucoup travaillé ces derniers mois pour améliorer le bateau et les appendices, les voiles et le gréement, a déclaré Bruce Farr, le designer d’Oracle. Nous espérons avoir atteint nos objectifs à temps pour battre Alinghi puis Team New Zealand. Par rapport à SUI-64, notre voile de quille est légèrement plus petit et étroit dans son prolongement. Notre bulbe est plus court et plus épais et nos ailettes se situent à l’arrière du bulbe, plutôt qu’en son centre. Nous avons un bateau un peu plus étroit surtout au niveau de la ligne de flottaison. »

Selon Bruce Farr, la différence entre les bateaux ne signifie pas forcément une différence de vitesse Vitesse #speedsailing . « Vous pourrez penser qu’en travaillant durement, vous finirez avec une forme similaire, mais en réalité, il existe un compromis entre plusieurs facteurs pour arriver à obtenir un bateau performant. En d’autres termes, vous pouvez vous trouver à des lieux différents et obtenir plus ou moins les mêmes résultats. Même si la forme des bateaux diffère, la performance peut rester très similaire. »

Hula, le clip de coque de NZL 81-82. {Légèrement éclairci pour mieux voir les contours}
Photo : F.Socha

Après Oracle, ce fut Team New Zealand qui a dévoilé ses deux Class America NZL-81 et NZL-82. Les bateaux ont été sortis de l’eau et montés sur leur ber. C’est la première fois que le « Kiwi clip on » est montré au grand jour, un appendice greffé sur la coque qui a la particularité de prolonger la ligne de flottaison. Tom Schnackenberg, le directeur du syndicat, s’est empressé de rectifier l’appellation de cet appendice surnommé « Hula » par l’équipe de design, une abréviation pour les termes appendice de coque (hull appendage).

Sur les deux bateaux néo-zélandais, le « Hula » est séparé du reste de la coque que par quelques millimètres. Cet appendice est greffé à un mètre derrière la quille et s’étend jusqu’à l’arrière du safran permettant d’allonger et de donner du volume à la partie inférieure du bateau.

L’architecte du bateau, Clay Oliver, précise que le « Hula » fait partie intégrante du design du bateau. « L’idée est née d’un concept selon lequel vous souhaitez dessiner un bateau long, élégant et rapide. Il ne s’agit pas de rajouter quelque chose que vous avez déjà vu mais d’imaginer le bateau que vous voulez obtenir et se demander comment obtenir cette forme. Le « Hula » est une solution, ce n’est pas un « clip-on ». C’est une coque qui a été dessinée comme nous le souhaitions. »

Team New Zealand a indiqué que le « Hula » a été approuvé par la jauge de la Coupe de l’America.

L’autre caractéristique très surprenante des bateaux néo-zélandais est la longueur des bulbes de quille nettement supérieure à celle des challengers.

A partir d’aujourd’hui, les trois équipes ne pourront effectuer aucune modification sur leurs bateaux jusqu’à la fin de la Louis Vuitton Cup.

La finale de la Louis Vuitton Cup commencera le samedi 11 janvier. Le vainqueur affrontera Team New Zealand le 15 février prochain lors de la Coupe de l’America.



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