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Regata Rubicon

Jourdain s’ouvre la voie royale le long du Maroc

mercredi 22 mai 2002Information Regata de Rubicon

Incroyable ! Une nouvelle fois bord à bord avec Kingfisher et Tiscali, le Sill Plein Fruit de Roland Jourdain a encore réussi à s’extraire des vents faibles qui règnaient à une quarantaine de milles du Maroc. Là où ses plus proches adversaires se traînaient péniblement à moins de 2 nœuds, les petits hommes rouges de Roland Jourdain s’envolaient quatre fois plus vite. Une telle différence de vitesse Vitesse #speedsailing ne relève pourtant pas de la magie noire ! Sill Plein Fruit et ses équipiers sont intouchables dans le petit temps… Mais il y a des raisons. Moins chanceux, Virbac connaît pour sa part des problèmes techniques qui pourraient sérieusement compromettre cette seconde étape.

Après une première nuit de course agitée, les six monocoques ont retrouvé les vents faibles qui avaient marqué la fin de la première étape de la Regata Rubicón. Les 25 nœuds de vent de nord cédaient soudainement la place mercredi midi à un faible zéphyr saharien (vent d’est). C’est dans ces conditions de vent que Sill Plein Fruit avait pris définitivement la tête jusqu’à Lanzarote lors de la première étape. A l’escale canarienne, Bilou expliquait cette performance par le fait que lui et ses équipiers connaissaient maintenant bien leur monture, mais aussi grâce à une arme secrète redoutable appelée « Code 0 ». Cette voile d’avant, sorte de gennaker très léger pour petit temps semble faire des merveilles. Mais elle ne fait pas tout. La tactique de Roland Jourdain est également impeccable. En se plaçant le plus à l’ouest du trio de tête, Bilou a pu toucher en premier le retour du vent par le nord-ouest. A cela s’ajoute un équipage qui ne lâche jamais rien, comme le décrit Jean-Baptiste Epron, embarqué à Lanzarote. « On s’est accroché pour ne pas trop se faire larguer par Tiscali dans le gros temps de cette nuit. Maintenant que le vent a mollit, c’est la guerre des nerfs. Cela ne devrait pas forcir beaucoup tout de suite. On a eu une grosse séance de déménagement ce midi pour recentrer les poids dans le bateau. Il y a un peu de mer, donc il faut être tout le temps dessus pour faire avancer le bateau. »

Très véloce dans le gros temps, Tiscali tentait pourtant de régler son handicap dans le petit temps en embarquant à Lanzarote des voiles spéciales pour vent faible. « On fait beaucoup de changements de voiles, annonçait Simone Bianchetti mercredi midi. On a beaucoup travaillé à ce niveau avant la course. On a débarqué des voiles, pour en embarquer d’autres spécialement prévues pour la Méditerranée ». Mais cela ne semble pas suffire. L’expérience joue aussi une part essentielle. « Je ne peux pas dire encore que je connais bien le bateau » ajoutait le skipper italien qui participe à sa première course au large avec l’ancien voilier de Catherine Chabaud. En tête pendant plus de 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , le bateau italien était recalé à la troisième place mercredi à 17h00.

Bobst Group-Armor Lux opérait une belle remontée en faisant – comme d’habitude ! – bande à part au plus près des côtes marocaines. A 17h00, Bernard Stamm occupait la deuxième place, à 3.2 milles du leader. L’autre perdant de la journée est Kingfisher. Comme Tiscali, le bateau anglais perd deux places en quelques heures dans les aléas des petits airs. Virbac, de son côté, connaît quelques soucis après cette première nuit éprouvante. « Décidément, les premières 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures ne nous réussissent pas » se plaignait Jean-Pierre Dick. « On voulait renvoyer le premier ris ce matin lorsque le vent a commencé à mollir. Mais la drisse ne voulait pas monter. Le rail de grand-voile s’est alors désolidarisé. Des chariots se sont enlevés, et dans la foulée, des boîtiers de lattes se sont cassés. On a été obligé d’affaler la grand-voile pendant quelques heures pour essayer de réparer. » L’incertitude règne toujours concernant la possibilité de réparation du rail, que ce soit en mer ou le temps d’une escale. « On prendra une décision lorsqu’on aura plus d’infos, ajoutait Jean-Pierre. On va appeler le chantier qui a fait le mât pour savoir ce qu’on peut faire. Il me paraît difficile de faire une réparation comme ça. On n’a probablement pas le matériel nécessaire ! »

Parti doucement, Temenos à l’arrière de la flotte, en a profité pour remonter d’une place. En même temps, Dominique Wavre réduisait de moitié son retard sur le premier, de 22 milles à 9h00 du matin à moins de 11 milles six heures plus tard. La flotte joue son air favori d’accordéon ! Avec de telles variations de vent, la nuit prochaine s’annonce une nouvelle fois décisive tactiquement, et éprouvante nerveusement. C’est souvent dans le petit temps que les écarts peuvent être les plus important…

Loïc Le Bras

CLASSEMENT DU 22/05/02 17:00:00 Locale Paris Rang Nom Lat Long Ecart Dist Vit Cap

Monocoque 60’ - Date retenue pour calcul classement estimé : 22/05/02 14:45:01 GMT
- 1 Sill Plein Fruit 32 01.56’ N 10 20.20’ W 0 1199,2 9 38
- 2 Bobst Group Armor Lux 31 44.68’ N 10 03.00’ W 3,2 1202,5 8,7 36
- 3 Tiscali 31 48.76’ N 10 15.36’ W 6,9 1206,1 7,2 51
- 4 Kingfisher 31 51.56’ N 10 20.72’ W 7,8 1207 5,6 60
- 5 Temenos 31 33.84’ N 10 04.08’ W 12,3 1211,5 8,9 37
- 6 Virbac 31 35.80’ N 10 25.72’ W 22,5 1221,7 5,3 42
- ABD Adecco - Etoile Horizon
- ABD L’Heautontimoroumenos



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