"On est à 9 noeuds, le safran vibre de bonheur ! J’espère que cela va durer encore 2600 milles !" C’est Loic Merlin qui est content ! L’équipier d’Alain d’Eudeville sur le voilier Lorientais, SOS Enfance en danger, est à nouveau dans la course. Le Figaro vert est arrivé vers 19 heures, heure locale, vendredi soir à Funchal. Six heures après le départ des 23 autres équipages ! La course contre la montre a alors commencé : "On a pris notre première douche et un steak frite royal ! Tout s’est passé vite, surtout grâce à Sébastien et aux préparateurs des autres bateaux qui nous ont aidés."

Quand le voilier s’est amarré à un ponton de Funchal, Sébastien Mélédo, de l’équipe lorientaise du PC Course, avait réuni les bouteilles d’eau et d’essence laissées à leur attention par les autres équipages. Le plein de nourriture nécessaire pour la deuxième étape et un étai neuf les attendaient aussi. Ils prendront peut-être le temps de le changer en mer si les conditions météo sont clémentes. Trois heures plus tard, c’est un équipage rafraîchi qui a pu reprendre la mer, sous la lumière de la pleine lune. Le nouvel objectif de Loic et Alain est depuis de recoller au peloton. Une mission presque réussie puisqu’au dernier pointage, ils sont dans le sillage des derniers voiliers. Le groupe éteau devrait donc se refermer bientôt.

En tête de la flotte, la course de vitesse Vitesse #speedsailing se poursuit. Sur une route directe, Thales Armor Lux (Vicariot & Tabarly) a pris un léger avantage. Légèrement dans son sud, Marseille Entreprise tient le rythme. "Pour la première partie de l’étape, il faut faire la route, être dessus et aller vite ! La seule différence qui peut se faire, c’est en étant un peu plus sur les réglages que les autres !" prévient Alexandre Toulorge, le jeune équipier de Jean-Paul Mouren. Du côté des équipages vainqueurs de la première étape, c’est plutôt la course d’attente qui commence. Deuxième à Funchal, Jean-Christophe Caso sur Affiches Parisiennes reste serein. "La route est longue alors on en garde sous le pied. Cela ne sert à rien de casser maintenant. On essaye de trouver un moyen de rester dans le paquet de tête et de gérer le matériel."

Course contre la montre, course de vitesse Vitesse #speedsailing et course d’attente, la deuxième étape de la Transat AG2R 2002 est sur de bons rails vers les Caraïbes.

 » Extrait des vacations du jour

Hervé Laurent (Colbert Orco) : "Cette nuit c’était tourbillonnant dans le dévent de l’île. On s’est pris un calme alors qu’on était derrière Thales Armor Lux. On l’a vu partir et puis voilà ! Dans les prochains jours, comme le vent va être stable en force et direction et qu’il y a pas mal de mer, il faudra rester concentré à la barre. On va essayer de voir à quelle vitesse on va par rapport aux autres. Pour nous, c’était une chance de repartir en flotte car on peut se bagarrer avec les autres. Si on était parti 12 heures avant les autres, on aurait eu une autre météo. Si le vient mollit, il mollit pour les autres aussi ! C’est une bonne idée d’avoir fait cela cette année ! Les conditions ne vont pas être aussi limpides dans une semaine que maintenant : cela va mollir un peu et il faudra se placer par rapport à la fin de course. Il y aura différentes options à prendre… C’est plus confortable de savoir qu’à priori on est devant !"

Jean-Claude Hervy (BDS) : "On a des soucis d’énergie. On a un problème assez important. Nos batteries ne chargent pas ou sont mortes. On est obligé de vivre avec une énergie qui est rare. Sinon , à part cela, tout va bien !"

Loic Merlin (SOS Enfance en Danger) : "On est arrivé à Madère à 19 heures locales pour prendre une douche et finalement repartir trois heures plus tard. On a eu de la pétole pour arriver et partir. On a pu avoir les autres en VHF car ils étaient empétolés eux-aussi. Le moral est bon mais on est un peu fatigué. On a pris notre première douche et un steak frite royal ! Tout s’est passé vite, surtout grâce à Sébastien (Mélédo) et aux préparateurs des autres bateaux qui nous ont aidés. Sébastien s’était occupé du ravitaillement. Et là je suis aux fourneaux à préparer la bouffe ! Séquence émotion : on est à 8,5 noeuds sur la route ! On aurait aimé partir en même temps que les autres. Cela s’est joué à pas grand chose. On est content d’être en course ! On est à 9 noeuds, le safran vibre de bonheur ! J’espère que cela va durer encore 2600 milles !"

Jean-Christophe Caso (Affiches Parisiennes) : "On a 25-30 noeuds de nord-est alors cela avance dans le bon sens, c’est parfait ! On est resté éveillé quasiment toute la nuit. La route est longue alors on en garde sous le pied. Cela ne sert à rien de casser maintenant. On essaye de trouver un moyen de rester dans le paquet de tête et de gérer le matériel. Il ne faut pas casser et continuer à aller vite ! Il y a un gros anticyclone à 1033 au dessus de nous qui génère des alizés à 25-28 noeuds. Les choix tactiques seront moins présents que pour la première étape. Il faut maintenant des moyennes raisonnables pour allonger du mille !"

Alexandre Toulorge (Marseille Entreprises) : "On a réussi à chopper du vent en premier hier mais, hier soir, on a perdu nos petits camarades en se barrant de notre côté. Pour la première partie de l’étape, il faut faire la route, être dessus et aller vite ! La seule différence c’est d’être un peu plus sur les réglages que les autres."

Erwan Tabarly (Thales Armor Lux) : "Le départ bien passé avec une brise opposée au synoptique. Le plus gros souci était le dévent de l’île. On a retrouvé du nord-est à 25 noeuds de moyenne donc on est sous spi. On va à 10-11 noeuds de vitesse moyenne. On est régulièrement en surf Surf #Surf . La difficulté c’est d’éviter de faire un mouvement de balancier d’un bord à l’autre avec le bateau ce qui le déséquilibre et le fait partir à l’abattée."