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Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

TROPHEE JULES VERNE

Orange dans l’antichambre de l’alizé...

samedi 20 avril 2002

Nouveau franchissement de dorsale. Un de plus. Certainement pas le dernier sur la route d’Ouessant. Orange navigue au près, à petite vitesse Vitesse #speedsailing dans une mer encore agitée par le fracas de la dépression. Peyron sourit. A quelques milles près, son grand catamaran a su éviter le coup de vent. Il faut à présent s’extraire des calmes de l’anticyclone. A grand coup de manoeuvres. Trouver la bonne voile propice au meilleur appui, au meilleur angle de remontée vers l’équateur. Pour une fois, les fichiers météos semblent s’accorder ; Orange abordera ce soir la bordure nord du centre de hautes pressions. Le vent va tourner autour du géant, se caler à droite, sur tribord, et pousser de plus en plus fort la bande à Peyron vers le nord de cet impitoyable Atlantique. Demain, le ciel va s’éclaircir. Demain l’air sera plus dense, plus chaud aussi... demain aura la couleur de l’alizé.

Envolée la dépression ; évacuée l’anticyclone. En poussant à l’extrême son grand bord à l’Est, à plus de 1 500 milles de la route dite " normale " des bateaux engagés dans le sprint final d’un tour du monde, le maxi-catamaran Orange a esquivé le gros du mauvais temps. Au risque de plonger aujourd’hui au coeur de l’anticyclone. Un risque mesuré, là aussi, car le vent de secteur Sud Est qu’affichent avec conviction les fichiers météos ressemble diablement aux alizés. " Et notre position très orientale sera un plus " souligne Peyron, " pour attaquer sur un bord favorable la remontée vers l’équateur. " Dans cette attente, l’équipage d’Orange reste appliqué comme au premier de ces 49 jours de mer ; " Chacun à bord s’efforce de faire au mieux son boulot " décrit Bruno, " On cherche le bon réglage, on relance chaque fois que possible dans un clapot résiduel pas très agréable. " Le près dans le petit temps n’engendre pas l’enthousiasme. Mais Peyron sait la délivrance proche, et les promesses de longues et belles cavalcades au portant dans les alizés tempèrent les impatiences. Quel que soit le temps, le bateau exige des marins vigilance et surveillance. Equipage pluridisciplinaire, les hommes d’Orange trouvent naturellement à s’occuper pour préserver toujours et encore la fraîcheur du Géant Marseillais. " Si l’état de la mer le permet, Orange reprendra sa course en avant " explique Peyron. " Il est intéressant de constater que malgré notre décalage dans l’Est, nous n’avons rien perdu par rapport aux trajectoires le long des côtes brésiliennes de nos prédécesseurs de " The Race " l’an dernier ! " Par le travers de Porto-Alegre (Brésil), Orange attend de recueillir les bénéfices de son audacieux pari. Le train roulant des alizés arrive. Orange est prêt à sauter en marche...

Ils ont dit :

Bruno Peyron : " Nuit dernière éprouvante. Nous sommes passés juste derrière le gros de la dépression. Au près dans une mer agitée, toutes les combinaisons de voilure ont été passées en revue. Dans du vent faible au bon plein, le code zéro, hybride de solent et de gennaker très plat, est très efficace. Anecdote amusante : nous naviguons actuellement à la latitude Porto Alegre, à l’ouest, et sur tribord, se trouve une localité à la frontière de la Namibie et de l’Afrique du Sud appelée Oranjemund, et qu’arrose le fleuve... " Orange " !

Denis van den Brink / Mer & Media



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