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Vendée Globe

Avec 482,91 milles parcourus, François Gabart a battu le record des 24 heures en solitaire

vendredi 30 novembre 2012Redaction SSS [Source RP]

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François Gabart l’a annoncé lui-même ce vendredi midi sur son compte Twitter : entre jeudi et vendredi, il a parcouru à bord de MACIF 474,5 milles. Quelques heures plus tard, la direction de course du Vendée Globe nous informait d’un nouveau record Record #sailingrecord  : 482,91 milles en 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , ce qui, sous réserve d’homologation de la part de l’organisme en charge de la validation, le World Sailing Speed Record Record #sailingrecord Council (WSSRC), constitue le nouveau record en solitaire sur un monocoque IMOCA Imoca #IMOCA , à l’impressionnante moyenne horaire de 20,1 nœuds !

Jusqu’ici, le Britannique Alex Thomson détenait ce record Record #sailingrecord , avec 468,72 milles parcourus en 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures lors du Défi Atlantique en décembre 2003.

« J’ai bénéficié de conditions parfaites pour glisser et aligner les milles, a commenté François vendredi matin. Nous sommes restés juste devant un front avec une mer calme, 20 à 30 nœuds de vent, un bon angle et peu de variations. C’était très agréable car nous pouvions aller vite sans forcer. »


Voir en ligne : Info presse Agence Windreport’ / www.macifcourseaularge.com


Presque trois semaines de course sur le Vendée Globe et la tête de flotte s’approche de la première porte des glaces, située sous l’Afrique du Sud. En choisissant une option moins risquée par l’ouest pour contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène, François Gabart a conservé sa place dans le trio de tête et s’est offert vendredi son premier record.

François, tu navigues ce vendredi par 38° Sud, le décor autour de toi commence-t-il à ressembler au Grand Sud ?

François Gabart : « Oui, ça commence à y ressembler, avec de belles conditions de glisse, une mer qui est en train de se former, du vent plus soutenu et pas mal d’oiseaux qui s’amusent à planer dans notre sillage. Je pense que ce sont des pétrels. Donc pour l’instant, c’est plus un « mini Sud » avec des « mini oiseaux » avant de trouver les albatros, des « mini vagues » à la place des grosses vagues, et au niveau du vent, c’est davantage de l’ordre de 25-30 nœuds que des 40-45, voire 50 nœuds, que nous aurons sans doute plus tard. »

Es-tu satisfait de l’option ouest que tu as choisie pour contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène ?

FG : « Oui, je le suis. Je ne pense pas que nous ressortirons devant Armel (Le Cléac’h), mais je ne sais pas ce que cela aurait donné si nous étions restés dans son sillage. Nous avions une cinquantaine de milles de retard sur lui et je ne suis pas sûr que nous serions passés aussi facilement que lui. De plus, je ne voulais pas prendre de risques sur cette descente de l’Atlantique Sud, cette trajectoire nous a permis d’avoir des conditions plutôt faciles. Et rien que pour ça, je suis content. Armel aurait pu rester un peu plus longtemps collé dans l’anticyclone. Je considérais sa position plus risquée que la nôtre avec Jean-Pierre Dick. »

Derrière le trio de tête, le paquet des « briscards », emmené par Jean Le Cam, est revenu sur vous, cela ajoute-t-il de la pression ?

FG : « Non. S’ils sont revenus, ce n’est pas parce qu’ils ont tiré des meilleurs bords, mais parce que nous nous sommes heurtés à l’anticyclone. Ce n’est jamais agréable de se faire reprendre, mais ça fait partie du jeu de la course au large. Pour l’intérêt du Vendée Globe, c’est bien que nous arrivions groupés dans le Sud. Plus on est de fous, plus on rigole ! »

Est-ce également plus rassurant avant d’attaquer le Sud ?

FG : « Oui, en termes de sécurité, c’est toujours mieux de se retrouver à plusieurs. Nous arrivons dans des contrées où les secours terrestres ne peuvent pas intervenir facilement car nous sommes éloignés de toute terre. »

Dans quel état d’esprit attaques-tu le Sud ?

FG : « On peut faire le parallèle avec l’alpiniste au pied de la montagne. Nous avons fait les marches d’approche et d’oxygénation, nous sommes au camp de base et nous allons commencer la partie plus raide et plus délicate. La seule différence, c’est qu’en montagne, tu vois souvent le sommet, alors que là, le sommet, en l’occurrence le Cap Horn, est encore bien loin et je ne fais que l’imaginer. »

Quels sont les prochains pièges météo à l’entrée de l’océan Indien ?

FG : « D’ici la première porte, celle des Aiguilles (au Sud du Cap de Bonne Espérance - Afrique du Sud, ndlr), le front, devant lequel nous sommes en ce moment, va nous passer dessus. Ensuite, il y aura une nouvelle porte (Crozet) assez nord, qui remplace la porte Kerguelen (la direction de course l’a déplacée en raison de la présence de glaces plus au nord que d’habitude, ndlr). A priori, nous y arriverons dans six jours environ, en même temps qu’un anticyclone. Ce ne sera pas simple. Nous aurons sans doute des décisions à prendre en amont, ce qui peut encore occasionner des écarts de trajectoire assez importants pour attaquer cette porte. L’anticyclone peut aussi faire office de passage à niveau, à savoir que certains bateaux arriveront à passer derrière et d’autres se retrouveront bloqués. C’est pour cela que je suis content d’être où je suis en ce moment. Les quelques milles d’avance que j’ai sur le groupe de Jean Le Cam seront peut-être très précieux à ce moment-là. »

Cela fait quasiment trois semaines que tu es seul en mer, comment vis-tu la solitude ?

FG : « Je suis heureux d’être à bord du bateau Macif, je prends beaucoup de plaisir à naviguer. Il y a forcément des moments où j’aimerais avoir un copain ou une copine pour papoter, mais cette solitude fait partie de la spécificité du Vendée Globe. Ce n’est pas une contrainte, au contraire. Il n’y a personne pour venir déranger l’osmose qui se crée entre le bateau et le bonhomme et c’est quelque chose d’assez extraordinaire à vivre. »

As-tu le temps de t’occuper, de penser à d’autres choses qu’à la course ?

FG : « Pas vraiment. C’était d’ailleurs l’une de mes interrogations avant le départ. C’est vrai qu’il y a des moments où il ne se passe pas grand-chose, mais je trouve toujours de quoi m’occuper à bord de Macif. J’essaie vraiment de rester dans ma course, parce que je suis persuadé que si je pars un peu ailleurs, les soucis peuvent arriver à ce moment-là. Je ne veux pas prendre ce risque, j’essaie d’être concentré à 100% sur le bateau et je suis sûr que je peux rester trois mois dans cet état d’esprit. »



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