Volvo Ocean Race

La saga autour du monde de Franck Cammas et son équipage

vendredi 6 juillet 2012Redaction SSS [Source RP]

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Après la victoire de Groupama 4 pour sa première participation à la Volvo Ocean Race et avant même l’ultime régate « In-Port » de samedi, retour sur ce tour du monde à rebondissements depuis le départ d’Alicante jusqu’à l’arrivée à Galway. Une longue saga qui marque la progression constante de Franck Cammas et ses hommes au fil des 39 000 milles parcourus en huit mois…


La victoire décisive

La régate « In-Port » devant Sanya refroidit l’enthousiasme français car Groupama 4 termine avant dernier quand les Espagnols claquent encore une manche ! Il faut donc se remotiver pour une étape qui s’annonce extrêmement difficile dans une région très peu connue des régatiers de la Volvo Ocean Race. Et d’entrée de jeu, les organisateurs retardent de 24h le départ pour cause de coup de vent d’Est violent. Les premiers milles sont donc mouvementés pour remonter contre le vent de Nord-Est vers le détroit de Luçon et au Sud de Taïwan, Camper et Groupama 4 font le break dans un flux qui n’arrive pas à se construire. Car les alizés de Nord-Est vont mettre trois jours à s’installer, le temps pour les Américains de faire un détour par le Japon pour attraper une dépression : Franck Cammas et ses hommes voient le danger et grimpent au Nord pour contrôler. Et la descente vers l’équateur est de toute beauté quand le voilier français déborde les îles Salomon avec les Américains et les Émiratis tandis que les Ibères et les Kiwis passent au travers de l’archipel. Groupama 4 réussit à maintenir l’écart malgré les pièges néo-calédoniens et l’atterrissage musclé sur la Nouvelle-Zélande. Même après avoir percuté un objet flottant qui provoque une voie d’eau à l’étrave ! Cette première victoire d’étape propulse l’équipe française à la deuxième place au classement général. Et quelques jours plus tard, Groupama 4 termine sur le podium de la régate « In-Port » : les leaders espagnols sont désormais à portée…

Franck Cammas : « Arriver en tête à Auckland, c’est extraordinaire et bien mieux qu’ailleurs ! Et c’est notre première victoire dans la Volvo Ocean Race, surtout parce que c’était une étape difficile avec des conditions très différentes. Nous avons été réguliers et dans les bons coups : ça fait plaisir de savoir que nous avons bien navigué. »

Le tiercé à Auckland
1-Telefonica (Iker Martinez) : 1+30+6+29+2+27+6+20+1 = 122 points
2-Groupama 4 (Franck Cammas) : 2+20+2+18+5+24+2+30+4 = 107 points
3-Camper (Chris Nicholson) : 4+25+5+24+4+18+3+15+6 = 104 points

Heurts et malheurs

C’est « La » manche, celle qui fait vibrer tous les marins du monde, l’étape phare entre Auckland et le Brésil par le cap Horn ! Un parcours qui débute violemment avec une dépression tropicale au Nord de la Nouvelle-Zélande : plus de trente-cinq nœuds au près sur une mer démontée avant de pouvoir glisser vers les 50° Hurlants… Et pour des raisons de sécurité, l’organisation a défini une zone infranchissable pour éviter les icebergs. Or en arrivant en bordure de cette limite des glaces, le vent de Sud-Ouest rentre fort : Sanya perd un safran, puis Camper explose ses cloisons avant ! Franck Cammas et ses hommes prennent le commandement suivi par les Américains pour contourner une dépression très musclée qui ne bouge quasiment pas. Plus de huit mètres de creux et de nouvelles avaries pour Telefonica et Abu Dhabi. Au passage du cap Horn, Groupama 4 conserve une quinzaine de milles d’avance sur Puma et lors de la remontée le long des côtes argentines, c’est un véritable duel qui oppose les deux leaders. Jusqu’à ce que le mât du voilier français s’effondre pour une raison inconnue. Direction l’Uruguay au moteur pour réaliser un mât de fortune et terminer la manche à la troisième place. Un nouvel espar arrive d’Europe et dans son malheur, l’équipe française arrive tout de même à sauver les meubles au classement général.

Franck Cammas : « Arriver troisièmes à Itajai, ce n’est pas si mal, même si notre ambition il y a une semaine, était un peu plus valorisante que de finir sous gréement de fortune ! Cela reste une grosse déception, mais elle a été en partie gommée par le travail qu’a effectué l’équipe technique et navigante à Punta del Este. On peut être fier de ce que nous avons fait et je crois que nous sortons plus forts après cette épreuve. »

Le tiercé à Itajai
1-Telefonica (Iker Martinez) : 1+30+6+29+2+27+6+20+1+25 = 147 points
2-Groupama 4 (Franck Cammas) : 2+20+2+18+5+24+2+30+4+20 = 127 points
3-Camper (Chris Nicholson) : 4+25+5+24+4+18+3+15+6+15 = 119 points

Et les régates aussi !

L’escale brésilienne est donc assez courte pour l’équipe technique de Groupama 4 qui doit adapter le mât de rechange en quelques jours seulement. Et lors de la régate « In-Port », les Espagnols se trompent de bouée et laissent filer la victoire à Franck Cammas et ses hommes ! Telefonica est dans le doute alors que les Français reprennent des couleurs… Malheureusement, l’étape vers Miami débute mal : Groupama 4 s’enferme au large et le vent favorise les leaders américains. De quelques milles de retard, l’écart dépasse les cent milles au large de Recife ! Mais les marins français ne lâchent rien et remontent progressivement la flotte pour dépasser Abu Dhabi au large de la Guyane, puis en choisissant de traverser les îles des Bahamas, coiffent sur le poteau les Espagnols. Le bilan n’est donc pas catastrophique si ce n’est que la pression des Américains vainqueurs à domicile, et des néo-Zélandais deuxièmes, devient plus forte. Le petit temps de la régate « In-Port » va finalement être favorable à Groupama 4 qui mène la danse mais un bateau spectateur le gêne en laissant une ouverture à Abu Dhabi. Deuxièmes à Miami, Franck Cammas et ses hommes ne sont plus qu’à sept points des leaders espagnols…

Franck Cammas : « Nous sommes évidemment frustrés parce que ne pas pouvoir se battre pendant trois semaines pour la première place, ce n’est pas facile à vivre. Mais il y a regroupement au classement général puisque quatre bateaux peuvent encore prétendre à la victoire finale à Galway : tout est encore ouvert et la bagarre va continuer ! »


Voir en ligne : Info presse www.cammas-groupama.com/fr/

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