Les Voiles de Saint-Tropez

L’année des yawl à St Tropez

dimanche 2 octobre 2011Redaction SSS [Source RP]

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Les Voiles de Saint-Tropez ont fêté avec éclat le trentième anniversaire, déjà, d’un événement hors du temps qui confine parfois au rêve éveillé. Cette nouvelle semaine dédiée au yachting triomphant et, semble-t-il, éternel, a passé comme dans un rêve, tant nul ne se lasse jour après jour de voir glisser sur l’onde les plus beaux yachts nés de l’envie de bien naviguer depuis près de 140 ans. Au delà des classements et autres Trophées, on retiendra surtout la belle communion d’esprit qui a réuni les 4 200 et quelques marins, skippers ou propriétaires venus de tous les océans fêter le nautisme et remercier à leur façon Ikra, Pride, Patrice de Colmont et Saint Tropez d’avoir eu un jour de septembre 1981 cette idée simple de célébrer dans ce golfe magique l’art de bien vivre la mer. Un flambeau repris aujourd’hui avec passion, et dans le même esprit, par la Société Nautique de Saint-Tropez.


« Nous aimerions que chacun se souvienne, ou apprenne, comment la Nioulargue est née » suggère André Beaufils, le président de la Société Nautique de Saint-Tropez, « lorsqu’en 1981, Patrice de Colmont, par une intuition qui le caractérise, avait imaginé un défi sans enjeu, une régate entre une bande de copains venus se saluer à la fin de l’été avant la saison de voile suivante. » Initialement baptisée « Club 55 Cup », la régate née entre deux bateaux, Ikra et Pride devait s’étoffer, dès l’année suivante, et prendre le nom de Nioulargue. Un nom inspiré du provençal « Nioulargo » littéralement « Nid du large » d’après un haut fond situé à 5 milles de la baie de Pampelonne et qui sert d’abri à la reproduction de multiples espèces de poissons méditerranéens. Il est également très intéressant de souligner que c’est la régate d’origine entre un classique 12mJI et un voilier de course-croisière moderne qui a donné sa caractéristique principale à la Nioulargue, puis aux Voiles de Saint-Tropez : faire naviguer sur un même plan d’eau les bateaux de la dernière génération et ceux qui ont écrit l’histoire du yachting.

L’année des yawl

Ce fut dit-on l’un des premiers actes du Président John F Kennedy à l’amorce de son mandat, faire de Manitou le Yacht Présidentiel en lieu et place d’un puissant motor boat de 92 pieds. Kennedy adorait ce yawl de 62 pieds signé Sparkman&Stephens lancé en 1936 et que les Coast Guards avaient reçu en donation en 1955. Equipé de tous les moyens modernes de communication, Manitou fut rapidement surnommé “The floating White house” par JFK lui-même. Cinq ans après l’assasinat de Dallas, Manitou fut vendu au Harry Lundeberg School of Seamanship de Piney Point, Maryland pour 35 000 dollars. Olin Stephens avait dessiné Manitou en s’inspirant de Dorade et Stormy Weather. C’est un trio de passionnés qui s’en est rendu acquéreur à l’a ramené en Europe pour naviguer en Méditerranée. Le suédois Claes Goran Nilsson, le Néo Zélandais Phil Jordan et l’américain Pat Tierney vouent une passion culte à leur bateau. Les trois hommes et leur équipage très cosmopolite s’attachent à “apprendre” le bateau. 8e à l’issue de cette semaine, ils promettent que dès l’an prochain, Manitou sera le voilier à battre à Saint Tropez.

Autres “newbies” fort appréciés cette année, Firefly, un 115 pieds néerlandais dessiné par Hoek Design et construit en 2011 au chantier Jachtbouw, la renaissance de Skylark, yawl de 53 pieds lancé en 1937 par le chantier Pendleton dans le Maine, sur un dessin Sparkman et Stephens. Skylark est considéré comme une évolution de Stormy Weather ou Sonny. On aura également été fort agréablement surpris de l’excellent comportement dans le petit temps d’un autre yawl ; Runa IV, barré par Bruno Troublé ; construit en 1918 au chantier Nielsen, au Danemark, (10m73), ce petit aurique ne peut renier ses origines Viking. Ce racer en bois à quille longue a été sauvé de la destruction en 2009 par Yves Carcelle qui l’a ramené de San Francisco pour le faire entièrement restaurer au chantier du Guip à Brest.

Le jeudi, on se défie !

13 Défis, la régate des centenaires ont, en plus de la Club 55 Cup, animé le plan d’eau des Voiles jeudi dernier, conformément à la tradition. La direction de course et Georges Kohrel, tenant compte de l’énorme anticyclone qui baigne tout le pays, avaient dessiné un petit parcours de 6,5 milles au coeur du golfe, là où un petit flux d’est nord est avait depuis le début de la semaine pris l’habitude d’élire domicile à la mi-journée. Les différents challengers étaient ainsi invités dès midi à partir au plus près du Portalet, direction la marque de La Rabiou, puis la Sèche à l’huile à l’entrée du golfe, avant de glisser au portant vers une arrivée mouillée au ras du môle Jean Réveille.

Mariquita et Altaïr s’affrontaient eux dans une lutte de titan sur le parcours Nioulargue Club 55 dans le cadre de la Club 55 cup. Particularité 2011 - et trentième anniversaire oblige - Ikra, avec à son bord une partie de l’équipage d’origine du 12 M et de Pride, était associé au duel. Après un joli départ sur la droite du plan d’eau, le scénario des premiers jours des Voiles se reproduisaient sur la route des géants qui dès la sortie du golfe, tombaient... en panne de vent. Le deux challengers se rapprochaient alors pour se serrer la main. Un ex aequo bien dans l’esprit chevaleresque des Voiles était alors déclaré.

 Info presse SNST
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