
Transat Jacques Vabre
Sébastien Josse : "c’est l’histoire qui se répète"
"Ma plus grosse inquiétude était de couler en quelques minutes"
samedi 14 novembre 2009 –
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La parole est aux rescapés :
Jeff Cuzon : "J’ai eu peur de passer la nuit sur un bateau qui pouvait couler à tout moment, surtout. Il y avait une mer forte, mais ça allait bien, on menait le bateau avec prudence. J’étais à l’intérieur et Jojo sous la casquette, une très grosse vague a percuté le roof et l’a littéralement fait exploser. Je me suis retrouvé sous des tonnes d’eau, le carbone s’est effrité et ensuite tout s’est passé très vite. On a rassemblé le matériel de survie, déclenché les balises et prévenu la direction de course tout de suite pour demander une assistance."
Sébastien Josse dira par la suite : "Ma plus grosse inquiétude était de prendre une seconde vague et de couler en quelques minutes (...) on a donc basculé la quille pour faire gîter et protéger la partie endommagée, puis on a attendu environ 5 heures."
Jean-François Cuzon : "On a envisagé plusieurs solutions, et un navire scientifique est venu à notre rencontre. Quand il est arrivé sur zone, on s’est vite aperçus que l’on ne pourrait rien faire, il restait 8 mètres de creux et il sautait dans les vagues, son étrave sortait complètement (ndlr - il s’agit pourtant d’un bateau d’environ 50 mètres de long). Ensuite l’hélicoptère de la Marine
Marine
Marine nationale
Portugaise est arrivé, il a survolé la zone pour estimer la dérive de BT et a envoyé un plongeur à notre vent. Il a fallu que l’on saute à l’eau, j’y suis allé le premier et en 18 minutes tout était fini, nous étions tous les deux à bord. On s’est regardés avec l’impression de l’avoir échappée belle, ça se joue à rien."
Sébastien Josse : "Les gens que nous avons rencontrés à cette occasion sont des gars en or, de grands pros qui ont seulement la fierté du travail bien fait. Ils adorent le sauvetage, étaient fiers de cette mission, c’est beau à voir ... des types impressionnants, des gens qui servent à quelque chose. L’accueil a été fantastique (...) L’accident en lui-même, c’est un peu l’histoire
Histoire
#histoire
qui se répète, je commence à m’habituer. "
Jean-François Cuzon : "C’est un grand soulagement d’avoir été recueillis, mais surtout le sentiment est celui d’une grande déception. Sur cette course on avait tous les atouts pour faire quelque chose de bien et tout tombe en un quart de seconde. C’est vraiment dur à gérer..."
Rappel des faits
A 18:00 GMT, Sébastien Josse et Jean-François Cuzon étaient enfin saufs, à bord de l’hélicoptère Puma venu à leur secours.
A bord d’un monocoque rempli d’eau aux deux tiers suite la rupture du roof, les deux co-skippers avaient déclenché leur balise de détresse ce matin peu avant 11:00 GMT, demandant assistance. L’opération de sauvetage avait été immédiatement mise en route par le MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) en conjonction avec l’équipe technique BT et la Direction de course.
Un remorqueur est désormais en stand-by aux Açores et tous les efforts vont être faits pour récupérer le monocoque BT. L’équipe technique a quitté le Royaume-Uni vers midi pour se rendre sur place, et sera dans l’archipel dès ce soir pour préparer l’opération.
Press info BT Team Ellen / www.btsebjosse.com
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