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Technologie

Les super pilotes automatiques NKE à bord des minis

Une arme absolue à 23000 Euros pour la Transat 650 ?

mardi 6 octobre 2009Christophe Guigueno

Le Grand Pavois de La Rochelle était l’occasion de rencontrer Paul Fraisse, responsable marketing et vente du secteur voile de NKE. Beaucoup de solitaires sont équipés d’électronique fabriqué par l’entreprise basée à Hennebont près de Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. tout comme le vainqueur de la précédente édition, Yves Le Blévec. De plus, trois des 85 partants seraient équipés d’un matériel exceptionnel tant sur la qualité que sur son prix…

« On a voulu développer un nouveau pilote automatique » confirme Paul Fraisse (photo) lors du Grand Pavois. « On est en limite de performance entre le capteur et le vent pour la collection des données. On a donc développé un calculateur à qui on fournit les données du vent et l’attitude du bateau. Le processeur fournit alors un vent débruité. » Il explique : « quand le voilier tape dans une vague, la girouette peut prendre une inclinaison de 35 degrés. Cela ne correspond pas à une variation réelle du vent. Il faut enlever cette donnée et on alimente ainsi le pilote automatique d’un vent qui est propre. »

Voilà la fonction du nouveau pilote HR, le haut de gamme des pilotes automatiques fournis par NKE. C’est d’ailleurs le système qui équipait « huit bateaux du Vendée Globe » confirme Paul Fraisse, « dont celui de Michel Desjoyeaux ». Sur la Transat 650, 80% des minis sont équipés de pilotes automatiques NKE et trois disposeraient du système HR.Paul Fraisse confirme que Thomas Ruyant, le skipper du prototype Faber France et Bertrand Castelnérac, skipper du série Bcombio disposent de cette innovation. Le troisième « client » serait Olivier Avram, le skipper du prototype Cap Monde 2 [1] .

Mais combien coûte un tel système ? 23,000 Euros !

Vous avez bien lu et Paul Fraisse n’a pas démenti ce tarif compréhensible pour un IMOCA Imoca #IMOCA du Vendée Globe disposant de 6 à 10 millions d’Euros de budget. Comparé aux 60,000 euros d’un bateau de série neuf équipé, cela laisse perplexe.

Régis Haubois a installé le système sur le Pogo 2 de Bertrand Castelnérac avant le départ de la Mini. Il confirme « une installation au prix variant fort de 20 à 25,000 Euros ». Une installation « normale » coûtant environ 6200 €, l’installateur Navig’elec explique les tarifs : « 3000 € environ pour le GPS HR, 2000 pour la girouette, 4500 pour le 3D Sensor et 7000 pour le pilote HR »… A priori Ruyant et Castelnérac n’ont pas payé le prix fort puisque ces éléments sont en développements pour les minis et NKE aurait prêté le fameux calculateur et/ou offert le 3D sensor.

Reste à voir, à l’issue de la Transat 650 édition 2009, si le système global HR de NKE aura été l’arme absolue pour remporter la Mini… Comme le précise Régis Haubois, Francisco Lobato, le vainqueur de la première étape en série et 2e au scratch à Madère disposait d’un équipement standard. Il en sait quelque chose, c’est lui qui l’a monté !

De l’électronique au 1/3 du prix d’un mini

De son côté, la Classe Mini a du pain sur la planche. Un débat avait été soulevé par de nombreux skippers dont la navigatrice Caroline Vieille (skipper du prototype Fondation Jérôme Lejeune). La question est sérieuse : comment laisser des skippers s’équiper d’un matériel coûtant près de 25,000 Euros, soit la moitié du prix d’un bateau de série d’occasion prêt à partir ou le tiers d’un prototype d’occasion (pas prêt à partir) ?

En juillet dernier, soit deux mois avant le départ de la Transat 650, le conseil d’administration de la classe a choisi de laisser faire : « Après délibération, le Conseil d’administration a évalué que, bien que plus rapide, l’ensemble processeur-pilote HR n’apporte pas de fonctionnalité nouvelle directement exploitable à bord par rapport aux appareils existants (gyro, vent réel). Le pilote NKE HR est donc autorisé. (lire ici) »

Ce pilote HR pose ainsi quelques problèmes à l’association de coureurs. Les ordinateurs étant prohibés à bord, si le calculateur est reconnu comme tel, il ne devrait pas pouvoir être embarqué. Enfin, le coût d’un tel équipement choque le fameux « esprit mini » qui a pourtant laissé se développer une classe de prototypes parfois très chers. Le débat interne qui laisse, pour l’instant, le cockpit ouvert à cet équipement, a au moins permis à la Classe Mini de se poser la question du coût d’une saison mini 650 Mini 650 #mini650 .

La Classe va donc lancer une enquête auprès de ses membres. « Le problème majeur est d’identifier les postes de coûts incompressibles pour une participation à une Transat, ceux ayant un impact fort sur la performance, ceux qui sont de l’ordre du phénomène de mode et ceux sur lesquels il est possible d’avoir une influence. (lire ici) ». On en saura donc plus après le prochain conseil d’administration qui a lieu comme tous les ans au salon Salon #Salonnautique nautique.

Pendant ce temps, trois minis disputent la transatlantique en solitaire avec un équipement high-tech et hors de prix mais comme le dit le CA des 650, « l’innovation » reste le « fondement de l’identité de notre classe ».

Christophe Guigueno


[1Correctif du 17 novembre : De retour de Bahia, Olivier infirme cette info. Il n’avait pas de super pilote à bord de Cap Monde 2.



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