À 31 jours du départ, Pen Duick SA avait convié tout son monde pour présenter partenaires, skippers et tout le tralala à bord d’une péniche parisienne. L’organisateur des Jacques Vabre, AG2R et Rhum a pour habitude d’organiser ce type de conférence de presse à J-31 de ses grands événements.Le coup est réussi cette fois-ci avec en guest star, non pas Laurent Voulzy, la vraie star du plateau, mais Yves Jégo, le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer qui a défrayé les chroniques politique et société depuis un mois pour sa gestion de la crise aux Antilles au nom du gouvernement.

« Je suis heureux d’être en ‘mer calme’ sur la seine » a déclaré, aussitôt arrivé, le politicien pressé. « Il y a toujours du beau temps après la tempête » a tenu à préciser celui qui se présente comme d’origine Bretonne, mais à l’humour plutôt british. « Les images de la Guadeloupe sont les images d’exploits… il faut que nos compatriotes ultramarins soient tournés vers la mer… » Ceux qui vont se tourner vers la mer, ce seront en tout cas la quinzaine de skippers qui vont quitter Concarneau, d’abord, pour un prologue vers l’île Morbihannaise, puis Belle-île, avant la longue traversée vers les Antilles.

« contexte compliqué » sur la route de la Guadeloupe

Mais avant que les marins n’affrontent la météo capricieuse du golfe de Gascogne au printemps, ce sont les organisateurs qui ont dû faire face à ce que Pierre Bojic appelle un « contexte compliqué ». « Le coup de vent s’est prolongé sur la Guadeloupe. Mais du côté de Marie-Galante, il était inenvisageable que la course n’ait pas lieu. » ce qui confirme quelque instant après le président de la Communauté des communes de l’île qui souhaite même « que la course soit pérenne dans le temps ».

Si, du côté des institutions, le soutien semble avoir été de marbre, il aurait pu en être autrement du côté du sponsor principal, la Banque Privée Européenne. Faisant lui aussi un parallèle entre la course au large et « la plus terrible bourrasque financière de l’histoire Histoire #histoire de l’humanité » Etienne-Marie Airiau, le directeur général de la BPE, a tenu à préciser que sa banque ne connaît pas la crise. « Sans subprimes, sans actions Madoff ou Lehman Brothers, etc., bénéficiant d’un taux de croissance de 50% du nombre de ses clients depuis 2007 malgré une chute des marchés de moitié » voilà le sponsor du Trophée devenu Transat bien serein.

15 au départ contre 27 en 2007

C’est par contre moins le cas du côté des concurrents.Mais « même si le plateau est moins important en nombre qu’en 2007, il est d’un niveau très élevé » a souligné Pierre Bojic. On retrouve effectivement au départ de grands noms du circuit avec Nicolas Troussel, Eric Drouglazet, Erwan Tabarly… « La situation n’est pas la même que lors du Trophée BPE 2007 » a confirmé Henri Graveleau, le président de la Classe Figaro-Bénéteau. « De 27 bateaux, on est tombé à 15. Le niveau d’inscriptions est de 40 à 50% en retard par rapport à l’an passé » a-t-il ajouté. Dans ces circonstances difficiles, Jean-Pierre Champion, le président de la FFV s’est « félicité de ces épreuves qui résistent ».Il a promis que dorénavant, il y aurait de la part de la Fédération « une protection des courses principales du calendrier et que toute nouvelle course devrait avoir l’aval de la FFV ». Un tacle vers les organisateurs de la Route du Chocolat qui raflent, en fin d’année, la flotte des Class 40 au détriment de la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015  ?

Côté compétition, la bataille sera elle aussi intense. Eric Drouglazet (Luisina) qui a « gagné 50% des Transat BPE depuis leur création en 2001 », Nicolas Troussel (Financo), le tenant du titre ou Laurent Pellécuer [3], le vainqueur de la Transat AG2R 2008, seront les grands favoris.Face à ce trio de choc, il y a bien sûr l’incontournable Gildas Morvan (Cercle Vert), Erwan Tabarly (Athéma) qui « n’a jamais fait ce parcours », Gérald Véniard (Macif), Thierry Chabagny (Suzuki) ou encore Armel Tripon (Gedimat) et Franck Le Gal (Lenze) dont les pénalités infligées par la commission de discipline fédérale arrive heureusement à terme. Puis il y a les trois « petits jeunes du circuit » à savoir Isabelle Joschke (Synergie) dont ce sera la « troisième transatlantique en solitaire », Adrien Hardy (Agir Recouvrement) qui a bouclé, lui aussi deux minis, et enfin le talentueux François Gabart (Région Bretagne) qui fera à l’occasion sa « première transatlantique en course » et sa « première transatlantique en solitaire ». Côté « amateurs », il faudra compter sur Yannig Livory (CINT 56), Louis-Maurice Tannyères (Nanni Diesel), et Christophe Rateau.

Christophe Guigueno

 Site de la course : www.transatbpe.com