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Barcelona World Race

Vincent Riou : "Nous sommes déjà allés dans le Noir"

Seb Josse : "C’est plus facile de partir dans le Sud avec quelqu’un qui y est déjà allé"

lundi 5 novembre 2007Redaction SSS [Source RP]

Dans 6 jours, ils seront 18 marins à s’élancer pour une grande première : un tour du monde en double ! 24 000 milles à parcourir sans fléchir tout en préservant le matériel et en gérant la particularité de ce tour du monde : un huis clos en couple. Quelques soient les particularités de la Barcelona World Race Barcelona World Race #barcelonaworldrace , un tour du monde sans escales reste à part. L’apparente décontraction qui règne à bord de PRB ne cache pas totalement les stigmates de la pression.

C’est avec une étonnante lucidité qu’ils évacuent la question de la vie à bord en double. « On ne va probablement pas garder une continuité dans nos relations. Il y aura certainement des hauts et des bas. Mais cela devrait aller car il n’y a pas de sanguin à bord ! On se tapera dans la main au départ et à l’arrivée. Entre les deux, on ne sait pas… » s’amuse Sébastien Josse.

Ils sont plus diserts sur ce qu’ils savent, sur ce qu’ils ont déjà vécu comme la navigation dans le grand Sud un milieu que Vincent qualifie d’endroit hostile régit par le noir, le froid, l’eau glacée et le danger des icebergs. Et c’est sans complexe qu’ils endossent l’habit de favoris. « Nous avons la même approche de la navigation avec Sébastien. Cela veut tout simplement dire que l’on part pour gagner » explique Vincent Riou. Et comme en voile, on ne peut gagner qu’avec intelligence, ils sont aussi d’accord sur la méthode : « On n’essayera pas d’atteindre notre objectif à n’importe quel prix. ». Comprenez que ni l’un ni l’autre ne fera évidemment l’impasse sur la sécurité et que la priorité reste de préserver le matériel. Des complexités que l’un comme l’autre ont déjà géré avec brio.

Interview de Vincent Riou et Sébastien Josse

Sur la période de pré-départ de la Barcelona World Race Barcelona World Race #barcelonaworldrace
- V.R : « La pression du public et des medias n’est pas la même que sur un Vendée Globe. Nous sommes un peu moins sollicités. Ici, c’est les vacances (rires). Les départs, ce ne sont pas les moments les plus sympas. Si on pouvait partir une semaine avant, ce serait mieux car l’attente du départ est lourde et longue. Il y a toujours de la pression au départ d’un tour du monde. De toute façon, elle est même indispensable. Mais ici, elle est tout à fait supportable. Et c’est plus sympa. »
- S.J : « Ici, à Barcelone, c’est plus facile justement parce qu’on n’est pas en France. De plus, on part en double et le bateau est plus que prêt. Nous avons également passé une bonne saison avec de bons résultats donc on part avec moins de doutes. Je suis détendu mais pas relâché ! Les départs restent des départs donc évidemment, j’ai envie de partir. Nous ne sommes pas détendus dans tous les sens du terme. Mais lorsqu’on sera en mer, on ne pensera plus qu’à la régate et au bateau. »

Sur le fait de partir en double
- V.R : « Partir à deux, ce n’est pas pareil. Mais cela n’a jamais été fait donc on ne sait pas grand-chose là-dessus. Pour l’instant, ici à Barcelone, avec Sébastien, nous faisons un peu chacun nos trucs de notre côté. Nous avons déjà passé beaucoup de temps ensemble, donc on a calé tout ce qui devait l’être. Cela ne va pas être simple de naviguer trois mois à deux. Mais nous avons la même approche avec Sébastien. Et pour le reste, on est très différent donc on ne s’ennuiera pas. La même approche, cela veut dire que notre objectif est de naviguer intelligemment plutôt que de tirer bêtement sur le bateau. »
- S.J : « Je pense qu’on va se raconter des choses les trois premières semaines, après on se croisera plus. C’est-à-dire qu’on ne va probablement pas garder une continuité dans nos relations. Il y aura certainement des hauts et des bas. Mais cela devrait aller car il n’y a pas de sanguin à bord ! (rires). Mais on ne pense pas trop à tout cela. On sait qu’on y sera confronté à un moment ou à un autre. On verra quand cela arrivera. On ne peut pas tout préparer. »

Sur la navigation dans le Sud
- V.R : « Nous sommes tous les deux déjà allés dans le Noir, dans le froid avec une mer à zéro et avec des glaçons devant et derrière. J’aurais pu partir avec quelqu’un qui ne connaissait pas le Sud mais alors avec quelqu’un de raisonnable. Car c’est là bas que c’est chaud ! Quand tu arrives en bas et lorsque tu prends la première dépression et que tu pars avec, cela change de ton ! Tu sais que tu es dans un milieu hostile et qu’il faut faire attention, très attention. »
- S.J : « C’est plus facile de partir dans le Sud avec quelqu’un qui y est déjà allé. On sera dans le même état d’esprit car on sait où on va. On sait que pendant un mois, ce ne sera vraiment pas drôle. C’est là qu’il faudra le plus s’entraider. C’est là que le fait d’être à deux sera le plus important. Etre à la barre dans le froid et l’eau glacée et faire des changements de voile dans ces conditions, c’est toujours plus dur. En passant par le détroit de Cook, cela enlève quand même un peu de pression. Personnellement, cela me soulage ! (rires en référence au choc avec un growler lors de son Vendée Globe au sud de la Nouvelle-Zélande). »

Sur la météo prévue pour le départ
- V.R : « La sortie de Méditerranée risque de se faire dans le petit temps. Je ne sais pas si c’est bien ou pas pour nous. Ce sera un peu la découverte car on ne sait pas ce que valent les autres bateaux. Cela dépend de beaucoup de choses. Par exemple, le chargement. On sait ce que nous allons mettre à bord mais on ne sait pas ce que vont faire les autres. Nous, c’est sûr, on sera plus lourd que les autres pour la nourriture ! On prend très peu de lyophilisés, on embarque essentiellement des plats en conserve de la marque C’est ma vie. C’est important pour nous deux de bien manger. »
- S.J : « Le début de course ne va pas être simple. Avec ce départ de Barcelone, on n’est pas dans l’océan tout de suite. S’il y a peu d’air, il peut y avoir des coups de mistoufle dès le début. C’est pareil si l’alizé n’est pas installé. »

Info presse Effets Mer / www.prb.fr


Rappel des bateaux engagés sur la Barcelona World Race

- Delta Dore (Jérémie Beyou et Sidney Gavignet)
- Education Sin Fronteras (Servanne Escoffier et Albert Bargues)
- Estrella Damm (Guillermo Altadill et Jonathan Mc Kee)
- Hugo Boss (Alex Thomson et Andrew Cape)
- Mutua Madrilena (Javier Sanso Windmann et Pachi Rivero)
- Paprec Virbac 2 (Jean-Pierre Dick et Damian Foxall)
- PRB (Vincent Riou et Sébastien Josse)
- Temenos II (Dominique Wavre et Michèle Paret)
- Veolia Environnement (Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias)

Plus sur www.barcelonaworldrace.org



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