Alors qu’elle pouvait s’attendre à une traversée du Golfe de Gascogne musclée, avec vent et mer dans le nez, la flotte du Trophée BPE va bénéficier de conditions météo exceptionnelles. Pour au moins 48 heures, les coureurs devraient naviguer sous grand spi, dans une quinzaine de nœuds de vent à partir de ce soir.

Cette situation météo insolite à cette époque va imposer un rythme soutenu à la flotte. L’expérience de la course au large en solitaire, comme la m ! aîtrise du Figaro, seront des éléments déterminants durant ces premières heures de course.

Alors que l’on parlait de 20 jours de mer pour rejoindre Marie-Galante, les spécialistes météo annoncent maintenant 17 à 18 jours de course… même si à Belle-Ile, après un départ sous le soleil, c’est la pétole qui s’est installée. Mais les fichiers sont catégoriques, la pression sera bien au rendez-vous.

" C’est toujours agréable de savoir que pour notre première nuit en mer on va pouvoir se caler tranquillement, prendre ses marques à son rythme, analyse Charles Caudrelier (« Bostik ») Les conditions de départ sont confortables pour s’amariner. »

Côté course, très rapidement, deux options météo vont se dessiner. La première consiste à contourner l’Anticyclone des Açores par sa bordure Nord. Une option peut-être un peu plus extrême et un peu plus dure car ceux qui la choisiront, rencontreront des vents contraires. Mais cette option sur la route directe est également la plus courte.

Le deuxième cas de figure rallonge le parcours en suivant une route plus Sud, de façon à passer sous l’Anticyclone. Gros avantage, cette option bénéficie de vents portants. « Il faudra rapidement choisir son camp ! ", confirme Charles Caudrelier ("Bostik").

A 13h00, comme annoncé, le départ s’est déroulé dans une dizaine de nœuds d ! e vent d’Est. Et déjà sur les premiers bords de course la vieille garde des Figaristes a pris les commandes.

Au dernier pointage vers 15h30, devant le port du Palais, Nicolas Troussel (« Financo ») était à la bagarre avec Laurent Pellecuer (« Docteur Valnet – Aromathérapie »). Les deux échappés devançaient déjà d’un quart d’heure Gildas Morvan (« Cercle Vert »).

Un peu plus loin, Charles Caudrelier (« Bostik ») bataillait ferme avec Eric Drouglazet (« Luisina Design »). Au même moment Marc Emig (« AST Groupe ») était contraint d’effectuer une pénalité ( un « 360° »), après avoir touché la bouée pendant qu’il enroulait la marque. Seuls Eric Peron (« France-Soir – Eric Peron ») et Gildas Mahé. (« Le Comptoir Immobilier ») ont osé venir taquiner les figures de la classe. Un Gildas Mahé extrêmement rapide et à l’aise sous spi, qui attend avec impatience de pouvoir s’exprimer.

En attendant les anciens n’ont pas l’intention de se laisser déborder facilement, à l’image de Gildas Morvan. " Même si cela va finalement être assez mou les premières 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures , le vent devrait forcir au niveau du Cap Finisterre. C’est à ce moment là qu’il faudra être frais pour tenir la cadence infernale que certains ont l’air décidé à imposer d’entrée de jeu Jeu #jeu . Le routage favorise le Sud. Après, certains vont sans doute essayer de couper le fromage à un moment ou un autre. De mon côté, je vais faire ma trajectoire sans trop m’occuper des autres d’autant que les écarts latéraux risquent d’être importants et l ! a chance de croiser un concurrent sur l’eau assez faible. "

A noter, par ailleurs, que lors du passage de la bouée de la « Galère », Servane Escoffier (« Brossard »), - prioritaire en tribord sous spi et sous pilote - est entrée en collision avec Yannig Livory (« Défi Transat 1 »). Servane a été blessée dans le choc, alors qu’ elle était en train d’installer son tangon. La jeune Malouine souffre d’une entorse de l’épaule gauche nécessitant une immobilisation de trois à quatre semaines. Une blessure qui l’oblige à abandonner le Trophée BPE.

Trois filles dans la course… ou presque

Jeanne Grégoire (France) / Banque Populaire : C’est sa course "préférée" ! " Toutes les autres courses sont top mais une transat, c’est aller au-delà de soi-même…" Figure incontournable du circuit figaro… Jeanne Grégoire promène son sourire et sa bonne humeur depuis 5 ans sur le circuit. A bord de Banque Populaire, elle repartira comme en 2005 en solitaire sur le Trophée BPE, vers Marie-Galante cette fois. Forte de sa première expérience, elle se souvient avoir eu un vrai problème de sommeil… Elle a donc essayé de se préparer au mieux en apprenant à se connaître elle-même : " je vais essayer de m’imposer quatre heures de sommeil au minimum par jour pour ne pas tomber ! "

Servane Escoffier (France) / Brossard : Si Servane avoue quelques craintes par rapport au bateau qu’elle ne connaît pas encore parfaitement et la météo, qu’elle ! devra devoir gérer seule en mer, elle donnera, c’est sûr, son maximum ! A 25 ans, Servane Escoffier s’apprête à prendre le départ de sa deuxième transat vers les îles de Guadeloupe mais à bord cette fois du figaro Brossard. Deuxième de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum – La Banque Postale dans sa catégorie en novembre dernier, la malouine partira sans aucune pression si ce n’est, celle qu’elle s’inflige à elle-même par l’envie de bien faire. Comme elle le rappelle, il s’agit quand même d’une compétition et il y a toujours les questions de sécurité à ne pas négliger.

Liz Wardley (Papouasie Nouvelle Guinée) / Sojasun : C’est la benjamine des trois… A 28 ans, Liz a déjà beaucoup navigué mais le Trophée BPE sera pour elle la première occasion de naviguer en solitaire sur l’Atlantique. Pour l’occasion, pas de préparation spécifique de la part de la papoue, Liz avoue s’être préparée de la même manière que pour les autres courses déjà courues ave ! c néanmoins un focus particulier sur la gestion de la météo et ! les déc isions stratégiques à prendre à bord, des responsabilités dont elle ne s’occupait pas en équipage puisqu’elle était sur le pont !

Commentaires de solitaires avant départ

Jeanne Grégoire (Banque populaire) : " je passe très vite de l’appartement au bateau et je suis dans ma course depuis près d’une semaine maintenant. La veille d’un départ, on passe par des phases d’émotion démesurées. Vendredi soir, j’étais tendue, je n’avais pas de météo et j’étais inquiète. Hier matin j’étais cool et j’ai bien travaillé ma météo. on va partir au portant dans des conditions musclées sollicitantes et je suis sereine car avec une belle météo on est plus sereins. Il y a deux ans, j’avais la larme à l’oeil et cette année, je me sens moins fébrile par rapport à cela. Le départ est une délivrance car j’ai vraiment envie d’y aller ! je sens bien le premier coup de fatigue lundi vers 4h du matin mais une fois cela passé je serai dans le bain !".

Charles Caudrelier (Bostik) : « Nos premières heures de course s’annoncent quasiment idéales. Nous partirons avec un vent portant de Nord-Est à Est soufflant entre 10 et 15 nœuds et une mer peu agitée. C’est toujours agréable de savoir que pour notre première nuit en mer on va pouvoir se caler tranquillement, prendre ses marques à son rythme. Pour ma part, il me faut toujours trois jours pour m’amariner totalement, pour troquer ma peau de terrien ! Mais c’est certain que ces conditions de départ plutôt confortables vont favoriser cela. Rapidement, deux options météo se dessinent. Pour schématiser et compte tenu des dernières prévisions, nous pouvons soit opter pour une option Nord soit pour une option Sud : La première, qui consiste à contourner l’Anticyclone des Açores par sa bordure Nord, est peut être un plus extrême et un peu plus dure car on risque d’y rencontrer des vents contraires, mais cette option est également plus courte car sur la route directe. Le deuxième cas de figure nous oblige par contre à rallonger le parcours en suivant une route plus Sud, de façon à passer sous l’Anticyclone, mais en bénéficiant de vents portants. Il faudra rapidement choisir son camp ! »

Robert Nagy (Théolia) : « Sur le Trophée BPE, je n’ai pas vraiment d’objectifs de résultats car je suis conscient d’avoir peu d’expérience, voire pas du tout … puisqu’il s’agit de ma première transatlantique solo à la barre d’un bateau ! Jusqu’à présent je n’ai pas passé plus de 5 jours d’affilée en mer. C’est un peu le saut vers l’inconnu mais c’est cela qui est aussi sympa dans cette course. Et puis après tout il s’agit juste de quatre fois une étape de Figaro. Le Trophée BPE est une étape supplémentaire dans ma préparation de la Solitaire Afflelou Le Figaro. Pour ma part, si j’arrive à rentrer dans les 10, je serai vraiment satisfait. Il y a du niveau tout de même ! »

Marc Emig (A.S.T Group) : « En ce moment ça va bien, mon état d’esprit est bon. Avec mon équipe on s’est bien préparé cet hiver au centre d’entraînement de La Grande Motte et le bateau est quand même super bien réglé. On a tout ce qu’il faut pour en découdre ! Mon objectif est clair, c’est le podium. Forcément il y a du monde sur l’eau, le podium du Trophée BPE 2005 est toujours là, il y a des nouveaux venus et puis certains autres qui ont progressé et j’espère en faire partie pour accéder aux places du podium. »