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Echo-Mer

Armel Tripon : « Montrer l’exemple aux plaisanciers »

L’ambassadeur de la Charte de l’écho-marin régate aussi "pour l’environnement"

jeudi 15 mars 2007Redaction SSS [Source RP]

Dans une dizaine de jours, Armel Tripon et 28 autres navigateurs solitaires s’élanceront à l’assaut de l’Atlantique pour le Trophée BPE, de Belle-Ile-en-Mer à Marie-Galante. Une aventure Aventure et une compétition, mais aussi l’occasion de promouvoir la sauvegarde de l’environnement Environnement marin. Et tout commence par de petits gestes simples.

Ambassadeur depuis deux ans de la Charte de l’écho-marin créée par l’association rochelaise Echo-Mer (1), le navigateur nantais Armel Tripon applaudit des deux mains l’initiative prise sur le Trophée BPE Belle-Ile-en-Mer/Marie Galante par tous les coureurs et cette même association Echo Mer, à savoir un tri sélectif des déchets pendant la course. « C’est très bien. De mon côté, il y a bien longtemps que je ne rejette plus rien à l’eau », témoigne le skipper du Figaro Bénéteau Gedimat. « C’est un geste qui devrait être évident, mais ne l’est hélas pas assez encore. Avant, on pensait qu’on pouvait par exemple jeter à l’eau nos conserves en se disant que du fer blanc, par 4000 mètres de fond au milieu de l’Atlantique, ça n’avait pas d’impact sur l’environnement Environnement . Sauf qu’il y a désormais des peintures inaltérables sur les conserves, qui sont toujours là 20 ans plus tard. Donc terminé, il ne faut vraiment rien jeter par-dessus bord. »

Pour Armel Tripon, « nous autres skippers, qui sommes exposés médiatiquement, devons montrer l’exemple aux plaisanciers. Toutes les actions intelligentes menées dans le sens de la sauvegarde de l’environnement Environnement marin sont bonnes à prendre, d’abord pour leurs effets immédiats mais aussi pour l’éducation des consciences. C’est un devoir de citoyen. Nous sommes la génération charnière sur ce thème, je pense que nous élevons maintenant nos enfants dans le souci de respect de la nature, que ça devient évident. »

Le navigateur poursuit : « ce n’est pas vain de dire que ça commence par de tous petits gestes, que décrit très bien la charte de l’écho-marin. Par exemple, nous enlevons à terre, avant de partir, tous les emballages de notre avitaillement afin de limiter au maximum les déchets produits pendant la course. Le peu qui reste, on le fait traverser avec nous pour que ça parte dans les filières de recyclage à l’arrivée. Et ce ne sont pas les quelques kilos de déchets qu’on transporte qui nuisent à la performance. »

Témoigner et agir en faveur de l’environnement

Le constat impose cette prise de conscience ce « changement de mentalités », que le skipper nantais appelle de ses vœux. « Car traverser l’Atlantique, ça fait toujours rêver mais aux abords des côtes parfois, la mer nous donne la sensation d’être devenue une poubelle. On y rencontre de tout : des mégot de cigarettes, des bouteilles, des sacs plastiques, des flacons, des caisses, parfois c’est dramatique… Parallèlement, pendant la traversée on se rend compte qu’il y a encore beaucoup de choses à sauver, à commencer par tous les animaux marins qui viennent nous rendre visite. »

Tirer la sonnette d’alarme et agir. L’un ne va pas sans l’autre. Cette transat entre deux îles donne par exemple l’occasion aux navigateurs d’alerter sur le problème de l’eau. « On part d’une île et on arrive sur une île. Des endroits où l’eau douce est rarissime et encore plus précieuse qu’ailleurs. Raison de plus pour l’utiliser avec parcimonie. C’est tout bête, mais ça ne sert à rien de rincer le pont du bateau en permanence par exemple, comportement que l’on voit encore beaucoup trop. On pourrait citer aussi l’utilisation abusive des lingettes, très polluantes, là où un simple coup d’éponge suffit… »

Idem côté entretien et préparation du bateau : n’utiliser que des produits non agressifs pour l’environnement. « J’ai banni tous les détergents », précise Armel Tripon, « et je suis tranquille du côté de mon préparateur technique qui est aussi sensibilisé que moi à la question écologique : il est membre de l’association Golfe Clair qui œuvre à la protection de la nature dans le golfe du Morbihan. Il s’interdit tout ce qui peut polluer. »

A l’heure où l’on organise des expéditions dans l’Himalaya uniquement pour nettoyer les très polluants camps de base des alpinistes, Armel Tripon et ses collègues coureurs au large ont l’occasion de prouver que la recherche de la performance n’autorise pas tout. Que les deux ne sont pas incompatibles. En parlant d’objectif sportif, les marins ont à la bouche une expression récurrente : « il faudra naviguer propre ». La métaphore est aussi à prendre dans son sens premier.

B.M.

Info presse : Loïc BAUDUIN / www.armeltripon.com


Echo-Mer et la charte de l’echo-marin

L’association rochelaise Echo-Mer est l’initiatrice de cette charte de l’echo-marin qui propose 13 gestes simples pour la sauvegarde de l’environnement marin. Elle s’est rendue utile également en oeuvrant pour la disparition des sacs plastiques sur l’île de Ré, et en créant une filière de récupération des voiles de bateaux (considérées comme déchets ultimes) qui a permis de créer des emplois, projet soutenu par le Fonds Social Européen. Pour lire l’intégralité de la charte de l’écho-marin et découvrir les actions d’Echo-Mer : www.echo-mer.com.



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