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Route du Rhum

Michel Desjoyeaux : "Lionel [Lemonchois] n’avait rien à nous envier"

Hommages du vainqueur de la 7e édition et de Thomas Coville au futur vainqueur

dimanche 5 novembre 2006Christophe Guigueno

Alors que Lionel Lemonchois approche de Pointe à Pitre, ses concurrents ne peuvent que célébrer la victoire prochaine du multiple vainqueur de transatlantiques en double (AG2R ou Jacques Vabre) et futur successeur de Michel Desjoyeaux au palmarès de la reine des Transats…

Premier des "battus" le tenant du titre ne réalisera pas le doublé mais joue le podium malgré un trimaran handicapé par une entrée d’eau au niveau d’un puis de foil Foil #foil . « La journée je pompe toutes les 2 heures pour rester le plus léger possible. La nuit dernière, c’est vrai que j’ai attendu une douzaine d’heures avant de pomper et le compartiment était plein. Je pense qu’il devait y avoir pas loin de 3 tonnes d’eau. » Voilà donc ce qui n’aide pas Michel Desjoyeaux, le skipper du trimaran Géant.

Joint par son équipe de communication Communication #Communication , le vainqueur du Vendée Globe 2001 en monocoque et de la 7e Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum en multicoque analyse la performance de Lionel Lemonchois : « L’autre jour je répondais à une radio et en duplex il y avait Lionel. Le journaliste lui demandait en gros : cela vous fait quoi Lionel d’être devant des grands champions comme Michel Desjoyeaux, Franck Cammas ou Alain Gautier ? J’ai eu envie d’intervenir pour dire combien Lionel n’avait rien à nous envier depuis longtemps ! Cela fait en effet longtemps que dans le milieu il est considéré comme un très grand marin et ce n’est pas un hasard s’il a remporté autant de transats en double. Il a énormément de métier. En plus il a super bien navigué et a attaqué quand il le voulait et quand il le fallait. Il a enfin disposé d’un super bateau, bien préparé et d’une équipe qui le suivait. Rien à dire »

Longtemps en tête avec lui, Desjoyeaux a perdu la course au terme du premier tiers du parcours : « Avant les Açores je n’ai pas attaqué comme j’aurais du, je l’ai vu partir sans trop m’inquiéter. Le trou était fait. » La peur du chavirage aurait-elle joué contre le vainqueur de l’édition du carnage en 2002 ? « Non » répond Mich’Desj. « Je n’ai jamais été à cette limite et je ne voulais pas y aller. Ce n’est pas cela qui m’a retenu mais davantage la peur de la casse. Sur ces bateaux tout peut aller très vite. L’autre jour je filais sur une eau plate à 28/30 nœuds. J’ai fait trois tours de winch sur l’écoute de grand-voile et je suis passé à 30/33 nœuds ! J’avais repris quoi, 2 ou 3 cm d’écoute… On sait qu’avec ces bateaux on peut aller à 37, 38 voir 40 nœuds mais ce que l’on mesure moins ce sont les efforts dus à la mer. C’est pour cela qu’au large, je fais très attention. Alors certes, j’ai fini par casser quelque chose mais je suis fier que ce soit sur un objet flottant et non en allant au-delà des capacités du bateau ».

Cette Transat remet les pendules à l’heure

Fervant défenseur de ces trimarans de 60 pieds, Desjoyeaux en profite pour redonner leur lettres de noblesses à ces voiliers tant contestés en solitaire : « Cette Transat remet les pendules à l’heure. Ce sont les bateaux les plus merveilleux au monde. Des voiliers magiques, extraordinaires et si on le reconnait un peu plus cela me fait chaud au cœur car cela fait 4 ans que je le dis. Mais cela reste un sport mécanique et il faut en accepter les règles. Cela peut donner cette édition 2006 de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum ou celle de 2002… » Reste que les conditions météo de l’édition 2006 auront été bien exceptionnelles comme va le prouver le temps canon réalisé par Lemonchois lundi matin. Le record Record #sailingrecord de 12 jours va ainsi être "oblitéré" (comme disent les Anglais) à moins de 8 jours…

A 9 milles du "professeur", Thomas Coville fait lui-aussi le bilan d’une Route du Rhum qui lui a échappé. « Je me bagarre aujourd’hui contre Monsieur Michel Desjoyeaux. Ce serait pour moi une très grande satisfaction d’être sur un podium avec les deux skippers qui dominent la série. » Le skipper de Sodeb’O, qui a battu de nombreux records en solitaire cette saison, reconnait quant à lui les conditions « favorables » de l’édition 2006 : « Nous avons navigué tout le temps au portant, l’allure dans laquelle ces bateaux sont le plus engagés. Ce sont des conditions très favorables où nous sommes à la limite tout le temps. J’avoue que dans ces courses au large, j’essaie de ne pas être trop en dedans. Lionel l’a été et il mérite de gagner. »

Et Coville lui rend déjà hommage… « La victoire de Lionel Lemonchois prouve qu’il faut croire aux belles histoires humaines dans le sens où Lionel est celui qui intègre le plus de qualités et notamment celle de la liberté. Il a toujours été libre de ses mouvements, de ses choix, de ses idées, de ce qu’il voulait faire ou pas. Il est le plus fort et de loin. Depuis trois ans, il enchaîne les compétitions et il gagne. J’ai vraiment beaucoup d’estime pour lui. Je suis heureux qu’il gagne et je ne ressent pas d’amertume. Il est rare que quelqu’un fasse l’unanimité dans un groupe de compétiteurs. »

Sources des commentaires : Effet Mer / Géant & Champs.Media / Sodeb’O


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