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Gitana XI

Multi Cup 60’

L’ORMA se rénove et se divise entre grand-prix et large

Un programme de courses sur 4 ans mais quid des courses en équipage réduit?

Tuesday 31 January 2006Christophe Guigueno

Mardi après-midi, au Yacht Club de France, s’est tenue la conférence de presse de présentation du programme de la Multi Cup 60’. Initiée par Benjamin de Rothschild, l’armateur des Gitana, cette nouvelle formule libère les 60 pieds des grandes courses au large en équipage réduit que sont la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum ou la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 ... Voici donc le premier compte rendu de la présentation du relooking en cours de l’association des multicoques de course au large.

Gitana XI
Le trimaran de Benjamin deRothschild au départ de l’IB Group Challenge en 2005

En l’absence de Benjamin de Rothschild, "absent volontaire qui a souhaité rester dans son rôle de facilitation et de coureur - armateur" c’est donc Gilles Cambournac, le président de l’ORMA, qui a présenté les grandes lignes de ce nouveau programme. Il s’agit en effet de grandes lignes car le principal, l’annonce d’un grand partenaire pour les quatre prochaines saisons, a été repoussé au mois de mars. Ces premières lignes sont donc issues du fruit du "travail de sept personnes à plein temps pendant un mois et demi" comme l’a souligné le président de l’association en charge de la définition des règles de jauge. Au bilan il ne reste qu’un seul grand changement avec le retrait des grandes courses au large du calendrier et du championnat.

Un circuit sans la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum et la Jacques Vabre

A propos de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum (solitaire) et de la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 (double), et sans doute aussi de The Transat The Transat #thetransat #ostar (solitaire), Gilles Cambournac a expliqué cette séparation par un parallèle avec ce qu’il se fait en Rallye Raid. Effectivement, "le Paris-Dakar ne fait pas partie du championnat du monde des Rallyes". "C’est un choix de raison plus qu’un choix du coeur" avoue le président de la classe qui estime que "la Multi Cup n’est pas nuisible aux courses en solitaire". On l’aura compris, la Multi Cup c’est donc l’ORMA (Ocean Racing Multihull Association) qui s’est travestie en IRMA pour se concentrer sur l’Inshore Racing Multihull Association [1].

La coupure étant faite qu’est-ce qui va différencier la nouvelle Multi Cup 60’ de l’ancien circuit ORMA? Peu de chose à part une gestion globale de l’organisation Organisation #organisation des courses. L’ORMA qui travaille sous le contrôle de l’ISAF et de la FFV a commissionné une société qui est chargée d’organiser les épreuves. "Ce n’est plus une organisation Organisation #organisation commerciale qui veut faire du profit" a souligné Mr Cambournac pour se démarquer de ce qui a été fait auparavant. Cette société est composée par "la totalité des acteurs sportifs et économiques du circuit". Mais si avec le succès et d’éventuels retours sur les droits de retransmission télé l’association gagnait de l’argent, "les bénéfices seraient réinvestis dans l’organisation ou... redonnée aux actionnaires (?)!"

4 à 5 grand-prix et une course au large

On en est certes pas là puisque l’objectif principal de la Multi Cup 60’ est de retrouver son public et d’offrir aux sponsors et skippers un programme de course fiable et intéressant pendant quatre ans. Sur le plan sportif, on retrouve alors ce qui a fait le "succès" du circuit ORMA avec 4 à 5 grand-prix ou trophées et une course au large de ralliement. En 2006, les multicoques partiront de la Tamise pour glisser depuis les dessous de Tower Bridge en direction de la Manche, l’Atlantique et la Méditerranée où ils seront attendus par le département des Alpes Maritimes. Ensuite, il enchaîneront un grand-prix dans le même département, puis en Italie (Trapani), à Marseille, au Portugal (Portimao), pour se terminer à Fécamp en septembre. Le summum du circuit devrait avoir lieu en 2008 avec un circuit encore plus international et sans doute des excursions aux Etats-Unis.

L’ORMA compte aussi tout faire pour que ce circuit soit avant tout un succès populaire. Les grand-prix devront se coordonner avec des événements locaux. Les villes-accueil sont ainsi invitées à mettre l’équivalent de 250 000 Euros en support médiatique et animations. L’objectif avoué étant de retrouver les 70 000 visiteurs d’un grand-prix de Fécamp, voire de faire aussi bien que l’accueil au Havre des concurrents de la transat en double. Des parcours exhibitions façons runs ou autres et inspirés de ce qui se fait en Suède sur l’Oops Cup seront aussi programmés entre les régates.

Sur le plan sportif, tous les concurrents devront obligatoire s’engager à participer à toutes les épreuves. En 2005, Thomas Coville (Sodébo) avait fait sécession en partant à la chasse au record Record #sailingrecord . Le trimaran d’Antoine Koch (Sopra) était resté au port faute de moyens. Celui d’Yvan Bourgnon (Brossard) n’avait rejoint le circuit que pour la transat. Les ambitions de participation restent donc modestes avec "5 à 6 trimarans sur un potentiel de 8 à 9 bateaux" selon Gilles Cambournac. Tout dépendra donc des envies des partenaires qui pourront se concentrer sur ce circuit ou uniquement sur la transatlantique mythique.

L’ancien circuit de l’ORMA vacillant et bancal entre le solo et l’équipage retrouve donc une ligne de conduite avec un championnat en équipage et l’alternance annuelle avec les Jacques Vabre, Rhum et Transat. Mais si tout semble en bonne voix pour le renouveau façon Formule 60, quid de l’offshore? Et quid de sa jauge en particulier. Traverser l’Atlantique en double ou en solitaire sur un trimaran de 18 mètres est un numéro d’équilibriste de plus en plus dangereux. Après la défection de Bertrand de Broc lors de la Route du Rhum 2002, voici qu’Armel Le Cléac’h, grand espoir de la course au large sur 60 pieds, a refusé de barrer le trimaran Foncia entre Saint Malo et Pointe à Pitre en novembre prochain.

Quelles nouvelles montures pour les transats en équipage réduit?

Faut-il alors supprimer la classe des 60 pieds dans ces épreuves ? Il semble clair que ces bateaux, dans leur forme actuelle, ne doivent plus traverser l’Atlantique en équipage. Des solutions de rattrapage évoquées pourraient venir de la proposition d’Yves Parlier avec un trimaran monotype de 80 pieds. On parle aussi d’un monotype de 50 pieds inspiré du trimaran de Franck-Yves Escoffier. Mais pourquoi se priver d’une classe existante dont le nombre d’éléments est d’ores et déjà un gage de succès? Cette bonne vieille classe ORMA bien-sûr. Mais avec quelques retouches pour la division Offshore.

On pourrait en effet envisager une classe bridée qui conserve les principales caractéristiques de l’ORMA. Les plateformes restent les mêmes mais, pour le solitaire, seraient interdits ce qui coûte cher comme les foils et les mâts basculants. Et surtout, le gréement serait entièrement revu et diminué. Avec un mât raccourci, une surface de voilure diminuée, un centre de voilure abaissé et reculé, une limitation dans la surface du mât, ne trouverait-on pas une classe Offshore qui offre sécurité, homogénéité des performances, mise en avant des performances des marins et donc meilleur spectacle? Un gréement bridé sur une plateforme de 60 pieds attirerait peut-être plus facilement des skippers étrangers. Enfin, les écuries les plus riches pourront sans souci changer de gréement entre la Multi Cup 60 et la transat en équipage réduit. D’autres pourront se concentrer sur un seul des deux programme. Enfin, des machines anciennes pourraient revivre sous cette nouvelle configuration offshore. L’ORMA d’ailleurs réfléchirait à la question et Michel Desjoyeaux serait chargé de l’étude de l’évolution de la jauge pour les courses en solo... Affaire à suivre donc.


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[1IRMA : Terme non officiel!



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