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Geronimo lors du départ de l'Oryx Quest derrière le catamaran Doha 2006

Carnet de Bord

Arnaud Boissières : « J’ai hâte de retourner sur Geronimo »

Un Arcachonnais autour du monde sur le plus grand trimaran du monde

samedi 19 mars 2005Christophe Guigueno

On connaissait Arnaud « Cali » Boissières skipper et constructeur de mini 650 Mini 650 #mini650 . Puis le Cali skipper de Figaro-Bénéteau... Voici le Cali équipier d’Olivier de Kersauson ! Avec Rodolphe Jacq, Didier Ragot et d’autres membres de l’équipage, l’Arcachonnais a participé au convoyage puis à la première partie de l’Oryx Quest, la course autour du monde au départ de Doha au Qatar. Hélas pour lui, la course s’est terminée en Australie quand le trimaran gris a dû rebrousser une seconde fois son chemin à la suite de problèmes structurels. De retour en France, il nous raconte son aventure Aventure sur le navire brestois...

Geronimo lors du départ de l’Oryx Quest derrière le catamaran Doha 2006

« Nous sommes partis le 29 décembre au petit matin. Ce n’était pas la folie des grands départs, mais il y avait beaucoup de monde pour nous voir partir en plus des familles. Il est vrai qu’à Brest Brest #brest , Geronimo est un monument. Nous partons accompagnés de l’Alchimist. L’équipage est composé de 11 personnes sur Geronimo et de 5 personnes sur le trimaran à moteur : un cameraman (Christophe Castagne) fera des images sur Alchimist et embarquera avec nous par la suite.

Rapidement nous dégolfons et passons le 1er de l’an au niveau de Gibraltar. La Méditerranée se révèle capricieuse et Alchimist nous remorque à plusieurs reprises. On avance quand même à 13 noeuds en remorque !

Ce convoyage sert de "test" pour une partie de l’équipage qui est à l’essai : je fais partie de ceux-là et je suis agréablement étonné du comportement du bateau. Malgré sa taille et son poids, il est agréable à barrer : ma taille relativement modeste m’empêche cependant de voir tout le temps l’étrave !

Nous fonctionnons avec deux quarts de 6 heures, Olivier étant hors quart. L’ambiance à bord est plutôt détendue, mais studieuse... Le convoyage sert également d’essai pour le mât basculant qui se révèle largement avantageux, surtout au près et au reaching.

Nous passons Suez en trois jours. Jusqu’à Doha, nous rencontrons beaucoup de cargos et de plateformes. Puis nous apprenons que Tony Bullimore s’est fait accoster par des pirates ! Nous pensons avoir franchi le plus dur et pourtant, le lendemain, nous nous faisons arrêté par l’armée Iranienne alors que nous étions pris en remorque par Alchimist. Deux vedettes à moteur arrivent sur nous et ils ne rigolent pas franchement ! On se demande s’ils ne nous prennent pas pour le Waterworld de Kevin Costner ! Nous sommes ainsi stoppés pendant environ 6 heures, officiellement pour vérification d’identité...

Finalement nous arrivons à Doha quelques jours plus tard... Sous la pluie... On se croirait à Brest Brest #brest  ! Nous nous retrouvons au port de commerce car le ponton flottant qui nous était destiné n’est pas vraiment adapté. Il nous reste encore quinze jours pour préparer le bateau pour le départ de l’Oryx Quest et finalement, nous partons à 12 avec Didier Ragot et Olivier de Kersauson hors quart.

Arnaud a pris part à l’Oryx Quest sur le trimaran d’Olivier de Kersauson
Photos Rivacom

Le départ le 5 février se passe dans de bonnes conditions... 12 noeuds de vent. Mais tout se déroule dans l’indifférence des locaux. On commence par un petit parcours avec une bouée à virer sur un bord et après, du louvoyage. Le catamaran mené par Brian Thomson (Doha 2006) croise juste derrière nous, les deux autres sont un peu plus en retrait. Cheyenne prend d’ailleurs un départ assez sage, avec un ris dans la GV...

Le lendemain, on se retrouve dans de la molle ... et les quatre bateaux sont à nouveau ensemble. Qatar 2006 s’échappe et on se met à sa poursuite : un coup il est en tête, un coup c’est nous. On est dans le match et cela fait plaisir à tout le monde à bord ! A plusieurs reprises, nous naviguons ainsi à vue. Cheyenne est un petit peu en retrait depuis qu’il a pris une option Est peu payante. Mais nous sommes confrontés à des conditions assez changeantes et il fait chaud à bord... même deux jours après le passage de l’équateur.

Heureusement nous commençons à aligner des belles journées avec des bons surfs (l’écart n’est jamais supérieur à 120 milles soit 6 heures entre les deux bateaux) jusqu’au moment où Philou se rend compte que le bras tribord avant est fêlé. On opère une petite réparation mais un arrêt est obligatoire... On est déçu et on ne pense qu’à une chose : réparer et repartir ! Ce que nous parvenons à faire 2 jours après notre escale à Fremantle... mais nous avons plus de 1600 miles de retard sur Bullimore, alors troisième de la course. À Fremantle, nous débarquons par la même occasion un équipier blessé et nous ne sommes plus que 11 à bord.

Trois jours plus tard, alors que l’on se remet malgré tout dans la course et que l’on commence à apprécier les couleurs du Sud et les danses des albatros, on constate que le bras bâbord fait des bruits étranges... le bras avant bâbord est délaminé !!! Silence à bord... Olivier, après s’être concerté avec les architectes, décide de rentrer sur Sydney. Fin de la course et de l’aventure Aventure pour nous !

Me voilà donc de retour à Arcachon ! Je navigue dès le lendemain de mon arrivée sur un proto mini 650 Mini 650 #mini650 (mes premiers amours)... et le dimanche sur l’Hydraplaneur d’Yves Parlier (sous sa nouvelle configuration). Bientôt, les choses sérieuses vont reprendre pour moi avec la saison Figaro en solitaire (Generali Solo et Solitaire Afflelou Le Figaro) mais avant, je vais faire le spi ... sur Jeronimo ! Mais cette fois c’est un « J » ! Et pourtant nous serons également 12 à bord ! En tout cas, j’ai hâte de retourner sur ce bel oiseau gris qu’est Geronimo. J’espère que ce sera pour la fin de l’année, afin de finir cette histoire Histoire #histoire qui avait si bien commencé...

Cali »


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