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Vendée Globe • S5

Laurent puis Thomson et Sedlacek abandonnent successivement

Trois premiers abandons sur le tour du monde lors de cette 5e semaine de course

dimanche 12 décembre 2004Christophe Guigueno, Information Vendée Globe

Cinquième semaine "terrible" sur le Vendée Globe. Terrible pour le matériel et pour les skippers. Il y a bien sûr déjà le devenu fameux "Vincent Le Terrible" comme l’a surnommé Jean Le Cam impuissant à ternir derrière lui le skipper de PRB. Il y a le vent terrible évidemment. Les flotte de tête navigue au niveau des 45e Sud et subit tempêtes sur tempêtes. Pour certains comme Le Cam encore lui, un vrac et Bonduelle se redresse sans encombre. Pour d’autres, c’est plus grave. Jean-Pierre Dick a cassé son vit de mulet pour la deuxième fois, Joé Seeten a changé un safran avant de cassé l’autre... Et surtout, trois skippers ont officiellement abandonné : Hervé Laurent après avoir cassé un safran, Alex Thomson pour avoir arraché son vit de mulet et déchiré son pont, Norbert Sedlacek à cause de problèmes de quille pendulaire. Par contre, Conrad Humphreys a repris la route. Une bonne nouvelle au moins !

Dimanche 5 décembre : Jackpot sudiste pour les leaders • abandon d’Hervé Laurent

Jean Le Cam (Bonduelle) est en tête au 29e jour de course devant Vincent Riou (PRB). 35,4 milles d’écart sur la route pour un décalage en latéral nord/sud de 113 milles. Des routes parallèles pour des choix de route quasi-similaires sauf pour ce qui est de la latitude de navigation. Ce léger décalage entre Jean et Vincent a ces avantages et ces inconvénients. Côté Bonduelle : en étant plus sud, Jean parcourt moins de milles que Vincent sur la route, par contre il faut être vigilant et réactif à la venue des systèmes dépressionnaires pour ne pas se trouver sur la bordure sud des tempêtes australes. Sinon, la sanction immédiate serait un vent de face. L’eau est également plus froide et la probabilité de présence de glaces plus importante.

« Je suis sous le choc de la déception... Je ne fais plus partie de la course et cela est dur à avaler » : la phrase est d’Hervé Laurent (UUDS). Contactée à 09 heures 54 ce matin par Hervé, la Direction de Course se faisait l’écho de la décision du skipper d’UUDS d’abandonner le Vendée Globe. Premier abandon sur cette édition 2004 dont Hervé figurait parmi les favoris. « Je me suis rendu compte que j’avais perdu un safran. La mèche de safran est cassée au ras de la coque. Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, je trouvais le bateau volage mais sans plus. Et là, grosse surprise il n’y a plus rien... J’ai du taper quelque chose. C’est vrai que j’avais eu un gros de coup de vent la nuit d’avant. Il y avait beaucoup de bruit... Il y a dû y avoir un choc, un de plus, et je ne l’ai pas entendu... Maintenant le bateau est un peu dangereux. Là, je fais route sur Cape Town, l’aventure Aventure est finie. C’est dommage pour tous mes partenaires. Voir tout s’effondrer pour la casse d’une petite pièce, c’est désolant... Cela faisait un an que je travaillais sur le bateau ! Pour l’instant, je ne sais pas encore ce que je vais faire une fois que j’aurai un safran de rechange. » Et si dorénavant, Hervé est hors-course, il se trouve actuellement à 300 milles dans l’ouest/sud-ouest de Cape Town. Il devrait toucher la cité sud-africaine demain en fin de journée s’il arrive à tenir sa vitesse Vitesse #speedsailing moyenne actuelle qui est de 10 nœuds. Rappelons que si certains bateaux ont des safrans extérieurs, ceux de l’ex-Géodis de Christophe Auguin (vainqueur de l’édition 1996/97) sont intérieurs. Plus difficiles d’accès et plus complexes à réparer, Hervé n’en a pas de secours avec lui et se trouve donc contraint et forcer de se retirer de cette course dont il avait terminé 3e en 1997.

Le safran cassé d’Hellomoto de Conrad Humphreys
Photo Conrad Humphreys

- Vincent Riou (PRB) : « Nous sommes sur un bord tribord depuis hier et nous allons rester comme cela jusqu’à demain. La journée devrait être relativement cool car nous n’avons aucune raison de nous précipiter. J’essaye de plonger le moins possible au sud et je pense remonter un peu demain. C’est bien, j’ai un observateur à un peu plus de 100 milles dans mon sud donc je serais informé s’il voit des glaçons. J’ai eu entre 28 et 32 nœuds cette nuit. Ce matin, j’ai eu entre 32 et 40 nœuds et là, le vent mollit un peu. Ce n’est pas très facile d’avoir la bonne toile mais comme je l’ai dit, cela n’est pas trop grave car nous ne sommes pas trop pressés. Depuis le départ, je n’aurais pas osé imaginer un aussi bon scénario. C’est incroyable car nous cravachons pour être devant mais systématiquement, les bons coups météo sont pour nous. »
- Roland Jourdain (Sill et Veolia) : « Je me suis dit que cela n’allait pas continuer comme cela pour ceux de devant et qu’à mi-course la chance allait tourner. Alors j’attends ! Je me suis fait une de ces frayeurs autrement ! J’étais en train de manœuvrer au niveau de la grand-voile quand un albatros est passé à 15 mètres de moi. Il m’a fait une de ces peurs ! Et puis, s’en était un élevé aux hormones, il avait un bec aussi grand que mon avant-bras ! »
- Sébastien Josse (VMI) : « Depuis hier, je suis au près. Je suis dans 30 nœuds de vent sous deux ris et ORC. Cela est en train d’adonner et je pense que ce soir cela sera bon pour nous. Mon standard F est bien out mais je reçois mes fichiers météo et mes mails par Iridium, c’est un peu plus long mais cela marche... j’ai une bonne voix car j’ai réussi à bien dormir et à bien manger. J’ai arrêté de grignoter et là, je viens de me faire une bonne blanquette de veau ! Mais côté nourriture, je me suis gavé comme un gros cochon et vous voulez savoir ce que je vais manger ce soir ? Je vais me faire paella et confit de canard en même temps ! ».
- Raphaël Dinelli (Akena Vérandas) : « Les conditions de navigation ont été très dures avec 50 nœuds de vent réel, au près serré dans du gros temps. Le bateau tapait tellement que mon bas étai en inox a pété. Je me suis mis à sec de toile et j’ai du faire une opération commando. La réparation que j’ai faite a cassé... Pour l’instant je n’ai pas de solution de rechange. Je suis en train de payer le manque de préparation. Une semaine de plus aux Sables m’aurait permis de mettre du textile à la place de ce bas étai en inox... ».

• CLASSEMENT DU 05/12/04 15:00 GMT (16H00 PARIS)

Rg Nom Skipper Dist Arr Ecart Vmg Vit moy Cap moy
- 1 BONDUELLE JEAN LE CAM 15779,2 0,0 13,6 14,1 95
- 2 PRB VINCENT RIOU 15814,6 35,4 15,7 16,4 95
- 3 SILL ET VEOLIA ROLAND JOURDAIN 16350,6 571,4 12,8 12,9 112
- 4 VMI SEBASTIEN JOSSE 16500,5 721,3 14,4 14,7 133
- 5 ECOVER MIKE GOLDING 16590,4 811,2 14,3 14,3 117
- 6 VIRBAC-PAPREC JEAN-PIERRE DICK 17129,2 1350,0 10,7 15,7 80
- 7 TEMENOS DOMINIQUE WAVRE 17147,6 1368,4 11,4 11,9 145
- 8 SKANDIA NICK MOLONEY 17185,5 1406,3 5,8 14,6 63
- 9 PRO-FORM MARC THIERCELIN 17196,8 1417,6 12,9 13,5 146
- 10 ARCELOR DUNKERQUE JOE SEETEN 17310,6 1531,4 14,9 14,9 130
- 11 VM MATERIAUX PATRICE CARPENTIER 17531,7 1752,5 10,5 11,9 104
- 12 OCEAN PLANET BRUCE SCHAWB 17548,5 1769,3 10,4 10,9 115
- 13 HELLOMOTO CONRAD HUMPHREYS 17565,7 1786,5 7,4 8,5 105
- 14 UUDS HERVE LAURENT 17571,9 1792,7 8,0 10,6 91
- 15 HUGO BOSS ALEX THOMSON 17737,2 1958,0 2,8 5,1 76
- 16 ROXY ANNE LIARDET 17838,5 2059,3 7,4 7,5 123
- 17 MAX HAVELAAR BEST WESTERN BENOIT PARNAUDEAU 17923,2 2144,0 10,0 10,1 141
- 18 BENEFIC KAREN LEIBOVICI 17967,3 2188,1 2,9 3,3 103
- 19 AKENA VERANDAS RAPHAEL DINELLI 17993,1 2213,9 4,4 5 105
- 20 BROTHER NORBERT SEDLACEK 18235 2455,8 9,8 10 124


Lundi 6 décembre : Avarie de quille pour Norbert Sedlacek • Problèmes d’énergie pour Jean-Pierre Dick • Les deux premiers sont à 430 milles dans l’ouest des Iles Kerguelen

A 17h20 (heure française), la Direction de Course du Vendée Globe a reçu un appel téléphonique en provenance du bateau Brother de Norbert Sedlacek. Le bateau du concurrent Autrichien se trouvait alors à 920 milles du port de Cape Town, Afrique du Sud. Norbert déclarait au cours de cette communication Communication #Communication par téléphone que la quille de son monocoque est endommagée et pourrait se désolidariser de la coque.

C’est le support arrière de la quille qui est cassé. Pour l’instant, la quille est reliée, mécaniquement à la coque. Norbert pense que cette avarie est due au très gros mauvais temps que les concurrents ont affronté au cours des dernières 48 heures de course.

Pendant ce temps, Jean Le Cam (Bonduelle) est toujours en tête devant Vincent Riou (PRB). Une avance de 43 milles au pointage de 16 heures ce jour. « Dans les prochains jours, cela va revenir par l’arrière » déclarait ce matin Vincent à son équipe à terre. « Je pense que Bilou (Ndlr Jourdain)et Jojo (Ndlr Josse)peuvent revenir à 300 milles de nous. En ce moment, j’ai 18 nœuds de vent. J’en profite pour faire un peu de ménage. Il s’agit simplement de gérer cette zone de transition et le passage de la dorsale ». Car en effet, si la tendance du moment est de courber l’échine pour les deux bateaux de tête et de passer une zone de transition, c’est le groupe mené par Roland Jourdain (Sill et Veolia) avec Sébastien Josse (VMI) et Mike Golding (Ecover) qui profite des bons effets d’une dépression pour tenter de recoller les morceaux.

Hervé Laurent est le premier à jeter officiellement l’éponge lors de ce Vendée Globe 2004
Photo : HL / UUDS

J - quelques heures maintenant pour Conrad Humphreys (Hellomoto) qui à 16 heures se trouvait à environ 54 milles de la côte sud-africaine. Conrad se rendra à Simonstown pour effectuer son changement de safran. Un changement qu’il n’attaquera que demain matin car il ne souhaite pas aborder la côte de nuit sous voiles seules et donc peu manoeuvrant. Il n’entrera qu’au lever du jour. « Je n’ai jamais changé un safran sur l’eau avant. C’est possible avec un plongeur et deux personnes mais là, je serai seul. J’ai aussi quelques dommages sur la quille après avoir heurté un OFNI, mais je pense sans gravité. Je pense en avoir pour soixante heures environ. J’ai réfléchi à toute l’opération pour que ce soit clair dans ma tête... ». Il faut savoir que cette fameuse opération est loin d’être simple pour un homme sans assistance puisque le safran de Conrad pèse... 80 kilos. Il va devoir le porter, y attacher un cordage et le mettre à l’eau, enlever la barre puis l’ancien safran, superviser l’alignement avant de faire glisser le nouveau safran dans son logement. Une opération sous haute surveillance où Conrad va devoir se mettre à l’eau.

- Dominique Wavre (Temenos) : « J’ai un peu levé le pied cette nuit, je dois être à 13 ou 14 nœuds de moyenne. Ma trajectoire est assez propre. Nous sommes au tout début des choses sérieuses... Les nuits sont assez courtes avec un jour qui se couche vers 19/20 heures et qui se lève vers 4 heures du matin. Par contre l’eau n’est pas très chaude et le sentiment d’être en été ici n’est pas évident quand on voit le ciel plombé, la mer, les grains... C’est un été relatif ! J’ai une entrée d’eau à l’entrée du cockpit assez casse-pieds que je ne pourrais soigner que dans la pétole. Le problème, c’est que je ne sais pas où je peux la trouver ici ! Je dois enlever en gros une dizaine de seaux toutes les deux heures, cela doit faire 100 litres/heure à peu près. Mais ce n’est pas un gros souci. C’est un petit désagrément seulement ! »
- Patrice Carpentier (VM Matériaux) : « Aujourd’hui on a un vent assez mou et très très instable de l’ordre de 10/15 nœuds et plus ou moins de sud. Mais cela n’arrête pas de fluctuer. La vitesse Vitesse #speedsailing du bateau est de 7 à 13 nœuds mais les conditions sont assez faciles par rapport à ce que l’on a connu. Nous avons été énormément secoués avec un vent de face et une mer dans tous les sens. L’anticyclone de Sainte-Hélène ne nous a fait que du mal ! Hervé était dans le coup... Cela a été très dur. C’était dément... Tout était contre nous, le vent, la mer. Je n’arrivais pas à marcher sur le pont tellement il y avait d’à-coups. Avec sa carène plate, le bateau ricochait dans tous les sens. C’était l’enfer, tu prenais un ris, tu étais bien et d’un coup tu avais 50 nœuds, le bateau au tapis... Je n’ai pas souvenir d’avoir connu cela. Du vent violent oui, mais pas changeant comme cela ! Pour ce qui est de Jean-Pierre et de son avarie, j’ai connu cela à la verticale de la Nouvelle-Zélande où j’ai dû être à la barre. J’y pense quand je suis confronté à des situations difficiles car c’est une des choses les plus dures que j’ai pu vivre. Vraiment je pense à lui car cela va être difficile... ».
- Bruce Schwab (Ocean Planet) : « Je suis très heureux d’être enfin sorti de la grosse mer. J’ai perdu le contact avec le groupe de Nick (Moloney) en descendant un peu trop tôt dans le sud. Je me suis fait rattraper par la dépression et j’ai perdu pas mal de terrain. Bien joué Nick ! Je dois faire attention à ne pas me laisser griser par la vitesse. Les modifications apportées cette année au bateau me satisfont grandement. Je crois qu’à certaines allures, je rivalise avec des bateaux plus larges et plus modernes. A grande vitesse, la quille hurle. C’est à la fois effrayant et très stressant. Si la météo n’a pas été propice à jouer de la guitare, j’ai en revanche composé quelques morceaux de blues... »
- Mike Golding (Ecover) : « Le bateau va bien et je regarde à présent comment la situation va évoluer du côté de Bonduelle. Aujourd’hui est une bonne journée pour refaire un peu de notre retard. Mais les leaders évoluent dans un autre système. Il faut espérer qu’ils se fassent un jour bloquer par une dorsale. Le bateau va vraiment bien. Je regrette les casses survenues parmi les concurrents, surtout Hervé Laurent et Conrad Humphreys. J’admire leurs efforts pour rester en course. C’est cela l’esprit du Vendée Globe. »
- Karen Leibovici (Benefic) : « Cela fait 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures que je suis à 2 nœuds et cela va être encore difficile pour les prochaines 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures . J’essaye de descendre le plus au sud pour trouver de la pression. C’est vrai que dans ces conditions, ce n’est pas facile de naviguer... Cela fait un mois que nous sommes partis et je n’ai pas bien dormi ces derniers jours. Je suis un peu fatiguée mais depuis hier, je fais du surplace... Je vais bien finir par descendre dans le sud quand même ! »


Mardi 7 décembre : Alex Thomson annonce son abandon officiel • Norbert Sedlacek menacé de perdre sa quille • Conrad Humphreys et Hervé Laurent à l’abris

Après l’abandon dimanche dernier d’Hervé Laurent (UUDS), Alex Thomson (Hugo Boss) a fait part, lors de la vacation, de son retrait de la compétition. Quant à l’autrichien Norbert Sedlacek (Brother), s’il ne parle pas d’abandon, il peut perdre à tout instant la quille de son bateau... La physionomie de la course a bel et bien basculé à l’entrée de cette cinquième semaine de mer. Hormis les cinq derniers du classement, tous naviguent désormais dans l’Océan Indien et flirtent avec les 40e rugissants. Au programme, un long chapelet de dépressions qui circulent sur un couloir assez nord, ce qui rallonge d’autant la route.

Lors de la vacation, le skipper d’Hugo Boss a annoncé son retrait de ce Vendée Globe. Depuis son avarie survenue dans la matinée du jeudi 2 décembre, Alex cogitait pour essayer de trouver une solution pour réparer son trou béant sur le pont et surtout pour re-fixer le support de son vis de mulet. Après maintes consultations avec son équipe à terre et avec le cabinet d’architecture Marc Lombard qui a dessiné et conçu le bateau, Alex a donc du se rendre à l’évidence. Une réparation de fortune était envisageable, mais sa tenue dans le temps beaucoup moins. La compression créée par la bôme est, à cet endroit, conséquente et demande une réparation « aux petits oignons ».

- Norbert Sedlacek (Brother) : « Je marche à 5/6 nœuds mais cela reste dangereux. Si la mer devient forte, je risque de perdre ma quille. Je suis désolé pour toutes les personnes qui m’ont aidé dans cette aventure Aventure ... »
- Marc Thiercelin (Pro-Form) : « J’ai été ralenti puisque j’ai affalé la grand-voile pour changer trois chariots de grand-voile qui étaient cassés. Je suis au près, dans des vents faiblissants, voir faiblards. Je ne peux pas descendre pour l’instant en latitude et je rentre dans une phase plus incertaine ».
- Alex Thomson (Hugo Boss) : « C’est une situation impossible pour moi. Il fallait que je réagisse d’une manière responsable. Je ne peux pas mettre la vie des autres en danger. C’est bizarre d’avoir voulu aussi fort quelque chose et que cela se termine d’un coup. Si je résume mon Vendée Globe, cela a été une expérience étonnante et superbe, surtout au début... ».


Mercredi 8 décembre : Plus que 18 skippers en course • 13,26 nœuds de vitesse moyenne pour les leaders • Poupon : « A chaque fois, le Vendée Globe écrit un scénario fabuleux »

Les deux premiers sont passés cette nuit au nord des îles Kerguelen, avec un passage très près de la côte pour Jean Le Cam (Bonduelle). « Moi, je suis allé tout droit, c’est lui qui se recale derrière moi... ». Vincent Riou (PRB) peut être fier de son coup alors que le rythme dans les prochains jours va à nouveau flirter avec les 350/360 milles quotidien (15 nœuds de moyenne). « Là, le vent a molli, c’est tranquille, une journée de transition un peu calme et demain c’est reparti. On ne va pas traîner jusqu’au cap Leeuwin ». Soit un passage possible dans la journée de lundi prochain. Ce qui ferait exploser une nouvelle fois les scores ! La tête de flotte a pour l’instant près de cinq jours d’avance sur le parcours effectué il y a quatre ans par Michel Desjoyeaux. Ce dernier avait tenu 11,94 nœuds de moyenne sur l’ensemble du parcours et Vincent a, pour l’instant, une moyenne de 13,26 nœuds. Soit plus d’un nœud de gagné ! Pour atteindre le chiffre chargé d’histoire Histoire #histoire des 80 jours, il convient d’appuyer encore un petit peu sur l’accélérateur afin d’obtenir 13,5 nœuds de moyenne sur la route théorique...

Philou le retour ? Philippe Poupon était présent aujourd’hui à la vacation en ce 32e jour de course. Un clin d’œil puisque Philou, lors de son 32e jour de mer, s’était retrouvé avec son Fleury Michon couché sur l’eau, dans un équilibre parfait. Il n’était pas encore dans l’Océan Indien et, après 36 heures passées à califourchon sur sa coque, c’est Loïck Peyron qui était venu le tirer de ce très mauvais pas. C’était bien sûr lors de la première édition. « A chaque fois, le Vendée Globe écrit un scénario fabuleux ». Philou, troisième lors de la deuxième édition, dit suivre au jour le jour la course et a fini par lâcher un « scoop ». L’envie d’être au départ dans quatre ans le démange sérieusement. Bientôt un retour « aux affaires » pour Maître Poupon ? Il s’est entretenu bien sûr avec Anne Liardet (Roxy) qui officie à la barre de son ancien bateau, bateau qui est d’ailleurs le seul à avoir pris le départ de toutes les éditions du Vendée Globe. « Anne, je vois que le bateau tient toujours la route, qu’il n’est pas sur la tranche ». « C’est un brave celui là, répond la navigatrice. On s’entend très bien tous les deux ».

- Roland Jourdain (Sill et Veolia) : « Je bricolais sur le pont quand j’ai vu 3 baleines à une cinquantaine de mètres de moi. Et puis j’ai vu après un autre souffle. Y avait du monde dans les parages et on pense tout de suite à ses appendices...J’aime pas trop ça ».
- Sébastien Josse (VMI) : « J’ai chaud aux fesses, faut accélérer j’ai pas le choix. Un derrière qui pousse (Ecover NDLR), l’autre devant qui perd du terrain (Sill et Veolia), celui du milieu ne peut qu’être motivé ».
- Anne Liardet (Roxy) : « Je suis dans la pétole. J’aurai du descendre encore plus sud. J’ai fait une petite erreur. Pas trop grave, une dépression arrive cette nuit ou demain matin ».
- Vincent Riou (PRB) : « J’ai toute l’excitation d’être dans la tête de course. Cela permet de faire passer les petits moments de cafard. Des fois, on aimerait bien être à la maison...J’ai une cinquantaine d’oiseaux derrière qui font un magnifique ballet ».

• CLASSEMENT DU 08/12/04 15:00 GMT (16H00 PARIS)

Rg Nom Skipper Dist Arr Ecart Vmg Vit moy Cap moy
- 1 PRB VINCENT RIOU 14896,5 0,0 9,4 10,5 78
- 2 BONDUELLE JEAN LE CAM 14957,9 61,4 7,0 8,1 74
- 3 SILL ET VEOLIA ROLAND JOURDAIN 15338,0 441,5 13,1 15,2 73
- 4 VMI SEBASTIEN JOSSE 15480,4 583,9 12,6 13,9 81
- 5 ECOVER MIKE GOLDING 15521,7 625,2 13,5 14,6 83
- 6 TEMENOS DOMINIQUE WAVRE 16180,3 1283,8 13,0 15,4 84
- 7 VIRBAC-PAPREC JEAN-PIERRE DICK 16198,6 1302,0 13,7 15,8 147
- 8 SKANDIA NICK MOLONEY 16414,0 1517,5 8,4 12,4 73
- 9 PRO-FORM MARC THIERCELIN 16506,8 1610,3 11,1 11,8 104
- 10 ARCELOR DUNKERQUE JOE SEETEN 16567,0 1670,5 16,2 16,3 126
- 11 OCEAN PLANET BRUCE SCHAWB 16841,7 1945,1 8,4 10 91
- 12 VM MATERIAUX PATRICE CARPENTIER 16873,1 1976,6 13,9 15,5 101
- 13 ROXY ANNE LIARDET 17224,8 2328,3 2,5 2,6 118
- 14 MAX HAVELAAR BEST WESTERN BENOIT PARNAUDEAU 17330,9 2434,4 6,7 6,7 130
- 15 HELLOMOTO CONRAD HUMPHREYS 17409,3 2512,7 0,0 0 270
- 16 BENEFIC KAREN LEIBOVICI 17508,2 2611,7 8,6 8,8 117
- 17 AKENA VERANDAS RAPHAEL DINELLI 17562,8 2666,3 5,7 6,2 152
- 18 BROTHER NORBERT SEDLACEK 17838,9 2942,4 4,7 7,2 83
- ABD HUGO BOSS ALEX THOMSON
- ABD UUDS HERVE LAURENT


Jeudi 9 décembre : Norbert Sedlacek officialise son retrait de la course • Conrad Humphreys paré à appareiller • La course continue pour Joé Seeten

Le Vendée Globe a l’habitude des belles histoires. Joé Seeten (Arcelor Dunkerque), en remplaçant en pleine mer son safran cassé suite à un choc violent, vient d’en écrire une qui laisse pantois d’admiration. Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) n’est pas en reste et montre à tous que le gaspillage d’énergie est un combat pas perdu d’avance. En route sous la bannière du commerce équitable, Benoît Parnardeau (Max Havelaar/Best Western) respire le bonheur d’être en mer, tout comme ses compagnes Anne Liardet (Roxy) et Karen Leibovici (Benefic). Dès demain, tous vont naviguer dans l’océan indien et vont connaître à leurs tours le froid et le vent lourd des 40e rugissants. Un océan Indien musclé, avec une grosse dépression qui va cueillir dès cette nuit la tête de course.

Conrad a réussi à enlever son safran endommagé avant de placer celui de secours
Photo C.Humphreys / O6T

Hier soir mercredi, vers 22h35, le skipper d’Arcelor Dunkerque prévient la direction de course que son safran tribord est endommagé... Aujourd’hui jeudi, 11h45, Joé Seeten répond à la vacation, comme si de rien était... « C’est reparti. J’ai du en tout m’arrêter une vingtaine de minutes le temps de remettre un safran ... ».

- Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) : « C’est incroyable ce qu’on peut gaspiller comme énergie. Je suis assez optimiste sur mes chances d’arriver aux Sables d’Olonne uniquement avec mes panneaux solaires. Il va falloir que je barre au moins 4 à 5 heures par jour, surtout en sortie de nuit... »
- Dominique Wavre (Temenos) : « L’homme est emmitouflé jusqu’au cou. C’est froid, cela secoue et ça va vite. Le bateau est sous l’eau la moitié du temps, tendance sous-marin. Le cockpit est rempli d’eau. Quand on va dehors, on fait tout le plus rapidement possible ».
- Vincent Riou (PRB) : « La nuit dernière, on était dans la pétole, voiles pendantes. Cela ne repose pas le bonhomme, mais les nerfs. Le petit temps, c’est quand même moins stressant ».


Vendredi 10 décembre : Conrad Humphreys a repris la mer depuis 9h00 • Dominique Wavre a repéré un nouvel iceberg • Problèmes de communication Communication #Communication satellitaire pour Le Cam

Si ce n’est Conrad Humphreys (Hellomoto) qui a quitté ce matin l’Afrique du Sud et Marc Thiercelin (Pro-Form), le seul a avoir adopté une route très nord, les quinze autres skippers naviguent au cœur des 40e rugissants. A ces latitudes, le flux perturbé d’ouest est largement installé sur tout l’Océan Indien et pousse à belle allure les 60 pieds monocoques. Pour les cinq premiers, l’archipel des Kerguelen n’est déjà plus qu’un souvenir, bon pour Roland Jourdain (Sill et Veolia), mauvais pour Jean Le Cam (Bonduelle). Ce groupe de cinq va être plus durement secoué que les autres avec le passage d’une dépression de belle facture. Elle devrait engendrer, dès cette nuit, des vents forts, mais surtout une mer grosse, avec des creux de 8 à 10 mètres.

« Cela se passe mal. Il est dans la courbure de la dépression, il s’est barré ». Jean Le Cam (Bonduelle) ne peut que constater que « Vincent le Terrible » a réussi à tenir une meilleure cadence que lui. En 24 heures, Vincent Riou (PRB) a tout simplement augmenté son avance de 29 milles. « Nous venons de passer la nuit à flirter avec la dépression. On va ouvrir les écoutes au fur et à mesure. Le seul problème est que nous allons être obligés de faire des zigzags ». Pas de bascules franches du vent à l’horizon, les marins vont être obligés de « tirer » des bords de largue pour faire cap à l’est, l’allure de plein vent arrière étant depuis longtemps proscrite sur ce type de bateau. « L’idéal, c’est quand nous sommes entre 110 et 130° du vent réel, avec 2 ris dans la grand-voile, trinquette et 28 à 35 nœuds de vent. Là, cela glisse tout seul, en toute sécurité et je sais que battre le record Record #sailingrecord de 460 milles en 24 heures ne pose aucun problème avec ce type de conditions ». Ce record Record #sailingrecord est tout sauf un objectif pour le leader qui vise une toute autre performance... Un son de cloche entièrement partagé par Roland Jourdain (Sill et Veolia) qui attend tranquillement le moment de pouvoir jouer un coup pour combler ces 379 milles de retard. « Ici, on gère avant tout sa propre boutique. On regarde ce que fait le voisin mais ce n’est pas l’heure de jouer son va-tout ». Avec des creux de 8 à 10 mètres, un vent qui pourra monter « dans les tours » à plus de 50, voir 55 ou 60 nœuds, l’ambiance sera en effet plus à la « survie » qu’à la régate alors que 17 des 20 inscrits au départ viennent de boucler leur 33e jour de mer.

- Patrice Carpentier (VM Matériaux) : « Je suis sous reacher et 1 ris, le vent vient de basculer à l’ouest pour 20 nœuds. C’est encore printanier là où je suis. Hier, il n’y avait pas de vent, cela m’a permis d’avoir une conversation avec une famille albatros. Je les entendais caqueter, ce qui n’arrive jamais d’habitude ».
- Anne Liardet (Roxy) : « Un bateau, il y a les voiles, mais il y a aussi l’énergie. Faut faire attention. Si le vent molli comme je le pense, je vais re-fixer mes écoutes de Solent mais aussi faire la vidange de mon moteur. Mon mécano en chef, Yann (Mérour NDLR), m’a dit qu’il fallait faire une vidange tous les mois... ».
- Roland Jourdain (Sill et Veolia) : « Je suis passé hier à 20 milles sous le vent des Kerguelen. C’était magnifique, avec des trouées de soleil sur la neige Neige #snow et les montagnes. J’ai eu droit aussi à la chasse de manchot dans mon sillage. C’est des rêves de gamin... C’est génial ».
- Sébastien Josse (VMI) : « J’ai un gros grain noir qui me poursuit, il va falloir faire vite. C’est comme cela depuis deux heures. Le vent passe de 25 à 35 nœuds. Il y a encore du soleil et la mer est comme une grosse mer d’alizé ».
- Jean Le Cam (Bonduelle) : « Quand tu es chez toi, tu préfères qu’il fasse beau plutôt qu’il pleuve. Et plus il pleut, plus tu as envie qu’il fasse beau. Et bien là, c’est pareil. Dans deux heures, cela va devenir chaud. Dans trois heures, ce sera plus chaud encore...Cela devient habituelle ».
- Vincent Riou (PRB) : « J’ai eu 50 nœuds de vent, sous trinquette seule, en entrant dans l’Indien. Je ne sais pas si cette fois cela va être plus fort. C’est difficile à dire. En dessous de 7 nœuds de vent et au dessus de 35 nœuds, la marge d’erreurs sur les fichiers devient importante. »


Samedi 11 décembre : Joé Seeten poursuivi par la malchance, les leaders par la tempête !

Le message a été reçu par la direction de course ce jour à 16H50 : « Suite à un choc, survenu ce samedi à 15h (Paris) Arcelor Dunkerque a cassé son safran bâbord. La mèche est ok mais la pelle est fortement endommagée ». Comble de malchance pour Joé Seeten qui, rappelons-le, avait cassé son safran tribord (droit) dans la nuit de mercredi à jeudi dernier. Le Dunkerquois avait remplacé le safran endommagé jeudi 9 dans la matinée et voilà qu’aujourd’hui, il vient de percuter de nouveau un OFNI (Objet Flottant Non Identifié) au large des îles Crozet. Joé étudie maintenant les diverses possibilités qui se présentent à lui : soit faire route vers les Iles Crozet, soit vers l’Afrique du Sud, soit étudier une réparation menée à bord. Arcelor Dunkerque se trouve actuellement à 30 milles des Iles Crozet. On rappelle bien que la réparation faite par Joé Seeten, jeudi matin, portait sur le safran tribord !

Le grand Sud est bien fidèle au rendez-vous ! Le vent a pris du coffre comme prévu et la tête de la flotte a fait le dos rond, bien calée, sur cette autoroute de l’Est qui, de temps en temps, assène des coups de butoir ambiance sorties de route. « Je me suis fait un départ au lof, et pour récupérer la situation, l’affaire a été délicate » lâche Jean Le Cam (Bonduelle) à la vacation du jour. Et à l’entendre, il est vraiment satisfait de la manière dont s’est terminée cette acrobatie bien imprévue. « Je me suis retrouvé en travers de la vague, je me suis mis à la barre, j’ai débrayé le pilote, j’ai abattu et je me suis retrouvé bien malin, collé à la barre. Fallait réduire, mais je ne pouvais pas lâcher la barre, parce que quand t’es en vrac, la barre est dure comme du béton. J’ai attendu un peu, j’ai remis le pilote et j’ai roulé la voile. Et crois moi, dans ces cas là, tu roules vite ! ».

- Vincent Riou (PRB) : « Il faut s’accrocher et faire un maximum de milles pour sortir de là. Jean avance bien. Il est revenu mais je fais ma route. Ce n’est pas le moment d’appuyer sur l’accélérateur juste parce que Jean revient. Il doit porter un peu plus de toile. Mais cela peut également dépendre des grains rencontrés. C’est le genre de journée où il faut naviguer tranquille et se détacher de la concurrence. »

- Jean Le Cam (Bonduelle) : « Là c’est la baston, avec un grand B. Quand lesrafales arrivent, ça fait drôle, t’as vite fait de partir au tapis ! Plus tu vas dans le sud et plus il y a d’air et tout à coup ce matin, j’ai eu beaucoup d’air ! »

- Nick Moloney (Skandia) : « Il y a beaucoup de vent pour le moment avec une mer formée. J’ai 36 nœuds de vent et je suis sous grand voile à deux ris trinquette. J’attends beaucoup de vent pour les deux ou trois prochains jours... Dans deux jours, je devrais avoir 55 nœuds de vent peut-être. A chaque fois que je suis venu ici lors de la Whitbread ou du Trophée Jules Verne, cela a toujours été dur... Je ne suis pas très satisfait de moi-même, je suis assez frustré. Après les Kerguelen, je commencerai à penser à l’Australie. Je regarderai vers le Nord assez souvent. Ce sera au moment de Noël et ce sera vraiment bizarre pour moi d’être au large alors que ma famille sera là-bas ! ».

- Mike Golding (Ecover) : « J’atteins assez souvent 24 nœuds même si je n’ai pas autant de vent. Je ne suis pas très enclin à remettre de la toile parce que je ne veux pas répéter le scénario de cette nuit avec des vagues phénoménales. On avance toujours aussi bien. Quand ça atteint cette démesure, le but du jeu Jeu #jeu est de ne rien casser. Casser quoique ce soit dans ces conditions serait trop dur. »


Dimanche 12 décembre : Joe Seeten est au mouillage à l’île aux Cochons • 13 nœuds sur 24 heures pour les leaders

Victime hier après-midi d’un choc sur son safran bâbord, Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) est venu se mettre à l’abri en mouillant sous le vent de l’île aux Cochons, à l’ouest de Crozet. Joé va tout mettre en œuvre pour essayer de poursuivre son aventure mais rappelons que le dunkerquois a déjà utilisé son safran de secours, mise en place dans la journée de jeudi dernier. Le seul changement au classement de ce matin 4 heures est la prise de la 13e place par Benoît Parnaudeau (Max Havelaar Best Western) qui a doublé cette nuit Anne Liardet (Roxy). Les premiers sont à 700 milles de la longitude du cap Leeuwin, le deuxième grand cap du tour du monde après celui de Bonne Espérance et avant le très célèbre Cap Horn. Un passage prévu dans la nuit de lundi à mardi.

CLASSEMENT DU 12/12/04 10:00 GMT (11H00 PARIS)

Rg Nom Skipper Dist Arr Ecart Vmg Vit moy Cap moy
- 1 PRB VINCENT RIOU 13848,9 0,0 12,8 12,8 82
- 2 BONDUELLE JEAN LE CAM 13889,0 40,1 13,5 13,8 73
- 3 SILL ET VEOLIA ROLAND JOURDAIN 14129,2 280,3 17,0 17,3 82
- 4 VMI SEBASTIEN JOSSE 14234,2 385,3 17,3 17,6 82
- 5 ECOVER MIKE GOLDING 14261,6 412,7 17,3 17,7 77
- 6 TEMENOS DOMINIQUE WAVRE 14880,8 1031,9 13,3 13,7 117
- 7 VIRBAC-PAPREC JEAN-PIERRE DICK 14934,7 1085,8 -0,1 7,2 13
- 8 SKANDIA NICK MOLONEY 15234,8 1385,9 14,8 14,9 115
- 9 PRO-FORM MARC THIERCELIN 15710,5 1861,6 10,3 10,4 111
- 10 ARCELOR DUNKERQUE JOE SEETEN 15805,0 1956,1 0,1 0,1 90
- 11 VM MATERIAUX PATRICE CARPENTIER 15990,1 2141,2 8,1 10,8 75
- 12 OCEAN PLANET BRUCE SCHAWB 16076,1 2227,2 9,8 11,6 85
- 13 MAX HAVELAAR BEST WESTERN BENOIT PARNAUDEAU 16334,4 2485,4 13,2 13,9 98
- 14 ROXY ANNE LIARDET 16373,7 2524,8 10,2 11,6 90
- 15 BENEFIC KAREN LEIBOVICI 16655,5 2806,6 10,2 11,8 92
- 16 AKENA VERANDAS RAPHAEL DINELLI 16690,9 2842,0 11,4 12,9 95
- 17 HELLOMOTO CONRAD HUMPHREYS 17058,5 3209,5 11,2 11,2 131
- ABD HUGO BOSS ALEX THOMSON
- ABD UUDS HERVE LAURENT
- ABD BROTHER NORBERT SEDLACEK



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