BMW Racing et K-Challenge prennent la mesure du plan d’eau avant le début des régates officielles

Photo : C.Borlenghi /America’s Cup

Il faudra s’y faire, de 2004 à 2007, on ne verra pas Russell Coutts à la barre d’un Class America. En désaccord avec Bertarelli et Michel Bonnefous (AC Management), le Kiwi a été renvoyé du défi Alinghi. Le skipper-barreur qui a gagné les trois dernières éditions de la Coupe de l’America est par la même occasion interdit de s’engager dans un autre syndicat grâce au, ou à cause du, nouveau règlement.

Les stars à Marseille seront donc les bateaux et leurs armateurs. On retiendra donc surtout que, pour ce premier show America : manqueront deux challengers officiellement déclarés ; seront présents deux challengers basés en France, mais non officiels encore (faute de budget) ; et que surtout, vont s’opposer l’ancien détenteur de la Coupe, le détenteur actuel et le probable futur gardien de la fameuse aiguière d’argent.

Le futur, l’actuel et l’ancien...

Depuis leur défaite en finale de la Louis Vuitton Cup, les Américains d’Oracle BMW Racing, ont inversé leur nom, donné plus de pouvoir à Chris Dickson et ils n’ont pas arrêté de s’entraîner. Seuls face à Alinghi lors de la régate qui s’est déroulée à Newport, ils ont écrasé le défi suisse déjà amputé de Russell Coutts. BMW Oracle Racing, puisque tel est son nouveau nom, fait d’ores et déjà figure de grand favori. Le syndicat de Larry Ellison est d’ailleurs le Challenger of Record Record #sailingrecord , soit le premier des teams à défier Alinghi pour 2007. Il est donc leur adversaire numéro un et la régate de Marseille devrait confirmer leur actuelle suprématie sur le monde impitoyable de la Coupe de l’America.

Face à cet unique défi américain, Alinghi reste la valeur étalon. Pourtant, l’affaire Coutts a dû laisser de graves séquelles au sein de l’équipe. Après la victoire, Ernesto Bertarelli avait scindé ses hommes en deux camps. Michel Bonnefous s’est vu confier l’AC Management, chargé de l’organisation Organisation #organisation sportive de la 32^e Cup. Russell Coutts était quant à lui chargé de l’équipe sportive d’Alinghi. Coutts parti, il reste une poignée de Néo Zélandais qui avaient suivi leur chef de file lors de la "trahison" vis à vis du Team New Zealand. Les voilà orphelins et sans doute démotivés. A Peter Holmberg le soin désormais de remotiver les troupes pour défendre avec honneur l’image de la Suisse dans la Coupe de l’America.

Le troisième grand défi présent à Marseille est Emirates Team New Zealand. Autre affaire récente qui a retentit il y a peu : l’histoire Histoire #histoire du prêt de 10 millions de dollars de la part de Bertarelli au syndicat désormais mené par Grant Dalton. S’il était difficile d’imaginer une prochaine Coupe de l’America sans le vainqueur des éditions 1995 et 2000, on peut voir dans cette attitude la crainte pour le milliardaire suisse d’un certain manque de concurrence sérieuse à Valence en 2007. Reste que Dalton a trouvé un partenaire de taille avec la compagnie aérienne des Emirats Arabes Unis et que le défi des Blacks est à nouveau en route pour une nouvelle campagne.

Deux défi français

Côté français, deux syndicats sont encore d’actualité. Loïck Peyron a laissé tombé, faute de budget et Bertrand Pacé a donc rejoint les couleurs du Golden Gate Yacht Club après une campagne sous les couleurs néo zélandaises. Restent les K et les Yaka.

Honneur aux persévérants. Luc Gélusseau, Pierre Mas et Benoît de Lesquen sont toujours présents. Lancés en 1996, les ex-Yaka, puis 6^e Sens, puis Areva, s’appellent désormais Le Défi. Ils ont laissé l’orange puis le jaune fluorescent pour le rouge. Au moins, on peut leur reconnaître un forte motivation à qui il ne manque que les moyens financiers pour se mettre au niveau des meilleurs. Mais pour ce premier challenger français, trouver un partenaire qui a les reins assez solides pour se lancer dans un tel défi, semble être mission impossible. Marseille est peut-être pour eux une dernière chance de se montrer pour séduire et obtenir de quoi tenir encore un peu.

L’autre défi, basé à Marseille, est plus un syndicat international qu’une véritable équipe tricolore. Lancé en 2002 par les Kandler père et fils, le K-Challenge espérait réunir des fonds de l’industrie aéronautique. Mission difficile mais pas encore échouée. Pour l’Act 1, Thierry Péponnet, le barreur, dispose enfin d’une machine, l’ancien Team New Zealand. C’est un vieux Class America mais comme pour les Lorientais du Défi, le plus important désormais est de se montrer. Il n’y aura sûrement pas de place pour deux syndicats français à Valence. Alors la régate dans la régate continue entre les deux équipes.

Le petit nouveau et deux absents

Avec Russell Coutts hors jeu Jeu #jeu , l’apparente suprématie des Américains de BMW Oracle Racing et le peu de défis disposant de finances suffisantes pour contrer les trois leaders, la prochaine Coupe de l’America s’annonçait bien morose. Heureusement, le défi Shosholoza est là ! Il vient apporter une touche de couleur et de nouveauté sur les plans d’eau argentés de la Coupe.

Les Sud Africains vont de l’avant à Marseille

Photo : C.Borlenghi /America’s Cup

Basé en Afrique du Sud, ce défi coloré est lancé par le Capitaine Salvatore Sarno, président de la Mediterranean Shipping Company. Menée par Geoff Meek, l’équipe navigante devrait faire appel à des navigateurs locaux formés dans une école de sport proche de Le Cap. Shosholoza veut dire "Va de l’avant" et est originaire d’une chanson de mineurs. C’est la première fois qu’un défi Africain s’inscrit dans la course à l’America et l’Act 1 à Marseille sera donc leur baptême du feu.

Cela fait six équipes présentes dans le sud de la France pour cette première exhibition. Manqueront deux challengers, tous les deux basés en Italie. +39 est un nouveau syndicat mené par Lorenzo Rizzardi et l’ancien Finniste Luca Devoti. L’Anglais Iain Percy devait faire partie de la cellule arrière mais cet autre Finniste a annoncé il y a peu qu’il ne s’était pas entendu avec les Transalpins.

Le grand challenger italien sera une nouvelle fois le défi Luna Rossa, ex-Team Prada, mené par Francesco de Angelis. Patrizio Bertelli avait annoncé après la dernière édition qu’il se retirait de la Coupe. Le défi ne porte donc plus les couleurs officielles de sa marque de prêt à porter mais la base reste la même.

Le premier acte commence ainsi sans les Italiens mais, comme l’avais promis Ernesto Bertarelli, la Coupe de l’America commence dès 2004 et ce, trois ans avant l’événement final de Valence.