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Solitaire Afflelou Le Figaro

Pascal Bidégorry emmène les solitaires vers Bilbao

Le Basque devance Béyou, Caudrelier et Le Cléac’h aux Sables d’Olonne

mercredi 30 juillet 2003Information Solitaire du Figaro

Les affaires sérieuses ont bel et bien commencé pour les 42 concurrents de La Solitaire Afflelou Le Figaro, qui se sont élancés à 15 heures précises, ce mercredi, des Sables d’Olonne. Comme pour mieux saluer la rentrée officielle du Figaro Bénéteau 2 dans la course, la flotte a offert un départ rangé de toute beauté. Place désormais à la régate à armes égales dans des vents annoncés très mollissant, qui vont d’emblée mettre les réflexes tactiques en éveil et ouvrir cette première étape aux plus grandes options stratégiques dans le golfe de Gascogne… jusqu’au Pays Basque espagnol.

Bidégorry a passé toutes les marques du parcours de lancement en tête
Photo : Ch.Guigueno / Pipof.com/voile

10 à 15 nœuds de Nord-Ouest, une mer légèrement formée et un ciel couvert qui laisse la part belle à de timides mais ponctuels rayons de soleil. Difficile de demander mieux ! Au large des Sables d’Olonne, au moment de s’élancer et de laisser la terre-patrie des navigateurs solitaires dans les tableaux arrières, les concurrents sur les rangs choisissent d’emblée l’option de la prudence. Pas question de prendre des risques à l’heure de pointer les étraves dans le vif du sujet. Sur le plan d’eau, la flotte - bien rangée - entre doucement mais sûrement dans la danse. Tribords amures toutes ! Au point de compliquer pour de bon le jeu Jeu #jeu des commentaires. Mais qui a pris le meilleur départ ? Bien malin celui qui s’ose à prendre le moindre risque. Mieux vaut apprécier l’art et la manière avec lesquels les solitaires ont joué du vent et du temps pour couper la ligne dans un élan général. De quoi faire le bonheur de la horde de bateaux spectateurs sur le plan d’eau et des photographes sur le pont : ils en prennent soudain plein les yeux !

Place désormais au défilé dans la baie des Sables. Au programme : 15 milles de régate jusqu’à la bouée Radio France (virée en tête par Pascal Bidégorry, skipper de Région Aquitaine), avant le plus gros morceau et ses quelques 450 milles au fil des îles charentaises et bretonnes, au gré du golfe de Gascogne sous emprise anticyclonique. Sur les pontons, les derniers commentaires laissent comprendre que c’est avec les petits airs qu’il va falloir faire affaire ! La chose est entendue, le vent bien présent pour donner le tempo aux concurrents va rapidement s’essouffler dans la nuit laissant planer la menace de les planter ensuite dans la pétole.

« On a le droit à une météo complexe et cela va être dur pour tout le monde. Et il y a aura peut-être des écarts conséquents à Spineg (pointe de Penmarch’) à l’issue d’une première partie côtière très tactique. Il faudra ensuite s’attaquer à la partie océanique jusqu’à Bilbao, très ouverte aussi au jeu Jeu #jeu stratégique avec peu de vent annoncé, lâche Gilles Chiorri (32 01 de Météo Consult). Oui, il va falloir se défoncer, être opportuniste et se montrer original dans tous ses choix. Deuxième l’année dernière, il me reste un monde à parcourir jusqu’à la place du premier. D’autant que désormais, avec le nouveau bateau, on a une vraie monotypie et ce sont les hommes qui doivent encore plus faire la différence. Je me méfie avant tout de moi-même, parce que La Solitaire c’est une lutte permanente contre soi-même, ses doutes, ses coups de fatigue ou ses excès de confiance. » Gilles a tout dit… La première étape de la Solitaire est bel et bien lancée et promet d’ores et déjà son lot de rebondissements. Vivement le premier classement ! 

Bouée Radio France : Bidegorry pardi !

Grand vainqueur en 2000, Pascal Bidégorry (Région Aquitaine) est de retour sur La Solitaire. Et c’est en fanfare qu’il démarre ! Deuxième à l’issue du prologue, voilà qu’il récidive aux avant-postes, après avoir mené le parcours d’échauffement en baie des Sables d’Olonne bille en tête. Le skipper basque, qui s’est consacré à la mise au point du nouveau monotype Monotype #sportboats , démontre qu’il maîtrise déjà toutes les ficelles du bateau et qu’il n’a surtout en rien perdu ses bons réflexes de solitaire hors pair. Pointé en tête à la première bouée au vent, c’est poursuivi par une meute de coriaces poursuivants qu’il a ouvert, 45 minutes plus tard, la voie de cette première étape en direction de Getxo-Bilbao (Euskadi). Dans son sillage, ça jouait fort des étraves et suivaient dans l’ordre : Jérémie Beyou (Delta Dore) et Charles Caudrelier (Bostik Findley). Gare aux jeunes loups, ils ont faim de milles et de consécration et jouent déjà fort des étraves ! Quant aux honneurs du premier bizuth au passage de la marque, ils reviennent à Marc Emig (Espoir Total Course au Large) 24è et suivi comme son ombre par Yves Le Blévec (Un autre Regard - Actual Interim). Pas de chance en revanche pour Sander Bakker (Egeria), qui fermait la marche à 15 minutes derrière ses concurrents. Le skipper hollandais a perdu du temps dans l’affalage hasardeux et périlleux de son spi et s’acharnait à reprendre du poil de la bête et le fil de la partie.

- Kito de Pavant (Crash Bandicoot) : « Je ne cache pas que je ne me sens pas dans le match depuis ma victoire de l’année dernière. J’ai perdu beaucoup de temps dans la préparation du bateau à chercher à budget. Je n’ai d’ailleurs pas disputé la Générali Méditerranée comme la plupart des plus coriaces concurrents. Mais voilà, je me sens plus décontracté aujourd’hui. On a une belle étape devant avec un peu de jeu, peu de vent, de la pétole et encore un peu de vent derrière. Ca me va, je prends ce qu’il y a : le parcours côtier et la traversée, les bulles, l’anticyclone et les petites oscillations… un beau programme en somme ! »

- Jeanne Grégoire (Skipper Ag2r) « Sur les départs, je suis toujours un peu endormie. C’est sans doute ma manière de digérer le stress et c’est vrai aussi que je ne suis pas très douée sur cette phase là. Mais je ne m’affole pas parce que je sais que la route est longue. »

Jour de GRAND départ ! 9 heures : il pleut des cordes sur la Vendée. Les dernières prévisions météo l’avaient annoncé : le front froid passe pour laisser la place au show sur l’eau… Le ciel se dégage. Les 42 Figaro Bénéteau 2, flambant neufs, sont fin prêts. On devine qu’ils ont des fourmis dans la quille et trépignent d’impatience de s’attaquer à la première étape de l’épreuve, riche de ses 449 milles entre Les Sables d’Olonne et Gexto-Bilbao (Eusk), via une remontée par la route des îles jusqu’à la pointe de Penmarch’. Un premier acte à la hauteur de la programmation sur cette épreuve, plus que jamais ancrée au rang des épreuves majeures de la course au large. En haut de l’affiche, les 42 « voileux » de haut vol, réunis pour la Solitaire Afflelou Le Figaro et cette grande première à bord du nouveau monotype Monotype #sportboats , s’impatientent aussi de rentrer en scène. Le temps d’un dernier regard, d’un dernier (bon) mot… Les deniers bruits de pontons.

- Michel Desjoyeaux (Géant) - 7 participations, 2 victoires : capable ? : « Je ne suis pas encore monté en tour ! Je sais que certains pensent que j’ai tout à perdre en revenant mais je n’ai pas ce sentiment. Si j’ai quelque chose à prouver c’est à moi-même : est-ce que je suis encore capable de la gagner ? Si je suis là, ce n’est pas pour refaire une course de plus, c’est pour revivre une épreuve passionnante ».

- Eric Drouglazet (David Olivier) - 10 participations, 1 victoire : de l’inconnu en plus : « J’ai déjà gagné cette épreuve et forcément, je ne viens pas pour faire moins bien. Mais il y a un plateau exceptionnel avec 20 bateaux qui peuvent gagner. Le nouveau bateau, ça change quand même un peu les choses et on va peut-être voir des attaques un peu différentes. Avec l’ancien cheval, on connaissait la hiérarchie et là, il y a une petite part d’inconnu en plus. Ca rajoute un peu de pression, mais on en a vu d’autres ! »

- Yves Le Blévec ( Rêve de Grand - Actual Interim) - 1re participation et des pronostics : « Bon, c’est sûr… il y a un peu de pression cachée quelque part, même si après tout c’est rien qu’une traversée du golfe de Gascogne au mois d’août ! Mais, il y a quelques enjeux et à l’issue de cette première étape, on ne saura certainement pas qui va gagner La Solitaire mais on saura qui ne pourra plus la gagner. Moi, je vois bien Erwan Tabarly : il navigue vraiment bien. J’aimerais aussi que Yann Eliès marche bien, j’apprécie son approche. Chez les bizuths ? … Je vois Yves Le Blévec (rires). J’aime bien son approche aussi et même s’il n’est pas si fort, il est sympa ! »

• Menu météo !

Qui a bien potassé sa météo, dirige bien son Figaro ! Ce petit dicton a valeur de devise sur les pontons de La Solitaire. Mieux vaut en tout cas se pencher sur les cartes et les modèles avant de s’embarquer dans cette galère, comme semblent l’indiquer les us et coutumes chez les solitaires, qui pour la plupart ont ingurgité et cogité de la météo à raison de deux heures par jour depuis une semaine. Rappelons en effet qu’une fois en mer, le routage est interdit et les skippers doivent alors se contenter du bulletin quotidien de Météo Consult, diffusé par le bateau de la Marine Marine Marine nationale Nationale « Le Cormoran » via VHF.

Peu de météo sur l’eau, raison de plus pour, à terre, faire le plein de super… infos ! Et à chacun ses sources. Un petit tour d’horizon révèle que les stagiaires du Centre de Port La Forêt, briefé tous par le routeur Dominique Conin, complète souvent ces premières analyses à leur manière. On peut en effet compter sur le prof’ Mich Desj’ (Géant), qui en connaît un rayon dans l’art d’expliquer les systèmes, pour tirer ses propres enseignements ! Gildas Morvan ne cache pas, quant à lui, faire appel aux conseils avisés d’un sorcier « caché », dont il préfère taire le nom... C’est son arme fatale !

La jeune britannique Samantha Davies (Skandia), membre de l’équipe d’Ellen MacArthur, reçoit, elle, les bons tuyaux de l’Allemand Meeno Schrader, qui avait routé le maxi-catamaran « Kingfisher 2 » lors de sa récente tentative de Trophée Jules Verne. Quant au régatier Marc Emig (Espoir Total Course au Large), qui s’essaye pour la première fois à l’art de la navigation solitaire, il interroge le Nordique Wouter Verbraack, équipier de choc lors de la Volvo Ocean Race, le tour du monde en équipage avec escales, très apprécié pour son bon sens stratégique. Notons aussi que le dernier vainqueur en date sur la Solitaire, Kito de Pavant (Crash Bandicoot) reste fidèle à ses convictions : le routage, c’est loin d’être sa tasse de thé. Si dans le cadre du nouveau Centre d’Entraînement Méditerranéen, il reçoit les analyses et les commentaires du météorologue d’Hervé Perrin, le reste c’est toujours une affaire personnelle. Qu’on se rassure, Kito préfère de loin lorgner les nuages et humer l’air du temps que de confier son destin à d’autres mains. Marin d’abord !

• Ordre passage Bouée Radio France
- 1 BIDEGORRY Pascal 40 Région Aquitaine pointé le 30/07/03 à 17:45:24
- 2 BEYOU Jérémie 1 Delta Dore à 20’’
- 3 CAUDRELIER Charles 6 Bostik Findley à 45’’
- 4 LE CLEAC’H Armel 10 Créaline à 51’’
- 5 GAUTIER Alain 50 Foncia à 2’17’’
- 6 MORVAN Gildas 9 Cercle Vert à 2’22’’
- 7 DESJOYEAUX Michel 45 Géant à 2’43’’
- 8 DROUGLAZET Eric 2 David Olivier à 2’55’’
- 9 TABARLY Erwan 7 Thalès à 4’08’’
- 10 PEYRON Loïc 44 Fujifilm à 4’24’’
- 11 PELLECUER Laurent 31 Cliptol Sport à 4’54’’
- 12 ESCOFFIER Franc-Yves 33 Crêpes Whaou ! à 4’57’’
- 13 ELIES Yann 5 Groupe Générali Assurances à 5’03’’
- 14 GUERIN Ronan 22 Amandine & Chérie à 5’09’’
- 15 CHABAGNY Thierry 92 Petit Navire Le Bon Goût du Large à 5’14’’



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