Géant, Groupama, Belgacom : un podium marseillais dans le désordre mais jackpot pour Cammas !

Photo : G.Martin-Raget/Royale Production

Sacré Groupama ! Le trimaran vert et blanc a beau avoir parfois un peu de mal au démarrage, Franck Cammas et son équipage sont toujours là pour les finitions et on commence à être habitué à ces retours de dernière minute qui ont le mérite de mettre les choses au clair : l’équipe est la mieux rodée de cette saison.

Mais leur victoire dans ce Grand Prix ne fut pas sans peine. Ce matin, le leader était Géant, ex æquo avec Belgacom. Groupama n’était que troisième, suivit de Sergio Tacchini, et il fallait s’attendre à de belles joutes entre ce quatuor à vent. Ce fut le cas tout au long des trois parcours banane de la journée disputés dans un vent médium de 10 à 18 noeuds.

Dès la manche 8, toutefois, le podium va se restreindre. Après s’être fait enfermer au départ, Sergio Tacchini termine cinquième et ne peut espérer revenir dans le match. Sa très belle victoire pour clôturer le Grand Prix n’y fera rien.

Pour la course à la victoire, en revanche, Groupama, Géant et Belgacom étaient encore en lice au coup de canon de la manche 9. Au cours de cette régate décisive, les trois multicoques se sont retrouvés au moins une fois en position de gagner le Grand Prix. A une place près, la victoire aurait pu revenir à Géant et ce soir, jamais un podium n’aura été aussi serré : les trois lauréats ne sont séparés que d’un point. En cas d’égalité, c’est le nombre de victoires qui départage les ex æquo. Avec ses quatre premières places contre une pour Belgacom, Groupama l’emporte logiquement. Géant termine donc troisième.

Une victoire à domicile…

Né à Aix en Provence, Franck Cammas était un peu chez lui à Marseille, plan d’eau sur lequel il a tiré ses premiers bords. C’est donc ravi qu’il est arrivé à quai, malgré cette journée sous haute tension : « lors de la dernière manche, nous nous sommes pris une pénalité pour un problème d’engagement avec Bayer. Jusque là, nous avions fait notre course, sans trop nous préoccuper des concurrents, là, nous avons commencé à compter les points. Ce Grand Prix de Marseille était assez aléatoire car tout le monde a fait des bonnes et des mauvaises manches. La moindre erreur coûte cher. C’est très serré entre cinq à six bateaux et c’est tant mieux. Ceci dit, le classement final reflète bien ce qu’on a vu sur l’eau. ».

Une flotte de plus en plus homogène

Il est vrai que ce rendez-vous marseillais a enfoncé le clou en ce qui concerne l’homogénéité de la flotte. Aucun équipage n’a été réellement dominateur : sur les neuf manches courues, on compte cinq vainqueurs différents.

Certes, pour briller, il est obligatoire d’aligner de très bonnes places, mais à douze bateaux, il faut aussi être régulier, à l’instar de Belgacom, deuxième ce soir avec seulement une victoire de manche. Géant a fait davantage de coups d’éclats mais souffre au final de sa dixième place de vendredi. Le bilan de Michel Desjoyeaux est néanmoins très positif : « Petit à petit, nous nous rapprochons de la première place. C’est le premier Grand Prix que nous aurions pu gagner à la régulière…. C’est aussi le plus beau Grand Prix que j’ai jamais vécu que ce soit en tant que skipper ou équipier. »

  Revue des troupes

A trois points du podium, Karine Fauconnier et son équipage, après leur victoire à Cagliari, ont montré encore une fois qu’il fallait compter sur eux. Toujours aussi rapides, ils ont peut-être été moins percutants sur les départs.

Plus loin derrière, Sodebo a fait bonne impression, mais a souffert de sa mauvaise deuxième journée. Il ne leur manque pas grand-chose pour concrétiser. L’équipage de Bayer CropScience termine finalement en milieu de tableau. Après une excellente entrée en matière dans la brise, ils n’ont pu tenir la distance dans le vent médium, handicapés par une grand-voile peu performante. Frédéric le Peutrec qui faisait son retour à la barre du bateau après son opération début mai n’est pas déçu de ce résultat, tout comme l’équipage, qui s’estime « à sa place » dans cette configuration. 

Banque Populaire qui n’a pas pris le départ de la dernière manche à cause de sa grand-voile déchirée, a fait preuve de résultats en dents de scie. Là encore, il manque un petit plus dans le vent médium pour être davantage polyvalent. Même constat pour TIM, 8^e au général, qui revient tout doucement dans la course avec parfois de bons passages de marque.

Banque Covefi est à sa place en neuvième position. Stève Ravussin et son équipe ont même réalisé une très belle manche aujourd’hui (quatrième) mais ne peuvent pas grand chose à bord d’un trimaran moins compétitif que ses congénères. Pour Bonduelle, il s’agissait du premier Grand Prix de la saison et il semble que l’équipage, renouvelé à 40 %, ne soit pas totalement rodé à l’exercice de la régate entre trois bouées. Même problème sur Sopra Group qui devra être plus constant dans sa gestion de projet et celle de l’équipage pour pouvoir progresser. Enfin, Gitana souffre toujours vraisemblablement de gros soucis de vitesse Vitesse #speedsailing , ne lui permettant pas de jouer à égalité avec ses camarades.

Un superbe Grand Prix !

Au delà de l’intensité des régates, et de l’intérêt sportif de l’épreuve, le Grand Prix de Marseille Métropole restera longtemps dans les esprits. D’abord pour la grande beauté du site et du paysage offert par la rade Sud. Ensuite pour les conditions de vent variées qui ont permit de disputer les neuf manches prévues au programme, pour le soleil omniprésent et les températures estivales, et enfin pour l’ambiance si particulière qui règne dans cette ville méditerranéenne étalée autour de son pittoresque vieux port.

• Meilleur chrono pour Bonduelle

Samedi, Bonduelle a signé le meilleur temps du grand Prix de Marseille Métropole en parcourant la distance de 500 mètres en 29 secondes et 812 millièmes, à une vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 32,60 nœuds. D’ores et déjà, il bât le temps réalisé à Cagliari par Karine Fauconnier en 00’34’’927 millièmes à une vitesse moyenne de 27.83 nœuds. Jean le Cam et son équipage se verront donc offrir une montre « Capeland S toile de voile » de la part de Baume et Mercier, chronométreur officiel du championnat des multicoques 60’.   • Classement du Grand Prix de Marseille Métropole après 9 manches 
 1 Groupama (Franck Cammas) 10+5 +1 + 5 +1 + 2 + 1+ 1+ 5 = 31 pts
 2 Belgacom (Jean Luc Nélias) 1+6 +4 +3 + 5 + 3 +3 + 3+ 3 = 31 pts
 3 Géant (Michel Desjoyeaux) 2+10 + 6 +1 +2 + 1 + 4 + 2 + 3 = 32 pts
 4 Sergio Tacchini (Karine Fauconnier) 4+4 +8 +2 + 4 + 5 + 2+ 5+1 = 35 pts
 5 Sodebo (Thomas Coville) 7+3 +2 + 8 + 7 + 4 + 5 + 6 + 2 = 44 pts
 6 Bayer CropScience (Frédéric Le Peutrec) 3+1 +3 +6 + +12 + 7 + 7+ 7+ 6 = 52 pts
 7 Banque Populaire (Lalou Roucayrol) 12+2 + 5 + 4 + 3 + 6 + 6+ 8+ 13 (DNS) = 59 pts
 8 TIM (Giovanni Soldini) 5+7 + 7 +7 + 9 + 12 +10+9+9 = 75 pts
 9 Banque Covefi (Stève Ravussin) 9+12 + 10 + 10 + 6 + 10 + 9+4+8 = 58 pts
 9 Bonduelle (Jean le Cam) 6+9 + 9 + 9 + 8 + 8 + 11+11+10 = 81 pts
 11 Sopra Group (Philippe Monnet) 8+8 + 13 (DNF)+12 + 11 + 9 + 8+10+13 = 92 pts
 12 Gitana (Lionel Lemonchois) 11+11+ 13 (DNS) +11 +10 + 11 + 12+12+7 = 98 pts

• Classement du Championnat des Multicoques 60’ après 4 épreuves
 1 Groupama (Franck Cammas)
 2 Géant (Michel Desjoyeaux)
 3 Banque Populaire (Lalou Roucayrol)
 4 Sodebo (Thomas Coville)
 5 Sergio Tacchini (Karine Fauconnier)
 6 Banque Covefi (Stève Ravussin)
 7 Belgacom (Jean Luc Nélias)
 8 Gitana (Lionel Lemonchois)
 9 Foncia (Alain Gautier)
 10 Bayer CropScience (Frédéric Le Peutrec)
 10 ex aequo Bayer CropScience (Jean Maurel)
 12 Sopra Group (Laurent Bourgnon)
 13 Sopra Group (Philippe Monnet)