Sea, Sail & Surf news
Route du Rhum
Michel Desjoyeaux remporte la Route du Rhum des multicoques
"Je suis persuadé que le Rhum est plus dur en trimaran que le Vendée Globe que j’ai fait !"
samedi 23 novembre 2002 –
- Peu de temps avant la victoire, le trimaran vert et blanc approche de la Guadeloupe
- Photos : G.Martin-Raget/Promovoile
Michel, parti le dimanche 10 novembre à 13h45 heures Paris (soit 12h45 TU) de Saint-Malo, a coupé la ligne d’arrivée ce samedi 23 novembre à 21 heures 38 minutes et 00 secondes heures Paris, soit 20 heures 38 minutes et 00 secondes TU.
Son heure d’arrivée en heures locales est samedi 23 novembre à 16 heures 38 minutes et 00 secondes.
Son temps de course sur la distance Saint-Malo / Pointe-à-Pitre est de 13 jours, 07 heures, 53 minutes et 00 secondes
Michel Desjoyeaux aura parcouru sur l’eau la distance de 4 555 milles à la vitesse Vitesse #speedsailing moyenne de 14,24 nœuds. Par rapport à la route orthodromique (la plus courte) qui est de 3 551 milles, il a donc parcouru 1 004 milles de plus. Le temps de référence de la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum en multicoques de 60 pieds reste celui de Laurent Bourgnon établi en 1998 qui est de 12 jours, 8 heures 41 minutes et 6 secondes.
Les chiffres à retenir
Départ : Samedi 10 novembre 2002 à 13h45 (heures Paris)
Arrivée : Samedi 23 novembre 2002 à 21h38 (heures Paris)
Temps de course : 13 jours, 07 heures, 53 minutes et 00 secondes
Distance parcourue sur l’eau : 4 555 milles
Vitesse
Vitesse
#speedsailing
moyenne sur l’eau : 14,24 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 11,10 nœuds
Arrêts en course : Michel Desjoyeaux se sera arrêté 4h20 dans l’Anse Bertheaume près de Brest
Brest
#brest
et 15 heures à Porto Santo (Archipel de Madère).
Premières déclarations recueillies après le passage de la ligne d’arrivée :
« Je réalise à moitié... Ce qui est fantastique c’est de finir à 30 nœuds dans la Baie de Pointe-à-Pitre et par rapport au monde qu’il y avait sur l’eau je devais faire cela ! Ce que l’on vit sur ces bateaux est fantastique et ça, vous ne pouvez pas vraiment le comprendre car vous ne le vivez pas. (...) Je voulais déjà finir et nous avons beaucoup travaillé pour cela. Il fallait arriver d’abord et je donne d’ailleurs à coup de chapeau à toute mon équipe sans qui je ne serais pas là. Etre en solitaire sur ces engins là est un peu à la limite de l’inconscience mais je sais ce que je fais quand même ! Mais je n’ai qu’une hâte c’est de faire les mêmes courses mais en équipage où l’on pourra mener ces bateaux au maximum de leurs possibilités. Pour ce qui est de la casse, il faut savoir qu’il y a eu une grosse intensité au niveau de la compétition et les conditions météo que l’on a eu étaient exceptionnelles. Nous sommes dans un sport mécanique et cela fait partie du jeu Jeu #jeu . Heureusement que lors de ma qualification, j’ai eu des conditions météo plus fortes que pendant la course. De ce fait, je savais comment m’adapter. Je pense aussi aux autres concurrents des autres classes qui ont passé la tempête et peuvent avoir une certaine fierté alors que d’autres skippers de renom n’y sont pas arrivés ! Je suis persuadé que le Rhum est plus dur en trimaran que le Vendée Globe que j’ai fait ! »
Du Vendée Au Rhum, les dates clés de MichDesj
10 février 2001 : Victoire de Michel dans le Vendée Globe en 93 jours, 3 heures, 57 minutes et 32 secondes. Dernier monocoque construit pour l’épreuve, PRB pulvérise ainsi le record autour du monde en solitaire.
Juin 2001 : Première rencontre avec les responsables des Hypermarchés Géant à l’occasion d’une manifestation interne.
Septembre 2001 : Signature d’un accord entre Géant et Michel Desjoyeaux. Le contrat porte sur un programme de quatre ans incluant toutes les épreuves du Championnat Orma. Premier objectif : la Route du Rhum 2002. La construction du trimaran peut débuter.
29 juin 2002 : Mise à l’eau et baptême de Géant.
15 juillet 2002 : première navigation de Géant en baie de Port La Forêt.
9 août 2002 : démâtage de Géant au large de Port La Forêt. La course contre la montre commence.
19 septembre 2002 : remâtage et mise à l’eau de Géant.
27 octobre 2002 : parti de Port la Forêt 4 jours auparavant, Michel boucle sa qualification de 1000 milles dans des conditions dantesques : le trimaran subit deux fortes tempêtes. Géant sera donc bien au départ de la Route du Rhum.
4 novembre 2002 : Géant est le dernier trimaran à rallier le bassin Vauban à Saint Malo.
10 novembre 2002, 13h45 : Géant prend le départ de la Route du Rhum aux côtés des 17 autres trimarans engagés.
11 novembre 2002 : Quelques heures après le départ, Michel décide de faire un stop dans l’anse de Bertheaume située à proximité du goulet de la Rade de Brest. Il doit remédier à un problème électronique qui le prive de pilote automatique et procéder à des changements de lattes de Grand’Voile. Arrivé à 2h15 du matin, il en repart à 4h30.
12 novembre : Géant est parti plein ouest. Michel, aidé de Vincent Riou, qui coordonne depuis Port la Forêt l’équipe météo de Michel, ont décidé d’éviter à tout prix le quart sud-est d’une dépression secondaire qui progresse, en se creusant, à grande vitesse vers l’Espagne. Le nom de cette ancienne dépression tropicale revigorée à l’approche de l’Europe : Sylvia. Elle va marquée la Route du Rhum.
13 novembre 2002 : la position nord de Géant se révèle un avantage : alors que Loïck Peyron, Philippe Monnet ou Yvan Bourgnon annoncent un véritable cyclone ( 80 nœuds de vent !) - on connaît malheureusement la suite - Michel ne subit que 40/45 nœuds. Remonté à la quatrième place, le skipper de Géant persiste et signe : hors de question de faire prendre des risques au bateau. Traduction sur l’eau : alors qu’une deuxième dépression secondaire est annoncée, à priori moins forte que Sylvia, Michel décide de naviguer sous mât seul afin de l’éviter.
14 novembre 2002 : le vent continue à souffler fort : 40 nœuds de nord-ouest et une mer très grosse. Au petit matin, Michel voit le cordage qui retient le foil tribord rompre. Le foil tombe et emporte dans le mouvement le safran. Dans l’incapacité de vérifier l’état de son flotteur et apprenant que deux bateaux comparables au sien, ont subi des problèmes structurels graves - Sodébo et Foncia - Michel décide de faire escale à Porto Santo, un îlot situé au nord-est de Madère.
15 novembre 2002 : Michel arrive à Porto Santo à 18h30 (HF). Il en repartira le lendemain à 9h30. L’escale lui aura coûté 15 heures supplémentaires. Mais l’intuition du skipper de Géant était la bonne. Sur place, outre des problèmes de lattes, Hubert Desjoyeaux, constructeur du bateau, et l’équipe technique coordonnée par Denis Juhel, réparent un impact de vague dans le bras avant. Le mal a été pris à temps...
16 novembre : Géant navigue dans les Alizés pendant qu’au nord Banque Populaire est aux prises avec l’anticyclone des Açores et Biscuits la Trinitaine en escale dans l’archipel du même nom pour des soucis de flotteur. Devant, à priori irrattrapable, Steve Ravussin fonce vers la Guadeloupe.
19 novembre, 23h30 : Sous geenaker et grand voile à un ris, Technomarine chavire. Géant prend la tête du classement des multicoques.
Chronologie par Effets Mer http://www.michel-desjoyeaux.com
Dans la même rubrique
Route du Rhum : Fuji c’est fini, le trimaran est perdu coques et armes
Route du Rhum : Michel Desjoyeaux devient le nouveau leader
Route du Rhum : Il faut sauver Fuji !
Route du Rhum : Loïck Peyron a déclenché sa balise de détresse
