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Route du Rhum

Le retour de Gitana, la tête de mât entre les flotteurs

Lionel Lemonchois arrivé à La Trinité sur Mer

mardi 12 novembre 2002Redaction SSS [Source RP]

A 18h30 françaises (17h30 Gmt) lundi soir, Lionel Lemonchois annonçait au Gitana Team en veille à La Trinité-sur-Mer, que la partie haute du mât venait de casser alors que Gitana X évoluait contre le vent sous grand voile arisée et petit foc, par 20 à 25 nœuds de Sud Ouest. Il faisait depuis route vers sont port d’attache quand il a été survollé par le photographe officiel de la course, Gilles Martin-Raget. Photos et communiqué.

Lemonchois a récupéré la tête de mât
Photos : G.Martin-Raget/Promovoile
Elle a rompu au dessus du capelage d’étai

Il y avait à peine une heure que Lionel venait de virer bâbord amure, faisant un excellent cap au 290° et progressant sur une route optimum par rapport à la dépression que les concurrents devaient aborder pendant la nuit. Avant la tombée du jour, il avait même mis à poste l’étai volant (câble) qui lui aurait permis d’envoyer un petit foc de tempête (ORC) quand le vent monterait. La mer commençait à se former, les creux étaient d’environ 3 mètres. Gitana avançait à près de 12 nœuds de moyenne.

Le mât s’est cassé à environ 7 mètres de la tête de mât, juste au niveau de la têtière de la grand voile à deux ris et sous le capelage de l’étai de trinquette. Aucune explication ne peut pour le moment être avancée quant à la rupture du mât.

Lionel a réussi à immobiliser le morceau brisé le long de la partie encore en place et a fait demi-tour, cap au vent arrière sur son port d’attache de La Trinité-sur-Mer (Atlantique) dont il était distant d’environ 200 milles (370 km).

Avec les forts vents annoncés, le plus gros problème de Lionel est de ralentir le bateau car il est dans l’impossibilité d’amener sa grand voile. Celle-ci est bloquée (hookée) au deuxième ris et bien évidemment, il ne peut plus utiliser les drisses (cordages) qui servent à la manoeuvrer. En bon marin, après discussion avec le boat master du trimaran Olivier Wroczynski, il a décidé de mettre des cordages à la traîne derrière le bateau, afin de réduire la vitesse Vitesse #speedsailing en dessous de 20 nœuds (37 km/h). Il devrait ainsi arriver de jour en vue des côtes françaises. Deux bateaux d’assistance avec 4 équipiers du Gitana Team chacun sont en stand-by pour partir au devant de Gitana X et aider Lionel à regagner son mouillage.

Information Windevent / Gitana Team


Additif : Arrivée au port à 11h30

C’est à 11h 40 françaises (10h40 Gmt) que Gitana X, haut du mât brisé, s’est amarré au ponton de la Trinité-sur-Mer, son port d’attache en Bretagne sud (France). Avec l’aide de son équipe d’assistance arrivée en zodiac deux heures plus tôt, Lionel Lemonchois a enfin lui-même réussi à affaler la grand voile et fini de préparer le bateau aux délicates manœuvres d’amarrage.

Il aura fallu au skipper de Gitana 17 heures pour ramener à bon port son trimaran blessé. C’est en effet hier mardi 11 novembre à 18h 30 française (17h30 Gmt), que Lionel avait envoyé un message annonçant l’avarie de son bateau, en plein Golfe de Gascogne, alors qu’il évoluait contre le vent sous grand voile réduite et petit foc, par 20 à 25 nœuds de Sud Ouest.

Gitana X est arrivé sous un gros grain en Baie de Quiberon. Tous pensaient qu’il faudrait un peu de temps pour affaler la grand voile. Mais en bon marin, Lionel avait tout préparé. D’abord, il avait réussi a ramener sur le pont le morceau de mât brisé (7 mètres) : "j’ai tiré dessus toute la nuit. Ca ne venait pas facilement. Alors j’allais dormir 10 minutes, puis je recommençais. Avec le ballant, il a fini par descendre. Ca m’a occupé les mains et la tête…".

Nécessaire activité pour combler le vide et la déception : "je n’ai pas l’impression d’avoir fait une faute. Je marchais bien et avec la toile que je portais, on peut même dire que j’étais sous toilé. Mon objectif premier était de rallier la Guadeloupe. J’étais à l’intérieur quand le mât s’est cassé. J’ai entendu un petit bruit ; je suis monté sur le pont. J’ai vu que la bôme et les voiles étaient toujours là. J’ai compris quand j’ai vu le morceau de mât se balancer sous le vent".

Narrant son aventure avec calme, la voix basse, les traits tirés par une nuit forcément agitée, Lionel laissait quand même transparaître son amertume : "je suis un peu ébranlé. Ce n’est pas ce que j’avais prévu. Mais ces bateaux sont des machines assez fragiles, difficiles à mener. Ce serait bien de savoir pourquoi le mât s’est cassé…".  



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