Pendant ce temps, les Américains de OneWorld restent les seuls navigateurs invaincus depuis le début des régates de la Louis Vuitton Cup. Leurs compatriotes d’Oracle BMW Racing on perdu leur second match consécutif face aux Suisses qui partagent la tête du classement avec OneWorld.

En milieu de classement, Prada Luna Rossa, GBR Challenge, Team Dennis Conner et Victory Challenge sont ex-aequo avec chacun trois points pour sept régates disputées... Les journées de rattrapage dimanche et lundi (pour les régates reportées faute de vent) feront la différence entre ces défis afin d’attribuer la quatrième place provisoire à l’issue du premier round. Il faudra encore un second round à un point la victoire pour déterminer les quatre challengers qualifiés dans le premier quart de finale. Le neuvième par contre, sera directement éliminé.

Défaite lourde de conséquences pour le Défi Français

Photo : Franck Socha

• Match 1 Wight Lightning GBR 70 bat Oracle BMW Racing USA 76 (36")

Très bonne performance pour les Anglais face aux Américains d’Oracle BMW Racing. Grâce à cette victoire, ils se hissent à la hauteur de Prada, des Suédois et de l’équipe de Dennis Conner.

Entrés dans la zone de départ du côté bâbord, les Anglais ont immédiatement filé vers le bateau américain pour le provoquer dans un dial-up. Andy Beadsworth, le barreur anglais, parvient à s’échapper avant de revenir taquiner USA 76. Une nouvelle figure des deux bateaux et ce sont les Américains qui s’échappent cette fois-ci pour revenir vers la ligne et enrouler le bateau comité, poursuivis par Wight Lightning. Oracle BMW Racing glisse alors vers le côté opposé de la ligne. Les Anglais préfèrent le côté droit pour partir bâbord amure vers ce côté du plan d’eau.

Cette option permet aux hommes de Peter Harrison de prendre l’avantage et quand ils se croisent, les Anglais sont devant. Il virent alors pour contrôler l’équipage de Larry Ellison. Ainsi de suite quatre fois dans un duel de virements de bords comme seules les régates de la Coupe de l’America en offrent aux spectateurs. L’avantage reste du côté anglais avec 13 petites secondes d’avance à la bouée au vent.

Lors du second bord de près, les Anglais sont moins inspirés. Avec 35 secondes d’avance à la bouée sous le vent, ils ne jugent pas nécessaire de contrôler les Américains et les laissent filer du côté droit du parcours. USA 76 touche alors une bascule de 40 degrés ! et passe devant les Britanniques à la bouée au vent avec un avantage de 27 secondes.

Tout se joue donc dans la dernière moitié du parcours. Le bateau du GBR Challenge est plus rapide lors du bord de portant et descend mieux dans le vent. Se jouant tout aussi bien des bascules, Ian Walker suit les directives d’Andy Beadsworth, son navigateur, pour reprendre le contrôle de la course et affaler leur voile d’avant avec 14 secondes d’avance sur les Américains.

Lors du dernier près, il ne commettent pas la même erreur que lors du tour précédent. Le tacticien Adrian Stead surveille USA 76 et protège le côté droit du plan d’eau. Malgré un retour d’Oracle BMW Racing sur le dernier bord, c’est GBR 70 qui coupe la ligne d’arrivée en tête à la suite d’un superbe match-race dans la baie d’Hauraki.

Source GBR Challenge

• Match 2 Alinghi SUI 64 bat Orn SWE 63 (25")

Alinghi - Orn

Photo : Franck Socha

Les deux défi Européens ont joué une régate très serrée dans la baie d’Hauraki. Si à chaque bouée, les Suisses menés par Russell Coutts sont toujours passés devant, ils ont navigué en permanence sous la pression des Suédois. Avec trente secondes d’avance à la bouée au vent, les hommes d’Alinghi se sont vus rejoindre par Orn lors du premier bord de vent arrière pour enrouler la marque avec seulement 9 petites secondes d’avantage. Ce sera le plus petit écart d’une régate qui se termine avec seulement 25 secondes d’avance pour les Suisses.

A noter que ces deux défis achevaient par la même occasion leur première série des Round Robins. Tout comme les Italiens de Luna Rossa, Alinghi et Victory Challenge ne participeront pas aux journées de rattrapage.

 Jochen Schuemann - Alinghi : Nous nous attendions à une course difficile face aux Suédois, nous l’avons eu. Ils sont très bons dans des conditions où le vent oscille tous le temps. Et même si nous avons gagné l’avantage dès le départ, ce n’était pas évident de conserver la tête. Nous devions nous placer sans arrêt entre Victory et la marque, l’endroit le plus sûr pour garder le contrôle. "

 Pieter Van Niekerk - Alinghi : " J’avais pas mal de pression sur les épaules quand je réglais le spi. Sur chaque phase de vent arrière les Suédois semblaient se rapprocher. Nous avions vu le trou dans leur spi et nous savions qu’il pouvait lâcher mais, après avoir hissé le deuxième, ils étaient toujours sur nos talons. La course était à couteaux tirés jusqu’à la ligne d’arrivée "

Lof-match Luna Rossa / OneWorld

Photo : Franck Socha

• Match 3 OneWorld USA 67 bat Luna Rossa ITA 74 (1’11")

OneWorld, le syndicat américain imbattu depuis le début des épreuves, rencontrait le tenant du titre en grosse difficulté lors de ce premier round robin. Une fois encore, les Italiens ne vont pas marquer le point qui les replacerait dans la première moitié de tableau.

Il est 12h20 quand ITA 74 et USA 67 sont libérés par le comité de course. Rod Davis, pour les Italiens, lance son bateau d’un côté. James Spithill lance le sien de l’autre, du côté du bateau comité. Les premier près est serré et les deux Class America qui se retrouvent ensemble à la bouée au vent terminent leur bord par un lof entre les deux équipages. OneWorld s’en sort en premier pour approcher de la bouée devant Luna Rossa. Mais le lof se poursuit et Spithill pousse De Angelis au dessus du parcours jusque dans le paquet des bateaux spectateurs.

USA 67 abat enfin pour envoyer son spi asymétrique et repasse au niveau de la marque avec deux secondes d’avance sur les Italiens. L’avance sous le vent a peu évolué et les Américains bénéficient d’un petit delta de 9 secondes. Les deux bords suivants ne changent rien. Spithill et Gilmour contrôlent leur adversaire et augmentent leur avance. Ils assurent leur victoire lors de la dernière remontée au vent. Malgré le vent qui faiblit, ils se réservent le côté droit du plan d’eau pour augmenter encore leur avance. Le dernier bord sous spi vers l’arrivée se termine alors comme une formalité pour OneWorld.

Source Prada Luna Rossa

• Match 4 Mascalzone Latino ITA 72 bat Le Défi FRA 69 (5’19")

Areva - Mascalzone

Photo : Franck Socha

C’était le match à ne pas perdre pour les deux challengers toujours bredouilles avant le début de la rencontre. Un des neuf challengers sera éliminé à l’issue des deux premiers round robins où chaque victoire rapporte un point. Mascalzone Latino comme le Défi Areva sont les deux plus faibles équipes cette année et la place éliminatrice semble devoir se jouer entre elles deux. Si aucune circonstance exceptionnelle ne leur permet de battre un défi mieux armé, ces deux équipes doivent jouer entre elles la place en quart de finale. En s’imposant cette nuit, les Latin Rascals ont pris un sérieux avantage. Pourtant la régate a été chaude pour se terminer avec seulement quatre secondes d’écart !

Lors de la phase de départ, les deux Class America s’évitent. La pression est sur les épaules des navigants. Tout va se jouer à armes égales sur les trois tours du parcours. Dès le premier près, les deux voiliers se jouent l’un de l’autre pour passer en tête. Le Class America jaune passe la marque au vent en tête, sept secondes devant les Italiens. Mais les transalpins sont plus rapides sur le bord de portant et prennent l’avantage à la bouée sous le vent.

Le second bord de près est décrit comme ’acharné’ par les membres spectateurs du défi français. Douze virements de bords s’enchaînent en sept minutes. Mais Paolo Cian parvient à garder un léger avantage au deuxième passage de la marque au vent. Luc Pillot et ses hommes suivent à 13 secondes. Pillot et Gélusseau s’entêtent lors du troisième près et à force de manoeuvres parviennent à reprendre le contrôle de la situation pour enrouler la dernière marque au vent avec 14 secondes d’avance !

Mais le dernier bord de vent arrière sonne le glas du défi français. Les Italiens sont les plus rapides, reviennent à la hauteur du bateau jaune et les doublent ! Dans une manoeuvre de la dernière chance, Pillot lofe au delà du raisonnable et se voit sanctionner par les juges arbitres. Les quatre secondes de retard se transforment alors un 5 minutes et 19 secondes officielles...

 Luc Pillot - le Défi Areva : « nous étions rapides au près et eux très bons au portant. Cela a donné un match serré avec une lutte constante. Demain on attaquera avec la même motivation et la même énergie notre match contre Stars&Stripes ».  
 Paolo Cian - Mascalzone Latino : « nous attendions un match difficile contre les Français. Ils ont un bon bateau et l’équipage nous a mis la pression. C’est un grand jour pour nous, très émouvant : première participation à la Coupe, premier point . »

Source Le Défi