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GV déchirée pour Guirec Soudée : "Je savais que cette grand-voile était dans son jus"

mercredi 6 décembre 2023Redaction SSS [Source RP]

En solitaire sur l’Atlantique depuis vendredi dernier et le départ de Retour à La Base, ralliant Fort-de-France à Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. , Guirec Soudée est l’auteur d’un début de course satisfaisant et sans pression, fidèle à son objectif initial de terminer cette épreuve retour de la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 .

Déplorant déjà la perte de son grand spi hier lundi, le skipper de Freelance.com a prévenu son équipe à terre, ce mardi soir peu après 21 heures, que la grand-voile, après s’être déchirée en deux dans les empannages de la nuit, venait de lâcher complètement. C’est donc privé de presque tout son potentiel que le costarmoricain doit désormais terminer cette transatlantique. Mais porté par son caractère aventureux et sa ténacité, Guirec entend bien aller au bout de cette course et empocher les points mérités pour conforter sa place au départ du prochain Vendée Globe.

Les choses avaient pourtant bien débuté pour Guirec Soudée qui avait quitté Fort-de-France et la Martinique avec la ferme intention de faire une course propre et sans pression et surtout d’aller au bout. Un état d’esprit qu’il confirmait dans un message envoyé à son équipe à terre, au moment de détailler ses mésaventures d’hier… et d’aujourd’hui :

« Depuis le départ, je faisais un début de course assez correct, sans me mettre trop de pression, dans le sens où je faisais marcher mon bateau comme je pouvais mais je ne regardais par vraiment les classements. J’avais vraiment envie de profiter de cette traversée retour parce qu’elle est importante pour additionner des points supplémentaires pour le Vendée Globe.

Lundi, la perte du spi

« On est parti de Martinique sur une route plein Nord dans l’idée d’aller chercher des systèmes dépressionnaires et des vents plus ou moins soutenus qui allaient nous pousser vers la Bretagne. Hier, dans pas beaucoup de vent, le spi a lâché en tête et est tombé à l’eau. Je ne l’avais pas vraiment prévu… je savais que la grand-voile était vieille mais le spi était neuf et les conditions vraiment maniables. J’ai été obligé de couper l’amure rapidement parce que ça tirait sur le bout dehors et je n’avais pas envie de le re-casser. C’est un gros chantier qu’on a fait il n’y a pas longtemps. La bonne nouvelle c’est que j’ai réussi à le remonter à bord et je n’ai rien laissé partir dans l’eau. C’était important pour moi. Mais le spi est vraiment mort.

Mardi, un recalage fatal à la grand-voile

« Dans la foulée, le vent est un peu monté après la nuit, ça marchait plutôt bien. J’ai fait des petits empannages pour me recaler, pour essayer de rester dans du vent assez constant mais pas trop fort non plus. Au petit matin, je me suis aperçu que la grand-voile était ouverte en deux. Je ne sais pas si c’est arrivé pendant un empannage cette nuit, à partir d’une petite fissure que je n’aurais pas vue et qui n’a fait que grossir. La grand-voile était ouverte complètement en deux sous le ris 3. Là je me dis : génial, ça fait plaisir ! A ce moment-là, on avançait bien en plus, on était à 17/18 nœuds de moyenne. J’ai affalé une partie de la grand-voile en me disant que je pouvais quand même garder un peu de toile… et là je marchais presque mieux, le bateau était encore assez aérien. J’arrivais à tenir des super moyennes mais je savais qu’il fallait faire gaffe et que ça allait être handicapant jusqu’à la fin… mais tant qu’il y avait du vent, ça fonctionnerait !

J’ai voulu faire un petit recalage et repartir un peu dans le Nord pour garder un peu plus de vent. Dans l’empannage, la voile est passée de l’autre côté, doucement, et là, bam… elle a fini d’exploser au-dessus du ris 3. Là, je me suis dit que c’en était fini de la voile, j’ai ré-empanné dans l’autre sens et j’ai repris mon cap Est, à 90° sur la route. La mission était de faire tomber la grand-voile qui était un peu prise dans les lazys et bloquée par les lattes. J’ai dû jouer un petit peu mais au final, elle est rangée, amarrée et elle va rester là jusqu’à l’arrivée en Bretagne.

Je ne vais plus très vite, je suis à 70% de ma polaire… J’étais censé arriver dans 6 jours 19 heures, là c’est plutôt 9 à 10 jours en fonction du vent. Je garde le moral. Je savais que cette grand-voile était dans son jus. Elle avait fait le Vendée Globe avec Benjamin Dutreux et j’avais fait deux transats avec l’année dernière. J’avais fait la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 avec Bilou avec une voile toute neuve.

Terminer et ne rien regretter

« Je n’ai pas fait la moitié de la route. Je suis à 1000 milles des Açores et à 2100 milles de la Bretagne. J’ai un peu plus de temps maintenant, je vais en profiter pour me faire à manger et me reposer… me remonter le moral, même si ça va ! Le seul enjeu de cette course pour moi c’était de la finir et je vais tout donner. J’essaie d’en retenir du positif comme à chaque fois ! Sur le Rhum j’ai fait des erreurs dues à mon manque d’expérience. Aujourd’hui, rien de ce qui s’est passé n’est de ma faute ! C’est là où c’est rassurant ! ».

C’est donc une toute autre course qui début pour Guirec Soudée ; celle de terminer cette course quoi qu’il arrive et de ramener son bateau à bon port. On l’aura compris, le skipper de Freelance.com n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort et c’est avec l’énergie et l’enthousiasme qui le caractérisent qu’il mettra tous les moyens pour ramener son bateau à quai. La route s’annonce – juste – un peu plus longue de prévue...



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