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Bonduelle, deuxième, lors du départ de Calais. Photo : B.StichelbautCourse des Phares
La moitié de la flotte hors course
Fujifilm toujours en tête avec 136 milles d’avance sur Bonduelle
mercredi 29 mai 2002 –
Avant le départ, Marc Guillemot (La Trinitaine-Team Ethypharm) était sûr d’une chose : les multicoques actuels n’ont jamais été aussi marins, aussi bien construits, aussi bien menés par les équipages. Un son de cloche repris par l’ensemble des « dinosaures », tel l’inévitable et talentueux Loïck Peyron (Fujifilm) qui a, comme Guillemot, Le Cam, Nélias, plus de 20 ans de pratique du multicoque océanique derrière lui.
Alors, que se passe t-il ? rien d’extraordinaire Docteur, juste une évolution inévitable, formidable, mais nécessaire de ces engins à trois pattes.
Les architectes, les vieux de la vieille comme Nigel Irens ou le duo Lauriot-Prévost/Van Peteghem et plus récemment Marc Lombard, celui qui a amené les foils courbes avec Banque Populaire, conçoivent aujourd’hui des trimarans incroyables. Ils n’enfournent plus et sont capable de faire des reaching d’enfer dans de la mer formée. A la barre, aux colonnes des moulins à café maintenant omniprésent dans les cockpits, les équipages s’éclatent. En bons sportifs, ils ne se laissent pas dépasser par la machine mais au contraire la poussent à fond, comme il se doit.
Résultat : le cercle vicieux ! les chocs n’ont jamais été aussi violents, les efforts aussi démesurés.
Cette Course des Phares est un bel exemple : à 18 noeuds au près serré à piquer dans la plume, à 30 noeuds dans des reachings au large d’Ouessant ou lors de la boucle Belle-île-Yeu, les équipages ne se font pas réellement peur puisque le comportement de leur monture est hyper sain.
Un palier est donc en train d’être franchi. Il ne va pas sans poser quelques inconvénients mais, faisons confiance aux marins et à tous ceux, nombreux, qui travaillent pour rendre les bateaux fiables.
Un atout, non des moindres, se met actuellement en place. Chaque multicoque va disposer ou dispose déjà d’un hangar-chantier qui lui est propre. Qui à Port-La-Forêt, qui à Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. , qui à La Trinité sur Mer. Une véritable révolution dont le précurseur n’est autre que Fujifilm. Il est en tête de la course et le hasard n’a rien avoir là dedans. Tout l’hiver, cette équipe expérimentée a bossé comme jamais sur le trimaran. L’année dernière, après sa mise à l’eau, il avait pourtant connu déboire sur déboire. Même son de cloche pour Bonduelle et La Trinitaine-Team Ethypharm. Banque Covefi, pilier de la série, est également toujours là.
Le sourire vient incontestablement de Foncia. Avant le départ, Alain Gautier comptait ses sorties sur les doigts d’une main, sorties effectuées le plus souvent par un temps de demoiselle. L’exigence du skipper, son savoir faire, celui reconnu de ses chefs de chantier Halvard Mabire ou Gil Carmagnani, y sont pour beaucoup et montrent à eux seuls que les multicoques nouvelle génération ne vont pas dans le mur. A Belgacom, à Bayer CropScience, à Sergio Tacchini et à SopraGroup de se mettre à niveau.
Ce sera certainement fait pour la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum puisque cette Course des Phares a mis en évidence les « axes de travail ». Malgré sa déception, Franck Cammas ne pouvait cacher une certaine satisfaction. Son Groupama va vite, beaucoup plus vite que l’année dernière. Il faut juste renforcer les bras, tout comme ceux de Banque Populaire et peut-être ceux de tous les autres.
Hier soir, lors d’une liaison téléphonique, Loïck Peyron ré-affirmait avec force l’appartenance des multicoques aux sports dit mécanique, sports où les séances d’entraînement, de mise au point ne sont jamais assez longues, assez poussés. Comme pour un examen, on n’est jamais réellement prêt. Avant le départ de cette épreuve, le nombre de milles effectués par les bateaux était le plus souvent dérisoire.
Les Teams engagés ont un objectif : la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum . Paradoxalement et malheureusement, les épreuves comme cette Course des Phares Calais-Calais, une course à part entière, leur servent également d’entraînement, en raison du manque de temps. Les multicoques seront sans aucun doute nettement plus fiable au mois de novembre. Avec un autre avantage : en solo, les skippers ne pourront jamais mener leurs bateaux comme ils viennent de le faire sur cette course. Les multicoques seront pourtant renforcés pour tenir ces cadences infernales. Il convient donc d’être positif. Ces machines sont formidables. Elles nous émerveillent plus que jamais.
Nicolas Raynaud
Classement à 11h30 HF
Rang Bateau Lat Long Vitesse(noeuds) Cap moyen Date de position Dist à l’arrivée(milles) Dist du premier(milles)
1 Fujifilm 40 15.84’ N 9 48.04’ W 22.7 210 29/05/02 09:28:00 1351.9 0.0
2 Bonduelle 42 32.60’ N 9 50.84’ W 17.4 168 29/05/02 09:28:00 1488.2 136.3
3 Foncia 43 15.80’ N 9 30.92’ W 14.4 245 29/05/02 08:40:00 1525.9 174.0
4 Biscuits La Trinitaine - Ethypharm 43 57.48’ N 7 48.72’ W 3.1 235 29/05/02 09:28:00 1612.6 260.7
5 Banque Covefi 44 52.96’ N 5 53.00’ W 6.1 202 29/05/02 09:28:00 1711.6 359.7
ABD Bayer CropScience
NL Sopra Group
NL Groupama
ABD Belgacom
NL Sergio Tacchini
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