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Transat Jacques Vabre 2019 : Lipinski-Hardy arrivés devant Goodchild-Delahaye attendent le 3e Class40
Thursday 14 November 2019 –
Le ponton d’accueil du Terminal Nautico en tremblait cette nuit. Saluée par l’ensemble des coureurs présents à Salvador de Bahia, l’arrivée de Crédit Mutuel, vainqueur en Class40, restera un des moments forts de cette 14ème Transat Jacques Vabre. Derrière la remarquable performance du tandem Lipinski-Hardy, la course continue avec les quatre derniers IMOCA attendus aujourd’hui. Côté Class40, le deuxième Leyton vient tout juste de franchir la ligne à 13h 58mn 11 sec. Jusqu’à la septième place, l’ordre des arrivées semble acquis, mais une belle bagarre se profile autour de la dixième place alors que les retardataires sont enfin rentrés dans le Pot-au-noir.
IMOCA : Derniers duels
A tous les étages chez les IMOCA, cette 14ème Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre aura été indécise jusqu’au bout. Les quatre derniers bateaux attendus dans les douze prochaines heures forment deux tandems inséparables depuis plusieurs centaines de milles. Ce sera d’abord à 4Myplanet et Pip Hare Ocean Racing de se départager. Leur écart est de 0,7 milles à l’avantage d’Alexia Barrier et Juan Mulloy, ce qui promet de belles images et des embrassades à l’arrivée prévue vers 20h00 française. La nuit prochaine ce sera au tour d’Ariel 2 et d’un Monde sans SIDA de faire leur entrée dans la Baie de Tous les Saints et le clap de fin tombera sur la course des IMOCA.
Pour rappel, cette catégorie a connu deux abandons : MACSF suite à son talonnage en début de course et Hugo Boss qui a cassé sa quille après le choc d’un OFNI au large des Canaries.
Class40 : Pas de relâchement
A la vacation ce matin, les concurrents qui commencent à penser à l’arrivée commentaient la performance du vainqueur de la nuit. « Un bateau qui va vite au bon endroit, c’est sûr que ça fait des ravages ! On savait que Crédit Mutuel allait vite mais on n’avait navigué avec eux qu’en bord de côte. Au large dans la mer formée, c’est là que s’est fait la différence ». déclarait ce matin à la vacation Fabien Delahaye. Depuis, Leyton a franchi la ligne d’arrivée à 13h58 et le duo Goodchild-Delahaye peut se féliciter d’avoir su résister à Aïna Enfance et Avenir, attendu ce soir à Salvador de Bahia.
Septième sur Made in Midi, Kito de Pavant fait aussi les comptes, à 190 milles de l’arrivée : « On profite enfin d’une très belle journée de voile avec du soleil au portant. Ca fait quinze jours qu’on attend ça : le vent nous pousse dans le bon sens et le pont est sec ! La victoire de Crédit Mutuel est indiscutable mais quand tu vois aussi les performances de l’autre Scow Banque du Léman qui nous colle deux nœuds depuis le Pot-au-noir, c’est inquiétant car beaucoup de Class40 vont devenir obsolètes. Nous avec notre bateau d’emprunt, on pouvait difficilement faire mieux que cette septième place.»
Dans le sillage de Kito de Pavant et Achille Nebout, les choses se corsent pour Edenred, encore huitième hier. Pariant un peu trop sur la rotation de l’alizé à l’est, nord-est. Emmanuel Roch et Basile Bourgnon ont été obligés de se recaler dans la nuit avec un premier virement. Sanction immédiate au classement : ils chutent à la onzième place et voient maintenant revenir dangereusement dans leur sillage Eärendil…
Bien calé sur la route directe, A chacun son Everest poursuit sa route à la 14ème place et Yves Courbon continue de s’enthousiasmer de cette première transat. Son frère Renaud garde pourtant la bannette depuis 36 heures suite à lumbago, mais l’équipage en contact avec le docteur Jean-Yves Chauve conserve un moral intact : « Les conditions sont formidables, on n’aura pas tous les ans un mois de novembre aussi ensoleillé ! Il ne faut pas voir le verre à moitié vide mais à moitié plein ».
Une morale que pourront méditer les équipages encore loin du Brésil à leur arrivée. Derrière le match à trois que se livrent Upsailing-Unis pour la planète, #Attitude Manche et Kerhis, Terre Exotique ferme la marche à 1250 milles. Ils ont jusqu’au 20 novembre à 5h36 pour arriver à Salvador de Bahia avant la fermeture de ligne et Georges Guiguen promet que "ce sera chaud !"
LES MOTS DES SKIPPERS
Kito de Pavant – Made in Midi (Class40)
Ca va, nous avons retrouvé le beau temps, on a attendu cette journée pendant deux semaines ! Ça a fait du bien au bateau qui était très humide et a pas mal souffert. Les conditions nous poussent dans le bon sens et on en profite. Actuellement, il y a grand soleil avec 15 nœuds de vent d’est, ça pousse sous spi et grand-voile haute. Nous nous sommes éloignés un peu de la côte cette nuit pour laisser les pêcheurs. Là c’est parfait pour naviguer, c’est la croisière s’amuse ici ! Ça parait cependant difficile de revenir sur Linkt, il va plus vite que nous. On ne sait jamais ce qui peut se passer mais on se ne fait pas d’illusion, sauf problème technique pour lui, c’est peu probable. A bord de Made in Midi, on ne regrette rien, on a bien navigué sans ennui mais nous avons eu un déficit de vitesse ces derniers jours. C’est frustrant mais on le savait en partant avec ce bateau-là. Avant le départ du Havre, on nous aurait dit que l’on terminerait 7ème avec nos conditions, on signait de suite. On fera le bilan une fois arrivés, on aura plus de temps. Pour le moment, il faut être vigilant il y a encore 200 miles à faire et il peut y avoir des orages près des côtes. On le fera devant une caïpirinha au club de Salvador !! Je ne suis pas surpris pour Crédit Mutuel, puisqu’on a l’expérience des Minis de David Raison mais on ne pensait pas à une telle différence de vitesse notamment avec Aïna et Leyton. C’est un peu inquiétant pour la Class40 qui était très homogène jusque-là. On avait des bateaux très aboutis, comme le vrai Made in Midi, et là on se retrouve avec des bateaux déjà obsolètes. Ils ont bien navigué avec Crédit Mutuel, avec une stratégie adaptée à leur bateau. Ces nouvelles performances font que c’est la suite qui m’inquiète plus que le présent !
Georges Guiguen - Terre Exotique (Class40)
Nous sommes à l’entrée du Pot-au-noir, on n’a pas encore été stoppé, tout va bien. Le plafond était bas au petit jour mais là c’est bien dégagé avec un petit vent de sud-ouest. Rien de méchant dans le Pot, pas plus qu’en Bretagne ! D’après les cartes météo, c’était fermé à l’est du 24ème degré de longitude. Notre bateau n’est pas aussi rapide que les autres, c’est le numéro 1 des Class40 ! Ça va être mon premier Pot-au-Noir et on a tout ce qu’il faut pour les festivités du passage de l’équateur ! Pour la fermeture de ligne, ça va quand même être chaud.
Yves Courbon - A Chacun son Everest (Class40)
Ça va très bien, les conditions sont géniales, ça pousse bien, le bateau va bien, on croise les doigts ! Nous avons tout checké, notamment le mât et tous les laschings, on vérifie que rien ne s’use trop vite comme ça pousse pas mal. On cravache pour gagner milles après milles, c’est toujours passionnant. Il peut y avoir un coup à faire tant que l’on n’a pas franchi la ligne. Nous, on ne se dit pas plus que trois jours mais encore trois jours de mer à glisser ! On sait que nous n’aurons pas ça à la maison ! On est super content après un Pot-au-noir qui nous a bien pris dedans, c’est notre plus longue navigation, on en apprend sur le bateau tous les jours. Renaud s’est blessé il y a deux jours donc on fait gaffe quand même. Il s’est fait un lumbago dans une manœuvre. Il a fait deux jours de bannette du coup. Comme nous étions au reaching, il n’y avait pas trop de manœuvre donc j’ai pu gérer au maximum. Le pilote bosse pas mal, nous essayons de rester sur la route pour faire de la vitesse.
Fabien Delahaye – Leyton (Class40)
On a hâte d’arriver ! Ça a été le mauvais scénario pour nous ces derniers jours. Nous avons montré sur l’ensemble de la course que nous étions bien dans le match mais c’est dur de rivaliser avec la vitesse de Crédit Mutuel ! Nous étions plus près d’eux que d’Aïna Enfance et Avenir mais ces derniers jours, on a eu du mal à contenir Aymeric et Pierre. Beaucoup de grains nous ont collé à 5 nœuds. On savait que le flux allait se reconstituer en fin de journée et là c’est plutôt un bon thermique pour nous. De toute façon quand on se rapproche de la côte, il se passe des trucs. Sur les transats, les arrivées sont souvent à rebondissement, il y a peu d’options à faire, juste gérer les voiles selon les changements de direction. Je fais un bilan super positif de notre duo avec Sam, on est sur la même longueur d’onde, c’est donc sympa à naviguer, on est toujours resté sur la même longueur d’onde en terme d’engagement et d’objectif. C’est une belle expérience cette transat. Crédit Mutuel, on connaissait son potentiel mais on n’avait navigué avec eux qu’en bord de côte. Au large dans la mer formée, c’est là que s’est fait la différence . Lorsqu’ ils ont pris des risques en sortie de Manche, nous avons été plus conservateurs. Leur décalage ouest puis nord a été payant, le bateau s’est vite envolé. Un bateau qui va vite au bon endroit, c’est sûr que ça fait des ravages !
– Communiqué www.transatjacquesvabre.org
– Cartographie et classement : www.transatjacquesvabre.org/fr/cartographie-et-classement