Class 40
Les Sables – Horta – Les Sables : La victoire au retour et au général pour Fabien Delahaye
lundi 14 juillet 2025 –
Le skipper normand Fabien Delahaye a remporté avec brio la deuxième étape de Les Sables – Horta – Les Sables. En s’imposant en solitaire au terme d’un parcours complexe entre les Açores et la Vendée, il prend également la tête du classement général de cette 10e édition.
Auteur d’une option sud audacieuse au large du Portugal, Fabien Delahaye a su tirer parti de sa liberté de manœuvre pour faire la différence.
« Je me suis toujours dit que c’était l’événement pour essayer des choses. On a tenté des évolutions techniques sur le bateau et il fallait naviguer libéré. J’ai fait les choses comme je les sentais. C’était tellement le bazar sur le plan d’eau que, quand on commençait à regarder les autres, on n’était pas dans le bon schéma », confie le skipper de Legallais, qui termine quelques minutes devant William Mathelin – Moreaux (Les Invincibles).
Troisième lors de la première étape, qu’il avait disputée en double avec Pierre Leboucher, Fabien Delahaye s’offre cette fois une victoire en solitaire marquante et confirme son statut de favori pour la prochaine édition de la Transat Café L’Or.
Une étape serrée
Alors que l’étape aller, entre Les Sables et Horta, s’était révélée être une pure course de vitesse, ce retour a été un véritable casse-tête, éprouvant pour les nerfs. Malgré des options marquées, les dix premiers bateaux sont arrivés en l’espace de quelques heures, dans la matinée de ce 14 juillet.
L’Espagnol Pep Costa (VSF Sport) termine troisième de sa première grande course en solo et prend la deuxième place du classement général :
« Je suis fier du résultat, mais aussi de la façon d’y arriver. Le bateau est parfait, il est super propre. J’ai pu tirer dessus et je me sentais de mieux en mieux à bord. C’est la première fois que j’étais seul à bord. Je l’ai bien pris en main et ça, c’est super cool. J’ai appris énormément et j’en suis super fier. C’est aussi grâce au travail de Pablo (Santurde). »
Le podium de cette 10e édition est complété par Guillaume Pirouelle (Sogestrans – Seafrigo), qui s’illustre par sa régularité aux avant-postes. En revanche, déception pour Luca Rosetti (Maccaferri Futura), vainqueur de la première étape, qui termine cette fois en dixième position.
INTERVIEWS
Fabien Delahaye (Legallais) :
« C’est un vrai soulagement d’être au ponton. C’était stressant depuis hier soir. Lorsque le vent est monté derrière le petit front, il fallait être vissé à la barre et en mode bourrin. J’ai plutôt su faire, car je suis passé devant le rideau des bateaux avec qui j’étais. Après, j’avais toujours l’inquiétude du recroisement avec le groupe du nord. Le timing était bon, mais ça s’est joué à pas grand-chose. Il fallait tirer son épingle du jeu avec des petits coups. Je me suis toujours dit que c’était l’événement pour essayer des choses. On a testé des choses techniquement sur le bateau, et il fallait naviguer libéré. J’ai fait les choses comme je les sentais. C’était tellement le bazar sur le plan d’eau que, quand on commençait à regarder les autres, on n’était pas dans le bon schéma. On s’est tous retrouvés dans le golfe de Gascogne. »
Pep Costa (VSF Sports) :
« Je suis super content. C’est quand même dingue. C’était une étape hyper complexe. Il ne fallait jamais rien lâcher. Je suis fier du résultat, mais aussi de la façon d’y arriver. Le bateau est parfait, il est super propre. J’ai pu tirer dessus et je me sentais de mieux en mieux à bord. C’est la première fois que j’étais seul à bord. Je l’ai bien pris en main, et ça, c’est super cool. J’ai appris énormément, et j’en suis super fier. C’est aussi grâce au travail de Pablo (Santurde). C’était hyper intense, mais je suis fier d’être allé chercher ça au bout de moi-même. »
Guillaume Pirouelle (Seafrigo - Sogestrans) :
« Elle a été dure, cette étape. Stratégiquement, c’était un casse-tête. J’ai super bien navigué hier et je suis bien revenu dans le coup. Ce matin, j’y ai vraiment cru, mais on n’a pas eu la météo annoncée. C’est pas mal de faire troisième au général. Il me manque un bon résultat sur une étape, mais ce n’est pas très grave. Ce sont des bateaux plus difficiles qu’en Figaro. Il y a beaucoup plus de voile, de matossage… c’est vraiment fatigant. C’était une course épuisante, physiquement mais aussi mentalement. »
William Mathelin-Moreaux (Les Invincibles) :
« Cette étape, elle fait beaucoup de bien. L’aller avait été difficile pour nous. C’est une très belle revanche. C’était une course de dingue, comme il y a quatre ans. C’était dur pour les nerfs, car il y avait beaucoup de remises en jeu à chaque fois. On bataillait pendant des heures, et à la fin, tout le monde se regroupait pour un nouveau départ. Il fallait garder la tête froide, mais stratégiquement, c’était hyper intéressant. À certains moments, on ne pouvait pas aller plus vite, mais il fallait se placer au bon endroit pour la séquence suivante. C’est une des courses les plus intenses que j’ai faites sur ces bateaux-là. Personne ne lâchait rien. »
Guillaume L’Hostis (Alternative Sailing - Constructions du Belon) :
« Quand tu es devant et que tu te fais doubler, ça laisse un goût amer. Ce qu’il me manque pour faire mieux, c’est un pilote automatique fiable et un peu d’expérience. Mon pilote a planté le premier matin, donc j’ai tout fait avec le second, mais il avait des problèmes. J’ai bidouillé, donc terminer 4e dans ces conditions, c’est bien. Physiquement et mentalement, ça a bien tiré. C’est hyper complet. On a été bord à bord en permanence. Il m’a manqué un peu d’expérience du solo pour anticiper les manœuvres, faire les bons choix. Hier, j’étais cramé. C’est du détail, mais à ce niveau-là, ça se paie cash. »
Classement général après deux étapes (avant jury) :
- Fabien Delahaye (Legallais) 10 j 11 h 02 min 33 s
- Pep Costa (VSF Sport) + 23 min
- Guillaume Pirouelle (Seafrigo – Sogestran) + 37 min
- Luca Rosetti (Maccaferri Futura) + 52 min
- Guillaume L’Hostis (Alternative Sailing – Constructions du Belon) + 55 min
- Thimoté Polet (Zeiss) + 2 h 10 min
- Quentin Le Nabour (Bleu Blanc Planète Location) + 2 h 26 min
- Milan Kolacek (Inland Roots Ocean Soul) + 3 h 05 min
- Rupert Henry (Eora Racing AUS) + 3 h 29 min
- Pierre-Louis Attwell (Vogue avec un Crohn) + 4 h 13 min