Course en équipage | Imoca

The Ocean Race Europe 2025 : moins de 100 milles à parcourir jusqu’à Portsmouth

mercredi 13 août 2025Redaction SSS [Source RP]

Le dénouement de la première étape de The Ocean Race Europe 2025 s’annonce « chaotique », avec des équipages qui se préparent à une nuit blanche, ponctuée de manœuvres alors qu’ils progressent au près vers l’arrivée.


Cette première étape de The Ocean Race Europe 2025 s’est déroulée en plusieurs phases bien distinctes. Après l’intense navigation côtière à la sortie de Kiel et jusqu’au nord du Danemark, ce fut la traversée rapide et régulière de la mer du Nord. Chacun de ces tronçons a exigé des compétences différentes. Désormais, avec moins de 100 milles à parcourir, l’épilogue s’annonce comme le plus éprouvant : vents légers, couloirs étroits et manœuvres incessantes jusqu’à l’arrivée.

Hier a marqué un nouveau tournant – une dorsale anticyclonique où les trajectoires de la flotte se sont séparées. Les prévisions annonçaient des ralentissements, mais jusqu’à présent les leaders ont trouvé plus de vent que prévu. « Nous avons eu des conditions de rêve juste après [la dernière dorsale], avec un vent d’est-sud-est qui nous a permis d’avancer rapidement », a déclaré Paul Meilhat (Biotherm), toujours en tête, tandis que Yoann Richomme (Paprec Arkéa), deuxième, était « content d’avoir franchi [la dorsale] plus vite que prévu ».

Ceux de derrière ont payé un prix plus fort. « Nous avons perdu beaucoup plus de temps que prévu. On avait l’impression d’être coincés, c’était frustrant », a admis Will Harris, dont Team Malizia, troisième, a vu son retard passer de 2,5 à 10 milles. En queue de flotte, Team AMAALA a souffert le plus, avec seulement 3 nœuds de moyenne ce matin.

« On essaie d’avancer du mieux qu’on peut », a expliqué Alan Roura, skipper. « Nous avons le courant contre nous et ce n’est pas facile. On a un peu rattrapé notre retard, mais pas assez pour rejouer avec nos amis canadiens. On ne lâche pas, mais c’est dur car il n’y a que 4 à 5 nœuds de vent devant. Il faut avoir assez de vitesse pour passer le courant. »

Pour le dernier tronçon, cap sur la Manche, où la route se resserre entre la côte et les zones d’exclusion. Cet après-midi, Biotherm a été le premier à rencontrer une zone de vents légers près de Douvres, où moins de cinq milles séparent la côte de la zone interdite. Plus loin, la largeur tombe à 3,3 milles. Avec du vent établi ce serait déjà serré, mais le sud-ouest prévu – la seule direction que les équipages redoutaient – exclut toute progression facile au reaching. Ils devront donc « jouer la balle ping-pong » d’un côté à l’autre, multipliant les virements.

« Nous n’aurons pas plus d’une demi-heure sans manœuvre jusqu’à la fin », confie Paul Meilhat. Chaque manœuvre signifie déplacer des centaines de kilos d’équipement à travers le bateau, encore plus difficile de nuit. Le sommeil sera réduit à quelques minutes volées entre deux virements.

« À partir de cette nuit et jusqu’au matin, ça va être chaotique : vent léger et beaucoup de manœuvres », a ajouté Jack Bouttell (Biotherm). « Vers Douvres, il y a énormément de trafic maritime : ferries, cargos… donc beaucoup d’éléments à surveiller en permanence. »

À 12h00 UTC, Biotherm conservait 18 milles d’avance sur Paprec Arkéa, deuxième, Team Malizia avait 14 milles de plus, tandis que Be Water Positive pointe à 70 milles et Team AMAALA à 96.

Si Biotherm maintient le rythme et défend son avance dans cette section exigeante, il devrait franchir la ligne à Portsmouth dans la matinée de demain mais la bataille durera toute la nuit, et avec ces variations de vent, le podium reste incertain.

Selon les règles, le parcours pourrait être allongé pour une arrivée de jour. L’ETA actuelle est jeudi matin (heure locale Portsmouth). Et cela sera mis à jour sur www.theoceanrace.com

Pendant ce temps, Holcim-PRB et Allagrande MAPEI Racing, impliqués dans une collision au départ, ont déposé des réclamations mutuelles. L’audience aura lieu lors de l’escale à Carthagène après l’étape 2. Les deux équipes, restées à Kiel, poursuivent leurs réparations.


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