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#TJV2015 #Imoca

Transat Jacques Vabre : Victoire de Vincent Riou et Sébastien Col en classe IMOCA

"Nous sommes heureux car ça n’a pas été une mince affaire que d’arriver ici entier"

mercredi 11 novembre 2015Information Transat Jacques Vabre

C’est une immense transat que viennent de remporter Vincent Riou et Sébastien Col. En franchissant la ligne d’arrivée de la Jacques Vabre à 13h52’24’’ (HF) ce jour, les deux hommes inscrivent leur nom au palmarès d’une édition exceptionnelle sur le plan de la régate, une édition qui a vu s’affronter pour la première fois sur l’Atlantique les derniers nés des monocoques IMOCA Imoca #IMOCA et des bateaux déjà éprouvés. « Nous sommes heureux car ça n’a pas été une mince affaire que d’arriver ici entier » raconte Vincent à l’arrivée.

Pendant les 17 jours de course, le duo de PRB a, avec ses adversaires, assuré une bataille intense qui n’a jamais permis un moment de relâchement depuis le départ du Havre.

« C’était un beau match parce qu’au final, ils ne nous ont jamais laissé beaucoup de répit, derrière. Avant hier matin, il n’y a jamais eu plus de trente-cinq milles d’écart entre le premier et le deuxième. Sur une course de 5500 milles, c’est pas mal, c’était engagé » explique le skipper de PRB.

Vincent et Sébastien ont réalisé une trajectoire parfaite, enchainant régulièrement les petits coups tactiques pour maintenir la pression sur deux adversaires de haut vol, Banque Populaire VIII et Groupe Queguiner avec lesquels il a lutté durant toute cette traversée de l’Atlantique. Un Atlantique qui a été l’écrin de joutes nautiques exceptionnelles entre trois duos qui comptent parmi les meilleurs coureurs au large du moment et armés chacun de montures très différentes.

Cette deuxième victoire successive de Vincent sur la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 confirme une saison sans faute pour le vainqueur du Vendée Globe 2004. Avec son bateau né en 2010, il a gagné tous les combats face aux derniers nés de la génération IMOCA Imoca #IMOCA , les monocoques à foils comme Banque Populaire mais aussi face aux 60’ de sa génération. Son association avec l’un des grands spécialistes du match racing international, Sébastien Col, n’a jamais failli. Vainqueurs de l’Artemis Challenge et de la Rolex Fastnet Race, Vincent et Sébastien ont mis à profit leur complémentarité et ont dominé avec stabilité cette transat qui s‘est élevée comme un obstacle infranchissable pour de nombreux 60’, notamment la plupart des derniers nés.

Cette victoire, Vincent et Sébastien la voulaient dès le départ du Havre. Comptant parmi les favoris, les deux marins sont d’abord entrés dans la course avec la volonté de ne pas casser le bateau dans la mer forte rencontrée dès 36 heures après le coup d’envoi. Prudents mais confiants dans la capacité de leur bateau à contrer les assauts des derniers nés de la classe, ils ont toujours bien positionné le curseur pour préserver PRB sans laisser s’échapper Banque Populaire qui, au reaching dans du vent soutenu et sur mer plate, a montré une impressionnante facilité à accélérer. Privés de girouette dès la première nuit de course, Vincent et Sébastien ont longtemps navigué « à l’ancienne », incapables d’obtenir la moindre info depuis leur centrale de navigation. Sans indication de force et d’angle de vent, leur course a été rendue plus délicate mais ils n’ont rien lâché jusqu’à l’entrée du Pot au Noir où ils ont pu fondre sur le duo Le Cleac’h / Tabarly.

Sortis en tête de cette zone difficile à maitriser, Vincent et Sébastien ont ensuite déroulé une stratégie parfaite maintenant toujours à distance raisonnable leurs adversaires. Ils ont passé les derniers jours de course scotchés à la barre de PRB et ont choisi de faire leur route avec détermination et avec la connaissance parfaite des conditions de navigation plus favorables à leur monocoque.

Cette victoire est la victoire d’une transat maitrisée de bout en bout. Elle est la victoire d’un bateau fiabilisé et optimisé. Elle est aussi la victoire d’une rencontre, celle de Vincent et Sébastien qui n’avaient jamais régaté ensemble, seulement quelques mois avant de s’élancer sur l’Atlantique. Un duo qui a marqué pour toujours l’histoire Histoire #histoire de la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 .


Voir en ligne : Info presse Rivacom / www.prb.fr/voile


Réaction de Vincent Riou, skipper de PRB :

« Nous sommes heureux car ça n’a pas été une mince affaire que d’arriver ici entier. On a du mal à se remémorer l’état d’esprit dans lequel on est parti mais, ce qui est sûr, c’est qu’on ne faisait pas les malins, on savait qu’on partait sur une course engagée avec dans l’esprit une première partie essentielle : passer sans encombre et être dans le paquet de tête au niveau des Açores. Ce qu’on a réussi à faire et, après il restait tout à construire. Je crois qu’on a bien exécuté le plan. Avec Seb ça a bien fonctionné. Franchement, il a été très bon.

C’était un beau match parce qu’au final, ils ne nous ont jamais laissé beaucoup de répit, derrière. Avant hier matin, il n’y a jamais eu plus de trente-cinq milles d’écart entre le premier et le deuxième. Sur une course de 5500 milles, c’est pas mal, c’était engagé. Et tour à tour, les trois bateaux qui sont sur le podium ont été en tête de la flotte chacun à son tour. On était venu pour la compétition, on a trouvé ce qu’on cherchait. Franchement, non. On est content d’arriver assez rapidement parce que c’est une course éprouvante et cela aurait pu ne pas être facile pour les organismes.

Nous avons fait une transat particulière. Nous avons travaillé nos sensations sur cette Transat Jacques Vabre. Dès la première nuit de course, on est tombé en panne de centrale de navigation. On a tout fait avec, comme seul affichage, la route fond et la vitesse fond. Comme si nous avions un bandeau sur les yeux. Nous n’avions ni la force, ni la direction, ni l’angle du vent. Nous avons tout fait sans assistance électronique. On me l’aurait dit avant le départ, j’aurais dit non pas question ! Ca ne peut pas marcher. Il faut aiguiser ses sens et se mettre au boulot. Avec le peu de repères, ce n’est pas évident de trouver les bons réglages. Il faut toujours être bien toilé pour avoir des sensations. La leçon, c’est que c’est possible, et parfait pour apprendre sur un bateau.

La nouvelle génération d’IMOCA est en phase d’apprentissage, de découverte. On ne joue pas dans la même catégorie. On a un bateau abouti, on a les manettes, on sait comment ça marche. Eux sont en mode découverte. Mais c’est sûr que les foils sont prometteurs, c’est sûr que c’est l’avenir de la voile, c’est sûr qu’on en aura tous un jour. Mais à quelle échéance ? On ne peut pas refuser le progrès. Et d’ailleurs, avec Seb, on voit ça avec beaucoup d’enthousiasme. Pour l’heure, la règle de jauge n’est pas adaptée, et c’est aujourd’hui une histoire de timing. Si on n’en a pas aujourd’hui, c’est pour des raisons de timing, de mise au point et on va devoir reconsidérer tout ça. Je parle à chaud, mais il va falloir analyser ce qui s’est passé : ils ont montré de belles choses.

Réaction de Sébastien Col, co-skipper de PRB :

« C’était un plaisir. C’est vraiment impressionnant de voir fonctionner Vincent. C’est une chance que j’ai eue de naviguer avec lui, c’est quelqu’un de très complet. Il maîtrise beaucoup de choses autant la technique que la navigation. Physiquement, ça s’est mieux passé. Il y a quatre ans avec François (Gabart), nous étions dans le dur, ce n’est jamais évident sur un bateau neuf d’arriver sans encombre. Au final, cette avarie d’électronique, c’est une bonne leçon, on se rend compte qu’on est de plus en plus assisté dans la vie en général. L’être humain est capable de faire de grandes choses. C’était nouveau pour moi de rester devant avec des mecs qui attaquent 24 sur24. J’étais tendu. Pendant 6 jours ... Moi d’habitude ça dure une heure. »



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