A 23h45, heure française, 17h45 heure locale, le voilier s’est annoncé dans la baie de Lorient Lorient L’actualité du port de Lorient et de sa région. . Une baie qui porte justement le nom de la ville de départ de cette sixième Transat AG2R. En une demi heure, il a rejoint la pointe nord-ouest de l’île et contourné l’anse du Colombier pour mettre le cap vers la ligne d’arrivée. Au moment de changer d’amure pour contourner ce cap, le spinnaker violet a explosé. Il s’est déchiré en deux parties mais les deux navigateurs n’ont pas perdu de temps pour envoyer une nouvelle voile d’avant et filer vers Gustavia entouré d’une vingtaine de bateaux accompagnateurs. Il était finalement 18h50, heure locale le 10 mai, quand Thales Armor Lux a franchi la ligne d’arrivée mouillée devant Fort Gustave.

En terminant premiers de la seconde étape, Madère - Saint Barthélemy, Erwan Tabarly & Philippe Vicariot ne remportent pas la course. Ils avaient terminé 11^e de la première étape à 22h55 des premiers. Leur temps de course final est de 23 jours 6 heures et 5 minutes.

Ce sont Hervé Laurent & Rodolphe Jacq, l’équipage de Colbert Orco, qui devraient être les successeurs de Karine Fauconnier & Lionel Lemonchois. Ils sont attendus entre six et sept heures plus tard. Ils devraient franchir la ligne d’arrivée en cinquième position.

Les prochains bateaux attendus à Saint Barthélemy sont Jean Floc’h (Drouglazet & Riou) et Marseille Entreprises (Mouren & Toulorge). Ils régatent à moins d’un mille l’un de l’autre pour la deuxième place de l’étape et avec le podium final pour enjeu. Si Marseille Entreprises doit prendre la deuxième place, la troisième se joue en 90 minutes entre Escal’Atlantic Saint Nazaire (Guérin & Cointo), Jean Floc’h et Thales Armor Lux.

 » Premières impressions

Erwan Tabarly : "On est content d’amener une victoire à Thales et Armor Lux ! La traversée était rapide il n’y a pas eu beaucoup de moment calme. Ce qui est éprouvant, c’est d’avoir des bateaux très près de soi et il ne faut pas relâcher le pression. Le double ce n’est pas épuisant comme du solitaire. On a craint jusqu’à trois jours de l’arrivée à cause d’un phénomène météo et un bateau à un mille de nous. Mais les trois derniers jours, même si les autres n’étaient pas très loin, on commençait à y croire. On n’a remporté que la deuxième étape. Mais l’AG2R, c’est deux étapes avec la première qui est aussi très difficile. On a sauvé la mise sur la deuxième et on espère revenir pour faire encore mieux."

Philippe Vicariot : "On a eu une première phase avec un bateau très proche : Petit Navire. c’était tendu. Puis, on a créé un trou. Alors on est entré dans un faut rythme où on se dit qu’il faut gagner mais pas se relâcher. On a changé les quarts pour passer une heure et demi à la barre à fond. Et comme par enchantement on leur a remis quelques milles ! On regrette beaucoup notre première étape. Il y en a qui ont eu de la chance et qui ont fait une très bonne analyse météo. Mais on a bien senti sur cette étape qu’on était dans le coup et que l’on pouvait faire des choses très bien !"

 » Les vacations de la deuxième étape

7 mai : Philippe Vicariot (Thales Armor Lux) : "Le chargeur du téléphone Iridium était en panne. On ne pouvait plus téléphoner. Mais ne pas avoir la position des autres est carrément handicapant. Alors, j’ai fait un chargeur avec des piles, du papier chocolat, des fils du tableau électrique du bateau. Cela ne marchait pas..."

4 mai : Philippe Vicariot (Thales Armor Lux) : "C’est tout droit et à fond. Le vent est monté d’un cran et c’est plus sportif ! Chaque fois que le spi lourd se regonfle, et comme il est accroché au bateau par des cordes pas élastiques, cela fait comme une explosion dans le bateau. On a l’impression de passer sur une mine à chaque fois. Quand on est dans la couchette c’est pas terrible. Le gréement est fortement secoué. Mais ces bateaux sont solides !"

2 mai : Erwan Tabarly (Thales Armor Lux) : "Le gros point difficile, c’est la météo. On a 20-25 noeuds sous spi. On a fait deux - trois empannages. On s’est approché d’un petit anticyclone. C’était un point difficile à contourner. Maintenant qu’on est sous l’autre amure, les autres doivent faire la même route que nous. La prochaine difficulté, c’est que le vent qui va mollir dans les prochaines heures avec moins de vent sur le côté droit du plan d’eau. On surveille donc les autres en prenant les classements le plus souvent possible. On place les dix bateaux qui nous suivent. On regarde ce qu’ils font tout en faisant notre route. On ne zigzague pas car cela fait perdre du temps."

2 mai : Philippe Vicariot (Thales Armor Lux) : "A bord, on a un sextant et on mesure la hauteur angulaire du mât de Petit Navire pour savoir si on lui a repris de l’avance. Donc on navigue au théorème de Thales ! Quand j’ai gagné la Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat en 89, on traversait au sextant. On passait une heure, une heure et demie, par jour à faire le point. Maintenant on gagne ce temps pour faire autre chose. Même s’il y avait de la poésie là dedans, c’était un peu répétitif. Mais je l’aimais bien car, quand on le maîtrisait, on gagnait des places en se positionnant mieux sur l’arrivée."

28 avril : Philippe Vicariot (Thales Armor Lux) : "Depuis ce matin, il y a beaucoup de nuages et là, on a pris un petit grain avec de la pluie. On hésite entre short et ciré. Pour Erwan, c’est ciré et pieds nus. Moi, je suis sur le capot de moteur et j’essaye de faire mon devoir de navigateur le mieux possible pour voir comment on va aborder cet anticyclone. "

26 avril : Erwan Tabarly (Thales Armor Lux) : "Le départ bien passé avec une brise opposée au synoptique. Le plus gros souci était le dévent de l’île. On a retrouvé du nord-est à 25 noeuds de moyenne donc on est sous spi. On va à 10-11 noeuds de vitesse Vitesse #speedsailing moyenne. On est régulièrement en surf Surf #Surf . La difficulté c’est d’éviter de faire un mouvement de balancier d’un bord à l’autre avec le bateau ce qui le déséquilibre et le fait partir à l’abattée."

 » Portrait express des deux vainqueurs

Erwan Tabarly, 28 ans

En trois années, Erwan s’est déjà forgé un bon palmarès à la barre du monotype Monotype #sportboats de course au large qui a formé tous les navigateurs en solitaire français. En s’imposant sur cette deuxième étape, il retrouve une sensation connue puisqu’il s’était imposé en 1999 sur la deuxième étape de la Mini-Transat Mini-Transat #MiniTransat en solitaire entre Lanzarote et la Guadeloupe. Septième du championnat de France des solitaires 2001, cette belle performance en appelle bien d’autres.

4^e au Trophée Banque Privée Européenne 2001 (avec Sébastien Josse) 13^e à la Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire 2001 1^er au Tour de Corse 2001 19^e à la Transat AG2R 2000 (avec son père Patrick) 4^e Mini-Transat 1999, 1^er deuxième étape

Philippe Vicariot, 42 ans

Tout comme Erwan, Philippe a fait ses armes en mini, un voilier de course au large de 6,50 mètres de long. Tout en exerçant sa profession d’ingénieur dans le groupe Thales, il a ensuite participé à de nombreuses Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire . Cette victoire dans la deuxième étape de la Transat AG2R marque une association avec son sponsor / employeur avec lequel il espère poursuivre l’aventure Aventure autour du monde.

7^e à la solitaire du Figaro 2001 1^er à la Transmanche en double 1996 2^e au Figaro 1995 1^er Mini-Transat 1989