Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

image 300 x 158Colbert Orco. Photo : F.Mousis

Transat AG2R 2002

Dans l’entonnoir vers St Barth

Resserrement des trajectoires avant le sprint final

mardi 7 mai 2002Information Transat AG2R

Paris, le 7 mai 2002. Serait-ce la fin des grandes options ? Morvan & Caudrelier Bénac se recalent vers l’ouest. Chabagny & Douguet se recalent au sud. Tabarly & Vicariot ouvrent en tête. Et Laurent & Jacq contrôlent au centre… Mais qui boira le rhum de la victoire à Saint Barthélemy ?

"Qui va prendre le virage à droite ? Qui va faire la route directe le premier ? Qui va se dire ’je vais au sud contourner le calme’ ?" Hervé Laurent, leader incontesté du classement général provisoire, observe la flotte de ses 10 heures d’avance sur le second de la première étape. Le Lorientais en a vu d’autres ! Trente et une traversées de l’atlantique, dont trois Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum , et un podium au Vendée Globe ont forgé son expérience. A trois-quatre jours de l’arrivée, il peut jouer au Candide. Dans l’état actuel des positions en tête de la flotte, sa première place n’est pas menacée. A moins que…

"On va voir des kamikazes apparaître et les autres qui peuvent, peut-être, suivre. On est, nous, encore en position d’attente. Dans les heures qui viennent, il va y avoir des différences de trajectoire" prédit le skipper de Colbert Orco. Il estime que les grandes manoeuvres ne commenceront que dans les fameux "deux derniers jours de course". C’est à ce moment-là que les attaques devraient fuser pour réussir la meilleure approche de l’île de Saint Barthélemy.

De la même génération, le Marseillais Jean-Paul Mouren partage aussi le même avis : "On est à 600 milles de l’arrivée. C’est encore un peu loin pour être dans une position de rush." Comme Hervé Laurent, le marin expérimenté s’est associé à un jeune navigateur talentueux avec lequel il ne s’en laissera pas compter lorsqu’il sera temps de porter l’estocade. "Quelques bateaux ont pris des options radicales. Ils espèrent gagner le gros lot ! Nous, on ne peut pas se le permettre tactiquement. On essaye d’être un peu conservateurs mais on cherche une bonne idée pour terminer le plus vite possible !" "On est assez bien placé et je me bats pour la garder !" confirme Alexandre Toulorge, le Cherbourgeois de Marseille Entreprises.

Les trajectoires de la flotte donnent effectivement raison aux marins des deux bateaux qui visent le podium final de cette sixième Transat AG2R. Tous deux gardent une route directe quand Chabagny & Douguet sont partis au nord, ou quand Guérin et Cointo sont partis au sud. Mais tout le monde se recale petit à petit, à l’instar de Cercle Vert qui a empanné après avoir tenté d’aller chercher le vent au sud. Thales Armor Lux et le reste du peloton de tête n’ont pas été ralentis entre lundi et mardi. Ils glissent toujours à 7,5 noeuds de vitesse Vitesse #speedsailing moyenne vers St Barth. En arrière de ce groupe, c’est même Jean Floc’h, le Figaro-Bénéteau de Drouglazet et Riou qui a été le plus rapide en frisant les 180 milles sur les dernières 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures .

Un peu distancé pour la victoire d’étape, les deux Bretons se préparent eux-aussi pour le dernier run. "Cela aura été une épreuve de vitesse Vitesse #speedsailing jusqu’au bout. Des gens ont commencé à se placer. Cela risque de se finir avec de l’alizé établi et assez fort. D’ici 24-36 heures cela va accélérer et se terminer rapidement. Mais, pour nous, par rapport à où on se trouve, il n’y a pas de raison de bouger." Vincent Riou a pourtant une vision différente du finish de celle d’Hervé Laurent qui estime en terminer "samedi dans la journée… tout dépend du calme qui va nous tomber dessus". Le même Hervé Laurent qui annonce être "un peu planté" et que "cela n’avance pas trop. C’est un peu mou-mou !" Lequel dit la vérité ?

Même à quatre jours de l’arrivée, ou peut-être moins, il n’est plus question de donner une information sur le vent et la vitesse du bateau qui pourrait profiter à un concurrent immédiat. La moindre information de ce type vaut de l’or. Marseille Entreprises navigue d’ailleurs sans récepteur fax météo et son équipage doit se fier à ses observations et aux bulletins météo de RFI. A bord de Thales Armor Lux, c’est le téléphone satellite qui est en panne. Du coup, Tabarly & Vicariot ne peuvent plus obtenir les positions de leurs concurrents. Le contrôle final devient impossible. Une arme dont disposent toujours leurs concurrents immédiats.

Calés sur la route directe, donc la plus courte, Thierry Chabagny & Corentin Douguet ont retrouvé le moral. Leur choix de trajectoire est aujourd’hui plus payant qu’hier. Moins que demain ? "On espère avoir fait le bon choix" se rassure le skipper de Petit Navire. "C’est tout droit et on joue les oscillations du vent. On ne va pas essayer de jouer des phénomènes météo qui sont trop éloignés et qui pourraient nous faire perdre des places." Leurs problèmes de spinnaker sont résolus. Ils sont à cinq milles du premier et quinze milles devant le troisième. Ils n’ont pas été ralentis par la bulle anticyclonique comme l’espéraient les sudistes... Ils sont prêts à saisir leur chance. Eux-aussi.

 »Extrait des vacations

Thierry Chabagny (Petit Navire) : "On chasse le Thales oui ! C’est toujours pareil, on continue à faire le maximum pour gagner sur la route. On essaye de faire la route directe alors que Thales est décalé dans le Sud. Physiquement, on est pas mal ! On commence à être un peu bronzé. Moralement, depuis hier, cela va mieux car on avait pas mal perdu sur Thales. Mais on a comblé le retard et arrêté l’hémorragie sur les autres. On a pu renvoyer un autre spi et on a réparé l’autre alors que les pointages tombaient et que l’on n’était pas terrible. Hier, il restait 650 milles et cela correspondait à la dernière étape du Figaro l’an passé. Cela devient plus raisonnable en terme de résistance."

Alexandre Toulorge (Marseille Entreprises) : "Ca fait dix jours que l’on ne fait que de la vitesse sur Saitn Barthélemy. Maintenant, il y a quelques options qui ont l’air de se dessiner. A priori, on devrait avoir un petit peu moins de vent pour l’atterrissage. Certains se placent au nord, d’autres au sud. C’est encore un petit peu loin pour chercher une option et se placer. Nous, on a pas de fax météo alors on ne sait pas trop où on va. On attend que les autres se libèrent et optionnent pour prendre une décision."

Jean-Paul Mouren (Marseille Entreprises) : "On commence à étudier un plan d’arrivée, un plan d’attaque. On veut trouver un positionnement qui nous permettra d’être plus rapide dans le petit temps sur l’arrivée. On s’inspire des trajectoires des concurrents, de leur besoin d’est conservateur ou attaquant."

Hervé Laurent (Colbert Orco) : "Pour nous, c’est maintenant un jeu Jeu #jeu de contrôle essentiellement. On est obligé de faire de la tactique par rapport aux autres. Ce n’est pas facile. Nous, notre route on l’a définie il y a quelques jours. Depuis le départ, j’ai pu contenir des bateaux plus rapides en étant plus au sud car il y a plus de vent au sud quand l’alizé est installé comme cela. Quand il est bloqué comme il va l’être dans le heures qui viennent, il est moins bloqué au sud. C’est une option moins extrême que celle que j’ai prise il y a quatre ans. On avait terminé quatrième."

Alexandre Péraud (Très Royan) : "Le bateau est un peu sale mais c’est normal. On aimerait avoir un peu plus de vent. Mais on marche bien on va à 5-6 noeuds. Il nous reste assez d’eau même s’il y a pétole. Les vacances au Club Med se passent très bien !"

Vincent Riou (Jean Floc’h) : "On pense arriver vendredi soir ou samedi matin. Cela dépend de quand on accélère. Tout le monde est d’accord pour dire que sur St Barth il y aura du vent assez fort. On fait toujours cache cache avec le grains mais on marche pas trop mal. On a de l’est entre 12 et 20 noeuds irrégulier. On marche entre 6 et 8 noeuds de moyenne. On peut rester trois heures derrière un grain comme marcher trois heures à huit noeuds."


 » Classement Madère – Saint Barthélemy
- classement Argos du : 07-mai-2002 : 13h00

Position Bateau Latitude Longitude Dist.au but

- 1 THALES - ARMOR LUX Erwan TABARLY Philippe VICARIOT 20 24 N 053 12 W 569
- 2 PETIT NAVIRE LE BON GOUT DU LARGE Thierry CHABAGNY Corentin DOUGUET 21 17 N 053 24 W 574
- 3 MARSEILLE ENTREPRISES Jean-Paul MOUREN Alexandre TOULORGE 20 30 N 052 43 W 591
- 4 COLBERT ORCO Hervé LAURENT Rodolphe JACQ 20 08 N 052 29 W 599
- 5 JEAN FLOC’H Eric DROUGLAZET Vincent RIOU 20 55 N 052 43 W 604
- 6 CERCLE VERT Gildas MORVAN Charles CAUDRELIER -BENAC 19 39 N 052 25 W 604
- 7 ESCAL’ ATLANTIC SAINT - NAZAIRE Ronan GUERIN Ronan COINTO 19 13 N 051 42 W 642
- 8 ST BARTH ASSURANCES Markku HÄRMÄLÄ Richard LEDEE 20 51 N 051 40 W 660
- 9 GAME BOY ADVANCE Bruno JOURDREN Jérémie BEYOU 21 00 N 051 42 W 660
- 10 DEPARTEMENT DE L’AISNE Jeanne GREGOIRE Arnaud BOISSIERES 21 11 N 051 32 W 672
- 11 VAR MEDITERRANEE - EJO Gérard NAVARIN Pierre-Laurent GARNERO 20 50 N 051 25 W 673
- 12 AFFICHES PARISIENNES Jean-Christophe CASO Daniel VALLANCIEN 21 22 N 051 24 W 682
- 13 ENTREPRENDRE AU PAYS DE LORIENT Yannig LIVORY Laurent MASSOT 20 36 N 051 04 W 689
- 14 POLIMMO François GUIFFANT Guillaume VOIZARD 22 07 N 051 18 W 701
- 15 PILOT Antoine CANOVAS Pierre PECCOUD 21 35 N 050 57 W 703
- 16 HAPPYCALOPSE Philippe CARDIS Alexandre SCHNEITER 20 00 N 050 38 W 707
- 17 D & J Demellier & Joulia Christophe BOUVET Olivier SERVETTAZ 21 34 N 050 45 W 720
- 18 AVIS - ILE DE ST BARTHELEMY Luc POUPON Jean-François LEDEE 19 29 N 050 14 W 726
- 19 UHARTZ - ABSOLUT(E) Amaiur ALFARO Vincent LAUMAILLE 22 37 N 050 05 W 775
- 20 SAIL FAST - MARFRET - Evénements Nautiques Denis LEMAITRE Yann GREGOIRE 23 37 N 050 25 W 779
- 21 "TRES" ROYAN Alexandre PERAUD William KOSTYRA 22 38 N 049 48 W 790
- 22 ONLY Thierry LUNVEN Thierry FOURNIER FOCH 22 53 N 049 39 W 802
- 23 SOS ENFANCE EN DANGER Alain d’EUDEVILLE Loïc MERLIN 22 11 N 048 52 W 832
- 24 BDS Hacène ABBAR Jean-Claude HERVY 22 29 N 048 35 W 851



A la une