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#Mini650

Select 650 : Davy Beaudart, 1er en proto, s’est "réconcilié" avec son bateau

Tanguy Le Turquais, vainqueur en série, a" fait son Figariste"

mercredi 22 avril 2015Redaction SSS [Source RP]

Ce mercredi midi au Village du CNBPP, la remise des prix a célébré le succès d’une 15e édition de la Pornichet Sélect 6.50 fidèle à sa réputation, fraîche et humide. Partis samedi 14h en Baie du Pouliguen, les arrivées se sont succédées entre dimanche soir et lundi en début de soirée. Au fil de la journée, la fatigue s’est accentuée chez les concurrents, le vent faiblissant et les courants étant contraires à leur progression vers la ligne d’arrivée devant le port de Pornichet.

Les 49 concurrents ont rencontré pendant les 24 premières heures des conditions de vent de 20 à 25 nœuds, montant jusqu’à 31 nœuds. Cette 1re course en solitaire de la saison 2015 (comptant pour le Championnat de France de Course au Large en Solitaire - Mini 6.50) a été une entrée en matière tonique avec de longs bords de reaching. Chacun a eu son lot de petits pépins qu’ils ont su gérer sur ce format court de course (300 milles).

A l’arrivée, comme à leur habitude, les Ministes ont refait la course sous la tente montée pour l’occasion, par le CNBPP, au bout de la digue du Port de Pornichet.

Interview du vainqueur Proto : Davy BEAUDART – 865 Cultisol

Temps de course : 1 jour 8h et 5s

C’était ta 1re Pornichet Sélect en Proto avec le Maximum ?

J’ai couru plusieurs Sélect 6.50 en Série, mais c’est la 1re en Proto. Je connaissais le parcours, mais je n’ai jamais fait un parcours comme çà avec 2 grands bords de reaching et aussi rapides. Je savais avant le départ que c’était le parcours idéal pour ce bateau, avec 25 nœuds de vent et du reaching tout le temps. Donc il fallait juste conserver le matériel et tenir la cadence.

As-tu réussi à tenir cette cadence ?

Très bien, super. Je renoue avec le bateau [ndlr : il a démâté sur les Sables – Les Açores 2014). Je me suis réconcilié avec lui, c’était super agréable. J’ai vraiment beaucoup aimé. J’ai aussi beaucoup barré, ce qui ne m’arrive jamais. Mais là, je trouvais que c’était vraiment fun. Et le bateau était hyper safe, il « vole ». Je n’ai jamais eu l’impression de tirer fort sur le bateau, mis à part juste après le départ mais sinon j’y ai toujours été mollo et cela m’a permis de trouver la bonne cadence. Je ne sais pas encore comment les autres concurrents ont géré le rythme. En tout cas pour moi, j’y suis allé gentiment, mais en essayant de naviguer vite quand même. Mais je n’ai jamais voulu risquer d’abîmer le bateau. Pour gagner une course, il faut déjà la finir. J’ai déjà laissé quelques pots cassés comme çà.

Une belle victoire à savourer ?

Je suis très content d’avoir gagné cette édition.

La Sélect a la réputation d’être une course difficile dans le circuit Mini. Comment l’as-tu trouvée ?

C’est l’expérience qui va parler, mais je ne l’ai pas trouvée difficile par rapport à celles que j’avais faites, parce qu’elle n’était pas stratégiquement compliquée. Les questions étaient assez simples, sur un bord. C’était la gestion du bateau et du bonhomme qui était importante.

Qu’avais-tu fait en particulier pour te préparer ?

J’avais passé une très bonne nuit vendredi soir avant de partir, je me suis réveillé en forme. No stress sur la course !

Une anecdote ?

Il m’est arrivé un truc incroyable, juste avant le départ, je hissais mes voiles quand 2 boîtiers de latte de grand-voile se sont volatilisés, du coup j’ai dû bricoler la grand-voile pour avoir des lattes qui tenaient dedans. Dans les 5 minutes, je balance le chrono et au moment où je borde la GV, le palan de GV tombe sur le pont. C’est pour çà que je me retrouve à prendre un départ après tout le monde. Quand tu pars dans le paquet, c’est difficile, j’ai failli me prendre des bateaux. Certains ne font pas forcément attention aux priorités et il y avait quand même un peu l’air (15 nœuds). Très vite avec le 865 j’ai recollé à Clément (Bouyssou – 802) qui avait pris un peu d’avance et à Fred (Denis – 800). Ce Fred, il a très bien joué sur le début de parcours, puisqu’il connaît très bien la baie de Quiberon, il nous a bien « fumé », mais « proprement ». Je l’ai ensuite rattrapé sous Belle-Ile en vitesse Vitesse #speedsailing au reaching et après je n’ai fait qu’agrandir l’écart, je pense. Juste avant l’arrivée, à la pointe de Pen Château, çà tamponne et ils recollent. Quand j’ai passé Groix sur le retour, je marquais les deltas que j’avais avec eux aux pointages aux sémaphores. Quand je passe Groix et que je commence à descendre, je vois Fred (Denis – 800) dans l’autre sens qui a encore tout le tour de Groix à faire, là je me dis que c’est bon, je me suis reposé un peu, j’ai rangé le bateau, j’ai mangé. Le vent a un peu molli sur la fin, je n’ai pas attaqué pour gérer mon avance et... profiter de la soirée (de dimanche).

Interview du Vainqueur Série : Tanguy LE TURQUAIS – 835 Terreal

Temps de course : 1 jour 17h 23mn et 37s

La Sélect a la réputation d’être une course difficile dans le circuit Mini. Comment l’as-tu trouvée ?

Je trouve que c’est la plus dure. C’était mon 2e objectif après la Mini Transat, on y apprend le plus de choses.

Tu as eu ton lot de galères. Tu l’as fait au bluff avec les autres ?

J’ai un peu fait mon Figariste. Je n’ai pas eu de pilote pendant 30h et surtout je ne l’ai pas aux autres. Je savais que je pouvais finir la course sans pilote, mais étant en tête, je ne savais pas si je réussirai à la garder en termes de fonctionnement. Mais je ne voulais surtout pas le dire pour leur donner un coup de boost. Et çà a marché !

Tu disais que tu n’avais pas dormi, ni mangé ?

J’ai été très mauvais en termes de gestion de sommeil et de nourriture, en étant sans pilote. J’ai tout donné sans réfléchir et en me disant que de toute façon la course allait se terminer tôt. Je n’ai pas du tout mangé, ni dormi. J’avoue être « éclaté ».

As-tu essayé de réparer ton problème de pilote ?

J’ai démonté le pilote et vu que c’était la courroie qui était cassée. Il n’y avait rien à faire (en mer). J’ai bien essayé de faire une courroie avec un peu de tissu. Mais c’était perdu d’avance. J’ai pensé abandonner, j’ai réfléchi à prendre la meilleure décision. Je pensais que je n’arriverais pas à tenir physiquement et en comptant je me suis dit que je pouvais le faire. Et j’y suis arrivé !


Voir en ligne : Info presse www.classemini.com



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