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IMOCA Nexans - Wewise

Fabrice Amedeo : "Je suis très fier de porter les valeurs de préservation des océans"

lundi 15 avril 2024Redaction SSS [Source RP]

Le navigateur journaliste prendra le départ du Vendée Globe, le 10 novembre prochain, à bord du voilier Nexans - Wewise qui sera équipé de deux capteurs océanographiques. Ce matériel, qui avait disparu lors du naufrage sur la Route du Rhum Route du Rhum #RouteDuRhum , a pu être refinancé grâce au soutien de ses partenaires. Les deux capteurs viennent d’être installés à bord et vont permettre d’aller collecter des données inédites dans le Grand Sud pour la communauté scientifique.

Financés par la société Onet, fidèle partenaire du projet depuis 2019, ils sont tous les deux fabriqués par la société allemande SubCtech. Le premier, appelé « Ocean Pack », permet de mesurer le CO2, la salinité et la température des océans que traverse Fabrice Amedeo. L’ensemble de ces données sont envoyées, à l’issues des campagnes de mesures, à l’Ifremer à Brest Brest #brest et à Geomar et Max Planck Institut en Allemagne, et sont par ailleurs intégrées sur la base de données Socat afin d’être mises à la disposition de l’ensemble de la communauté scientifique internationale.

Ces datas, qui aident à mieux comprendre les conséquences du réchauffement climatique sur l’océan, sont très recherchées par les scientifiques : elles sont réalisées à partir de bateaux à voile donc pures de toute pollution thermique (à la différence des navires scientifiques qui sont souvent à moteur), et elles sont réalisées sur des routes sur lesquelles les bateaux scientifiques ne se rendent que très rarement.

Le second capteur est un capteur de microplastiques. Équipé de filtres de 300 microns, 150 et 30 microns qui permettent de piéger différentes tailles de particules dans l’océan, il offre l’opportunité aux scientifiques de réaliser une étude très fine et inédite sur la présence de microplastiques dans les grands espaces bleus que traverse le voilier Nexans - Wewise. Mais, fait intéressant, cette étude a également permis d’identifier et de qualifier d’autres formes de pollutions, notamment les fibres textiles issues des eaux usées que nos machines à laver rejettent massivement dans les cours d’eau puis dans les océans.

La séquence sportive 2020-2024 a permis à Fabrice Amedeo de réaliser de nombreuses campagnes de mesures dans l’Atlantique et de réaliser un maillage complet de cet océan grâce à deux participations à la Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 , le Vendée Globe qui a vu Fabrice descendre 45 degrés sud en Atlantique, la Vendée Arctique (64 degrés nord), et les transats retour entre l’Arc antillais et la France. Sur le Vendée Globe l’hiver prochain, l’objectif est de réaliser une campagne inédite de mesures dans les mers du sud afin d’identifier et de qualifier toutes les pollutions anthropiques qui génèrent la présence de particules ou de fibres dans l’océan : principalement microplastiques et fibres textiles.


Fabrice Amedeo, skipper engagé :

"C’est une grande satisfaction de démarrer cette saison 2024 avec les capteurs à bord. Nous allons pouvoir les tester et réaliser des campagnes de mesures entre la France et les Etats-Unis à la faveur des deux traversées de l’Atlantique entre la France et New York auxquelles je participe au printemps, avant la grande aventure Aventure du Vendée Globe. Je suis très fier de porter les valeurs de préservation des océans et de naviguer au service de la communauté scientifique. Ces grands espaces bleus que j’aime tant et notre planète méritent que l’on se mobilise tous".

Thierry Raynaud, Ingénieur de recherche à l’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer) :

Les courses océaniques sont devenues pour les océanographes une opportunité d’effectuer des mesures des propriétés physico-chimiques de l’eau de mer, une mer changeante victime du réchauffement climatique. L’imoca Imoca #IMOCA Nexans-Wewise sera donc équipé d’un instrument multi-capteurs, l’Ocean Pack de la société SubCTech, pour mesurer la température, la salinité , le gaz carbonique dissous et la concentration de micro-plastique à la surface des principaux océans. Il ne s’agit pas de transformer Nexans-Wewise en navire océanographique mais de tirer profit d’une magnifique plateforme qui va traverser les principaux courants océaniques de notre petite planète pour étoffer un réseau d’observation qui s’affine au fils des ans.

Ainsi, la température et la salinité de l’eau de mer seront mesurées avec une précision de quelques centième de g/L et de °C grâce à la qualité de l’Ocean Pack. Les propriétés de l’eau de mer varient d’une région à une autre ; elles sont peu salée et froide vers les pôles et très salée et chaude près de l’Équateur. La salinité de l’eau de mer est un important paramètre dont la valeur reflète les échanges avec basse atmosphère. Elle sera maximum dans les bassins d’évaporation, en Méditerranée ou dans les zones tropicales, et elle diminuera dans les régions pluvieuses ou suite au apports d’eau douce fluviaux. En mai prochain, Nexans-Wewise traversera deux fois la Dérive Nord Atlantique, souvent appelée Gulf Stream, véritable courant d’eau chaude qui amène des millions de m3 /seconde vers les régions polaires. Des mesures précieuses dans un courant sensible qui participe à la cellule thermohaline de notre système climatique.

Sophie Lecomte, Directrice de recherche CNRS à l’institut CMBN (Chimie et biologie des membranes et nano-objets - CNRS , Bordeaux INP et université de Bordeaux) :

"Le capteur de microplastiques embarqué sur l’IMOCA Imoca #IMOCA de Fabrice Amedeo est une opportunité scientifique de toute première importance. Les échantillons collectés permettront aux chercheurs de quantifier la contamination en particules anthropiques des océans du globe sur un temps court et d identifier la nature chimique de ces particules (polyéthylène, polypropylène, cellulose, polyamide etc...). Cette cartographie permettra de dresser un état de la contamination de nos océans et d’en identifier potentiellement les sources. La connaissance de la distribution des particules dans les différents océans permettra de développer des modèles mathématiques pouvant expliquer le déplacement et le déploiement de cette pollution".

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