Normandy Channel Race

Nicolas Boidevézi : "Mon objectif ultime est de préparer un projet Vendée Globe"

"Je viens du Mini 6.50, c’est ce qui se rapproche le plus d’un IMOCA"

vendredi 12 avril 2013Redaction SSS [Source RP]

Après plusieurs saisons remarquées en Classe Mini et une belle 3e place au Mondial Class 40 la saison passée, Nicolas Boidevézi réembarque sur 40 pieds, et ce dès ce weekend avec la Normandy Channel Race. Constamment à la recherche de nouvelles sensations et de nouveaux projets, l’ambitieux Alsacien se projette même sur 60 pieds et affirme son objectif numéro 1 pour 2016 : le Vendée Globe ! Entretien.


Nicolas, tu participes ce week-end à la Normandy Channel Race, quels sont tes objectifs sur cette course ?

Nicolas Boidevézi : « C’est ma troisième participation à la course, je commence à bien connaitre les 40 pieds. Cette année, il y a un beau plateau avec une vingtaine de bateaux. Avec Thibault Reinhart, mon co-skipper, nous embarquons sur Jasmine Flyer qui a notamment gagné la dernière Global Ocean Race. C’est un bateau assez récent et performant même s’il est un peu plus lourd que celui de nos concurrents. Notre duo est complémentaire, même si nous étions concurrents sur le circuit Mini 6.50, nous sommes de véritables amis à terre. Il navigue beaucoup en 40 pieds, il connait le bateau donc objectivement nous pouvons viser un Top 5 pour cette édition de la Normandy Channel Race.

Que penses-tu du parcours ?

NB : « C’est une boucle de 1000 milles au départ de Caen, qui nous emmène en Manche, Mer Celtique et Mer d’Irlande. C’est un parcours exigeant, ultra technique, avec des zones de forts courants et des changements de vents fréquents. Il y a des points chauds à négocier quasiment toutes les 6 heures. Si la météo permet de faire le parcours complet, ce qui n’a jamais été fait, il se réalise en 5 ou 6 jours. »

Comment envisages-tu la suite de ta carrière ?

NB : « Idéalement, je veux rester sur l’eau, continuer à naviguer mais comme j’essaie de construire quelque chose sur le long terme j’ai besoin de nouveaux partenaires. C’est un peu l’ambivalence actuelle : il faut activer la recherche de sponsors tout en maintenant son niveau sportif. Mais si je dois sacrifier cette saison pour être sûr de lancer un projet sérieux pour les années qui à venir alors je le ferai.

Je viens du Mini 6.50, un bateau prototype, technique, préparé sur-mesure pour son skipper et je pense que c’est ce qui se rapproche le plus d’un IMOCA dans son pilotage et dans sa conception. La Normandy Channel Race me permet de naviguer en Class40 afin d’appréhender des bateaux d’une taille plus importante, une transition raisonnable vers mon objectif qui est d’évoluer vers 60 pieds le plus rapidement possible. Beaucoup de skippers conseillent de faire ses gammes en 40 pieds. Pour ma part, je ne compte pas m’y attarder, je pense qu’il faut bousculer les idées reçues et être audacieux. Je suis convaincu que les profils qui ont navigué sur des Proto 6.50 sont vraiment bien armés pour passer en IMOCA. »

Quel serait donc ton programme de course d’ici 2016 ?

NB : « Mon objectif ultime est de préparer un projet Vendée Globe. D’ici 2016, j’envisage de participer à la Transat Jacques Vabre 2013 en 60 pieds, idéalement avec un skipper qui est déjà en place. Ensuite, je suis vraiment attiré par la Barcelona World Race, qui se déroulera en 2014. Je pense qu’un tour du monde en double est vraiment la préparation parfaite en vue d’un Vendée Globe l’année d’après. J’aimerais disputer cette BWR aux côtés d’un skipper expérimenté. »

Qu’est ce qui t’attire particulièrement dans une course comme le Vendée Globe ?

NB : « Le Vendée Globe a toujours été un rêve de gamin, j’ai toujours été attiré par le large et le solitaire sans savoir si c’était vraiment mon truc. En tant qu’Alsacien je n’ai pas eu l’occasion de me confronter à la course au large. Le projet 6.50 a été mis en place dans cette optique-là et n’a fait que confirmer cette envie d’aller en mer. Il m’a aussi permis d’identifier les compétences que je possédais déjà et celles qu’il fallait que je développe. Ce rêve d’enfant qu’est le Vendée Globe a réellement pris forme durant ces trois années de projet Mini.

En tant que compétiteur je suis évidemment attiré par le challenge sportif mais j’apprécie également la globalité de la course : le coté aventure, la gestion de projet, la gestion des partenaires… Je vois ça comme une grosse entreprise. J’aspire vraiment à devenir le manager de cette grosse entreprise et aller au bout de cette histoire. Une histoire que je souhaite partager avec tous ceux qui me suivent en Alsace, loin de la mer et qui n’ont pas la chance de vivre de telles expériences à proximité de chez eux. »

Tu pratiques également le ski freeride à un niveau professionnel. Quel(s) rapprochement(s) ferais-tu entre ce sport et la voile ?

NB : « Il y a beaucoup de liens entre l’activité en montagne et la course au large. Je pense à la gestion du risque, la préparation mentale, l’analyse des conditions climatiques et des risques possibles ou encore à l’aspect technique. Je trouve également qu’il y a des similitudes entres les trajectoires que l’on peut rencontrer en montagne et celles que l’on prend sur l’eau.


Voir en ligne : Info presse Windreport’ / www.nicoboidevezi.com

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