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Volvo Ocean Race

Ça casse avant Gibraltar : 2 équipages déjà hors jeu

dimanche 6 novembre 2011Christophe Guigueno, Information Volvo Ocean Race

Ça commence mal pour la Volvo Ocean Race qui semble prise d’un prolongement de "5-Oceanite" aigüe. Tout comme le tour du monde en solitaire avec escale, le tour du monde en équipage n’a réuni qu’un plateau restreint (mais de qualité). Et pire, tout juste peu après 24 heures 24 heures Record de distance parcourue sur 24 heures de course, elle a perdu 1/3 de ses concurrents : après Azzam Abu Dhabi Ocean Racing qui a démâté, la tempête qui règne avant Gibraltar s’est offert une nouvelle victime, le bateau chinois Team Sanya.

Aksel Magdahl, le navigateur de Team Sanya, a signalé à 08h34 UTC (9h34 CET) ce dimanche 6 novembre que le bateau aux couleurs chinoises connaissait des problèmes de coque.

Le skipper Mike Sanderson a confirmé les faits au centre de contrôle de la course.

« La situation est parfaitement sous contrôle. L’équipe est évidemment déçue, mais nous avons le moral et sommes tous en sécurité sur le bateau. »

Team Sanya était à près de 30 milles au sud-est de Motril, le long de la côte sud de l’Espagne, à une centaine de milles de l’entrée du détroit de Gibraltar. Au moment des faits, le vent soufflait à plus de 43 noeuds et les vagues mesuraient près de 10,5 m.

À cause des conditions météo, les compartiments étanches ont été fermés par mesure de précaution. Le bateau a fait route vers Puerto de Motril. Une fois arrivé dans des eaux plus calmes, l’équipage a annoncé qu’il suspendait sa course.

L’équipe à terre de Team Sanya annonce travailler à une solution qui lui permette de reprendre sa course aussi vite que possible.

De son côté, Azzam Abu Dhabi Ocean Racing est arrivé à Alicante ce matin dans le port d’Alicante. Une heure plus tard, son skipper, Ian Walker, tenait une conférence de presse pour expliquer le démâtage et l’avenir de l’équipe dans la compétition.

Compte-rendu :

« Le mât est tombé à 19h15 hier. Les conditions n’étaient pas particulièrement extrêmes, mais c’était venté - 30 noeuds de moyenne, rafales à 35, tombé à 26. On naviguait sous deux ris et notre foc de taille moyenne. On a décidé de changer pour le J4. Tout le monde sur le pont pour le changement de voile : tout s’est parfaitement passé, on a beaucoup pratiqué cette manoeuvre et on avait même eu des conditions similaires en venant de Cascais.

« Une fois les voiles rangées, nous sommes partis au près rapide - à 55 degrés du vent vrai. Je barrais et nous avons tapé dans une grosse vague. Je sais que c’était une grosse vague parce que mes pieds ont quitté le sol. Quand on a atterri, le mât a continué. Il est tombé sous le vent et personne n’a été touché. Le bateau s’est mis à tanguer fortement, nous nous sommes comptés pour être sûr que nous n’avions perdu personne. Puis on a commencé à récupérer ce qu’on pouvait.

« À la question ‘’savez-vous pourquoi le mât a cassé’’, la réponse est ’non’. Je ne peux pas sauter sur une conclusion. Nous n’avons pas pu l’examiner en route car tout était emmêlé dans la grand-voile. Les gars sont en train de l’analyser maintenant. Nous allons passer la journée à étudier ce qui a cassé en premier.

« Notre mât de rechange est identique. Il était en route pour la Hollande pour être stocké par DHL. Il était sur l’autoroute, au niveau de Madrid, quand il a dû faire demi-tour. Nous l’attendons ce soir ici. S’il y a le moindre doute quant au mât, ça altérerait nos plans pour le futur. Mais pour le moment, nous analysons la situation pour essayer de rejoindre Le Cap le plus vite possible.

« Combien de temps pour réparer ? Je ne peux pas répondre. Nous sommes en train d’établir la liste de ce qui a été abimé. Nous avons tordu nos chandeliers bâbord. Le mât doit être complètement retiré. Je serai surpris si on pouvait réparer en trois jours. Mais avec de la bonne volonté et une aide importante, on peut accomplir plus. Les autres équipes nous ont proposé leur aide. Ce sera peut-être deux jours, peut-être quatre. Le plus vite possible.

« Un mât peut tomber pour plusieurs raisons - à cause du gréement ou à cause du tube en lui-même, qui cède sous la compression. En Volvo Open 70, il y a peu de chance que ce soit un problème d’effort car la jauge exige un mât plutôt lourd.

« Nous nous sommes entraînés six mois à Abu Dhabi avec ce modèle de mât, nous avons navigué 8 000 milles sur ce bateau, nous avons eu de bien pires conditions. C’est peut-être parce qu’en course, vous êtes à fond, que le bateau est toujours toilé, qu’il n’est pas question de ralentir. Mais si nous avions eu le moindre doute sur notre matériel, nous ne l’aurions pas utilisé.

« Je crois qu’on avançait à 13 noeuds et les vagues mesuraient seulement un à deux mètres mais ces bateaux sont toujours pires à proximité de la côte. Nous n’étions qu’à 20 milles au large et la mer était très hachée.

Ces deux concurrents espèrent tout de même réparer et rejoindre la course. Une course aux points et non en temps cumulé. S’ils y parviennent, cela ne devrait pas trop les handicaper.


Positions à 11h (CET)

  • 1 - Camper Emirates Team New Zelande à 6 270,6 milles de l’arrivée
  • 2 - Team Telefonica à 3,5 milles
  • 3 - Groupama saling team à 5,1 milles
  • 4 - Puma Ocean Racing à 10,4 milles
  • 5 - Team Sanya - course suspendue (depuis ce classement)
  • 6 - Abu Dhabi Ocean Racing - course suspendue


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