Sea, Sail & Surf news

Du grand large à la plage : Toute l’actualité des sports de glisse depuis 2000

Solitaire du Figaro • étape 3

Jérémie Beyou : "Ne pas la gagner m’aurait complètement démoralisé"

mercredi 17 août 2011Redaction SSS [Source RP]

Deuxième étape consécutive sur la Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire 2011 pour Jérémie Beyou. Il conforte ainsi sa place de leader au classement général provisoire et démontre une fois de plus qu’il domine cette édition 2011 depuis le début à Perros Guirec, le 31 juillet dernier. Il s’agit de sa cinquième victoire d’étape depuis qu’il court la Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire . Il reste une étape à courir, départ dimanche 21 août.

Il arrive exténué, le visage creusé par la fatigue, titubant sur le ponton, les yeux dans le vague. C’est cela une arrivée d’étape de Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire , après trois jours et trois nuits sans sommeil mais Jérémie Beyou reste lucide et sait exactement où il en est sur cette Solitaire ...

Après un départ mitigé devant le port irlandais dimanche 14 août, le skipper de BPI choisissait de s’approcher au plus près de la côte pour bénéficier des effets de site. Dans la nuit, il prend le leadership de la flotte pour ne plus le quitter jusqu’à l’arrivée plus de 48 heures et 475 milles plus tard. Au petit matin, à la latitude de Cardiff, le vent d’Ouest souffle à 20 nœuds et contraint les skippers à progresser sur un long bord, à manoeuvrer entre spi et génois, au gré des bascules de vent. Derrière lui, Nicolas Lunven (Generali), Erwan Tabarly (Nacarat) et Fabien Delahaye (port de Caen Ouistreham) ne le lâchent pas. Après une descente rapide de la mer d’Irlande, lundi 15 août, Jérémie remporte le Grand Prix GMF Assistance à la pointe sud de la Grande-Bretagne à 15h38’33’’. La traversée de la Manche s’annonce au près, dans un vent de sud-ouest, des conditions propices au repos qu’il faut penser à emmagasiner pour amorcer la dernière partie de l’étape avec clairvoyance. Jérémie Beyou atterrit parfaitement sur Ouessant en tirant des bords dans les cailloux pour éviter le contre-courant de marée montante dans le Chenal du Four. Chenal du Four, raz de Sein, les Glénan, Ile d’Yeu, Jérémie ne lâche rien à ses adversaires. Durant la troisième et dernière nuit de navigation de cette troisième étape, éclairée par une lune presque pleine, Jérémie Beyou reste en tête. Malgré l’orage qui éclate au lever du jour, ses concurrents les plus proches ne parviennent pas à se décaler. Le skipper de BPI, qui avait déjà remporté la deuxième étape il y a exactement une semaine, coupe la ligne en vainqueur à 8h39’20’’, quatre minutes et treize secondes devant Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham).

Au classement général provisoire, Jérémie Beyou conforte sa première place, 34 minutes et 15 secondes devant son poursuivant immédiat, Fabien Delahaye. Le départ de la quatrième et dernière étape sera donné dimanche 21 août, pour 430 milles à destination de Dieppe.

Les mots de Jérémie Beyou à son arrivée

Du gagne-petit ?

« Ce n’est même plus ça, c’est du centimètre par centimètre qu’il faut gagner depuis le début de cette Solitaire du Figaro Solitaire du Figaro #LaSolitaire . J’ai couru près de 400 milles devant et je n’ai pas gagné grand-chose. Je n’ai pas réussi à me barrer. Je prenais de la distance, et ça revenait mais je restais devant. Quand, à l’arrivée, j’ai vu que ça calait un peu, je me suis dit « Ah non, tout ça pour faire 2e ??? Ce n’est pas possible. Ne pas la gagner m’aurait complètement démoralisé. Ce ne m’aurait pas plu de laisser la victoire à un autre."

Le départ

 : « Je ne suis pas bien parti d’Irlande. Il y avait des types devant moi qui devaient se demander « je fais quoi là ?! » J’ai doublé un paquet de monde, tous les autres, je me suis énervé, et là je suis resté en tête."

L’arrivée :

"C’était une ambiance particulière. J’ai eu quelqu’un derrière moi, comme un souffle dans le cou, durant 2 jours et demi, sur 400 milles. L’orage au lever du jour, c’était de l’électricité dans l’air, une lourdeur, une lumière rose qui transparaissait dans le tissu kevlar de la voile, c’était incroyable, il y avait même un éclair et un arc en ciel. Même en course, on a tout de même le temps d’en profiter."

Le plus dur :

« Un départ moche avec des grains dans tous les sens et une arrivée avec des orages, o’ désespoir !!! Je m’en tire bien. Il y a quelques années, je n’arrivais pas à m’en sortir d’une telle situation. Mais là je me suis tout le temps dit que je n’avais pas le droit de lâcher. J’ai même pris la manivelle de winch pour taper sur quelque-chose et là, je l’ai reposée. Comme quoi je vieillis bien ! »

L’arrivée et Fabien Delahaye :

« A 50 milles d’ici, j’étais devant à 0,3 mille. Ca représente un boulot terrible une avance aussi infime ! Fabien Delahaye qui était derrière moi ne m’a pas lâché mais a été discret sur l’eau comme il l’est à terre. »

Le rythme de l’étape :

"Je me suis dit à l’arrivée, mais comment tu fais ? Parce qu’au près, au portant, au travers, au reaching. Je me suis dit ils vont déboiter, je leur ai mis la dose, et non, rien du tout ! C’est la petite relance au bon moment, c’est s’embêter sur les réglages, que je te serre, que je te resserre ...Et plus tu avances et moins t’as envie que les types te doublent ! (...)Tu restes concentré sur ton bateau, tu ne lâches rien, en fait je ne sais pas comment on fait pour ne rien lâcher. Sur des étapes comme cela on peut faire de gros écarts parfois et là, c’était impossible. Trois jours devant à 0,4 milles. Et à un moment je me suis dit, je vais me barrer, mais les circonstances ont fait que ça a tassé par devant. Pas de chance, c’est une étape sur laquelle j’ai été bon !"

Le classement général provisoire :

« C’est mieux d’avoir une demi-heure d’avance qu’une demi-heure de retard... »

Gagner aux Sables d’Olonne :

« Je ne me vois pas ne pas être ici, dans un an et demi, au départ du Vendée Globe même si, pendant la course, ce n’est pas un truc auquel je pense ... Mais j’ai envie d’y être. »

- Info presse Kaori / www.jeremie-beyou.com


3è ETAPE : ORDRE D’ARRIVEE

  • 1 98 BEYOU Jérémie BPI Arrivé le 17/08/2011 à 08:39:20 en 68h39’20"
  • 2 4 DELAHAYE Fabien PORT DE CAEN OUISTREHAM + 04’13"
  • 3 3 TABARLY Erwan NACARAT + 11’31"
  • 4 92 CHABAGNY Thierry GEDIMAT + 12’14"
  • 5 60 DUTHIL Frédéric SEPALUMIC + 15’27"
  • 6 8 MARCHAND Anthony BRETAGNE-CREDIT MUTUEL ESPOIR + 15’32"
  • 7 9 LUNVEN Nicolas GENERALI + 15’40"
  • 8 190 ROUXEL Thomas BRETAGNE-CREDIT MUTUEL PERFORMANCE + 16’56"
  • 9 * 192 LAGRAVIERE Morgan VENDEE + 19’52"
  • 10 79 MEILHAT Paul MACIF 2011 + 25’20"
  • 11 10 ATTANASIO Romain SAVEOL + 25’44"

CLASSEMENT GENERAL PROVISOIRE APRES 3 ETAPES

  • 1 98 BEYOU Jérémie BPI Arrivé en 184h31’40"
  • 2 4 DELAHAYE Fabien PORT DE CAEN OUISTREHAM + 34’15"
  • 3 9 LUNVEN Nicolas GENERALI + 40’52"
  • 4 190 ROUXEL Thomas BRETAGNE-CREDIT MUTUEL PERFORMANCE + 56’41"
  • 5 3 TABARLY Erwan NACARAT + 01h07’24"
  • 6 31 PELLECUER Laurent ATELIER D’ARCHITECTURE JEAN PIERRE MONIER + 01h22’07"
  • 7 ± 92 CHABAGNY Thierry GEDIMAT + 01h28’28"
  • 8 8 MARCHAND Anthony BRETAGNE-CREDIT MUTUEL ESPOIR + 01h32’18"
  • 9 68 NICOL Jean-Pierre BERNARD CONTROLS + 01h33’31"
  • 10 * 192 LAGRAVIERE Morgan VENDEE + 01h34’06"


A la une