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Architecture navale
Un méga Scow de 14,20 mètres pour le Bol d’Or
Thomas Tison, jeune architecte français, présente son projet
mardi 25 mai 2010 –
Thomas Tison :
« Il s’agit d’un monocoque de 14,20 m (maximum de la longueur autorisée par la jauge) ayant une forme de coque à fond plat particulière inspirée des Scows américains [1]. Cela lui confère une puissance proche des multicoques. La recherche de puissance pour une efficacité donnée est une constante pour tous les voiliers de régate, (voir le dernier TP52 de Team Origin, les Open 60, etc.). Le concept est particulièrement intéressant lorsqu’il est muni d’une quille pendulaire, permettant de gérer la gîte.
Une étude préliminaire du projet a été présentée pour la première fois en 2008 et il a suscité un intérêt vif de la part des organisateurs du Bol d’Or et des navigants. Tenant compte des commentaires reçus, une liasse de plan est prête, un chantier a été mandaté, et le coût a été revu à la baisse.
Un prototype conçu pour le lac
Le lac de Genève est un lieu propice à la naissance de prototypes uniques surpuissants à cause du manque de vent typique sur le lac. La création récente (2008) du classement LX TCFX permet aux monocoques de régater en temps réel et donne le champ libre aux architectes pour concevoir le monocoque le plus rapide sans contraintes de jauge et peut donc, potentiellement, devenir un laboratoire à nouvelles idées attirant des architectes internationaux.
Les derniers prototypes du Lac de Genève sont essentiellement des multicoques et des bateaux à foils qui permettent de voler au-dessus de l’eau. Ces derniers ont montré des faiblesses dans le petit temps quand ils ne peuvent décoller ainsi que des problèmes de mise au point.
Le classement monocoque est dominé par les Psaros 40 (2e en 2009, 1er en 2008, et régulièrement premier en temps réel dans les éditions précédentes bien que le classement n’existait pas). Ce bateau est maintenant âgé de 10 ans.
Les études VPP montrent que le Scow 1420 est entre 10 et 15% plus rapide que le Psaros 40. »
Dans son dossier envoyé à la rédaction, Thomas compare les déplacements des trois premiers monocoques du Bol d’Or, l’ordre d’arrivée consacrant le plus léger. Mais surtout, il présente le gain en stabilité au près du Scow comme le montre le dessin ci-dessus. « La coque du Scow produit jusqu’à 30% de puissance en plus ». On comprend ainsi l’intérêt de cette carène, d’autant plus que dans ce projet, la coque sera équipée d’une quille basculante.
Coque de Scow, gain de puissance, quille pendulaire… on pense alors au mini de « Dada ». Est-ce que cela marche aussi pour un voilier de course au large de 6,50 mètres de long ?
Pour avoir la réponse, il faudra attendre les prochaines courses de minis sans oublier de suivre la prochaine édition du Bol d’Or Mirabaud qui se déroulera du 10 au 13 juin prochain. Le Scow de Thomas Tison n’y sera pas. « Ce projet n’a pas encore de client, il reste donc à trouver un passionné ! » précise le jeune architecte.
À propos de Thomas Tison
Thomas est un jeune architecte naval indépendant, 25 ans, originaire de La Rochelle et voyageant de projet en projet.
Diplômé de l’école de Southampton et spécialisé en calcul de structure après l’obtention d’un master en structure composite aéronautique de Cranfield University, il a commencé par construire des bateaux à l’age de 16 ans. Il a rejoint l’équipe italienne Mascalzone Latino avant même l’obtention de son diplôme et il y a participé au dessin de ITA90 et ITA99 pour la 32e Coupe de l’America. Il a ensuite intégré le design team de Team Origin avant que l’activité ne cesse. Il a encore collaboré avec le bureau de Juan Kouyoumdjian, architecte ayant dessiné les bateaux vainqueurs des 2 dernières éditions de la Volvo Ocean Race.
« Je vais présenter un papier scientifique sur l’influence de la déflection de la coque des Class America sur la performance au près à la conférence Innovsail de la Cité de la voile Eric Tabarly en Juillet prochain.
Son site : www.thomastison.com
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