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SOF Hyères

Laurence Manfredi : "Faut m’essayer !"

La lanceuse de poids embarque sur l’Elliott d’Anne Le Helley

lundi 26 avril 2010Information FF Voile

- En voile, vous ne cherchez pas des nanas musclées qui ont la pêche ?
- T’en as déjà fait ?
- Non, mais je suis hyper motivée. Faut m’essayer !

L’échange se déroule au cours d’une réunion des douanes entre Laurence Manfredi, lanceuse de poids émérite, un brin culottée, et Anne Le Helley, représentante française en Yngling pour les deux dernières olympiades.


Aussi étrange soit-il, c’est le point de départ de Laurence dans la voile, plus habituée à la stabilité des stades d’athlétisme, où elle a glané une quinzaine de titres nationaux, qu’à l’incertitude de l’environnement Environnement nautique que cette montagnarde d’origine ne connaît absolument pas.

« C’est un pari » explique Anne qui a réfléchi par deux fois avant d’embarquer cette néophyte à bord de son Elliott, séduite par le gabarit d’exception mais peu enchantée à l’idée de devenir mono de voile le temps de former la nouvelle arrivée.

A l’évocation de la première sortie, au mois de décembre dernier, tout l’équipage se gondole. Catherine, l’équipière se rappelle d’une Laurence étonnée que l’on puisse sortir un jour de pluie. Anne, la barreuse pense aux déplacements lourds de Laurence qui, à chaque mouvement, colle le monocoque au plan d’eau. « Elle est habituée à assurer ses appuis. Au début, ça faisait un peu BOUM BOUM quand elle se déplaçait alors qu’il faut au contraire être fluide pour ne pas casser la vitesse Vitesse #speedsailing . »

De son côté, la lanceuse parle d’un interminable bord de près, véritable torture pour des abdominaux loin d’être rodés à ces efforts. « C’était digne d’un bizutage, à la fin de la journée, je me suis demandée si je n’allais pas rentrer. » L’heure est à la remise en question mais l’athlète s’accroche et revoit un à un ses a priori sur les voileux.

« Pour moi, c’était des branleurs, en tongues toute la journée, ce n’est vraiment pas le même monde que l’athlétisme. En athlé, tout est codifié, il n’y a jamais de changement » alors que la voile et ses conditions météos demandent une adaptation permanente. De la même manière, les échanges à bord, où les bonnes manières laissent souvent la place à l’efficacité, la déstabilisent sans pour autant lui faire passer le gout de la navigation.

Du côté de l’encadrement, l’accueil a été plutôt réservé : « ils pensaient que je ne resterais pas » explique-t-elle. Les navigations s’enchaînant, l’école de voile est devenue une école de sport et Laurence a surpris son monde par sa capacité d’adaptation à tel point que Philippe Gomez, un des coachs, s’est dit « bluffé » par les progrès réalisés. « On a eu la preuve que quelqu’un qui atteint le haut niveau dans un sport peut transférer ses compétences rapidement, même s’il faut encore des heures de mer avant de tout assimiler » ajoute l’entraîneur.

L’heure n’est pas à la fanfaronnade pour autant et alors que la SOF s’élance, Laurence et ses co-équipières savent qu’il faudra plus de 30 jours de mer pour atteindre le niveau requis sur une épreuve internationale. En attendant, cette étonnante personnalité intrigue sur Hyères. On l’a vu dans les stades, on l’a vu à la télé, déshabillant Gérard Holtz, en direct, dans un moment d’euphorie ou embrassant Nelson Montfort, en direct aussi, un soir de victoire. Elle a aussi dévalé les pistes de bobsleigh un peu plus vite que ses concurrentes à tel point qu’elle est passée à deux doigts des Jeux de Vancouver.

Aujourd’hui, c’est la voile qui attire cette touche à tout. Elle se verrait bien poursuivre sur cette voie mais, fidèle à ses engagements, ne s’imagine pas naviguer avec quelqu’un d’autre que Catherine et Anne.

- Info presse Effets Mer / FFV
- Le blog des filles du vent (l’équipage d’Anne) : http://lesfillesduvent.wordpress.com
- Le site de la semaine olympique : http://sof.ffvoile.net



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