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Transat Jacques Vabre

Guillemot & Caudrelier leaders aux Antilles

"C’est dommage, que ça ne s’arrête pas à Pointe à Pitre"

vendredi 20 novembre 2009Information Transat Jacques Vabre

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Marc Guillemot – Charles Caudrelier, leaders de la course depuis plus de sept jours ont été les premiers à passer la porte des Antilles… Leur passage dans le canal entre les Saintes et la Dominique s’est soldé par une navigation agitée entre cumulonimbus gorgés de pluie, rafales et trous de vents. Des conditions qui ont permis à Kito de Pavant et François Gabart (Groupe Bel) de revenir à une quarantaine de milles du tableau arrière du leader. Le passage de l’arc antillais peut être le théâtre de quelques inversions de tendance, mais ira-t-il jusqu’à provoquer des bouleversements ?

L’équipage de Safran a peut-être réveillé les mânes du dauphin Charles V, rudoyé par la révolte des marchands d’Etienne Marcel avant de reprendre le dessus et d’écraser la fronde… Quand on règne, il n’est jamais agréable de sentir son trône vaciller sous l’impulsion de quelques gaillards déterminés. Et de la détermination, les cow-boys rouges, comme ils aiment se dénommer eux-mêmes, en ont. François Gabart et Kito de Pavant ne cessent de brandir l’étendard, rouge bien évidemment, de la révolte et promettent de ne laisser aucun temps de répit à leurs faux frères gris souris…

La fin de course promet donc d’être haletante et sous haute tension pour ces deux équipages. A priori, il ne devrait pas y avoir autant d’incertitude concernant les troisièmes et quatrièmes places qui semble solidement installées sur les porte-bagages de Mike Golding Yacht Racing (Mike Golding – Javier Sanso) et Foncia (Michel Desjoyeaux – Jérémie Beyou). Et pourtant ceux-là pédalent comme s’ils avaient le diable à leurs trousses… Jérémie annonçait à la vacation que Foncia déboulait à 18 noeuds sous grand spi et que dans ces conditions les deux navigateurs se relayaient sans relâche à la barre. Histoire Histoire #histoire de ne pas regretter, si jamais leur prédécesseur se trouvait aux prises avec quelques soucis qui le ralentiraient.

Pour la cinquième place, c’est plutôt un combat au corps à corps, même si Yves Parlier et Javier Sanso (1876) estimaient qu’ils risquaient de subir la mitraille des trois équipages du sud qui ne sont séparés que par quelques pauvres milles. Roland Jourdain et Jean-Luc Nélias (Veolia environnement Environnement ) ont d’ailleurs passé quelques heures à naviguer à vue avec Brian Thompson et Dee Caffari (Aviva) qui se seraient bien vus dans le rôle des archers anglais lors de la bataille d’Azincourt. Malheureusement, leurs flèches risquent de se perdre dans le vide : les deux Britanniques envisagent en effet de faire un arrêt express à Sainte-Lucie pour réparer un générateur défaillant… Il restera aux deux compères cornouaillais à contrer aussi les assauts de W Hotel qui, sur une route un peu plus sud, semble bénéficier d’un peu plus de pression. Mais comme le notait Roland Jourdain à la vacation de midi, cette bagarre est, au bout du compte, stimulante et permet de continuer à se sentir pleinement dans le match.

C’est un autre stimulus qui permet à Crêpes Whaou ! de continuer de filer à belle allure vers Purerto Limon. La perspective de couper la ligne les premiers au Costa Rica, est source de motivation pour Franck-Yves Escoffier et Erwan Le Roux qui ont relégué, leur plus proche poursuivant Guyader pour Urgence Climatique à plus de mille milles. Pour d’autres encore, la seule idée de couper la ligne suffit à leur bonheur. Hervé Cléris et Christophe Dietsch (Prince de Bretagne) ont accumulé suffisamment de galères depuis le début de cette Transat Jacques Vabre Transat Jacques Vabre #TJV2015 pour avoir chevillé au corps cette envie toute simple : achever le travail entamé depuis quelques mois… Certains travaux prennent parfois du temps. Ils n’en sont pas moins respectables.

Ils ont dit :

- Marc Guillemot - Safran – 1er au classement de 17h
 IMOCA Imoca #IMOCA  : « Tout va bien à bord. On est passé tout près de Marie Galante. Ce n’était pas facile avec des grains et les aléas des canaux antillais, On s’est fait tanker par un front nuageux, Maintenant, on en est sorti, on est content. C’est un peu plus confortable. On a perdu un peu de temps et c’est revenu derrière mais ça va, car on craignait encore davantage. C’est assez usant. Les bateaux sont besogneux et exigeants. Ça laisse forcément des traces sur les hommes et l’on n’est donc pas à 100% au niveau physique mais ça va. C’est dommage, que ça ne s’arrête pas à Pointe à Pitre, ça nous aurait arrangé ! En plus je suis sûr qu’il y a aussi des plantations de café en Guadeloupe (Rires.) Je plaisante, on est très content d’aller jusqu’au Costa Rica. »

- Erwan Le Roux – Crêpes Whaou ! – 1er au classement de 17h Multi50 : « On a contourné l’ile de la Barbade en fin de nuit, on s’apprête à passer les Grenadines. Maintenant il va falloir composer avec les grains. Ëtre vigilant ! C’est fatigant mais globalement ça va. Le bateau va bien aussi. A priori, on est en forme pour attaquer la dernière ligne droite. »

- Yves Parlier - 1876 – 5e au classement de 17h IMOCA Imoca #IMOCA  : « Ça va bien. On est sorti de nos vents d’est et le vent a molli. On s’attend à un passage difficile dans les prochaines 48 heures. Ca devait passer mais là, ça ne passe plus ! On risque de manger un peu notre pain noir. Du coup, on ne regarde pas encore vers la Mer des Caraïbes, on regarde la grosse bulle qui est devant nous. On va quand même essayer de trouver une petite veine de vent. »


Classement à 17 heures

Multi 50 :
- 1 Crêpes Whaou ! (FY Escoffier – E Le Roux) à 1269,8 milles de l’arrivée
- 2 Guyader pour Urgence Climatique (V Erussard – L Féquet) à 1395,5 milles du premier
- 3 Région Aquitaine Port-Médoc (L Roucayrol – A Alfaro) à 1542,6 milles du premier

IMOCA 60
- 1 Safran (M Guillemot – C Caudrelier) à 1203,8 milles de l’arrivée
- 2 Groupe Bel (K de Pavant – F Gabart) à 55,9 milles du premier
- 3 Mike Golding Yacht Racing (M Golding – J Sanso) à 205,3 milles du premier
- 4 Foncia (M Desjoyeaux – J Beyou) à 459,3 milles du premier
- 5 1876 (Y Parlier – J Sanso) à 556,3 milles du premier



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