
Oman Sail
Arabian 100’ : un trimaran Irens géant version monotype
Le premier voilier construit en Australie sortira des moules de Sodeb’O fin 2009
mercredi 17 décembre 2008 –
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Actuellement en construction en Australie et voué à devenir le premier multicoque océanique de compétition à être assemblé au Moyen-Orient, le monotype Arabian 100’ rejoindra, à sa mise à l’eau fin 2009, la famille des plus grands trimarans à voile jamais construits. Le navire intégrera l’écurie Oman Sail, devenant le plus grand voilier de course basé dans la région du Golfe Persique, et formera avec Musandam (l’ex-Castorama) l’embryon de la première flotte de course de la péninsule arabique.
Comme annoncé récemment, Musandam partira le 8 janvier autour du monde, avec à son bord le premier marin Omani à s’embarquer pour un tour du monde. La vocation de l’écurie Oman Sail est de faire découvrir la navigation au plus grand nombre, mais aussi de faire accéder le Sultanat au plus haut niveau de la compétition internationale, aussi le nouveau trimaran Arabian 100’ sera-t-il une plateforme de choix pour développer la course océanique dans le Golfe Persique et l’océan Indien.
Ce vaisseau-amiral a été pensé comme la première unité d’une série monotype et non comme un exemplaire unique. Délibérément, Oman Sail a choisi de ne pas s’inscrire dans une logique de chasse aux records classiques, et le Arabian 100’ s’avèrera bien adapté aux conditions souvent légères de la région, tout en offrant pour les années à venir des défis adaptés à une équipe de marins en cours de formation et de développement. Si, et tel est le souhait des instigateurs du projet, le Arabian 100’ devient la classe retenue par les futures équipes de la région - évitant ainsi la course à l’armement - la monotypie permettra de fournir les conditions d’une compétition serrée tout en restant dans un contexte de contrôle des coûts.
Fier héritier de son compagnon d’armes Musandam (ex-Castorama), le Arabian 100’ est un concept d’ores et déjà éprouvé, développé par les experts Nigel Irens (UK) et Benoît Cabaret (FRA). Le vaisseau-amiral d’Oman Sail est directement issu du trimaran IDEC de Francis Joyon, navire détenteur du record du tour du monde, et sistership du Sodeb’O de Thomas Coville, actuellement en train de tenter d’améliorer le record d’IDEC et d’ores et déjà détenteur du record des 24 heures. Le Arabian 100’ diffère néamoins de ses frères battant pavillon français en termes de plan de pont et d’emménagements intérieurs, puisqu’il est destiné à être mené en équipage (5 personnes).
En travaillant aux premières ébauches de ce coursier, les architectes Irens et Cabaret ont pris Musandam (Castorama) comme base, et ont adapté l’équilibre général de la machine en fonction des nouvelles dimensions - le nouveau trimaran affichant 32 mètres de longueur contre 23 mètres pour son prédécesseur. Avec sa coque centrale dont l’étrave est placée au-delà des flotteurs latéraux, le Arabian 100’ est un navire sûr à haute vitesse dans la mer formée, notamment au portant car cette géométrie réduit les risques d’enfournement, d’où la possibilité de maintenir des moyennes élevées.
Le plan de voilure, le "moteur" de la machine, a été soigneusement pensé pour rester gérable même dans des conditions extrêmes, et le mât est déporté sur l’arrière afin de permettre à l’étrave de se dégager facilement (une fois de plus, pour réduire l’enfournement). Afin de garantir un meilleur passage, les bras de liaison ont été conçus hauts pour favoriser une bonne garde à la mer - les chocs répétés des bras sur les crêtes de vagues ont souvent été un facteur de limitation des performances pour les multicoques océaniques.
Capable d’atteindre des vitesses excédant les 35 nœuds (65 km/h), ce trimaran géant fait partie des coursiers les plus rapides jamais conçus, mais son programme n’incluera ni les grands records ni les grandes classiques européennes : il s’agit avant tout de développer un circuit "régional" et d’étendre la sphère d’influence aux grandes route commerciales historiques vers l’Asie et l’Afrique. Porte d’entrée sur l’océan Indien, Oman regarde vers l’Antarctique au Sud et vers l’Inde et l’Asie à l’Est. L’espoir est de développer dans ces contrées la course océanique professionnelle, et le monotype Arabian 100’ offre une plateforme adaptée à ce défi.
Le premier Arabian 100’ devrait naviguer à l’hiver 2009, et le process de production permettra à d’autres unités de voir le jour à temps pour la saison 2010 si le défi est relevé par d’autres équipes.
Info presse Oman Sail / www.omansail.com
Le monotype Arabian 100’ en chiffres
– Longueur : 32 m
– Largeur : 16.50 m
– Hauteur de mât : 35 m
– Surface de voilure maxi (approx.) : 550 m2
Construction - méthode et agenda
– Coque centrale, flotteurs et bras de liaison construits chez Boatspeed en Australie, utilisant les moules de Sodeb’O. Gréement construit par Southern Spars en Nouvelle-Zélande, et winches fournis par Harken Italie.
– Assemblage prévu au Sultanat d’Oman (région Sud) en 2009
– Le site d’assemblage permettra de développer l’apprentissage et le partage des techniques, tout en démontrant les opportunités offertes par Oman.
– Lancement de l’unité 1 : hiver 2009
– 2010 et au-delà, navigation et records au Moyen-Orient, développement du circuit moyen-oriental.
Palmarès des "grands frères" du monotype Arabian 100’
– IDEC, Francis Joyon : record du tour du monde en 57 jours, 13 heures, 34 minutes et 6 secondes.
– Sodeb’O, Thomas Coville : record des 24 heures en solitaire - 628.5 milles (en attente de validation du WSSRC)